Hypnos a écrit :
"rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme" (cf. Anaxagore de Clazomène) fut reformulé, entre autre, par Lavoisier qui l'inscrivait dans la physique pour y ôter les éléments "spiritualistes" comme l'indique l'apostrophe "dans les opérations de l'art comme dans celles de la nature, rien ne se crée[...]" mais elle a longtemps traversé les champs plus spiritualistes de l'hermétisme et de l'alchimie. Il y aurait, au regard de ces derniers, une énergie vitale et spirituelle (la Gabalis, le Grand Esprit, on lui a donné bien des noms) en toute chose, et elle ne ferait que se transformer, elle ne "meurt" jamais.
Ma question est : comment se trouve, de nos jours, la relation entre le catholicisme et les mouvements hermétiques tels que la Fede Santa, la Franc-Maçonnerie, l'ordre de la Rose-Croix) ? Ces courants, lorsqu'ils se veulent religieux, tendent vers une forme de panthéisme (Dieu est en toute chose, Dieu "c'est-à-dire la nature", Un est tout et tout est Un).
Plutôt que de panthéisme, il vaudrait mieux parler de naturalisme monisme ( divinisation de la nature ou naturalisation de Dieu, ce qui revient au même) pour ces différents courants , du moins pour ceux qui s'inspirent directement du principe hermétique de la "table d'émeraude" fondé sur l'analogie microcosme/macrocosme car ce ne sont pas nécessairement des théismes.
Dans ces systèmes monistes, l'absence de dualisme matière/esprit ( tout est ""énergie") conduit logiquement à considérer que l'énergie primordiale se "cristallise" en matière , au terme d'une "évolution", dont les "corps" physiques seraient l'ultime stade de dégradation de cette énergie divine impersonnelle. D'où l'idée d'un reflux vers la "source" , d'une en-stase, d'une involution par des techniques appropriées de dissolution de la personne, laquelle n'est qu'une illusion.
Nous sommes aux antipodes de la doctrine chrétienne , fondée sur la distinction fondamentale et ontologique entre le Créateur et la créature : l'âme spirituelle est immortelle, non parce qu'elle est divine par nature, car elle reste créée , mais parce qu'elle est capable de Dieu ( capax dei) , peut participer à la vie trinitaire de Dieu par relation . Les notions d'altérité et de personnes sont ici incontournables, elles n'existent pas dans le système moniste.
Je ne sais si la doctrine hermétique permet de penser qu'il existe des similitudes entre les lois de conservation et de dissipation des énergies physiques mesurables expérimentalement et les lois qui pourraient régir les énergies occultes .
Il est demandé aux catholiques une grande méfiance vis à vis de ces mondes " de l'univers invisible", les Pères de l'Eglise les ont généralement perçus comme des refuges des esprits ignés ( Saint Augustin). Le Magistère, les Ecritures et la Tradition , recommandent aux fidèles de ne pas s'y intéresser, sous peine de mettre en danger leur vie spirituelle.
On ne voit donc pas bien quelle relation fructueuse pourrait établir l'Eglise avec des courants ésotériques , voire occultistes , qu'elle a toujours condamnés.
Si vous souhaitez approfondir ces questions, je vous invite à visiter le site
http://www.final-age.net/ du Père Verlinde.
Cordialement,
Zef
" Or c'est ici la vie éternelle, qu'ils te connaissent , Toi, le seul vrai Dieu et celui que Tu as envoyé, Jésus Christ" Jean 17,3