L'athéisme du prof Marcel Conche

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ChristianK
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L'athéisme du prof Marcel Conche

Message non lu par ChristianK » dim. 09 juil. 2023, 2:21

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Marcel_Conche

Voici quelques citations que je vais commenter

Un philosophe ne peut être qu'athée

Extrêmement curieux puisque le véritable athéisme (fort) doctrinal est d'une très grande rareté dans l’histoire de la philo, où agnostiques et théistes dominent. Et Conche, juste un prof, serait philosophe et pas Aristote, les stoiciens, St thomas, Descartes, Spinoza, Leibniz, Kant etc etc.?
Il ajoute souvent une grande bizarrerie : le moyen age durerait juqu’à Hegel en philo (+1831)! Et à cause des présupposés xtiens. Lui, comme la philo authentique, serait sans présupposés. Mais c’est faux, son athéisme lui vient de son éducation xtienne primaire, qui s’est ensuite renversée; son objection de la souffrance des enfants est elle-même largement affective et suppose un Dieu xtien nié par la suite. Ca ne prouve donc aucunement un point de départ hors de tout présupposé xtien (même avec renversement).
Puis, si une religion présupposée implique le moyen âge, Aristote serait du moyen âge, qui commencerait vers 350 AC! Il est significatif que ce bon prof spécialiste de philo grecque se concentre sur les présocratiques, bien moins sophistiqués et adultes qu’Aristote… Il est aussi significatif qu’il place Montaigne, si amateur en philo, si haut… (On retrouve ca chez son étudiant Comte-Sponville…_)

Je dois refuser d'admettre la possibilité de la légitimité du supplice des enfants. Or croire en l'existence d'un Dieu créateur du monde serait admettre la possibilité de cette légitimité. Ainsi, d'un point de vue moral, je n'ai pas le droit de croire, je ne puis croire en Dieu. Il est donc moralement nécessaire de nier l'existence de Dieu. (...) Il est indubitable, en effet, que le supplice des enfants a été et ne devait pas être, et que Dieu pouvait faire qu'il ne soit pas.

Pas si clair que ca en contexte théiste religieux xtien : la souffrance quand on la transforme en prière sacrificielle fait gagner la joie éternelle. Cela n’élimine pas la souffrance mais la surcompense par l’infini.
Ensuite, en ce qui concerne le Dieu philosophique, ca fait un peu pathos. Au plus on peut nier certaines propriétés de ce Dieu qu’on juge incompatible avec la souffrance, mais on ne peut prouver l’inexistence juste avec ca. D’ailleurs admettre l’existence d’un tel Dieu n’entrainerait pas nécessairement la légitimité de la souffrance car comme dit Leibniz il n’est pas impensable que le monde créé fût le meilleur possible (ou compossible). L’inexistence totale (des enfants entre autres) serait pire.
Et pourquoi préciser la souffrance des enfants et non celle des adultes? Ne semble-t-il pas impliquer que la souffrance des adultes est méritée, dons pas toujours injuste? Et alors les enfants sont-ils si innocents que ca, quand on observe une cour de récré? Ne parle-t-on pas de la cruauté « naturelle » de l’enfance?

Au fond Conche achoppe sur le problème du mal.
Ensuite ne pas croire ce n’est pas nier, il y a une différence logique entre les 2 (et il dit « donc »)

"On voit, par exemple, les théistes donner plusieurs "preuves" de l'existence de Dieu, qui ne sont en réalité que des arguments, car, si "preuve" il y avait, une seule suffirait;…"

Cet argument est Invalide : Oui une seule suffirait, mais ca n’empêcherait pas que plusieurs existent, sous plusieurs angles.
De même Sartre avance 2 preuves d’inexistence et 1 seule suffirait, mais ca veut pas dire que la 2e est invalide ou n’est pas une preuve.
Sur le vocabulaire : toute preuve est un argument. Distinguer preuve et argument présuppose que les arguments en question sont soit invalides soit non démonstratifs (seulement indiciels, probabilistes, de convenance etc), ce qui est toute la question et que Conche ne traite pas.

""Athée" ne suis-je même pas, car je ne prononce pas le mot "Dieu", fut-ce pour le dire sans objet."

"J'hésite, cependant, à me dire athée, car le mot "Dieu" a peu à peu perdu, pour moi, toute signification. Il me paraît sans objet, et je ne crois pas qu'il y ait lieu de nier ce qui n'est rien."


Ici 2 éléments distincts se chevauchent : la non signification et l’inexistence (n’est rien)
Si on prend signification au sens strict comme le 1e
Wittgenstein, on ne peut plus être athée car on ne peut plus parler de Dieu, on ne peut donc pas dire qu’il n’est rien. C e qui est un agnosticisme .
Normalement sans objet veut dire sans référent, donc sans existence. Or pour dire ca il faut avoir une idée de Dieu donc un mot pour la représenter. Si sans objet veut dire sans signification, alors c’est un agnosticisme, et Conche doit rester silencieux complètement au lieu de nous parler de son vocabulaire sur Dieu et de son inexistence.

« La philosophie, c'est l'œuvre de la raison humaine et elle ne peut pas rencontrer Dieu[3]. »


Les théistes existentiels comme Kierkegaard seraient d’accord. Mais si la raison ne peut pas, on est dans le domaine de L’agnosticisme philosophique, pas de l’athéisme.


Son disciple Comte-Sponville dépasse nettement Conche, car il suit en partie des philosophes une coche nettement plus haute, Spinoza, Kant, auprès desquels Montaigne est un ado.

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