Frère en perdition avec addiction à la pornographie homosexuelle: que faire pour lui?
Publié : lun. 26 déc. 2016, 1:10
Bonjour,
Régler de telles affaires un jour de Noël, normalement dédié au repos et à la tranquillité, pourrait sembler inadapté. Malheureusement, les problèmes ne s'arrêtent jamais. Surtout, dans mon cas, il faudrait se décider à agir assez rapidement pour des raisons que je vais exposer plus bas.
Je précise que je suis un étudiant de 20 ans. Je ne vis plus avec mes proches, mais je suis venu rendre visite à ma famille pour les fêtes. Cette nuit, j'ai accédé à l'ordinateur de mon frère de 16 ans par un concours de circonstances: il était parti sans rien éteindre, et notamment sa musique qui m'empêchait de dormir. Je suis tombé sur un fil messenger troublant où il parlait de manière peu respectueuse de notre religion. Bien que je ne puisse m'empêcher de ressentir un peu de gêne au sujet de l'attitude de "fouineur" que j'ai adoptée par la suite, j'ai voulu voir si ces mauvaises fréquentations prenaient une ampleur plus large. Puis m'est venue à l'esprit une question qui me taraudait depuis longtemps et que je redoutais.
En effet, alors qu'il n'avait que 12 ans environ, si je me souviens bien, j'avais trouvé à plusieurs reprises dans son historique des titres de sites internet sans équivoque et qui renvoyaient à la pornographie homosexuelle. La première fois, il avait juré ses grands dieux qu'il n'y était pour rien car des "amis" lui auraient envoyé ces liens qui l'auraient pris au dépourvu. Quelques mois après, je tombe une nouvelle fois sur des obscénités. J'avais toutefois cette fois-ci informé ma mère. Je ne veux certainement pas être médisant à son sujet, mais je crois pouvoir dire qu'elle a des tendances à l'hystérie, ce qui n'a dans ce cas-là pas facilité la prise de décisions rationnelles. Il lui a raconté une histoire à dormir debout et comme j'ai eu moins accès à son ordinateur par la suite, j'ai été dans le flou depuis, malgré de nombreux soupçons de ma part, quoi que toujours sans preuves.
Cette nuit, donc, c'est le souvenir de ces évènements qui m'a poussé à regarder son historique en redoutant ce que j'allais y trouver et en espérant être simplement trop méfiant. Las, pas plus de 24 heures auparavant, il avait consulté un site répondant au doux nom de "porn gay". En remontant la liste de ses consultations, tout doute a disparu: il ne s'agissait pas d'un incident isolé, de type "fenêtre pop-up", mais bien une activité récurrente. Etant donné qu'elle dure depuis quatre ans au moins, cela signifie que mon frère souffre d'addiction à la pornographie, et, plus difficile encore à traiter, qu'il est tourné vers les hommes.
Je ne vais pas lui jeter la pierre : j'ai moi-même été aux prises, épisodiquement, durant mon adolescence, à l'érotisme voire à l'obscénité si tentante qu'offre -ou dirais-je plutôt, dans une certaine mesure, nous impose- internet. Ce n'est qu'à partir de 16 ans environ que j'ai réellement réussi, malgré des difficultés, à mieux me maîtriser, malgré des difficultés. Par la grâce de Dieu, je pense, ou du moins j'espère, ne pas avoir chuté gravement en la matière depuis plusieurs années désormais. Je n'en apprécie que d'autant mieux les conséquences délétères provoquées par le consumérisme du sexe. Je crois connaître assez précisément cette culpabilité et cette sensation de saleté et d'impureté après un plaisir si imparfait et éphémère.De même, je me souviens de la vacuité spirituelle absolue qui découle de ces fausses jouissances. Aujourd'hui encore, je me rends compte du fait qu'en chaque femme, je vois une "menace" potentielle de péché. Mon comportement à leur égard reste empreint de cette raideur étrange et complexée qui doit surgir chez un ancien alcoolique, bien qu'en principe sevré, dès lors qu'il est confronté à la boisson, même de manière innocente. Surtout, la période de "désintoxication" vis-à-vis de la pornographie est un chemin de croix et un combat incessant que je ne souhaiterais pas même à mon pire ennemi, pour peu encore qu'on veuille bien s'y atteler, ce qui reste le plus ardu.
Cependant, je suis pris au dépourvu quant à la manière d'essayer d'aider mon frère à sortir de l'ornière. Malheureusement, cette "découverte" n'est que la cerise sur le gâteau dans son cas. Mes parents ne cessent de se plaindre qu'ils ne savent plus comment s'y prendre avec lui. Il vit en permanence avec ses "amis" virtuels sur internet ou avec ses camarades de classe douteux. Il nous fait comprendre en permanence que chaque minute passée en notre compagnie est une souffrance pour lui. Toute demande ou exigence envers lui le le révolte ouvertement ou à mots-couverts, puisqu'il est indisposé à réaliser des tâches domestiques basiques même quand elles ne le concernent que lui-seul, comme trier son linge. J'ai été effaré, cet été et cette semaine, de constater jusqu'où son effronterie à l'égard de mes parents pouvait aller, alors même qu'adolescent, je n'ai pas été non plus tout à fait blanc en la matière. Son caractère anti-social à notre égard est tel que même pendant la distribution des cadeaux ce Noël, il ne pouvait s'empêcher de retourner à ses activités diverses et variées avec des "connaissances" sur internet. Son portable semble être devenu une excroissance de sa main. Au niveau religieux, il semble même avoir du mal à garder les apparences: je crois bien qu'il se contrefiche de Dieu actuellement et que le fait de prétendre aller à l'église le soir au lieu du matin avec les parents n'est qu'un mensonge qui ne les trompe même plus tout à fait. Depuis qu'il s'est mutilé la peau il y a deux ans avec des ciseaux, prétextant de "stress" à cause de mon père, ils ont peur qu'il ne passe à plus grave s'ils devenaient plus coercitifs. C'est une erreur à mon avis puisqu'on ne respecte jamais une autorité qui n'ose pas s'assumer, mais mon influence sur eux est, bien entendu, très limitée.
De plus, j'ai bien peur qu'il soit devenu imperméable à tout ce que je pourrais lui dire. Je vois qu'il me déteste profondément, ce qui est dû au fait, probablement, que j'aie appuyé pour que mes parents se fassent mieux respecter de lui il y a environ un an. De plus, tout ce que je peux lui donner de conseils entre par une oreille pour mieux sortir de l'autre. J'ai tenté, depuis deux ou trois ans, de le conduire à rester fidèle à la foi en lui expliquant et rappelant les tenants et aboutissants de l'abstinence le vendredi, de l'interdiction de jurer en vain au nom de Dieu et ainsi de suite. Misérable échec. D'une part, je dois être peu doué en matière de pédagogie puisqu'il en est venu à me considérer comme un pédant tout simplement "rasoir". J'espérais pouvoir mieux lui parler puisque je ne suis pas tellement plus âgé que lui, mais je me suis décrédibilisé à ses yeux au bout du compte. Toute personne qui entrave sa jouissance immédiate est rejetée. Même quand il semble ne pas s'opposer frontalement, les exemples de cas où il a bien voulu tout promettre pour mieux faire le contraire l'instant d'après ne peuvent être dénombrés. Voilà en effet une autre de ses grandes capacités: la dissimulation et le mensonge avec un cynisme sidérant. Autant dire que si je le confrontait demain avec mes découvertes, j'ai l'impression que tout ce à quoi j'arriverais, ce serait qu'il redoublerait d'ingéniosité pour mieux cacher les traces de ses activités pornographiques. Pourtant, d'un point de vue intellectuel, que j'aimerais lui faire découvrir par Pascal ou par le magnifique "Traité de la nature et de la grâce" de Malebranche à quel point diriger son désir, par nature infini et insatiable, vers des montages d'illusions blessantes pour l'âme est le contraire de la voie du bonheur. Moi à qui la chance d'approcher ne serait-ce qu'un peu de la Lumière a été donnée, que j'aimerais montrer à mon propre frère que le seul être capable de combler l'immense vide engendré par notre désir, c'est le Seigneur et que tout ce qui est contingent ne saurait rien y faire, sans parler de cette pornographie, paradis artificiel au même titre que la drogue ou l'alcool! Mais que faire face à cet esprit rebelle à tout ce qui n'est pas "cool" ou immédiatement plaisant et qui se moque comme d'une guigne de toute considération relative à la Transcendance?
Je me sens personnellement si faible et incapable de favoriser tout changement chez lui. Humainement, je ne m'en sens pas la compétence. D'autant plus, par ailleurs, que je me sens hypocrite à faire cela, au vu de mon passé et plus largement du fait de ma faiblesse face au péché dans toutes ses formes. N'est-ce pas orgueil de ma part au fond de me placer en professeur de morale, moi qui suis aux prises avec mes propres imperfections? Je serais tenté de faire semblant de ne rien avoir vu cette nuit et de me contenter d'adopter la posture distante de sainte Monique priant pour son fils. Et pourtant, je me souviens de ces terribles mots de saint Jean Chrysostome: "Il n'y a rien de plus froid qu'un chrétien indifférent quant au salut de son frère", ainsi que du fait que saint Augustin ait été certainement inspiré par l'exemple de sa mère et ses exhortations incessantes.
J'ai pensé à organiser rapidement, avant que les preuves ne soient effacées, une inspection de son historique par mes parents. Tout le problème est que je m'interroge quant au fait de savoir si ce qui en résultera aura réellement un sens. Il leur promettra évidemment ciel et terre, arguera que l'école l'oblige à utiliser quotidiennement internet et rajoutera probablement quelques larmes qui auront raison d'eux au bout de quelques jours ou semaines tout au plus. Comment donc lui permettre de se sevrer de sa boulimie de pornographie et plus largement d'internet et de multimédias? Comment lui faire comprendre qu'il se dirige vers un gouffre? Comment renouer ne serait-ce qu'un dialogue sincère avec lui? Je n'ai que faire du fait qu'il me méprise, mais si au moins il voulait écouter mes parents pour que ceux-ci l'accompagnent vers une voie plus salutaire. Je me contenterais bien de leur donner quelques conseils pour qu'ils y arrivent, puisqu'à l'heure actuelle ils semblent totalement désemparés.
Je m'excuse d'étaler ces détails dans ce message déjà trop long. Si je suis prêt à ravaler mon honneur en publiant ici ces éléments si privés, c'est que je ne peux plus trouver par moi-même des possibilités d'agir qui ne me paraissent pas d'emblée vouées à l'échec. Je vous serais donc reconnaissant pour toute aide, pratique ou spirituelle.
Puisse Dieu vous bénir. Pensez dans vos prières à mon frère, et peut-être même à moi aussi, car au fond je suis tout aussi pécheur que lui.
Régler de telles affaires un jour de Noël, normalement dédié au repos et à la tranquillité, pourrait sembler inadapté. Malheureusement, les problèmes ne s'arrêtent jamais. Surtout, dans mon cas, il faudrait se décider à agir assez rapidement pour des raisons que je vais exposer plus bas.
Je précise que je suis un étudiant de 20 ans. Je ne vis plus avec mes proches, mais je suis venu rendre visite à ma famille pour les fêtes. Cette nuit, j'ai accédé à l'ordinateur de mon frère de 16 ans par un concours de circonstances: il était parti sans rien éteindre, et notamment sa musique qui m'empêchait de dormir. Je suis tombé sur un fil messenger troublant où il parlait de manière peu respectueuse de notre religion. Bien que je ne puisse m'empêcher de ressentir un peu de gêne au sujet de l'attitude de "fouineur" que j'ai adoptée par la suite, j'ai voulu voir si ces mauvaises fréquentations prenaient une ampleur plus large. Puis m'est venue à l'esprit une question qui me taraudait depuis longtemps et que je redoutais.
En effet, alors qu'il n'avait que 12 ans environ, si je me souviens bien, j'avais trouvé à plusieurs reprises dans son historique des titres de sites internet sans équivoque et qui renvoyaient à la pornographie homosexuelle. La première fois, il avait juré ses grands dieux qu'il n'y était pour rien car des "amis" lui auraient envoyé ces liens qui l'auraient pris au dépourvu. Quelques mois après, je tombe une nouvelle fois sur des obscénités. J'avais toutefois cette fois-ci informé ma mère. Je ne veux certainement pas être médisant à son sujet, mais je crois pouvoir dire qu'elle a des tendances à l'hystérie, ce qui n'a dans ce cas-là pas facilité la prise de décisions rationnelles. Il lui a raconté une histoire à dormir debout et comme j'ai eu moins accès à son ordinateur par la suite, j'ai été dans le flou depuis, malgré de nombreux soupçons de ma part, quoi que toujours sans preuves.
Cette nuit, donc, c'est le souvenir de ces évènements qui m'a poussé à regarder son historique en redoutant ce que j'allais y trouver et en espérant être simplement trop méfiant. Las, pas plus de 24 heures auparavant, il avait consulté un site répondant au doux nom de "porn gay". En remontant la liste de ses consultations, tout doute a disparu: il ne s'agissait pas d'un incident isolé, de type "fenêtre pop-up", mais bien une activité récurrente. Etant donné qu'elle dure depuis quatre ans au moins, cela signifie que mon frère souffre d'addiction à la pornographie, et, plus difficile encore à traiter, qu'il est tourné vers les hommes.
Je ne vais pas lui jeter la pierre : j'ai moi-même été aux prises, épisodiquement, durant mon adolescence, à l'érotisme voire à l'obscénité si tentante qu'offre -ou dirais-je plutôt, dans une certaine mesure, nous impose- internet. Ce n'est qu'à partir de 16 ans environ que j'ai réellement réussi, malgré des difficultés, à mieux me maîtriser, malgré des difficultés. Par la grâce de Dieu, je pense, ou du moins j'espère, ne pas avoir chuté gravement en la matière depuis plusieurs années désormais. Je n'en apprécie que d'autant mieux les conséquences délétères provoquées par le consumérisme du sexe. Je crois connaître assez précisément cette culpabilité et cette sensation de saleté et d'impureté après un plaisir si imparfait et éphémère.De même, je me souviens de la vacuité spirituelle absolue qui découle de ces fausses jouissances. Aujourd'hui encore, je me rends compte du fait qu'en chaque femme, je vois une "menace" potentielle de péché. Mon comportement à leur égard reste empreint de cette raideur étrange et complexée qui doit surgir chez un ancien alcoolique, bien qu'en principe sevré, dès lors qu'il est confronté à la boisson, même de manière innocente. Surtout, la période de "désintoxication" vis-à-vis de la pornographie est un chemin de croix et un combat incessant que je ne souhaiterais pas même à mon pire ennemi, pour peu encore qu'on veuille bien s'y atteler, ce qui reste le plus ardu.
Cependant, je suis pris au dépourvu quant à la manière d'essayer d'aider mon frère à sortir de l'ornière. Malheureusement, cette "découverte" n'est que la cerise sur le gâteau dans son cas. Mes parents ne cessent de se plaindre qu'ils ne savent plus comment s'y prendre avec lui. Il vit en permanence avec ses "amis" virtuels sur internet ou avec ses camarades de classe douteux. Il nous fait comprendre en permanence que chaque minute passée en notre compagnie est une souffrance pour lui. Toute demande ou exigence envers lui le le révolte ouvertement ou à mots-couverts, puisqu'il est indisposé à réaliser des tâches domestiques basiques même quand elles ne le concernent que lui-seul, comme trier son linge. J'ai été effaré, cet été et cette semaine, de constater jusqu'où son effronterie à l'égard de mes parents pouvait aller, alors même qu'adolescent, je n'ai pas été non plus tout à fait blanc en la matière. Son caractère anti-social à notre égard est tel que même pendant la distribution des cadeaux ce Noël, il ne pouvait s'empêcher de retourner à ses activités diverses et variées avec des "connaissances" sur internet. Son portable semble être devenu une excroissance de sa main. Au niveau religieux, il semble même avoir du mal à garder les apparences: je crois bien qu'il se contrefiche de Dieu actuellement et que le fait de prétendre aller à l'église le soir au lieu du matin avec les parents n'est qu'un mensonge qui ne les trompe même plus tout à fait. Depuis qu'il s'est mutilé la peau il y a deux ans avec des ciseaux, prétextant de "stress" à cause de mon père, ils ont peur qu'il ne passe à plus grave s'ils devenaient plus coercitifs. C'est une erreur à mon avis puisqu'on ne respecte jamais une autorité qui n'ose pas s'assumer, mais mon influence sur eux est, bien entendu, très limitée.
De plus, j'ai bien peur qu'il soit devenu imperméable à tout ce que je pourrais lui dire. Je vois qu'il me déteste profondément, ce qui est dû au fait, probablement, que j'aie appuyé pour que mes parents se fassent mieux respecter de lui il y a environ un an. De plus, tout ce que je peux lui donner de conseils entre par une oreille pour mieux sortir de l'autre. J'ai tenté, depuis deux ou trois ans, de le conduire à rester fidèle à la foi en lui expliquant et rappelant les tenants et aboutissants de l'abstinence le vendredi, de l'interdiction de jurer en vain au nom de Dieu et ainsi de suite. Misérable échec. D'une part, je dois être peu doué en matière de pédagogie puisqu'il en est venu à me considérer comme un pédant tout simplement "rasoir". J'espérais pouvoir mieux lui parler puisque je ne suis pas tellement plus âgé que lui, mais je me suis décrédibilisé à ses yeux au bout du compte. Toute personne qui entrave sa jouissance immédiate est rejetée. Même quand il semble ne pas s'opposer frontalement, les exemples de cas où il a bien voulu tout promettre pour mieux faire le contraire l'instant d'après ne peuvent être dénombrés. Voilà en effet une autre de ses grandes capacités: la dissimulation et le mensonge avec un cynisme sidérant. Autant dire que si je le confrontait demain avec mes découvertes, j'ai l'impression que tout ce à quoi j'arriverais, ce serait qu'il redoublerait d'ingéniosité pour mieux cacher les traces de ses activités pornographiques. Pourtant, d'un point de vue intellectuel, que j'aimerais lui faire découvrir par Pascal ou par le magnifique "Traité de la nature et de la grâce" de Malebranche à quel point diriger son désir, par nature infini et insatiable, vers des montages d'illusions blessantes pour l'âme est le contraire de la voie du bonheur. Moi à qui la chance d'approcher ne serait-ce qu'un peu de la Lumière a été donnée, que j'aimerais montrer à mon propre frère que le seul être capable de combler l'immense vide engendré par notre désir, c'est le Seigneur et que tout ce qui est contingent ne saurait rien y faire, sans parler de cette pornographie, paradis artificiel au même titre que la drogue ou l'alcool! Mais que faire face à cet esprit rebelle à tout ce qui n'est pas "cool" ou immédiatement plaisant et qui se moque comme d'une guigne de toute considération relative à la Transcendance?
Je me sens personnellement si faible et incapable de favoriser tout changement chez lui. Humainement, je ne m'en sens pas la compétence. D'autant plus, par ailleurs, que je me sens hypocrite à faire cela, au vu de mon passé et plus largement du fait de ma faiblesse face au péché dans toutes ses formes. N'est-ce pas orgueil de ma part au fond de me placer en professeur de morale, moi qui suis aux prises avec mes propres imperfections? Je serais tenté de faire semblant de ne rien avoir vu cette nuit et de me contenter d'adopter la posture distante de sainte Monique priant pour son fils. Et pourtant, je me souviens de ces terribles mots de saint Jean Chrysostome: "Il n'y a rien de plus froid qu'un chrétien indifférent quant au salut de son frère", ainsi que du fait que saint Augustin ait été certainement inspiré par l'exemple de sa mère et ses exhortations incessantes.
J'ai pensé à organiser rapidement, avant que les preuves ne soient effacées, une inspection de son historique par mes parents. Tout le problème est que je m'interroge quant au fait de savoir si ce qui en résultera aura réellement un sens. Il leur promettra évidemment ciel et terre, arguera que l'école l'oblige à utiliser quotidiennement internet et rajoutera probablement quelques larmes qui auront raison d'eux au bout de quelques jours ou semaines tout au plus. Comment donc lui permettre de se sevrer de sa boulimie de pornographie et plus largement d'internet et de multimédias? Comment lui faire comprendre qu'il se dirige vers un gouffre? Comment renouer ne serait-ce qu'un dialogue sincère avec lui? Je n'ai que faire du fait qu'il me méprise, mais si au moins il voulait écouter mes parents pour que ceux-ci l'accompagnent vers une voie plus salutaire. Je me contenterais bien de leur donner quelques conseils pour qu'ils y arrivent, puisqu'à l'heure actuelle ils semblent totalement désemparés.
Je m'excuse d'étaler ces détails dans ce message déjà trop long. Si je suis prêt à ravaler mon honneur en publiant ici ces éléments si privés, c'est que je ne peux plus trouver par moi-même des possibilités d'agir qui ne me paraissent pas d'emblée vouées à l'échec. Je vous serais donc reconnaissant pour toute aide, pratique ou spirituelle.
Puisse Dieu vous bénir. Pensez dans vos prières à mon frère, et peut-être même à moi aussi, car au fond je suis tout aussi pécheur que lui.