Message non lu
par Hypnos » mar. 04 août 2009, 12:21
Bonjour,
Très rapidement, à ma manière qui fera office de complément.
Le protestantisme se distingue par six piliers sur lesquels il est fondé :
1- Sola scriptura (=par l'Écriture seule)
Dans l'optique de disqualifier les mouvements catholiques scholastiques (qui partaient en spéculations articulées selon la méthode logique aristotélicienne), le protestantisme appelait, dès son origine (Luther, Calvin) à un retour au Texte.
2- Sola fide (=par la foi seule)
Le protestantisme considère que l'Homme n'a aucun moyen de se justifier devant Dieu, c'est-à-dire qu'il n'a aucun moyen à sa disposition pour "être rendu Saint, être fait léger." Ainsi le protestantisme disqualifie-t-il les mécanismes de justification tels que le trafic d'indulgences, les bonnes oeuvres, le confessionnal, les Lois transcrites dans l'Ancien Testament.
Comme Augustin disait "du mépris de soi jusqu'à l'Amour de Dieu", Luther identifie ce mépris de soi à la Foi. C'est une foi guerrière qui part en guerre contre ce qui est vicié et vicieux en nous (et qui passe alors activement par les mortifications de la chairs et par celle de l'esprit sous les traits de la haine de soi).
3- Sola Gratia (=Par la grâce seule)
Le protestantisme considère que l'Homme est sauvé gratuitement, c'est-à-dire qu'il est accepté en dépit du fait qu'il soit inacceptable. Il est un pécheur, certes, mais inestimable néanmoins aux yeux du Seigneur. Coupable, mais néanmoins sauvé.
Conséquence : l'Homme est incapable de satisfaire aux exigences de la Loi. Et la confession de La Rochelle dira à ce titre que l'Ancien Testament peut être utile mais qu'il ne doit pas fonder un acte de foi. On lui préfère le dialogue quotidien avec Dieu (et la Parole et le Verbe incarné qu'on trouve dans le Nouveau Testament) qui remettent à leur place les Lois de l'Ancien Testament.
4- Sola Deus Gloria (=par la Gloire seule de Dieu)
A la différence du point précédent, c'est la Grâce qui permet d'entretenir une relation à Dieu "dans cette vie". On quitte ici la dimension eschatologique.
5- Sacerdoce universel (=tous les fidèles sont rois)
C'est ce qui disqualifie le confessional chez les protestants. Dans la pratique, ce n'est ainsi que - sauf erreur - chez les luthérien de Scandinavie : où les fidèles sont amenés à faire tout ce qu'un prêtre peut faire (les offices).
C'est le principe paulinien de l'injustice de l'Homme (cf. ma signature) qui motiverait cet aspect de l'homme incapable de payer sa dette (celle du péché originel) et qui le rendrait incapable de satisfaire aux exigences de la Loi. Elle place aussi tous les êtres humains sur un pied d'égalité : frères en humanité, en Christ, et en péché.
6- Iglesia semper reformanda (=l'Église doit se réformer sans cesse)
a ) Pour autant, je ne dirais pas que "la primauté de Pierre" soit évidente. En effet, c'est plutôt celle de Paul qui me saute à la face - en tous les cas, dans le luthérianisme et le calvinisme.
b) C'est, encore ici, la primauté de la Parole et du dialogue qui l'emporte sur les programmes établis et les Lois.
Fraternellement.
« Il n'y a point de juste, non pas même un seul. »
Cf. Rom 3.10