Maladie mentale

[axou]

Bonsoir Carmela,

si je vous lis bien, votre prêtre s'est excusé de vous avoir fait de la peine et de vous avoir mal comprise. C'est une preuve d'humilité et d'esprit de vérité de sa part et c'est lui qui se prend une claque spirituelle ! La qualité de son accompagnement, de son discernement et de son écoute sont mis en cause et il le reconnait, tant bien que mal.
Ses réflexions "je vous croyais capable de " et "je suis moins fier que vous" confirment sa maladresse (c'est pour cela que ça vous a vexée) ,
il est brut de décoffrage, dit ce qui lui vient, sans filtre, probablement parce que (comme beaucoup d'hommes si on me pardonne ce propos sexiste), il ne peut faire autrement et doit être passablement paniqué de constater que quoi qu'il dise, il vous heurte, alors qu'il s'arrache les cheveux à vouloir bien faire et vous aider.
Cette situation me ferait rire si elle n'était occasion de souffrance pour vous. Bravo en tout cas d'avoir eu le courage de lui parler en vérité et de lui dire votre colère, ce n'est pas facile, vous pouvez être fière de vous, je suis admirative. Vous verrez bien si c'est juste pour vous de rester avec lui ou pas, vous verrez bien, ne doutez pas que l'Esprit va vous éclairer sur ce sujet. C'est en chemin.

A part ça, l'acceptation. Le sujet m'est familier. je voudrais tellement trouver les mots justes sur ce sujet sensible qui nous mets au coeur de l'essentiel, c'est à dire notre fragilité, et la rencontre de la Croix. Je commence par vous dire que votre colère est juste. Elle a sa place,toute sa raison d'être et mérite d'être accueillie sans jugement.
C'est une belle et forte énergie, la colère, surtout si elle est orientée et exprimée au service de la vie, dans la bonne direction. Sinon, elle risque de devenir une force d'auto-destruction, elle "bouffe" de l'intérieur. (quand elle ne rejaillit pas sur les autres...)
Lorsqu'il y a 2 ans j'ai appris que j'avais une récidive d'un cancer, j'ai été folle de rage, tout en étant très angoissée, je vivais un intense sentiment d'injustice, j'ai refusé les traitements, me suis engueulée avec les médecins, c'était l'évènement de trop : j'avais déja été soignée et opérée plusieurs fois, je me croyais guérie. Ma colère, c'était ma prière : je la criais devant le Saint Sacrement, je blasphémais même parfois (le Seigneur lui ne se vexe pas du tout...), j'exigeais un miracle, je menaçais le ciel de suicide, j'étais comme un boule de feu mais je restais liée à Dieu, intimement, et c'est ce qui m'a sauvée car le Christ venait, sans que je m'en rende compte, habiter cette colère. (je soupsçonne Jésus d'avoir un petit faible pour les sanguins...)

Lorsqu'au bout de quelques semaines dans cet état, je suis allée rencontrer le moine orthodoxe que je vois de temps en temps, il m'a tranquillement et longtemps écouter vociférer, puis je me suis tue, puis il est resté en silence, puis il m'a dit : "Tout ce qui se passe là, est profondément juste."
Nul doute que si une autre personne m'avait dit cela, il s'en serait pris une. Mais là, j'ai été clouée sur place, tout mon être a reconnu la vérité de cette parole : tout cela, c'était mon chemin, c'était ce que j'avais à vivre, c'était juste, et j'allais me battre en effet mais dans la bonne direction : contre la maladie et plus contre moi-même et contre la réalité. Si j'ai accepté d'un coup, c'est certainement parce que la grâce m'avait travaillé pendant cette colère et cette révolte vécue en Christ.
Accepter, c'est dire Amen à ce qui est, au réel et ce n'est pas abandonner le combat, au contraire ! C'est tenir compte du réel pour vivre le juste combat.
j'ai donc accepté les traitements, et je suis guérie. Le moine m'avait dit aussi à propos des traitements qui me faisaient peur : "Si on laisse faire Dieu et si on le laisse faire, Dieu fait les choses à la perfection". ça m'a donné confiance et cette période de traitement a été un magnifique temps de partage avec les autres et d'apaisement, je suis aujourd'hui beaucoup plus en paix après ce dernier "passage". Certes, ça peut revenir, mais quoi qu'il arrive, je le vivrai en Dieu.

La maladie vécue en Dieu, pour nous chrétiens c'est la rencontre de la Croix. Accepter le réel, c'est accepter de porter notre croix comme Il nous l'a demandé mais la porter avec Lui, en Lui, Il nous l'a dit : "Donnez-moi votre fardeau et je le ferai léger". Si nous ne regardons pas notre fardeau en vérité (en état de déni) nous ne pouvons le donner à Jésus et Il ne peut donc le porter avec nous et on se retrouve seul avec un fardeau beaucoup trop lourd pour nous !
Chère Carmela vous n'êtes pas seule, chacun de vos cheveux est compté. L'enjeu est de d'avancer sur notre chemin tel qu'il est avec le Christ , en Lui, par Lui et de tout lui remettre sans jugement préconçu, émotions, ressentis, peines, joies, choix à faire, choses à faire, et Christ transforme en tout et nous ouvre un chemin que nous n'imaginions pas.
(Tiens par exemple, la haine du psychanalyste, voilà qui n'est pas tiède, Jésus a certainement quelque chose à en faire d'intéressant ! ).
Et vous en plus, vous avez reçu beaucoup de grâces, vous êtes dans sa main.

Pour finir, j'ai une image : le chemin de notre vie, c'est comme si nous sommes sur un frêle esquif descendant une rivière. Nous avons à nous laisser porter. Nous tous, nous avons tendance à nous arrêter, nous accrocher aux rochers et tenter de remonter à contre-courant,(c'est dû au péché originel ?) tous seuls, et on s'étonne d'aller mal alors qu'on s'épuise et qu'on se prend plein d'objets dans la figure.
Dire Amen à ce qui est, l'acceptation, c'est se laisser flotter et tenir bon sur l'esquif, en Dieu, qui nous conduits là ou nous devons aller et nous accostons de temps en temps sur de belles terres nouvelles.

Ma prière vous accompagne !

Axou

[SergeA]

Axou, je lis vos paroles de bon matin et je les trouve pleines de sagesse.
Je me reconnecte à Jesus Christ et du coup je vais passer une très belle journée.
Merci à vous.
Courage à vous carmela, je suis de tout coeur avec vous et dans la certitude que vous allez trouver rapidement un nouveau regard sur votre vie.
Dans la paix du Christ.

[Un Chrétien Repenti]

Bonjour Chrétien repenti,
Ben, si justement, les médicaments sont un problème, parce que sans ces fichus médicaments, je suis complètement cinglée. Quant aux médecines conventionnelles, je n'en veux pas, j'ai suffisamment était détruite par les psychologues.
Merci pour les prières.

Bonjour Carmela,

Lorsque je vous dis que vous avez besoin de médecine conventionnelle c'est une autre façon de dire que vous avez besoin de vos médicaments outre le "médecine spirituelle". D'ailleurs sans cela vous le dites vous même vous n'êtes pas bien, donc soyez simplement raisonnable! Par contre je ne dis pas que vous avez besoin de revoir un psy. Mais peut être que comme vous l'a si bien exposé Axou, il vous faut d'abord accepter cette situation.

Commencez donc aussi par arrêter de vous auto qualifier par des "je suis complètement cinglé", les angoisses fortes que vous ressentez vous font certes perdre votre lucidité, mais il y a une marge. Vous êtes à ce point en colère que vous vous mésestimez et vous vous prenez vous même pour une "débile" pour reprendre vos mots. Ravi de voir que votre dernière discutions avec le prêtre de votre paroisse vous à confirmé que ce n'était pas lui, vous êtes apparemment sur le bon chemin pour devenir amis

Pardonnez moi d'insister mais vous avez besoin de prier beaucoup le chapelet (pour évacuer la colère et trouver la paix), demandez l'intercession de Saint Raphaël (pour la guérison). ça marche!!

[carmela]

Merci pour votre longue réponse, Axou. Je n'ai pas de mot pour répondre ce soir. Je m'excuse si je ne réponds pas de suite.

[axou]

Merci à vous chère Carmela et merci Serge pour vos jolies paroles qui me touchent.

Axou

[MaxouLePanda]

Bonjour Carmela,

Je suis moi-même atteint du trouble bipolaire (depuis officiellement 5 ans et demi), alors peut-être que mon expérience peut vous être utile.
J'ai été hospitalisé plusieurs fois dans un état grave (2 fois en isolement pendant des semaines); on m'a donné un traitement que j'ai dû changer plusieurs fois. Il est difficile parfois de trouver un médicament que l'on supporte bien, car certains ont de graves effets secondaires, tout dépend des individus.
J'ai beaucoup souffert de la dépression et début 2013 je me suis tourné vers le Christ qui m'a redonné l'espoir comme il sait si bien le faire.
C'est vrai que c'est difficile d'accepter la maladie, souvent j'accusais les médicaments pour mon mal-être, ou j'avais un sentiment d'injustice par rapport à Dieu, parfois je le rejetais complètement et je cessais de croire par période. C'est normal ce que vous ressentez, c'est humain.

C'est une épreuve et il faut tenir bon dans la foi et prier tous les jours (je vous conseille de créer vos propres prières en plus de celles de l'Église), être fidèle à l'eucharistie (très important). Vous verrez qu'avec le temps on retrouve la paix progressivement grâce à la guérison spirituelle. Je vous conseille aussi des activités de bien-être qui vont aider à réguler votre énergie, comme la méditation [Supprimé] Il faut avoir une vie très saine aussi, faire du sport, manger léger et équilibré, ne pas boire/fumer...

Aujourd'hui grâce à Jésus et son amour j'ai une vie très heureuse, avec plein de centres d'intérêts et d'activités, et de bons amis.
J'ai la sensation d'être rempli de lumière en permanence grâce à l'Esprit Saint et j'en remercie Dieu de tout mon coeur.

[carmela]

Bonjour Maxoulepanda,

Merci pour votre témoignage. c'est vrai que le plus dur c'est l'acceptation. Mais on m'a pas trop parlé de la maladie que je connais mal, voire pas du tout. Je ne fais pas de sport et je fume...mais je prie beaucoup. Je sais qu il faut un mode de vie équilibré mais c'est pas forcément évident. Hier je me suis confessée et j'ai remis tout ça dans la confession.
Le prêtre qui n'était pas mon accompagnateur habituel m'a parlé de Gethsemani...." Père, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux".
Je pense que la guérison pour moi réside dans l'abandon à Dieu, offrir la souffrance, accepter les larmes, les regards de travers, bref tout ça et l'offrir...et vraiment "Père, non pas ce que je veux, mais ce que tu veux."

[carmela]

Merci à vous chère Carmela et merci Serge pour vos jolies paroles qui me touchent.

Axou

Bonjour Axou,
Je répondrai à votre message, mais j ai besoin de temps. C'est difficile d'accepter. Pour être honnête, si j'avais un cancer ou autre maladie cela ne me poserait pas de problème. Mais là, ça touche au mental. C'est une maladie mentale...des problèmes mentaux, c'est ce que j'ai. Et cela, c'est vraiment dur à digérer, d'autant plus qu'avant j'étais "normale".

Le fait que ce soit une maladie mentale me pose problème. Le prêtre hier m'a dit que ça ne durerait pas éternellement. Si au ciel je n'avais plus de maladie mentale, cela veut dire qu'il me reste à patienter.
Si le Bon Dieu le permet...

[carmela]

Noel 2016:le Seigneur ma guerie.

[Kerniou]

Vous savez Carmela, les difficultés psychologiques sont liées à la souffrance affective et psychique et bien souvent la souffrance vient de l'autre qui vous "rend malade".
Ce qu'on appelle le plus souvent la maladie mentale, sont les troubles graves de la relation et surtout le dérèglement neurologique qui en découle et qui entraine des dysfonctionnements psychiques et affectifs tels que la vie courante s'en trouve perturbée, ce qui, à priori et fort heureusement, n'est pas, votre cas. Je dirais plus volontiers que "vous êtes en souffrance" et non dans la maladie mentale à proprement parler.
Vous avez besoin d'aide et de soutien, pas d'hospitalisation ni de traitement de choc.
En ce qui concerne la visite chez le psy, c'est comme le médecin, vous allez le voir pour un cancer comme pour un bobo qui ne guérit pas ...
Si vous consultez dans un cabinet , je vous conseille d'aller voir un psychiatre parce qu 'il est médecin et la consultation sera prise en charge par la sécurité sociale.
L'objectif est que vous alliez mieux. Si vous ne faites rien, les choses vont s'enkyster et vous irez de moins en moins bien. Cela ne passera pas tout seul, bien au contraire.
Dieu veut que ses enfants aillent bien et soient heureux de vivre ...
Bon courage.

[carmela]

Bonjour Kerniou,


En fait j'ai écrit parce qu'à Noël le Seigneur m'a fait la grâce de me guérir intérieurement de ma maladie.
J'ai toujours ma maladie mais je l'ai accepté et je n'en souffre plus.
Je voulais le partager.
J'aime bien appeler les choses par leur nom, je suis bipolaire et c'est une maladie mentale. ça affecte ma vie au quotidien mais je sais que je suis un "cas léger".
Pour ce qui est du psy,je n'en vois aucun.

Il y a deux mois j ai voulu dans un élan de bonne volonté voir un psychiatre et celui-ci au bout de deux rendez vous a voulu me donner des neuroleptiques + mon traitement habituel+anti-dépresseurs.
C est évident que je n'y suis jamais retourné !!!
Je vais bien, je rends grâce a Dieu.

[axou]

Bonjour Carméla,

je me réjouis pour vous de cette grâce de guérison !

Dieu vous bénisse,

Axou

[Kerniou]

Je suis contente que vous alliez mieux !
En effet il existe au moins deux écoles de psychiatrie qui forment des psychiatres de tendances différentes.
Grosso modo, il y a les "psychiatres organicistes" qui vont soigner plus par les médicaments et les "psychiatres- psychanalystes" qui vont travailler sur la parole et le ressenti du patient; la parole dont on dit qu'elle libère et qui se traduit dans l'expression courante et le ressenti qui peut devenir ressentiment qui complique la vie :
- ça va mieux en le disant !
Il semble que vous ayez consulté un organiciste qui prescrit de médicaments susceptibles de modifier l'humeur et :ou le fonctionnement du cerveau. Un psychanalyste va vous amener à parler de ce que vous ressentez et à comprendre ce qui vous souffrir et pourquoi ... Mettre des mots sur le ressenti qu'on a du mal à exprimer libère l'esprit .

[carmela]

Bonjour Carméla,

je me réjouis pour vous de cette grâce de guérison !

Dieu vous bénisse,

Axou

Merci axou.
Dieu vous benisse aussi.

[carmela]

Je suis contente que vous alliez mieux !
En effet il existe au moins deux écoles de psychiatrie qui forment des psychiatres de tendances différentes.
Grosso modo, il y a les "psychiatres organicistes" qui vont soigner plus par les médicaments et les "psychiatres- psychanalystes" qui vont travailler sur la parole et le ressenti du patient; la parole dont on dit qu'elle libère et qui se traduit dans l'expression courante et le ressenti qui peut devenir ressentiment qui complique la vie :
- ça va mieux en le disant !
Il semble que vous ayez consulté un organiciste qui prescrit de médicaments susceptibles de modifier l'humeur et :ou le fonctionnement du cerveau. Un psychanalyste va vous amener à parler de ce que vous ressentez et à comprendre ce qui vous souffrir et pourquoi ... Mettre des mots sur le ressenti qu'on a du mal à exprimer libère l'esprit .

Bonjour kerniou,


Le psychiatre que j ai consulter etait aussi psychanalyste.
Je l ai vu deux fois.la deuxieme fois il a poser son diagnostique et a voulut me forcer la main a prendre des neuroleptiques.je suis sortie avec une ordonnance alors que je lui avais dit que je ne voulais pas de ces medocs et que ca me faisais peur.
Je l ai trouver trop rapide a poser en deux fois un diagnoqtique.
Et puis ,le thymoregulateur pour la bipolariter....+neuroleptique pour les delires(du que je prenais mal mon thymo par non acceptation de la maladie,et je lui avais dit)+antidepresseur pour l angoisse.
En somme ce medecin voulait me schouter de medoc sans raison,j aurais ete probablement incapable de bosser.
A aucun moment sur les 2 fois ou je l ai vu ,il ne ma ecouter,et ce n est pas faute d avoir expliquer que je traverser un moment ou j avais du mal avec cette violente prise de conscience de ma maladie et acceptation.
Il y a quelques annees plus tot j ai aussi vu un psychiatre,puis un psychanalyste.mais je trouve qu avec les psys ,la parole liberee fait mal.et qu on tourne beaucoup en rond pour se regarder le nombril.(ce n est que mon avis et je respecte ceux qui ont besoin de cela).
En 2012 j ai commencer un accompagnement spirituel et la.....c est completement different et tellement mieux!!!
Jamais je remettrais les pieds chez un psy.