Remarque sur le présupposé subjectif de ceux contestant le dogme

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Forum de débats dialectiques entre personnes de bonne volonté autour de la religion chrétienne (catholicisme) et des objections formulées à son encontre

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Perlum Pimpum
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Remarque sur le présupposé subjectif de ceux contestant le dogme

Message non lu par Perlum Pimpum » jeu. 21 sept. 2023, 7:13

Bonjour,


Je me demandais où poster ce qui va suivre, qui pourrait l’être dans la section théologie du forum, puisqu’il sera question de théologie trinitaire, dans la section apologétique, puisqu’il s’agit de répondre à ceux qui contestent le dogme de foi, dans la section morale et éthique ou dans la section vie chrétienne, puisque ce message est moins une réponse aux objections faites contre le dogme, qu’une remarque sur leur présupposé subjectif. Il m’a semblé devoir le poster dans la section consacrée à l’apologétique, pour mieux cerner ses contours.

On constate que plusieurs intervenants, sous couvert d’exposer des doutes afin d’en être délivrés, n’expriment aucunement des difficultés à croire tirées des objections qui les assaillent, difficultés mettant leur foi en péril, difficultés qu’ils exposeraient pour obtenir les réponses capables de les délivrer des tentations contre la foi qui les assailliraient, mais cherchent seulement à déverser une propagande anti-catholique sur un forum catholique en y déversant un flot d’objections. Le point commun de ces propagandistes anti-catholiques est leur négation de l’inerrance biblique et corrélativement de l’infaillibilité de l’Église.


L’un d’eux se présente comme un ancien catholique ayant apostasié suite aux difficultés qu’il prétend avoir trouvé dans l’Écriture, arguant qu’il ne voit pas qu’elle affirme explicitement la divinité du Fils et de l’Esprit, pour conséquemment contester que le dogme trinitaire soit de foi divine.

À supposer que cet intervenant soit tel qu’il se décrit, ancien catholique tenté par l’infidélité mahométane, plutôt que propagandiste musulman agissant sous le masque fallacieux d’un homme désemparé par les objections qui l’assaillent, n’en restera pas moins qu’à le supposer tel qu’il se dit, les objections qu’il nous présente ne peuvent avoir pris corps en lui qu’après qu’il ait rejeté la foi catholique. En effet, le doute est l’ennemi de la foi. Par cette formule, les théologiens signifient que quiconque ne repousse pas volontairement les doutes contre la foi, mais les cultive, a déjà cessé d’avoir la foi. Et ceci est particulièrement éclairant pour comprendre certaines attitudes. Un fidèle restant fidèle écartera les doutes contraires à la foi, précisément parce qu’il a la foi, qui est un assentiment intellectuel commandé par la volonté, et lira tous les passages scripturaires, dont l’intervenant conteste qu’ils révèlent la Trinité divine, comme l’exprimant véritablement, conformément au jugement de l’Église.

La question est donc moins celle de la pertinence de ces objections, irrecevables à l’homme de foi divine et catholique, que celle du processus ayant conduit à l’apostasie celui ayant accepté de douter. Or ici, deux choses.

D’une, à supposer que le propagandiste anti-catholique fut véritablement un ancien catholique, pourquoi s’est-il mis à nier le Dieu de la foi catholique ? Était-ce par impossibilité de concilier ce dogme à la raison ? Mais même à ce qu’il fût subjectivement, à raison de son ignorance des lumières de la théologie dogmatique, incapable de saisir la rationalité du dogme, cette rationalité existe objectivement, les théologiens catholiques l’ayant démontrée. On sait que, confronté à l’hérésie arienne, saint Grégoire de Nazianze a formulé le principe explicitatif du mystère trinitaire, en usant du schème philosophique de la relation. Cette explicitation, succincte à ses débuts, a été ensuite amplement développée par les docteurs scolastiques, de sorte que ceux connaissant ces explicitations en reçoivent une très profonde et fructueuse intelligence du mystère. C’est au point que même les divergences de détail opposant les grands scolastiques dans l’explicitation du mystère sont, pour qui les comprend, le moyen d’une explicitation plus poussée. Donc déjà ceci que la foi, la vraie foi, divine et catholique, ne contredit pas la raison.

De deux, qu’ayant mené le processus d’apostasie jusqu’à son terme, les objections présentes de l’apostat ne re procèdent plus du doute contre la foi, mais de la certitude de la fausseté de la foi. Et parce qu’il s’agit de certitudes, erronées certes, devient évident que qui vient ici les exposer ne le fait qu’avec le dessein de corrompre la foi de ceux qui auraient la faiblesse de les lire et d’y souscrire. Quant à la valeur propre des objections présentées contra la foi, comme quoi, prétendument, l’Écriture ne dirait pas ce que l’Église dit qu’elle le dit, des réponses furent déjà apportées par des tiers-intervenant, réponses montrant l’inanité ou le manque de valeur probante de telles objections. Réponses que se refusent d’entendre ceux qui, loin de douter de la véracité du dogme, le nient expressément. D’où donc ceci que ceux citant l’Écriture pour nier les articles de foi trinitaire qu’elle révèle n’agissent ainsi que pour opposer à la foi divine et catholique une foi autre, la leur, qu’elle soit satanique et arienne ou satanique et mahométane.

D’où cette dernière question, adressée à la modération. Pourquoi permettez-vous que des propagandistes anti-catholiques se servent de ce forum pour déverser leur propagande objectivement blasphématoire ?


Cette question vise aussi cet autre propagandiste qui, de son aveu même, est dans le désespoir et la haine formelle de Dieu. Là encore, des réponses lui furent apportées, dans l’espoir de le détourner d’une voie si funeste, en lui montrant que sa contestation de l’inerrance biblique, et corrélativement de la véracité de Dieu, résultait d’un présupposé herméneutique fondamentaliste aux antipodes de l’herméneutique catholique. Là encore, ne voulant rien entendre, l’intervenant, pour lequel on avait pourtant quelque estime, s’enfermât dans son discours, pour déverser à flots constants ses attaques contre l’Écriture Sainte.

Vient donc à l’esprit cet enseignement de saint Thomas d’Aquin. « Quand des amis tombent dans le péché remarque Aristote, il ne faut pas leur retirer les bienfaits de l'amitié, aussi longtemps qu'on peut espérer leur guérison. Il faut les aider à recouvrer la vertu, plus qu'on ne les aiderait à recouvrer une somme d'argent qu'ils auraient perdue ; d'autant plus que la vertu a plus d'affinité avec l'amitié que n'en a l'argent. Mais, lorsqu'ils tombent dans une extrême malice et deviennent inguérissables, alors il n'y a plus à les traiter familièrement comme des amis. C'est pourquoi de tels pécheurs, dont on s'attend qu'ils nuisent aux autres plutôt que de s'amender, la loi divine comme la loi humaine prescrivent leur mort. Cependant ce châtiment, le juge ne le porte point par haine, mais par l'amour de charité, qui fait passer le bien commun avant la vie d'une personne. Et pourtant, la mort infligée par le juge sert au pécheur, s'il se convertit, à l'expiation de sa faute, et s'il ne se convertit pas, elle met un terme à sa faute, en lui ôtant la possibilité de pécher davantage. » (II-II, II-II, question 25, article 6, solution 2).

Mutatis mutandis, on s’attendrait à voir la modération sévir contre de tels gens.


Cordialement.
« L’âme bavarde est vide intérieurement. Il n’y a en elle ni vertus fondamentales ni intimité avec Dieu. Il n’est donc pas question d’une vie plus profonde, d’une douce paix, ni du silence où demeure Dieu. L’âme qui n’a jamais goûté la douceur du silence intérieur est un esprit inquiet et elle trouble le silence d’autrui. J’ai vu beaucoup d’âmes qui sont dans les gouffres de l’Enfer pour n’avoir pas gardé le silence. »

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Re: Remarque sur le présupposé subjectif de ceux contestant le dogme

Message non lu par ChristianK » jeu. 21 sept. 2023, 16:03

Très intéressant et stimulant. Mais des nuances sont à ajouter.
Pour le forum il y a une section apologétique et il serait bizarre d'y bannir des objections anticathos, au contraire celles ci sont utiles à une apologétique sérieuse, aurait pensé St Thomas. En fait je crois plutôt que la tendance pasto antiapologétique depuis le concile vi a l'oecuménisme ou du moins un certain oecuménisme, est la cause des confusions à la racine des choses que vous dénoncez. Si on avait une apologétique comme en 1950, les confusions à la racine des doutes de beaucoup seraient atténuées et se produiraient moins sur le forum. Il y a une confusion dogmatique typiquement postconciliaire locale, elle est une part de la crise postconciliaire (tendance pasto antidogmatique)
Pour les intervenants, il y a une zone grise, et dans cette zone grise votre critique risque le procès d'intention, voir des cryptomusulmans (peut-être moi-même puisque je soupconne la pasto musulmane d'être souvent de qualité supérieure par l'efficacité dans la transmission de la foi) dans les objections ne tient pas suffisammment compte de la tendance antidogmatique en pasto (homélies) (une communauté d'avant garde, quasi paroisse personnelle dominicaine de Montréal s'en vante). Plus que des cryptohérétiques, c'est c'est souvent des objecteurs qui ont subi la pasto anti ou a-dogmatique postconciliaire locale.

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