Jeûne et abstinence du vendredi

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Mixe
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Re: Viande ou poisson le vendredi ?

Message non lu par Mixe » dim. 27 sept. 2009, 12:51

Diahloquèt a écrit :
Mixe a écrit : Et que l'on ne dise pas: Ce n'est pas ce qui entre dans le corps qui souille l'âme...
... le "on" en question, c'est... Jésus, tout de même !...
Non, ici le "on" ce sont tous ceux qui se disent que manger de la viande le Vendredi n'est pas pécher. En effet, en reprenant les paroles de notre Seigneur Dieu à notre compte "Ce n'est pas ce qui entre dans le corps qui souille l'âme", on peut se dire qu'il n'y a aucun mal à manger de la viande ce jour-là.
Or comme je l'ai précisé, c'est bien la désobéissance à l'Eglise qui nous rend coupable. Et de par cette désobéissance à l'Eglise, nous désobéissons à Dieu. N'est-ce point là pécher que de désobéir?
Diahloquèt a écrit :"Ecoutez, et comprenez.
Ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l'homme ; mais ce qui sort de la bouche, voilà ce qui souille l'homme. [...] (...)
" Et Jésus dit (...)
Car c'est du cœur que viennent les mauvaises pensées, les meurtres, les adultères, les impudicités, les vols, les faux témoignages, les calomnies.
Voilà les choses qui souillent l'homme ... " (Matthieu15.11-20 / Marc7.14-23)
Certes, et encore une fois je met l'accent sur le fait que c'est bien la désobéissance qui est une chose qui souille l'homme.
Et j'en profite pour signaler que ne pas manger de viande ne veut pas dire: obligation de manger du poisson. On peut parfaitement ne se contenter que de fruits et de légumes.

Bien à vous, Mixe

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François-Xavier
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Re: Viande ou poisson le vendredi ?

Message non lu par François-Xavier » ven. 02 oct. 2009, 9:33

DROIT PARTICULIER DE LA CONFERENCE DES EVEQUES FRANÇAIS En application du Code de Droit canonique latin de 1983 a écrit :Le jeûne et l'abstinence

Les catholiques doivent traduire en actes, d'une manière habituelle, leur volonté de se conformer à Jésus-Christ, notre Sauveur, d'approfondir la conversion baptismale, de rejoindre tous ceux qui, près de nous et à travers le monde, sont dans la souffrance ou le besoin.
1. Tous les vendredis de l'année, en souvenir de la Passion du Christ, ils doivent manifester cet esprit de pénitence par des actes concrets :
- Soit en s'abstenant de viande, ou d'alcool, ou de tabac...;
- Soit en s'imposant une pratique plus intense de la prière et du partage.

5039
2. Pendant le temps du Carême :
a) Tous les vendredis, ils doivent s'abstenir de viande s'ils le peuvent ;
b) Le mercredi des Cendres, jour où commence le Carême, et le Vendredi-Saint, jour de la mort du Sauveur, ils s'abstiennent de viande, ils jeûnent en se privant substantiellement de nourriture selon leur âge et leurs forces, et réservent un temps notable pour la prière.
Codex Iuris Canonici, 1983 a écrit : 1249
Tous les fidèles sont tenus par la loi divine de faire pénitence chacun à sa façon; mais pour que tous soient unis en quelque observance commune de la pénitence, sont prescrits des jours de pénitence durant lesquels les fidèles s'adonneront d'une manière spéciale à la prière et pratiqueront des oeuvres de piété et de charité, se renonceront à eux-mêmes en remplissant plus fidèlement leurs obligations propres, et surtout en observant le jeûne et l'abstinence selon les canons suivants.
SC 5

1250
Les jours et temps de pénitence pour l'Eglise tout entière sont chaque vendredi de toute l'année et le temps du Carême.
SC 110 CIS 1252

1251
L'abstinence de viande ou d'une autre nourriture, selon les dispositions de la conférence des Evêques, sera observée chaque vendredi de l'année, à moins qu'il ne tombe l'un des jours marqués comme solennité; mais l'abstinence et le jeûne seront observés le Mercredi des Cendres et le Vendredi de la Passion et de la Mort de Notre Seigneur Jésus Christ.


1252
Sont tenus par la loi de l'abstinence, les fidèles qui ont quatorze ans révolus; mais sont liés par la loi du jeûne tous les fidèles majeurs jusqu'à la soixantième année commencée. Les pasteurs d'âmes et les parents veilleront cependant à ce que les jeunes dispensés de la loi du jeûne et de l'abstinence en raison de leur âge soient formés au vrai sens de la pénitence.
CIS 1254

1253
La conférence des évêques peut préciser davantage les modalités d'observance du jeûne et de l'abstinence, ainsi que les autres formes de pénitence, surtout les oeuvres de charité et les exercices de piété qui peuvent tenir lieu en tout ou en partie de l'abstinence et du jeûne.

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Re: Viande ou poisson le vendredi ?

Message non lu par Mixe » sam. 10 oct. 2009, 22:48

Vatican II n'oblige plus les fidèles à s'abstenir de viande les Vendredis??
François-Xavier a écrit :
DROIT PARTICULIER DE LA CONFERENCE DES EVEQUES FRANÇAIS En application du Code de Droit canonique latin de 1983 a écrit :Le jeûne et l'abstinence

Les catholiques doivent traduire en actes, d'une manière habituelle, leur volonté de se conformer à Jésus-Christ, notre Sauveur, d'approfondir la conversion baptismale, de rejoindre tous ceux qui, près de nous et à travers le monde, sont dans la souffrance ou le besoin.
1. Tous les vendredis de l'année, en souvenir de la Passion du Christ, ils doivent manifester cet esprit de pénitence par des actes concrets :
- Soit en s'abstenant de viande,ou d'alcool, ou de tabac...;
- Soit en s'imposant une pratique plus intense de la prière et du partage.
Les deux "soit" et les "ou" sont, me paraît-il, intrusifs.
Et les trois petits points laissent libre cours à toutes les interprétations <<Tiens, ce Vendredi-ci je vais aller me manger un bon steak-frites au restaurant. Comme ça je m'abstiendrai de regarder Secret-Story et j'obéirai la conscience tranquille à l'Eglise. >>
Tout est permis dans ces conditions.

"Une pratique plus intense de la prière et du partage"... la belle affaire! 10 Ave Maria en plus et 2€ donnés à une association caritative et le tour est joué. En tout cas c'est nettement plus facile à réaliser que de se priver de viande tous les Vendredis.
Et puis cela a l'avantage de fondre les Catholiques dans la foule :s , car de nos jours il est choquant de montrer sa religion (catholique bien sûr, car les autres religions sont beaucoup moins sectaires que la notre. Et il est bien connu que les bombes sont beaucoup moins dangereuses que la prière et les messes en Latin :sign: ).

Remarquez, et là je change un peu de sujet, la dernière fois que je suis allé à la messe moderniste, le prêtre a pardonné tous les péchés des fidèles sous prétexte que c'était un jour spécial :toast: :exclamation: :sonne: . Si un voleur s'était trouvé par bonheur dans l'assistance, son péché mortel lui aurait été pardonné sans plus de cérémonie. Et le sacrement de pénitence instauré par notre Dieu et Seigneur Jésus? Oublié et foulé aux pieds!

C'est pourquoi je reste fidèle aux pratiques de mes arrières grands-parents qui ont sauvées des âmes et qui sauveront encore des âmes. Et voilà pourquoi il me semble tout naturel de me priver de viande les vendredis, sauf fêtes religieuses importantes comme Noël.

Bien à vous, Mixe.

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Re: Viande ou poisson le vendredi ?

Message non lu par jeanbaptiste » dim. 11 oct. 2009, 12:34

"Une pratique plus intense de la prière et du partage"... la belle affaire! 10 Ave Maria en plus et 2€ donnés à une association caritative et le tour est joué. En tout cas c'est nettement plus facile à réaliser que de se priver de viande tous les Vendredis.
Tout comme il est bien plus facile de se priver de viande, que de pratiquer une prière intense.
Et puis cela a l'avantage de fondre les Catholiques dans la foule
Et montrer que l'on fait jeûne le vendredi a l'avantage de se donner bonne conscience a peu de frais (c'est le cas de le dire) aux yeux du monde.

Vous voyez comme tout peut être inversé ? Comme tout peut être rendu hypocrite ?

Je vais vous donner un autre exemple : la richesse et la pauvreté dans les vêtements et objets liturgiques.

Certains trouvent que des vêtements et des objets richement décorés, dorés etc. sont marque d'orgueil et ne respectent pas la pauvreté exigée par le Seigneur.

À cela je répond deux choses :

1) la pauvreté "visible" et volontaire peut elle aussi être motif d'orgueil.

2) la richesse "visible", quand elle est don de la communauté faite au Seigneur dans la liturgie (car la liturgie est un acte gratuit. Produire des objets décorés et dorés pour la liturgie, est un don gratuit fait au Seigneur, c'est le don de notre travail etc.) peut parfaitement être acte de pauvreté (je me défais du produit de mes mains pour une louange gratuite).

Cela dit, je vous rejoins en partie lorsque vous "dénoncer" l'alternative. Il me semble qu'en oubliant le jeûne proprement dit en proposant l'alternative de la prière, on laisse entendre deux choses qui posent problème :

1) on amenuise la signification spirituelle du jeûne.

2) ou laisse entendre que nous devons choisir entre le jeûne et une pratique plus intense de la prière et du partage. Mais il n'y a pas à choisir !

Je tiens au passage à vous faire remarquer que cet extrait est tiré du DROIT PARTICULIER DE LA CONFERENCE DES EVEQUES FRANÇAIS de 1983. Parler de "Vatican II" est abusif. Vatican II est un concile, ici il s'agit d'un droit particulier accordé aux évêques français.

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Re: Viande ou poisson le vendredi ?

Message non lu par coeurderoy » dim. 11 oct. 2009, 17:43

Bonjour,
aux analyses de Mixe et de jeanbaptiste j'ajouterai que la disparition (ou adaptations...) d'abstinence et de jeûne effectifs est caractéristique de la cérébralisation dont le culte, les attitudes de la prière, les célébrations liturgiques souffrent, en France en tout cas, depuis pas mal de décennies.

D'un côté on prétend être davantage réconcilé avec le corps (surtout lorsqu'il est question de satisfaire rapidement ses exigences), de l'autre on gomme ou estompe les attitudes corporelles exprimant l'adoration et l'ascèse (agenouillement, jeûne) preuve que la foi intellectualisée a bien du mal à descendre du cerveau dans le "coeur" et le corps tout entier.

Or, jeûne et abstinence touchent, comme le fait remarquer le père Anselm Grün un point crucial de notre relation à Dieu : celui qui implique tout notre être, corps et âme.

Dans son petit ouvrage Le Jeûne, prier avec le Corps et avec l'Esprit (Mediaspaul 1997), il analyse fort bien les dérobades contemporaines face à ces pratiques immémoriales dans l'Eglise. Rappelant qu'il existe un lien très fort entre la gourmandise et la luxure il montre que le jeûne corporel est la condition du jeûne spirituel.

Même si le sujet du fil est plutôt celui de l'abstinence (que nous pouvons pratiquer à l'égard des divertissements, de la parole, du tabac, etc...) le jeûne relève lui aussi de notre volonté d'accepter des préceptes établis par l'Eglise pour nous aider dans le combat spirituel...et là reconnaissons qu'une société hédoniste ne nous aide guère à faire des efforts de volonté : il est facile de dire que ces préceptes sont périmés, archaïques pour satisfaire tout simplement nos convoitises et concupiscences...

Ceci dit, tomber dans le légalisme scrupuleux en craignant pécher pour avoir mangé un sandwich au jambon un vendredi est sans doute à mille lieues de l'Esprit évangélique, comme l'est le légalisme pharisien de ceux qui remplaceront la viande par un excellent repas à base de poisson : il y a suffisamment d'hommes, de femmes et d'enfants crevant de faim sur la surface de la terre pour devoir éviter ce type de poses nombrilistes semble-t-il...

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Re: Viande ou poisson le vendredi ?

Message non lu par Pierre-Antoine » dim. 11 oct. 2009, 18:06

jeanbaptiste a écrit : Je tiens au passage à vous faire remarquer que cet extrait est tiré du DROIT PARTICULIER DE LA CONFERENCE DES EVEQUES FRANÇAIS de 1983. Parler de "Vatican II" est abusif. Vatican II est un concile, ici il s'agit d'un droit particulier accordé aux évêques français.
De plus ce Droit Particulier de la Conférence des Evêques Français est une application du code de droit canon.

On peut librement penser que ces règles édictées ne sont pas suffisantes pour son édification personnelle et s'en ajouter d'autres en plus. En revanche, c'est de la désobéissance que de les considérer comme universellement insuffisantes à l'édification des fidèles, pire encore qu'elles ont pour fruit un affadissement de la Foi. en effet en tant qu'application du code de droit canon, il faut les considérer comme l'enseignement de l'Eglise et donc les considérer avec bienveillance.

Par ailleurs, la finalité du jeun étant la prière, l'alternative donnée par les évêques de France est loin d'être à coté de la plaque.

Il faut se rappeler également rappeler l'importance des signes, notamment de ceux qui nous identifient comme chrétien. D'abord pour nous même : porter un médaille pieuse sous mes vêtements me permet, à moi seul, de me rappeler tout au long de la journée que je suis chrétien. Que d'autres la voie n'a qu'un intérêt secondaire.
De même le port de l'habit religieux est tout aussi important pour le religieux lui-même, car il lui rappelle ses voeux à chaque moment de la journée, que pour le monde auquel il signifie la mise à part de l'individu qui le porte.

Il faut savoir pourquoi et pour qui nous faisons certains signes et certaines pénitences : pour nous ou pour les yeux du monde. Le christ a clairement indiqué que les yeux du monde n'avait pas d'intérêt :

[quote = Mc 6, 16]Quand vous jeûnez, ne vous donnez pas un air sombre comme font les hyocrytes : ils prennent une mine défaite, pour que les hommes voient qu'ils jeûnent. [...] Pour toi quand tu jeûnes parfume ta tête et lave ton visage, pour que ton jeûne soit connu, non des hommes, mais de ton Père qui est là, dans le secret; et ton Père qui voit dans le secret te le rendra.[/quote]

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Re: Viande ou poisson le vendredi ?

Message non lu par Mixe » lun. 12 oct. 2009, 19:13

Bon d'accord d'accord, j'admets que pour mon dernier message j'y suis allé un peu fort.
Il est vrai que cette mesure a été dictée par l'Eglise elle-même et je n'ai pas trop mon mot à dire, à moins de me faire élire Pape sous peu. Ce qui est fort peu probable :-D
J'espère que je ne déçois personne :D :arf:


Blague à part, et pour ma défense, je précise que je suis traditionaliste, et outre que cela me fait regarder pas mal de choses de travers, sans pour autant tomber dans le "pinaillement" j'espère, il est vrai que je suis souvent en désaccord avec les nouvelles "lois" de l'Eglise.
Et voila pourquoi j'ai sauté sur l'expression Vatican II.


Vous semblez généralement aussi pointer le fait qu'un certain orgueil est caché derrière le jeûne. Ma foi, si même notre Seigneur et Dieu Jésus-Christ l'a dénoncé, je ne vais sûrement pas vous dire le contraire!
Cependant, comme au temps de Jésus, il y a aujourd'hui des pharisiens (ou des Tartuffes pour les littéraires) et des vrais dévots. Je ne vous l'apprends pas.


Et comme l'a précisé coeurderoy:
coeurderoy a écrit : (...)
Dans son petit ouvrage Le Jeûne, prier avec le Corps et avec l'Esprit (Mediaspaul 1997), il analyse fort bien les dérobades contemporaines face à ces pratiques immémoriales dans l'Eglise. Rappelant qu'il existe un lien très fort entre la gourmandise et la luxure il montre que le jeûne corporel est la condition du jeûne spirituel.

Bref, je pense en premier lieu au fait que cette mesure ne fait qu'alléger le fardeau des catholiques qui devient de moins en moins lourd en comparaison avec celui porté par nos ancêtres, en matière de religion bien sûr.
Rappelons nous tout de même la Croix qu'a portée notre Seigneur.

Mais c'est mon point de vue, en tant que catholique traditionaliste.

Bien à vous, Mixe.

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Re: Viande ou poisson le vendredi ?

Message non lu par Pierre-Antoine » mer. 14 oct. 2009, 8:24

Notre sanctification ne se mesure pas avec le fardeau que nous avons, ou non a porter, mais à l'amour que l'on porte à Dieu. Et quand on aime, on ne compte. Le joug devient facile et le fardeau léger.

Avant de critiquer les règles énoncées par l'Eglise, il faut d'abord comprendre en quoi ces règles nous mènent à la sanctification. Si on ne fait pas cet exercice, tout ce que l'on pourra dire par la suite est vint. L'Eglise ne nous donne pas des règles pour nous mettre un fardeau sur les épaules, mais pour nous sanctifier.

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Re: Viande ou poisson le vendredi ?

Message non lu par Gandulf » mer. 14 oct. 2009, 22:45

Question bête : la CEF est-elle habilitée à amender le Code de Droit Canon ?
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Re: Viande ou poisson le vendredi ?

Message non lu par Pierre-Antoine » mer. 14 oct. 2009, 23:23

Dans la mesure ou le droit Canon précise ceci :
Codex Iuris Canonici, 1983 a écrit : 1253
La conférence des évêques peut préciser davantage les modalités d'observance du jeûne et de l'abstinence, ainsi que les autres formes de pénitence, surtout les oeuvres de charité et les exercices de piété qui peuvent tenir lieu en tout ou en partie de l'abstinence et du jeûne.
[/quote]

La CEF n'amende pas le droit Canon, mais met en application un de ces articles... donc il n'y a pas de problème de droit.

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Re: Viande ou poisson le vendredi ?

Message non lu par Mixe » ven. 16 oct. 2009, 18:22

Pierre-Antoine a écrit :Notre sanctification ne se mesure pas avec le fardeau que nous avons, ou non a porter, mais à l'amour que l'on porte à Dieu. Et quand on aime, on ne compte. Le joug devient facile et le fardeau léger.
Il est certain que votre fardeau n'est pas lourd à porter si, petit à petit, vous l'alléger. Alors oui vous pouvez vous dire "Whow, que mon fardeau est léger! C'est parce que j'aime mon Dieu" ou alors une bonne âme vous fera remarquer que votre fardeau n'est qu'une misère et qu'il ne va qu'en en diminuant.

Nous somme catholiques. Nous avons une morale, et notre morale est plus que celle du simple honnête homme. L'honnête homme ne s'embarrasse pas de jeûnes et d'abstinence. Le catholique s'y soumet parce que l'Eglise l'a choisi, et ce pour plusieurs raisons:
1, il est suffisamment désagréable pour constituer une pénitence et pas assez pour ne pas être pratiqués par tous les catholiques en bonne santé,
2, elle le choisit par respect envers les Apôtres qui ont institué le Carême.

Obéir aux lois de l'Eglise c'est obéir à Jésus-Christ; violer ces lois c'est les négliger n'en pas tenir compte, les regarder comme des bagatelles de peu d'importance, c'est désobéir à Jésus-Christ, négliger, mépriser Jésus-Christ.
Est-ce là une faute légère?

Pierre-Antoine a écrit :L'Eglise ne nous donne pas des règles pour nous mettre un fardeau sur les épaules, mais pour nous sanctifier.
Personnellement j'y vois la sanctification par la croix. Cependant vous insistez sur le fait que ces règles et lois permettent notre sanctification. Dans ce cas, pourquoi les refusez-vous?

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Re: Viande ou poisson le vendredi ?

Message non lu par coeurderoy » ven. 16 oct. 2009, 18:37

Pierre Antoine veut dire (je pense...) qu'une pénitence ou mortification qui serait faite sans charité (mais par simple esprit légaliste, être quitte vis-à-vis des lois de Dieu ou de l'Eglise) n'a qu'une très piètre valeur...

Notre sanctification s'accomplit dans la qualité des actes de charité que nous posons, le danger ayant toujours été d'accorder à certains actes d'ascèse ou de pénitence plus de valeur qu'ils n'ont véritablement.
On reprochait ainsi à Jésus le fait qu'il mange en compagnie des pécheurs et semble adonné à la boisson !
Je ne sais pas si ces actes ajoutent vraiment à notre propre sanctification, j'y vois surtout des moyens d'éviter certaines faiblesses de l'esprit ou de la chair, un garde-fou utile pour maitriser la concupiscence mais ce qui sera facile à certains en matière de jeûne le sera moins pour d'autres à cause de leur tempérament.

Voyez comme certaines dévotes (et dévots !) ne savent aucunement pratiquer un jeûne spirituel et se jettent avec gourmandise sur les révélations privées, dévotions plus ou moins licites, etc, collectionnant les "on dit" de chapelles comme d'autres les timbres ou les papillons...
Dernière modification par coeurderoy le sam. 17 oct. 2009, 1:17, modifié 1 fois.
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Re: Viande ou poisson le vendredi ?

Message non lu par Mixe » ven. 16 oct. 2009, 19:24

Bon je vais y aller point par point.
coeurderoy a écrit :Pierre Antoine veut dire (je pense...) qu'une pénitence ou mortification qui serait faite sans charité (mais par simple esprit légaliste, être quitte vis-à-vis des lois de Dieu ou de l'Eglise) n'a qu'une très piètre valeur...

Notre sanctification s'accomplit dans la qualité des actes de charité que nous posons, le danger ayant toujours été d'accorder à certains actes d'ascèse ou de pénitence plus de valeur qu'ils n'ont véritablement.
Il est certain. Cependant, même si notre mortification "n'a qu'une piètre valeur...", ce qui serait très étonnant, et de toute façon rien n'est perdu, il ne faut pas se dire que <<puisque tout ce que je fais est nul, je ne fais plus rien!>> Dans ce cas on abandonne même la présence à la messe et les prières étant donné qu'elles ne sont que de piètre valeur quand nous les accomplissons :sonne:
Il faut toujours commencer petit pour arriver à grand. Les Saints les plus... saints eux-mêmes ont commencé petits, ils ne sont pas arrivés directement à leur sainteté.

coeurderoy a écrit :On reprochait ainsi à Jésus le fait qu'il mange en compagnie des pécheurs et semble adonné à la boisson !

:exclamation: :sonne: :exclamation:
Seigneur!

Là j'espère de tout mon cœur avoir mal compris, car j'y vois personnellement un doute sur la sainteté de notre Dieu.
Bref, merci de m'éclairer!

coeurderoy a écrit :Je ne sais pas si ces actes ajoutent vraiment à notre propre sanctification, j'y vois surtout des moyens d'éviter certaines faiblesses de l'esprit ou de la chair, un garde-fou utile pour maitriser la concupiscence mais ce qui sera facile à certains en matière de jeûne le sera moins pour d'autres à cause de leur tempérament.
Oui, c'est d'ailleurs le but du jeune et de l'abstinence que de nous aider à vaincre nos passions.

Et vous mettez en avant un sujet intéressant par la même occasion: les différences de difficultés à résister aux tentations propres à chacun d'entre nous.
Comme vous l'avez remarquez, nous ne somme pas tous tentés de la même manière: un tel est fort compulsif, un autre est ivrogne, un autre débauché, l'autre paresseux... oui nous avons tous des vices plus marqués que les autres, Saint François de Sales lui-même ayant du réprimer un fort caractère colérique (corrigez moi si je me trompe).
Alors il va de soi que nous ne sommes pas récompensés tous de la même manière pour la même action, si à l'un ce sera facile et à l'autre très dur, le premier aura plus de mérites que le second à résister à la tentation (ici de désobéissance pour l'abstinence)


coeurderoy a écrit :Voyez comme certaines dévotes (et dévots !) ne savent aucunement pratiquer un jeûne spirituel et se jettent avec gourmandise sur les révélations privées, dévotions plus ou moins licites, etc, collectionnant les "on dit" de chapelles comme d'autres les timbres ou les papillons...
On ne peut que déplorer ces pratiques, mais essayons d'abord d'enlever la poutre dans notre œil avant d'essayer de retirer la paille de l'œil de notre voisin :saint:

Bien à vous, et content d'avoir pu vous répondre :) , Mixe.

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Re: Viande ou poisson le vendredi ?

Message non lu par coeurderoy » ven. 16 oct. 2009, 21:53

Cher Mixe :

bien loin de mettre en doute la Sainteté parfaite du Sauveur, de qui rayonne toute sainteté, je ne faisais que reprendre Ses paroles lorsqu'Il cite les ragots de certains pharisiens :

"Jean le Baptiste est venu en effet ne mangeant pas de pain ni de buvant de vin, et vous dites "il est possédé !". Le Fils de l'Homme est venu mangeant et buvant, et vous dites :"Voilà un glouton et un ivrogne, un ami des publicains et des pécheurs !" (Luc, 7, 34).

Je parlais par ailleurs d'ascèse, pénitence, mortification et ne vois pas le rapport avec l'assistance à la Messe que j'ai toujours considérée comme le rendez-vous privilégié de l'âme avec son Dieu, du Corps Mystique avec le Chef (la Tête), la préfiguration de ce que nous vivrons au Ciel...Quant à la valeur de nos prières, si pauvres soient-elles je suis sûr que le Seigneur les agrée lorsqu'elles jaillissent d'un coeur aimant, sincère, ne se mirant pas dans sa petite piété.
J'ai enfin voulu faire un petit parallèle (en songeant aux mises en garde de saint Jean de la Croix aux "commençants" ) : certains, qui se croient très avancés en vertu parce qu'ils jeûnent régulièrement, sont exacts à dire toutes les rubriques de leur Missel, surveillent les écarts du voisin qui omet tel agenouillement, etc, sont souvent les premiers à tomber dans l'intempérance et la gourmandise spirituelles qui sont des luxures plus "raffinées" que l'autre, voilà tout !

In Christo !

P.S : un prêtre "Ministre" ( = serviteur) d'un ordre religieux pour la France me disait voici deux mois que la ...pire espèce de moine dans un monastère était celle qui "jouait au moine", il voulait parler des "spécialistes" se surveillant les uns-les autres : "le père Untel a omis ceci..." Si au lieu de prier et d'adorer on en vient à vénérer la liturgie pour la liturgie on n'a...rien compris au film !!!
Dernière modification par coeurderoy le dim. 18 oct. 2009, 9:29, modifié 1 fois.
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Re: Viande ou poisson le vendredi ?

Message non lu par Pierre-Antoine » dim. 18 oct. 2009, 0:32

coeurderoy a écrit :Pierre Antoine veut dire (je pense...) qu'une pénitence ou mortification qui serait faite sans charité (mais par simple esprit légaliste, être quitte vis-à-vis des lois de Dieu ou de l'Eglise) n'a qu'une très piètre valeur...
Vous avez résumé le sens de ma pensée.

J'ajouterai de plus, à la suite de saint Paul :la plus importante de toute est la charité.
Si je réalise tel ou tel acte d'ascèse ou de mortification pour pouvoir me comtempler dans la glace comme quelqu'un d'héroïque, je n'ai rien compris et ma mortification n'a servi à rien. En revanche si je commet ce même acte d'ascèse ou de mortification par amour pour Dieu, là il porte des fruits.
Le but premier de l'ascèse n'est pas de vaincre notre nature humaine concupiscente, mais de se porter à la prière et à la relation à Dieu. Le jeûne aussi sévère soit-ils, s'il ne me porte pas à la prière ne sert à rien.

Mixe dans vos messages, il me semble que vous emmêlez plusieurs deux choses : le contenu de la Loi et son application.
La Loi de l'Eglise est établie, il ne m'appartient pas de décider qu'elle bonne ou mauvaise (dire qu'elle est mauvaise serait un manque de foi flagrant en la présence de l'esprit dans l'Eglise). L'appliquer est de mon ressort et de mon devoir de Chrétien, la manière de l'appliquer est aussi importante que le fait de l'appliquer. L'appliquer comme un pharisien (ie : sans la charité, c'est-à-dire l'amour pour Dieu, c'est passer à coté de la Loi et de son but profond).

Si l'Eglise juge suffisant pour l'universalité des fidèles certaines dispositions, elles le sont et ce n'est pas au fidèle de la remmettre en cause. En revanche libre à un fidèle ou à un groupe de fidèle d'aller plus loin dans l'ascèse et de faire plus que ce que ne demande l'Eglise (il faut faire attention à ne pas tomber dans un rigorisme artificiel cependant), c'est par exemple le cas des religieux qui vivent leur baptème d'une manière plus radicale que les chrétien laïcs.

Si je ne vit pas ces règles par charité, c'est-à-dire par amour pour Dieu et manifester cette amour Dieu (avant tout le manifester à Dieu lui même), je ne suis pas loin de tomber dans le péché d'orgueil : ce qui n'est pas mieux que de ne pas les suivre.

Ce que je fais n'est pas nécessairement nul, cela n'a de la valeur que dans la mesure où c'est oeuvre de Dieu, que dans la mesure où c'est oeuvre pour Dieu et la conséquence de mon amour pour Dieu. Que dans la mesure où c'est pour la gloire de Dieu.

Après à chacun de discenrner si ses actes sont pour la gloire de dieu ou la gloire de l'homme.

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