Pas de sentiments, pathologie mentale

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Cœuretbonheur
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Pas de sentiments, pathologie mentale

Message non lu par Cœuretbonheur » sam. 02 avr. 2016, 12:05

Je n'ai pas de sentiments, absolument aucun. Il est très possible que ce problème relève de la santé mentale, que ce soit une personnalité compulsive, schizoïde ou psychopathe. Je n'ai absolument aucun regret, aucune culpabilité et aucune empathie. Cela ne m'empêche pas d'avoir un sens de l'éthique, que je m'impose à moi-même pour être adaptée à la société. Auriez-vous un avis sur ce sujet ?

gerardh
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Re: Pas de sentiments, pathologie mentale

Message non lu par gerardh » sam. 02 avr. 2016, 16:51

________

Bonjour Coeuret Bonheur,

Seriez-vous autiste ?


_______

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Kerniou
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Re: Pas de sentiments, pathologie mentale

Message non lu par Kerniou » dim. 03 avr. 2016, 19:47

L'absence de sentiments relève, en effet, de la pathologie mentale. La première chose que le nourrisson reçoit et perçoit quand il naît , c'est l'affection et l'amour de son entourage. C'est la certitude de cet amour reçu qui va déterminer sa condition d'être humain. L'homme est la seule créature à éprouver des sentiments. Ne pas en éprouver comme ne pas recevoir d'amour représente une carence affective qui va entraver le développement de l'enfant. Les sentiments s'ils ne doivent pas être trop prégnants ne peuvent être inexistants.
Je ne connais pas les problèmes de Coeur et bonheur mais le rapprochement avec l'autisme ou la schizophrénie ne sont pas à exclure.
Si ce n'est déjà fait, Coeur et bonheur, vous devriez consulter.
Ce qui est étonnant, c'est que les personnes qui n'éprouvent pas de sentiments, la plupart du temps n'en sont pas conscientes. Donc elles n'en parlent pas. Elles vivent sans ...
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Re: Pas de sentiments, pathologie mentale

Message non lu par Cœuretbonheur » dim. 03 avr. 2016, 22:47

Je vous remercie de vos messages. Ma naissance n'ayant pas été désirée, je m'en suis vite rendue compte enfant car malgré mon absence de sentiments, j'observais beaucoup ceux des autres ( je pense pouvoir exclure cette hypothèse de l'autisme, toutefois très pertinente peut être Asperger ) et arrivais à les comprendre, les déchiffrer, les identifier mais aussi les tourner en ma faveur ( ce qui, je vous l'accorde, est maintenant exclu de mon " code d'éthique ") Je me suis alors demandée qui pourrait m'aider sur une question concernant l'éthique et les sentiments. Qui serait le mieux placé pour définir ce qui est juste ? Ne pouvant communiquer directement avec Dieu, je me suis tournée vers vous. Cette absence de sentiments me retire toute culpabilité, ce qui est problématique donc je m'impose un code d'honneur très strict auquel j'essaie de ne jamais échapper, sous peine de perdre le contrôle. Je déteste tout contact proche avec les gens, surtout physique ( vous voyez ces outils pour passer la tête qui ressemblent à des outils pour faire de la pâtisserie ? Cette sensation très désagréable est un équivalent du contact physique pour moi ). Après quelques recherches à la bibliotheque de ma ville, j'ai trouvé des livres de psychiatrie dans lesquels je me suis plongée ( je compte devenir psychiatre, ironique non ? ) et mon cas semble relever de la pathologie schizoïde ou schizophrène. Cependant, je ne veux pas imposer un tel poids à mes parents, je ne sais donc pas comment manœuvrer. Cette haine des relations ne m'empêche en rien à avoir des amis au lycée mais je préfère rester à distance et je dois simuler une personnalité ouverte, drôle et attachante alors que je ne ressens pas la tristesse, le bonheur ou autres sentiments.

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Re: Pas de sentiments, pathologie mentale

Message non lu par helios » lun. 04 avr. 2016, 2:12

Bonsoir
Apparemment vous éprouvez des sentiments négatifs :
"... Je déteste tout contact ..."
"... Cette haine des relations.."
Et ce désespoir qui semble émaner de votre appel ?

Il n'est pas nécessaire d'éprouver des sentiments pour établir un code éthique et le respecter (variable, d'ailleurs, selon l'époque et le lieu).

Les structures mentales se construisent par imitation en présence, puis imitation différée, puis vient la fonction symbolique dont l'aboutissement est le langage. Gestuelle, mimiques et autres manifestations externes des émotions, sensations ou sentiments résultent le plus souvent de processus mimétiques culturels. Très peu d'entre elles sont d'origine strictement génétique.

Rien ne s'oppose non plus à votre réussite en psy. (au contraire).

Qu'en est-il de la peur, de la honte, des larmes, de ...?

Cordialement

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Re: Pas de sentiments, pathologie mentale

Message non lu par Galilée » mar. 05 avr. 2016, 11:31

Pas de sentiments et pourtant...
"Je déteste tout contact ..."
"... Cette haine des relations.."
...ce sont bien des sentiments, c'est certain ! Même si ce sont des sentiments négatifs. Et lorsque vous dites :
...je ne veux pas imposer un tel poids à mes parents...
C'est un sentiment de culpabilité que vous décrivez, celui là même que vous décrivez problématique de ne pas ressentir pour les autres.

D'autre part, il y a cette quête sur les sentiments que vous avez entreprise :
"j'observais beaucoup ceux des autres (...) et arrivais à les comprendre, les déchiffrer, les identifier"
"j'ai trouvé des livres de psychiatrie dans lesquels je me suis plongée ( je compte devenir psychiatre, ironique non ? )"
Moi je trouve pas ça ironique, je trouve que c'est le signe d'un esprit curieux, qui cherche des réponses et qui travaille dans ce sens. Vous devriez creuser ce qui a empêché vos sentiments de se développer, de s'épanouir, ce blocage d'où il vient ? La psychiatrie est une science (médecine) qui vous apportera des éléments de réponses.

Lorsque vous dites :
"Ne pouvant communiquer directement avec Dieu"
Vous pouvez communier avec Dieu, et ce sacrement peut vous aider plus fortement dans votre recherche. Je vous invite à le faire. Le mystère de la communion il faut le vivre, c'est réel.
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Re: Pas de sentiments, pathologie mentale

Message non lu par Kerniou » mer. 06 avr. 2016, 11:45

Chère Coeuretbonheur,
Avez-vous déjà consulté un psy ?
Un professionnel pourrait répondre à vos questions et mettre un nom sur votre problématique. Il pourrait vous éclairer, aussi, sur les notions de l'éthique qui vous préoccupent.
il existe des consultations gratuites au CMP (centre- médico-psychologique.)
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Re: Pas de sentiments, pathologie mentale

Message non lu par Cœuretbonheur » mer. 06 avr. 2016, 21:24

Je vais tenter de m'y rendre, sans impliquer mes parents. Ce n'est pas par la culpabilité que je suis poussée à faire ça, mais plutôt car je suis très habituée à l'autonomie et ma mère est psychotique (donc ingérable, je suis alors le point stable de la demi-famille; mes parents sont divorcés). J'ai essayé d'avoir des sentiments et malgré des connaissances avec qui je m'entends bien depuis plusieurs années qui sont mes amis, je n'arrive pas à ressentir quelque chose. Je ne ressens ni le bonheur ni le malheur et je ne pleure que par douleur physique, une larme à peine. Je me soucie de mon "image" sociale pour ne pas être repérée, jetée dans une case, écartée de la société donc d'opportunités d'atteindre mes rêves et de me sortir de cette merde, pardonnez l'expression. Je n'ai aucune envie de finir à l'asile ou autre. Les pathologies mentales sont monnaie courante dans la famille (psychotiques pour mère et sœur et psychopathes pour père et grand père). Je suis donc la personne la plus " saine " et je dois gérer les psychotiques. Les psychopathes se débrouillent. C'est une rigueur dans le caractère et la morale qui me permettent de les gérer, mais après avoir observé d'un œil très scientifique les sentiments, je ne ressens aucune émotion sauf la peur (réflexe, exemple surprise).

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Re: Pas de sentiments, pathologie mentale

Message non lu par Kerniou » jeu. 07 avr. 2016, 9:49

Chère Coeuretbonheur,
Vous pouvez consulter sans crainte, ne sont internés que les malades "dangereux" pour la société. Vous pouvez avoir accès gratuitement aux soins dont vous avez besoin; ce n'es pas le cas dans tous les pays. On privilégie, maintenant, les soins en ambulatoire afin de ne pas couper les personnes de leur entourage ni de la société: ceci pour des raisons thérapeutiques évidentes mais, aussi, pour des raisons financières. Il y a de moins en moins d'hôpitaux psychiatriques.
Etant donnée l'importance de la pathologie mentale dans votre entourage, un diagnostic vous permettrait de savoir où vous en êtes.
Je trouve que vous vous en sortez plutôt bien.
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Re: Pas de sentiments, pathologie mentale

Message non lu par Invité » jeu. 14 avr. 2016, 16:27

Voici un extrait d'une interview sur la sociopathie et les pervers narcissiques, tirée de ce lien :
http://www.lexpress.fr/styles/psycho/pe ... 92796.html
"Les gènes peuvent jouer mais à la marge, sous la forme d'une prédisposition. Des études scientifiques portant notamment sur les jumeaux montrent que le patrimoine génétique a une petite influence. Mais il pèse peu comparé à la manière dont l'entourage répond aux besoins innés d'attachement de l'enfant. On ne naît pas pervers narcissique, on le devient en grandissant auprès de parents qui ne satisfont pas les besoins essentiels d'écoute, de compréhension et de soutien de leurs enfants. Cette construction de la personnalité est réversible si le thérapeute s'appuie sur ces fondements de la théorie de l'attachement élaborée par John Bowlby."
On cite notamment ces livres dans l'article : "L'Attachement, un instinct oublié" (Albin Michel) et "Confessions d'une sociopathe, dans la tête d'une manipulatrice" (par M.E. Thomas, éditions Larousse) qui traitent des questions que vous posez ici.

En vous souhaitant de trouver la lumière dans vos recherches.

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