Pourrais-je obtenir ce divorce?

[Aline]

Bonjour mes chers frères et soeurs!
Je suis catholique communiée et confirmée depuis 1990.
J'ai rencontré mon homme depuis une vingtaine d'années. Il avait déja été séparé de la mère de son fils. Nous avons eu 3 filles. 11ans après notre union, nous avons décidé avec la demande de mon homme à nous unir devant le Seigneur. Mais il faut noter que ces 11 années n'ont pas du tout été faciles pour nous. Nous avons toujours eu de mésententes et ce sur tous les plans. Chacun de son côté a cru que le mariage était salvateur. Mais hélas! C'est des plaintes à ne plus en finir des deux côtés. Il faut noter qu'aucun de nous n'est pour autant mauvais à son niveau, juste que nous deux, ça ne colle pas: incompatibilité d'humeur, de point de vue...... Chacun a fait d'énormes efforts à son niveau et ce surtout pour les enfants vu que les impacts de la séparation avec sa première femme sur son fils sont plus que désagréables....
Bref, en juillet 2021, mon mari me déclara qu'il a repris avec son ex qui entre temps n'a pas pu se caser quelque part et que avec elle il a retrouvé son équilibre. Il ne veux pas se séparer avec moi juste que je dois accepter l'autre et là où le bât blesse, pour peu il me compare à l'autre...... J'ai supporté cela deux ans mais là, je n'en peux plus. Je veux divorcer. L'église catholique pourra t'elle m'accorder un tel divorce? Il faut aussi noter que tous ceux qui les ont vus ensemble y compris mes propres enfants ont remarqué leur complicité, ce qui n'est pas le cas avec moi.

[Kerniou]

Le divorce dépend de la loi juridique du pays et non de l'Eglise qui admet la "séparation de corps" mais refuse le sacrement de mariage après un divorce. Un couple qui se remarie après un divorce peut demander et recevoir une bénédiction qui ne sera pas la "bénédiction nuptiale". Ce qui fait dire à certains que, bien que divorcés, ils ont pu se remarier à l'église ... c'est un abus de langage.
Mais s'il est prouvé que votre mari est "bigame", peut-être l'Eglise pourrait-elle vous accorder une annulation de mariage ... mais pour cela, il vous faudrait entamer une procédure; je vous conseille donc de vous adresser au prêtre de votre paroisse qui vous conseillera sur à la marche à suivre ou à l'évêché de votre diocèse où il devrait y avoir un prêtre spécialement chargé de ces démarches.
je vous souhaite bon courage.
Que le Seigneur vous bénisse et vous accompagne.

[Repentie75]

Bonjour Aline,

Je me permets de vous répondre, car je suis confrontée à une situation un peu similaire (étant divorcée dans 3 mois, après presque 2 ans de procédure ! et envisageant également une démarche en nullité après ça)

Ca va peut-être vous surprendre, mais je vous déconseille - comme je le ferais avec n'importe qui - totalement le divorce, mais plutôt de prier et jeûner pour que votre mari abandonne sa maîtresse. Je ne suis pas une bonne chrétienne, mais suis suffisamment compétente quand il s'agit de parler des conséquences du divorce et elles sont encore pires après avoir été mariés à l'église. Bien sûr, vous vous exposez à une longue et coûteuse procédure mais le pire est bien entendu la souffrance morale, la vôtre et celle de vos enfants (et attention si vous n'en avez pas la garde !). Le stress vous fera développer toutes sortes de phobies voire de TOC, une dépression qui ne s'apaisera même pas avec l'avancée des démarches et je ne parle même pas de la solitude, des dépendances qui pourront venir s'ajouter (ça peut être l'alcool, la drogue, le tabac ou les médicaments).Vos enfants finiront chez un psychologue et développeront eux-mêmes des troubles psychiques à cause de la séparation, ils pleureront sans raison à certains moments de la journée, se renfermeront sur eux-mêmes, ce qui finira par inquiéter jusqu'à votre conjoint.
Au final, un statut honteux de femme séparée puis divorcée, et tout vous le rappellera à vie - ne serait-ce qu'au travail et lors de démarches administratives.
Ah, j'oubliais : impossibilité totale de refaire sa vie avec un autre homme en l'absence "d'annulation" par l'Eglise (gare à l'adultère, tout un roman, là encore...), ce qui vous exposera à toutes sortes de tourments si vous ne faites pas attention à vos fréquentations. Votre mari veut rester avec vous, profitez-en ! Priez, votre situation n'est pas désespérée. Et vos enfants vous en seront reconnaissants.

Le divorce n'est PAS la solution : c'est le début de vos problèmes et l'enfer de votre vivant.

[Kerniou]

Merci, chère Repentie, pour votre vibrant témoignage!

[Repentie75]

Je vous en prie : il faut tout faire pour éviter cette grave erreur (et en général, c'est après coup que l'on s'en rend compte)

[Fleur de Lys]

Bonjour Aline

Je n'ai pas de solution à vous apporter - vous seule le pouvez - mais je voulais vous faire part de ma compassion.
En vous lisant, j'ai le sentiment d'un immense gâchis entre ce premier "non mariage" avec la mère de son fils et votre long mariage qu'il sabote par égoïsme.
Serait-ce cela, la fameuse crise de la quarantaine? Retrouver un amour de jeunesse sans responsabilité familiale - le fils étant adulte si je comprends bien - m'y fait penser! La complicité retrouvée aussi; c'est plus facile sans responsabilité!

Vous avez été si patiente durant deux ans, je comprends que vous n'en puissiez plus.
Prions pour que votre mari prenne ses responsabilités, il ne peut pas avoir deux femmes surtout s'il est réellement catholique!
Peut-être la menace du divorce le fera-t-il réfléchir?

[Repentie75]

Bonsoir Aline,

Je rejoins Fleur de Lys : c'est égoïste et injuste de vous imposer une telle situation, il faut lui rappeler son devoir de fidélité ; déjà que l'adultère "ponctuel" est intrinsèquement mauvais ! mais là, c'est carrément installé et assumé au grand jour, comme si c'était parfaitement normal (je ne dis pas que le maintenir secret aurait été préférable, bien sûr).

Pour le divorce civil : sachez que l'adultère n'est plus vraiment reconnu comme une faute, surtout si vous vivez séparément par la suite. En 2023, seuls les croyants et Dieu s'en formalisent encore. La dépression semble être une faute bien plus lourde, pour de nombreux juges. Ayez un mental d'acier si vous tenez à divorcer.

Je vous conseille à nouveau - plutôt que de songer au divorce - la prière associée au jeûne : l'adultère fait partie des démons qui ne se chassent qu'ainsi et face à certaines situations, il faut sortir les armes les + destructrices dont le Rosaire...il faut être patient mais avoir l'assurance que la victoire du mariage / sur l'adultère et le divorce est déjà là, malgré les apparences, puisque la Bible regorge de malédictions prononcées sur les relations illégitimes. Dieu veut que votre mariage perdure et est de votre côté, pas du côté des adultères. Par expérience, je peux vous dire que cette certitude aide.

[Fraréca]

Bonjour Aline
En effet je comprends votre désarroi et votre volonté de rompre une situation qui ne vous convient pas.
C'est bien difficile de donner un avis, un conseil ...simplement oui les procédures de divorce sont un véritable chemin de croix..on en sort lessivé parfois soulagé jamais heureux.
Quand on est abandonné bien sûr on subit le divorce. Quand on est dans l'entre deux c'est tellement délicat et vicié de la part de votre mari qui vous met face à vous même en vous laissant la responsabilité des décisions...
Laissez vous guider par votre ange gardien si vous savez lui parler. Il vous dira quoi faire et comment
Je prierai pour vous

[Olivier JC]

Bonjour,

En vous lisant, j'ai le sentiment d'un immense gâchis entre ce premier "non mariage" avec la mère de son fils et votre long mariage qu'il sabote par égoïsme.

Il me semble que la situation décrite par Aline est d'une complexité plus grande qu'une situation qui permettrait une telle appréciation. Il en ressort, en effet, une relation de couple d'une vingtaine d'année avec la décision prise de se marier devant Dieu après onze années, Aline précisant cependant que "ces 11 années n'ont pas du tout été faciles pour nous. Nous avons toujours eu de mésententes et ce sur tous les plans". Aline ajoute ensuite que "chacun de son côté a cru que le mariage était salvateur", ce qui peut dénoter une problématique quant à la qualité du consentement. Aline précise enfin que la célébration du sacrement de mariage n'a eu aucune incidence positive sur la qualité de la relation puisqu'elle écrit que "C'est des plaintes à ne plus en finir des deux côtés. Il faut noter qu'aucun de nous n'est pour autant mauvais à son niveau, juste que nous deux, ça ne colle pas: incompatibilité d'humeur, de point de vue" en dépit du fait que "chacun a fait d'énormes efforts à son niveau".

Résumer cette situation en pointant uniquement l'égoïsme de l'homme me semble donc pour le moins réducteur.

+

[Fleur de Lys]

Bonjour Olivier,

C'est bien pourquoi je ne me permets pas de résumer ni de conclure mais simplement de parler de mon sentiment à la lecture du message en fonction des éléments que j'en ai compris. C'est peut-être maladroit ou inutile, ça se voulait compatissant.