Bonjour,
Quelqu'un pourrait-il apporter des précisions sur l'expression "fin des temps" ? Est-ce une expression qui vient de l'Ancien Testament ? Pourquoi le pluriel ?
Si j'ai bien compris : après la fin des temps et le jugement dernier, commence l'éternité : doit-on alors appréhender l'éternité comme un autre temps, infini, ou bien comme autre chose que le temps, ou les temps , ou bien comme un état stationnaire hors du (des) temps ?
Dernière question : les Hébreux avaient-ils la même conception linéaire du temps que nous ? Ou bien avaient-ils une conception cyclique, ce qui expliquerait le pluriel des temps ?
Pour ce qui est du jugement dernier, n'est-ce pas plutôt une annihilation du mal (par combustion comme un feu de paille ?) qu'une période de souffrance infinie ? A partir du jugement dernier, la situation change et il n'y a plus de place pour le mal ?

Désolée, mes questions ne sont peut-être pas très claires.
Bonjour Astya,
La fin des temps est une expression surtout néo-testamentaire.
Dans le livre de Daniel (dans l'Ancien Testament, donc), on parle bien du
temps de la fin, ou d'un temps qui sera la fin ; c'est assez équivalent, mais c'est à peu près tout.
On utilise le pluriel parce qu'ici, le "temps" en question n'est pas une durée définie. Dans les textes originaux, la formulation peut aussi bien se traduire par fin des temps que par fin du monde, fin de l'âge, ou des âges, de l'ère... La fin ayant plutôt un sens de complétion, donc, quasiment d'accomplissement, que d'arrêt soudain.
Nul n'oblige personne à appréhender l'éternité d'une façon plutôt que d'une autre. On peut très bien partir du principe que les textes évoquent la fin des temps terrestres, et qu'il y a ensuite, un temps lié à autre chose, mais tout de même un temps.
Ou bien qu'on est hors du temps. Rien ne nous décrit ce qui est au-delà du temps.
Il semblerait que les hébreux avaient une conception assez cyclique du temps. La pratique de la prophétie elle-même repose dans la lecture des évènements passés aidant à mieux comprendre les évènements présents et permettant de projeter une parole pour l'avenir.
Mais à cette vision cyclique s'ajoutait pourtant la conviction, dès l'Ancien Testament, que l'Histoire avait un déroulement, un sens. c'est justement toutes les allusions au Jour du Seigneur, au messianisme, que le christianisme accomplit dans le Jugement Dernier.
Le Jugement Dernier, comme son nom l'indique, est un jugement : il y a donc l'idée de manifestation de la justice. Les textes ne décrivent pas d'annihilation, pas d'anéantissement du mal. Le mal est vaincu, définitivement écarté, mais les textes ne parlent pas précisément de combustion ... même s'ils parlent de feu éternel. Qui sait, c'est peut-être ce qu'ils sous-entendent? Mais même si c'est le cas, les évangiles semblent bien nous dire que ce serait une grande souffrance ...