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Perte chronique de foi

Publié : sam. 19 août 2017, 21:22
par YaelleBen
Bonsoir à tous,

Je m'excuse d'avance auprès des modérateurs si mon message n'est pas placé au bon endroit.

Je viens vers vous car je suis dans une impasse. Je ne suis pas catholique de naissance. Cela dit, depuis quelques années, je m'y intéresse fortement et compte m'y convertir, en suivant le catéchuménat, me faisant baptiser, etc. Je lisais souvent d'ailleurs les Evangiles, et me rendais à une paroisse dans ma ville. J'avais déjà pris attache avec un prêtre. Evidemment, venant de loin : fervente athée depuis toujours (et issue d'une famille pseudo croyante qui en réalité est athée), tout cela a été plus compliqué pour moi à admettre : admettre l'existence d'un Dieu, qui plus est croire en une Trinité (concept qui me paraissait flou), et croire en un Dieu qui nous aimerait infiniment.
J'allais également à la messe. J'étais soutenue par des amis catholiques pratiquants, qui me guidaient beaucoup. Ma famille ne me soutenait pas puisqu'elle estimait que Jésus était un imposteur, mais soit, passons.

Or, depuis un certain temps j'ai une baisse énorme et chronique de foi. En fait, je suis atteinte d'une mucoviscidose, maladie comme vous le savez incurable. A côté de cela, ayant peur de mourir jeune, je souffre terriblement de ne pas avoir pu connaître l'Amour, et ne pas avoir pu fonder une famille car cela m'aurait permis d'avoir une "raison de tenir". En outre, j'ai eu une enfance extrêmement compliquée et durant laquelle j'ai été victime de violences physiques. Si bien qu'aujourd'hui, je me dis que je suis "malchanceuse", que finalement je serais juste naïve de croire en un DIeu, qui ne m'aime pas, puisqu'il me fait souffrir et ne me rend pas heureuse. Ma foi, qui devrait pourtant m'aider à tenir le coup, est de plus en plus absente jusqu'à devenir inexistante.

Pour autant, si j'écris ce soir sur ce forum c'est que quelque part je crois en l'existence d'un Dieu. Mais je souffre terriblement dans mon quotidien. Je me fais évidemment aider par un professionnel de santé. Je pense que d'une certaine manière je suis totalement perdue. Je suis perdue entre mes choix précédents (devenir catholique) et mon quotidien qui me dépasse. Il me dépasse au point de m'inciter à écourter totalement mes jours. Je suis lassée de tout, et une part de moi-même penses que Dieu, est présent pour moi.

Je ne sais pas si quelqu'un a déjà été dans une telle situation? Si oui, qu'avez-vous fait?

Vous souhaitant une bonne lecture,
Je vous remercie,
Yaëlle

Re: Perte chronique de foi

Publié : dim. 20 août 2017, 1:45
par Kerniou
Chère Yaëlle,
Se sentir perdue quand on est atteinte d'une maladie incurable, n'a rien d'étonnant. Quel âge avez-vous ? Avez-vous des ami(e)s sur lesquel(les) vous savez pouvoir compter ?
Pourquoi ne pas aller voir un prêtre et aborder tout cela avec lui ? Peut-être que quelqu'un dans votre entourage pourrait vous en conseiller un; en plus d'un soutien affectif indispensable, vous pourriez bénéficier d'un soutien spirituel.
Il me paraît important que vous soyez réellement bien entourée dans votre vie.
Bon courage à vous.

Re: Perte chronique de foi

Publié : dim. 20 août 2017, 6:45
par Altior
Bonjour, Yaelle,

Pour voyager vers la Terre Promise, il faut parcourir le désert. Il n'y a pas d'autre moyen.
Une fois, le Peuple des Élus était tombé dans l'esclavage. Sans exception, tous étaient les esclaves de Pharaon. Alors le moment est venu pour que chacun fasse son choix, car un leader était arrivé. Un leader pas du tout magnifique: extrêmement pauvre, imaginez qu'il avait le nécessiteux métier d'éleveur. Il ne parlait pas même correctement et, d'ailleurs, Pharaon avait tenté, sans succès, de le tuer dès son enfance la plus tendre.
Eh bien, le choix du peuple hébreu était: rompre les liens de l'esclavage et suivre cet individu humble vers une Terre Promise que personne n'avait vu, dans un désert dont la durée à parcourir était inconnue, ou bien rester à la maison, dans cet esclavage-là qui, pour des uns, était devenu «chez soi» ? Chacun a fait son choix. Il y a eu pas mal de gens qui ne se sont pas engagé dans ce cheminement: ils s'immaginaient qu'un vrai leader doit avoir une toute autre magnificence. Et puis, beaucoup ne se rendaient pas même compte qu'ils étaient des esclaves. Nés dans l'esclavage, ils se sentaient bien comme ça. Pourquoi aller dans le désert, quand on est bien comme ça ? Pour ceux-là, le problème d'un choix ne se posait même pas. Ils ont resté dans l'esclavage jusqu'à leur mort.

Voilà, Yaelle, on pourrait dire que vous êtes dans un paradoxe: justement parce que vous n'êtes pas bien, vous avez de la chance. Votre souffrance vous met devant un choix à faire. La seule façon de donner valeur à votre souffrance est de l'unir à la souffrance de Dieu. Car, dans cette vie, Dieu ne nous promet pas d'autre chose qu'une croix. Voilà ce qu'il nous dit: Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive.
Seulement en puisant, avec votre croix au dos, à la racine de la croix de notre Seigneur vous pouvez donner à la vôtre une valeur immense. Car alors ce que vous percevez maintenant comme étant la terrible malchance de tomber gravement malade à un si jeune âge sera transformé dans une chance inouïe: dans l'instrument de votre rédemption. Vous ne serez pas seule, car Dieu vous donnera ses consolations en faisant votre fardeau léger (Matt 11:30).

Fraternellement en Christ,
A.

Re: Perte chronique de foi

Publié : mar. 22 août 2017, 17:22
par axou
Chère Yaelle,

vous êtes totalement perdue.
A quelle branche vous raccrocher ? A quelle ancre ? A quel rocher ?

Le seul rocher auquel se raccrocher dans la tempête, c'est le Christ. J'ai été également malade mais ce n'était pas incurable bien que de guérison incertaine. Je me suis raccrochée au Christ et sa Mère. Je n'ai pas été déçue car Dieu n'abandonne pas ses enfants et le Seigneur m'a soutenue et donnée beaucoup de grâces.
Le Seigneur donne la Vie, Sa Vie, à chaque instant. Nous avons à nous ouvrir à cette vie qu'il veut nous donner, en tout ce que nous vivons.
"Vous tous qui peinez, donnez moi votre fardeau et je vous soulagerai. Oui, devenez mes disciples car je suis doux et humble de coeur et mon joug est léger et facile à porter".
Voici notre chemin.

Quel âge avez-vous ?

Bien à vous,

Axou

Re: Perte chronique de foi

Publié : mar. 29 août 2017, 20:51
par YaelleBen
Bonsoir à tous,
Excusez moi pour la réponse si tardive. Il se trouve que j'ai eu un épisode de passage à l'hôpital, et ai sombré encore plus dans ma dépression.

Je suis âgée de 25 ans, et finalement non, je n'ai pas réellement d'amis sur lesquels je peux compter. En fait, je me rends compte à mesure que j'avance que mes amis ne veulent pas mon bien et ne me soutiennent pas.

J'ai déjà songé à aller voir un prêtre mais j'ai l'impression que ça ne m'aidera en rien et qu'il ne me comprendrait pas. Je ne supporte plus du tout qu'on me demande de tenir, d'être forte, courageuse etc. alors que personne ne voit combien je me suis constamment battue depuis 25 ans. Je suis à un point de non retour. C'est tellement lourd à porter que parfois je me dis que je devrais écourter moi-même ma vie, ce serait tellement une libération. Je pense avoir porté ma croix depuis tellement d'années que mes petites épaules n'ont plus aucune force, elles croulent sous le poids. C'est comme quand on verse trop d'eau dans un verre : tout déborde.

Je n'arrive plus à croire que Dieu veut quoi que ce soit de bon pour moi. A part me torturer, il ne fait rien. Il ne m'aime pas. Je n'ai plus aucune force en moi à puiser. Je suis tellement mal que je me dis que si je mourais, je serai sereine, car sans souffrances...
depuis toujours la seule chose qui m'a empêchée de me suicider a été mon éducation juive. en devenant catholique je ressentais un apaisement. désormais rien ne me retient et je crois que c'est pire que tout..;
Merci beaucoup de m'avoir écoutée...
Yaëlle

Re: Perte chronique de foi

Publié : mer. 30 août 2017, 8:30
par Héraclius
Chère Yaëlle,


Je me sens tout petit en lisant un témoignage comme le vôtre. Face à votre vie, on n'a d'autre choix que l'humilité.

Je n'ai aucune idée de ce que cela fait d'avoir une maladie incurable. Je n'ai aucune idée approchant de la souffrance que vous devez avoir. Je ne peux la mesurer. Moi, je ne peux pas vous aider.

Par contre, il y a une chose que je sais sans le moindre doute. C'est que Dieu, lui, vous aime - vous aime à la folie. C'est que Dieu, lui, sait quelle est votre souffrance parce qu'il a vécu la souffrance la plus terrible du monde sur le bois de la Croix il y a 2000 ans. Et qu'il a souffert pour vous, pour votre salut qu'il a préparé avec amour.

Alors je vais prier ce Christ que Pascal disait "cruxcifié jusqu'à la fin du monde" pour qu'il soulage vos douleurs, vous donne la force de persévérer dans la foi et la charité, et qu'il vous conduise dans Son Royaume.

Si vous vous en sentez la force, priez pour nous aussi. La prière des malades et des souffrants a une valeur particulière au yeux de Dieu.


En Jésus,


Héraclius -

Re: Perte chronique de foi

Publié : dim. 03 sept. 2017, 1:45
par Timao
Chère Yaëlle,

Je suis âgé de vingt ans. Je suis catholique pratiquant dans une famille que les termes "Amour de Dieu", "Sainte Église" et "Messie" font sursauter. C'est une famille aimante, saine, un des plus beaux dons que Dieu m'ait jamais faits, mais c'est une famille qui rejette une grande partie de ce que j'adore littéralement: le Dieu de Jésus-Christ.

Notre Père m'a converti et amené à Lui et à Son Église fin 2011. J'étais en troisième. Moi aussi, j'ai buté mille fois sur la Trinité. Et puis, qu'est-ce que c'est que cette Église à scandales ? Et puis c'est pas trop à la mode d'être catho, si ? Et Saint-Paul, c'est pas un peu infaisable, ce qu'il demande ?

Tous ces doutes sont, comme Heraclius (dont je salue l'humilité et la bienveillance) vous l'a dit, on-ne-peut-plus normaux dans toute situation. A fortiori dans la vôtre (nôtre ?), vous que le Christ appelle en cours de route. C'est un processus long et parfois douloureux que de se mettre à la suite du Christ après L'avoir longuement ignoré. Il faut recalibrer ses certitudes, réorienter ses choix, changer certaines de ses manières de faire, voire de penser, lorsque l'on se trouvait loin de l'Amour gratuit prescrit par Notre Seigneur.

Mais Dieu aime à le rappeler: "Tu n'as pas à changer pour mon Amour, c'est Mon Amour qui te changera". Dieu aime à le rappeler: "Tu n'es pas seul(e), je place Mon Église autour de toi. Elle n'est pas parfaite, mais elle est sainte, parce que je suis en elle, et elle en moi. Fais-moi confiance, fais-lui confiance".

Ces citations ne sont pas dans l'Évangile. Elles sont l'Évangile. Votre souffrance, comme Heraclius vous l'a dit, est une chose que Dieu et vous seule comprenez parfaitement. Mais personne n'a l'obligation de comprendre parfaitement votre souffrance pour la partager. Regardez les femmes qui suivaient Jésus. Qui d'entre elles a compris vraiment ce qu'Il était, ce qu'Il faisait, et pourquoi ? Je ne parie sur aucune. Et pourtant, ce sont elles qui L'ont suivi jusqu'au bout.

Priez, et, plus important encore: soyez assurée de nos prières pour vous. Vous avez reçu grâce sur grâce de la part du Seigneur. Il a semé en votre champs plus qu'ailleurs, j'en suis convaincu. Attendez juste que ça pousse, et surtout, surtout, ne restez pas seule ! "Il n'est pas bon que l'Homme soit seul". Dieu Lui-même est trinitaire ! Si ça n'est pas une preuve que la solitude tue...

Je finis succinctement: mes horribles doutes se sont dissipés lorsque j'ai commencé à communier. Si vous saviez ce qu'il se passe lorsque l'on communie ! Impossible de douter de l'Amour de Dieu lorsque l'on comprend qu'Il daigne S'abaisser au rang de pain sans saveur ni attrait, pour être présent avec nous, comme Il l'a promis à la toute fin de Saint-Matthieu !

Ne restez pas seule. Partagez votre fardeau avec qui veut bien le prendre. Nulle honte dans la chute, c'est dans le refus de se relever que se trouve la blessure la plus irrémédiable. Et je me joins à toutes celles et tous ceux qui vous ont répondu: nous voulons être à votre écoute, avec vous. Si vous êtes là, comme on le dit parfois, c'est parce que Dieu S'est dit que le monde ne serait pas parfait sans vous.

Je vous souhaite toute la force et tout le courage possibles, et ne cesserai de prier pour vous que lorsque j'aurai eu de vos nouvelles.
Timao.

Re: Perte chronique de foi

Publié : dim. 03 sept. 2017, 11:46
par Kerniou
A Timao
Merci de votre si beau témoignage .

A Yaëlle,
Votre dépression devrait être soignée sinon elle va s'aggraver. Je sais qu'il est difficile et long de se soigner mais c'est vital pour vous et pour votre entourage. En France, les soins sont gratuits. vous pouvez, parallèllement, rencontrer avec un conseiller spirituel.
Mais l'accompagnement spirituel, accompagne et ne soigne pas. vous devriez prendre contact avec le CMP ( Centre- Médico-Psychologique ) de votre secteur. Plus vous attendrez, plus la dépression se creuse et plus il vous sera difficile de faire la démarche. Si vous le souhaitez, je pourrai vous en donner les coordonnées si vous me dîtes dans quel canton vous habitez.
Bon courage à vous.

Re: Perte chronique de foi

Publié : lun. 04 sept. 2017, 17:44
par saperlipopette
Psaume 28 De David.
Eternel, c'est à toi que je crie. Mon rocher, ne reste pas sourd à ma voix! Si tu t'éloignes sans me répondre, je deviendrai pareil à ceux qui descendent dans la tombe.
2 Ecoute mes supplications quand je crie à toi, quand je lève mes mains vers ton sanctuaire.
3 Ne m'entraîne pas dans la ruine des méchants et des hommes injustes! Ils parlent de paix à leur prochain, et ils ont la méchanceté dans le coeur: 4 traite-les conformément à leurs actes et à la méchanceté de leurs agissements, donne-leur ce que vaut l'oeuvre de leurs mains, paie-leur le salaire qu'ils méritent,
5 car ils ne font pas attention aux actes de l'Eternel, à l'oeuvre de ses mains. Qu'il les abatte et ne les relève pas! 6 Béni soit l'Eternel, car il a entendu mes supplications!
7 L'Eternel est ma force et mon bouclier. C'est en lui que mon coeur se confie, et je suis secouru. Mon coeur est dans la joie, et je le loue par mes chants.
8 L'Eternel est la force de son peuple, il est une forteresse pour sauver celui qu'il a désigné par onction.
9 Sauve ton peuple et bénis ton héritage! Sois leur berger et leur soutien pour toujours!

Re: Perte chronique de foi

Publié : lun. 04 sept. 2017, 21:50
par PaxetBonum
Chère YalleBen,

Je suis désolé de votre situation physique.
Je vais répondre à votre interrogation en espérant ne pas vous blesser.
Mon aumônier scout, un saint prêtre, nous disait : "On ne perd pas la Foi comme on perd ses clefs, la Foi est vivante, on la tue ! On la tue en refusant de la nourrir."

L'Evangile de ce jour répond à vos attentes :
"En ce temps-là, Jésus faisait route vers Jérusalem et passait aux confins de la Samarie et de la Galilée.
Et alors qu'il entrait dans un village, vinrent à sa rencontre dix lépreux, qui se tinrent à distance ;
et, élevant la voix, ils dirent : " Maître Jésus, ayez pitié de nous ! "
Les ayant vus, il leur dit : " Allez vous montrer aux prêtres. " Et, comme ils y allaient, ils furent guéris.
L'un d'entre eux, voyant qu'il était guéri, revint en glorifiant Dieu à haute voix,
tomba à ses pieds la face contre terre et lui rendit grâces. Et c'était un Samaritain.
Prenant la parole, Jésus dit : " Est-ce que les dix n'ont pas été guéris ? Et les neuf, où sont-ils ?
Ne s'est-il trouvé parmi eux que cet étranger pour revenir rendre gloire à Dieu ? "
Et il lui dit : " Lève-toi, va ; ta foi t'a sauvé. "

Dieu est-il mauvais et rend-il les gens malades ?
Non puisqu'il est venu les guérir au péril de sa vie.

Que le Seigneur vous accorde Paix et Joie dans cette croix.

Re: Perte chronique de foi

Publié : mar. 05 sept. 2017, 3:31
par SergeA
Bonjour Yaëlle,

les souffrances sur cette terre sont incompréhensibles et insupportables si Dieu n'existe pas.
Je pense aussi que nous ne comprendrons en totalité notre condition ici bas qu'une fois "de l'autre coté".
Le message du Christ est sans équivoque : ce monde dans lequel nous vivons n'est pas notre réalité, même si nos sens nous hurlent le contraire jusqu'à nous faire oublier ce que nous sommes.

En tout cas pour moi c'est une certitude, nous ne faisons qu'habiter des corps, et ce provisoirement.
Face à notre véritable vie qui est la vie éternelle, si possible auprès de notre créateur, nous devons nous efforcer de voir les souffrances de cette terre, et les nôtres plus particulièrement, comme des nécessités, les causes et aussi les effets de notre maturation.
Et je suis convaincu aussi que nos âmes sont à la hauteur des souffrances que nous acceptons de vivre.
Alors votre âme, Yaëlle, doit être très belle et très aimée du Seigneur.
Soyez certaine que Dieu vous regarde avec une tendresse et un amour que vous ne percevez plus en ce moment car c'est une nécessité afin que les choix que vous fassiez viennent seulement de vous et de votre âme.
Les difficultés de votre vie sont un véritable challenge, un ensemble d'épreuves que vous pouvez sans aucun doute réussir car Dieu ne nous donne jamais d'épreuves au delà de nos capacités.

Bien entendu, je conçois, pour avoir eu quelques épreuves moi-même et loin de celles qui sont les vôtres, que c'est justement dans ces moments qu'il est le plus difficile de se détacher de ce qui semble être notre seule et unique condition, et de lever les yeux, et de les tourner vers notre Dieu, et de Lui dire : "Merci mon Dieu, merci d'être là et de m'aimer comme Tu m'aimes. J'accepte toutes les épreuves que Tu mets sur mon chemin car je sais que Ton regard ne me quitte pas. Ces souffrances, je les accepte et je Te les donne car Jésus, Ton fils unique m'a montré le chemin et Il a Lui même choisi de souffrir le martyre par amour pour moi."

Yaëlle, je sais que je prends un risque ; la souffrance enferme nos perceptions et mon envie de vous aider comme ce peut être possible juste avec quelques mots est sans doute très présomptueuse. Je ressens pourtant bien, au fond de moi, cet amour de Dieu et c'est cela que je voudrais partager avec vous. Lâchez-vous ; lâchez cette idée de ce que doit être la vie ici-bas, et envisagez déjà celle qui est la nôtre, en vérité. Et commencez à la vivre ici même. Qu'importe ces épreuves au regard de l'éternité qui est la nôtre ? Qu'importe ces attachements illusoires de ce que devrait être le bonheur lorsqu'on sait que ce bonheur n'est que de très courte durée et factice si il est situé en dehors de l’Éternel ?

Yaëlle, ne perdez pas de vue que votre vie est non seulement utile, mais indispensable pour vous et pour nous tous. Nous ne sommes qu'un dans l'amour de notre Père et je suis de tout cœur avec vous.

Fraternellement.