Chère Nine,
aucune injonction, fut-elle religieuse, ne peut vous "obliger" à subir la violence d'un homme ou de la faire subir à vos enfants. Comprenez que le premier qui a renié sa promesse de mariage religieux, c'est lui, en mettant votre santé (et votre vie?) en danger au lieu de vous protéger, et en traumatisant ses propres enfants pour le reste de leur vie. Face à de tels actes, il n'y a pas à tergiverser, il faut vous protéger et protéger vos enfants. Si destruction de mariage il y a, elle est de son fait.
Comprenez en outre autre chose; votre mari vous bat, puis vous culpabilise par son attitude et ses mots. En clair, il vous détruit physiquement, et ensuite, ni excuse, ni repentir, il vous détruit psychiquement et affectivement. Tout ça coule de source en lui, et il ne se repent de rien. La mauvaise foi, le mensonge, l'absence de remord, la haine et la rancune et la manipulation sont ses armes... Réfléchissez... tout cela ne vous parait-il pas très toxique? et même dangereux à long terme? Son attitude n'est pas chrétienne, n'est pas "de Dieu"... Elle est d'un autre. Raymond Barre aurait dit "on ne déjeune pas avec le diable, même avec une très longue cuillère".
Je ne sais pas où vous en êtes de votre divorce, si vous avez pris contact avec un avocat, mais je pense que le faire serait une excellente chose, en ce sens que cette personne va vous permettre de mettre les mots exacts sur le cas de votre mari, et de vous conseiller exactement pour la marche à suivre. C'est libérateur, de pouvoir y voir clair dans une situation, sans culpabiliser à outrance et pour de mauvaises raisons. Peut-être cela vous fait peur aujourd'hui, mais cela va faire partie du chemin de libération de cet homme.
Vous pouvez aussi, si vous en avez la force ou le besoin, voir un psychologue deux ou trois fois, le temps de dénouer cette emprise qui vous tenaille dans la culpabilité, le chagrin, la sidération, la désillusion cruelle qui doivent composer votre quotidien. A la violence des actes se superpose la violence d'un mariage qui part en éclat, alors que peut-être ce n'est pas ce que vous vouliez. Tout cela écrase, culpabilise, effraye, coupe le souffle... C'est pas marrant de traverser de telles épreuves à marche forcée. C'est pas marrant quand en plus le responsable vous accable et cherche à vous persuader que c'est vous la responsable. Et si en plus la petite voix du scrupule vous sussurre que c'est quand même vous qui êtes partie, que vous avez abandonnée son âme dans l'épreuve, que quand même peut-être tout n'est pas aussi grave qu'il y paraît, que ceci ou cela... Parfois ça devient difficile de s'en sortir, ou du moins de faire la part des choses avec courage et détermination. C'est pour cela que l'entourage est là: un médecin de famille, un psychologue, des amis, une maman... n'avez-vous pas quelqu'un vers qui vous tourner pour vous aider à tourner cette page si douloureuse, pénible comme un deuil, mais qui peut aussi assez vite déboucher et se transformer pour laisser place à une situation plus apaisée, et centrée sur une réelle efficacité pour faire bouger les choses?
Effectivement, si vous en ressentez le besoin, parlez-en au prêtre de votre paroisse, si vous le connaissez bien et avez confiance en lui. Certains prêtres sont formés et très aptes à l'écoute, celle qui comprend au-delà des mots, mais on peut aussi tomber sur quelqu'un de moins expérimenté ou de très rigide. Je ne sais pas quelle est la formation des prêtres sur ce point, mais chacun son métier, un prêtre ne peut pas tout être, c'est pour cela que négliger un professionnel de santé au vu de votre situation serait dommage.
En attendant de recevoir de vos nouvelles, soyez assurée de mes prières, pour que vous trouviez, en Dieu, une solution vivable à vos si grands soucis. En union de prière avec vous,
Zélie
Et que Dieu vous bénisse, vous et vos enfants, et vous garde dans son Amour, vous rassure et vous console sur le chemin qui est devant vous! Ne doutez pas un instant de sa Présence auprès de vous et de vos enfants, priez-le ensemble! Courage!