Jeune étudiante un peu perdue
Publié : ven. 06 oct. 2017, 19:29
Bonjour ou bonsoir à tous !
Je m'excuse de publier aussi abruptement sur ce forum, ça fait quelque temps que j'y pensais, mais cette semaine a un peu fait déborder le vase... Je m'explique.
Je suis une jeune étudiante, qui vit depuis quelques temps dans le monde des grandes écoles parisiennes. Mes années d'orientation ont été assez difficiles, j'ai beaucoup hésité entre des voies très variées, mais grâce à Dieu j'ai finalement pu intégrer une école dont les cours me plaisent, et qui me permettra, je l'espère, de poursuivre avec un métier qui m'attire. J'insiste que c'est grâce à Dieu que j'ai pu réussir le concours, j'en ai la certitude la plus profonde, je ne veux pas trop entrer dans les détails, mais je le sais, et c'est pour cela que j'ai choisi cette voie plutôt que des études plus "calmes" du point de vue de la vie étudiante, disons. Car oui, le problème est là, je suppose que je n'ai pas besoin de rentrer dans les détails : les grandes écoles et la vie étudiante sont, hélas, assez connues pour leurs festivités (si tant est que l'on puisse appeler ça des fêtes...).
Je fais sans doute un peu tache au milieu de tout cela. Je suis croyante, j'aime Dieu de tout mon cœur, bien que cela ne m'empêche pas de faire des erreurs comme tout le monde. J'ai traversé une grande période il y a quelques années durant laquelle je ne croyais plus vraiment, mais Il a su me rappeler de la tourbe où j'étais tombée et a eu la bonté de m'accueillir à nouveau. Je redeviens pratiquante peu-à-peu, je vais à la messe, je prie régulièrement, bref, je ne veux pas encore une fois entrer trop les détails. Et, vous commencez peut-être à voir où je veux en venir, il arrive que je ne me sente pas vraiment à ma place. Certes, il y a des associations intéressantes, en rapport avec l'art, l'actualité, il y a une aumônerie très sympa où l'on peut discuter avec des jeunes croyants et avec des prêtres et des sœurs, donc ce n'est pas horrible non plus (je ne tiens pas à me faire passer pour une martyre non plus, loin de là...). J'ai bien précisé à mes camarades que je n'étais "pas très soirées", voire que j'étais très attachée à la religion, et ça ne les a pas dérangés outre mesure. Mais voilà, il y a quelques jours, j'assistais, avec ma classe justement, à un exercice d'art oratoire. Et voilà que pendant une heure et demie, j'ai assisté à des tentatives d'humour à base de blagues, hum, en dessous de la ceinture, disons, de l'humour très noir, des railleries... Je me suis sentie assez mal à l'aise. Et puis, après, nous avons été manger ensemble, avec mes camarades, et l'un ou l'une d'entre elles a eu l'idée de lancer un "action ou vérité ?". Et là aussi, des questions se succédaient, souvent en rapport avec des "attirances sexuelles". Et finalement, alors que ça a été l'une des rares fois où je suis sortie depuis le début de l'année, je me suis sentie très seule. Et pourtant, j'apprécie vraiment ces camarades, il m'arrive de bien rire avec eux. C'est une impression de ne pas être intégrée, mais d'un côté je ne veux pas m'intégrer en allant boire ou ce genre de choses.
Dans d'autres cas, c'est encore chose. Je discutais à propos de l'avortement avec un ami, hier. En lui expliquant le plus diplomatiquement possible que je n'étais pas forcément pour, mais que je ne me permettrais pas de juger les femmes y ayant recours, j'ai eu droit à une avalanche de reproches, parmi lesquelles une mention de "ces putains de cathos intégristes qui mettent Dieu partout" (je le cite, pardon du terme). J'ai, après, tenté de revenir là-dessus, en lui expliquant que ça m'avait peinée, mais il n'a rien voulu entendre. De même, je lui ai dit qu'à mon avis, les catholiques (et les chrétiens en général) souffraient aussi de discriminations en France, qu'il y avait des clichés/amalgames/idées reçues à leur encontre, et que j'avais de plus en plus l'impression que l'on jugeait ma religion sans la connaître : il m'a reproché de faire ma victime ou quelque chose du genre, m'a sorti bien sûr les poncifs comme quoi l'Eglise aussi aurait été violente dans le passé, qu'il fallait bien qu'elle accepte de descendre un peu de son trône, quelque chose comme ça. C'est l'un de mes plus proches amis, on se confie beaucoup l'un à l'autre, mais il n'y a que ce point là, à savoir ma croyance, qui le gêne apparemment : or c'est tellement important pour moi que ça m'a beaucoup blessée. Je n'ose même pas imaginer ce que ça aurait été si j'avais tenu ce débat avec les membres d'associations féministes, par exemple.
Ce message commence à devenir un peu long, je vais tâcher de l'écourter. En bref, cette semaine a été la goutte d'eau, véritablement, qui a accentué le malaise que j'ai un peu depuis le début de l'année : celui d'être jugée non pas selon ma religion, mais selon une religion qui n'est pas vraiment le christianisme, du moins pas à mes yeux. D'être jugée par des gens qui veulent bien retenir que dans le christianisme il faut aimer l'autre, mais qui jugent extrémistes les chrétiens qui respectent des "contraintes" (j'appellerais plutôt ça devoirs) pour vivre leur foi. J'en avais déjà rencontré, avant, bien sûr, mais moins (j'étais dans un établissement catholique, ça joue peut-être...)
J'avoue que je ne sais plus trop quoi faire... Je ne veux pas avoir l'air de mépriser les gens qui ne partagent pas mes croyances, au contraire, j'aime jusqu'à présent sincèrement toutes les personnes que j'ai rencontrées depuis septembre, et elles m'ont toutes paru très intéressantes. Plus que tout, j'ai peur de donner une image fausse du Christ, ou bien de tomber dans le péché (ou d'y tomber encore plus, après tout je suis déjà pêcheuse...). Et je ne voudrais pas devenir orgueilleuse ou quelque chose comme ça, ni rejeter qui que ce soit...
Est-ce que vous auriez des conseils ? C'est parfois assez dur, dans la vie quotidienne où le temps semble raccourci de trouver quelqu'un à qui vraiment parler. J'aimerais aussi beaucoup me confesser, mais ça fait si longtemps que je n'y ai pas été que j'ai un peu peur... Ou alors est-ce que c'est moi qui fait fausse route, et qui monte en épingle quelque chose qui n'est pas si important ?...
D'avance merci d'avoir lu tout ça !
Avec beaucoup d'affection,
Perrine.
Je m'excuse de publier aussi abruptement sur ce forum, ça fait quelque temps que j'y pensais, mais cette semaine a un peu fait déborder le vase... Je m'explique.
Je suis une jeune étudiante, qui vit depuis quelques temps dans le monde des grandes écoles parisiennes. Mes années d'orientation ont été assez difficiles, j'ai beaucoup hésité entre des voies très variées, mais grâce à Dieu j'ai finalement pu intégrer une école dont les cours me plaisent, et qui me permettra, je l'espère, de poursuivre avec un métier qui m'attire. J'insiste que c'est grâce à Dieu que j'ai pu réussir le concours, j'en ai la certitude la plus profonde, je ne veux pas trop entrer dans les détails, mais je le sais, et c'est pour cela que j'ai choisi cette voie plutôt que des études plus "calmes" du point de vue de la vie étudiante, disons. Car oui, le problème est là, je suppose que je n'ai pas besoin de rentrer dans les détails : les grandes écoles et la vie étudiante sont, hélas, assez connues pour leurs festivités (si tant est que l'on puisse appeler ça des fêtes...).
Je fais sans doute un peu tache au milieu de tout cela. Je suis croyante, j'aime Dieu de tout mon cœur, bien que cela ne m'empêche pas de faire des erreurs comme tout le monde. J'ai traversé une grande période il y a quelques années durant laquelle je ne croyais plus vraiment, mais Il a su me rappeler de la tourbe où j'étais tombée et a eu la bonté de m'accueillir à nouveau. Je redeviens pratiquante peu-à-peu, je vais à la messe, je prie régulièrement, bref, je ne veux pas encore une fois entrer trop les détails. Et, vous commencez peut-être à voir où je veux en venir, il arrive que je ne me sente pas vraiment à ma place. Certes, il y a des associations intéressantes, en rapport avec l'art, l'actualité, il y a une aumônerie très sympa où l'on peut discuter avec des jeunes croyants et avec des prêtres et des sœurs, donc ce n'est pas horrible non plus (je ne tiens pas à me faire passer pour une martyre non plus, loin de là...). J'ai bien précisé à mes camarades que je n'étais "pas très soirées", voire que j'étais très attachée à la religion, et ça ne les a pas dérangés outre mesure. Mais voilà, il y a quelques jours, j'assistais, avec ma classe justement, à un exercice d'art oratoire. Et voilà que pendant une heure et demie, j'ai assisté à des tentatives d'humour à base de blagues, hum, en dessous de la ceinture, disons, de l'humour très noir, des railleries... Je me suis sentie assez mal à l'aise. Et puis, après, nous avons été manger ensemble, avec mes camarades, et l'un ou l'une d'entre elles a eu l'idée de lancer un "action ou vérité ?". Et là aussi, des questions se succédaient, souvent en rapport avec des "attirances sexuelles". Et finalement, alors que ça a été l'une des rares fois où je suis sortie depuis le début de l'année, je me suis sentie très seule. Et pourtant, j'apprécie vraiment ces camarades, il m'arrive de bien rire avec eux. C'est une impression de ne pas être intégrée, mais d'un côté je ne veux pas m'intégrer en allant boire ou ce genre de choses.
Dans d'autres cas, c'est encore chose. Je discutais à propos de l'avortement avec un ami, hier. En lui expliquant le plus diplomatiquement possible que je n'étais pas forcément pour, mais que je ne me permettrais pas de juger les femmes y ayant recours, j'ai eu droit à une avalanche de reproches, parmi lesquelles une mention de "ces putains de cathos intégristes qui mettent Dieu partout" (je le cite, pardon du terme). J'ai, après, tenté de revenir là-dessus, en lui expliquant que ça m'avait peinée, mais il n'a rien voulu entendre. De même, je lui ai dit qu'à mon avis, les catholiques (et les chrétiens en général) souffraient aussi de discriminations en France, qu'il y avait des clichés/amalgames/idées reçues à leur encontre, et que j'avais de plus en plus l'impression que l'on jugeait ma religion sans la connaître : il m'a reproché de faire ma victime ou quelque chose du genre, m'a sorti bien sûr les poncifs comme quoi l'Eglise aussi aurait été violente dans le passé, qu'il fallait bien qu'elle accepte de descendre un peu de son trône, quelque chose comme ça. C'est l'un de mes plus proches amis, on se confie beaucoup l'un à l'autre, mais il n'y a que ce point là, à savoir ma croyance, qui le gêne apparemment : or c'est tellement important pour moi que ça m'a beaucoup blessée. Je n'ose même pas imaginer ce que ça aurait été si j'avais tenu ce débat avec les membres d'associations féministes, par exemple.
Ce message commence à devenir un peu long, je vais tâcher de l'écourter. En bref, cette semaine a été la goutte d'eau, véritablement, qui a accentué le malaise que j'ai un peu depuis le début de l'année : celui d'être jugée non pas selon ma religion, mais selon une religion qui n'est pas vraiment le christianisme, du moins pas à mes yeux. D'être jugée par des gens qui veulent bien retenir que dans le christianisme il faut aimer l'autre, mais qui jugent extrémistes les chrétiens qui respectent des "contraintes" (j'appellerais plutôt ça devoirs) pour vivre leur foi. J'en avais déjà rencontré, avant, bien sûr, mais moins (j'étais dans un établissement catholique, ça joue peut-être...)
J'avoue que je ne sais plus trop quoi faire... Je ne veux pas avoir l'air de mépriser les gens qui ne partagent pas mes croyances, au contraire, j'aime jusqu'à présent sincèrement toutes les personnes que j'ai rencontrées depuis septembre, et elles m'ont toutes paru très intéressantes. Plus que tout, j'ai peur de donner une image fausse du Christ, ou bien de tomber dans le péché (ou d'y tomber encore plus, après tout je suis déjà pêcheuse...). Et je ne voudrais pas devenir orgueilleuse ou quelque chose comme ça, ni rejeter qui que ce soit...
Est-ce que vous auriez des conseils ? C'est parfois assez dur, dans la vie quotidienne où le temps semble raccourci de trouver quelqu'un à qui vraiment parler. J'aimerais aussi beaucoup me confesser, mais ça fait si longtemps que je n'y ai pas été que j'ai un peu peur... Ou alors est-ce que c'est moi qui fait fausse route, et qui monte en épingle quelque chose qui n'est pas si important ?...
D'avance merci d'avoir lu tout ça !
Avec beaucoup d'affection,
Perrine.