Pourquoi je suis catholique

« Dieu leur donnera peut-être de se convertir et de connaître la vérité. » (2Tm 2.25)
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Forum de débats dialectiques entre personnes de bonne volonté autour de la religion chrétienne (catholicisme) et des objections formulées à son encontre

NB : L'attention des intervenants est particulièrement attirée sur la courtoisie et le respect ; les blasphèmes et provocations visant à blesser le sentiment religieux des lecteurs seront modérés ; les discussions inutilement polémiques seront verrouillées et leur initiateurs sanctionnés.
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Raistlin
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Re: Pourquoi je suis catholique

Message non lu par Raistlin » lun. 20 août 2012, 12:22

ticaramel972 a écrit :Personnellement, je rejoins "Mérovingienne" et je ne pense pas qu'elle confonde culture et foi car à mon sens la Religion est culturelle,
mais la Foi reste personnelle.
Que voulez-vous dire ? La foi n'est pas que personnelle : nous ne croyons pas seuls dans notre petit coin, avec notre petit dieu sur mesure. Nous croyons en Église, en communauté, avec une foi reçue de nos aînés, et, dans le cas du Christianisme, des apôtres eux-mêmes. La foi n'est pas que subjective, elle est aussi objective car les vérités de foi ne nous appartiennent pas.

Alors, certes, nous pouvons jouer au supermarché des croyances et choisir ce qui nous plaît à chaque fois. Mais c'est là une attitude irrationnelle, voire malhonnête car elle bafoue la vérité.

Quant à la religion, il ne fait pas sens de la séparer artificiellement de la foi. Car une foi sans religion pour s'exprimer, c'est une foi morte ou hypocrite. Tout comme une religion qui s'exprimerait sans la foi serait une coquille vide. A ceux qui se disent "croyants non pratiquants", je réponds que c'est aussi sensé que se dire motard sans avoir de moto, ou de militer pour la vérité tout en mentant tout le temps, ou bien en disant aimer quelqu'un sans jamais lui adresser la parole ou avoir un geste d'amour à son égard. La croyance sincère et réfléchie ne peut se séparer d'un minimum de pratique.

Cordialement,
« Dieu fournit le vent. A l'homme de hisser la voile. » (Saint Augustin)

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Re: Pourquoi je suis catholique

Message non lu par ticaramel972 » lun. 20 août 2012, 20:29

Bonjour Raistlin,

Effectivement, je ne pense pas qu'il soit aisé de croire seul dans son coin
car on a toujours besoin des autres pour grandir et pour avancer.
Mais prenons par exemple un homme échoué sur une île déserte,
il devra puiser dans sa foi personnelle pour s'en sortir et lutter.
Raistlin a écrit :La croyance sincère et réfléchie ne peut se séparer d'un minimum de pratique.
Je vous rejoins sur cette idée!
Mais je tiens à souligner qu'à partir du moment ou prier, communiquer avec Dieu, le chercher en s'instruisant, (etc...)
s'est déjà pratiquer, c'est déjà croire avec sincérité et avec son coeur.
On ne peut donc pas dire qu'il existe vraiment de croyant non pratiquant (totalement coupé de Dieu), totalement coupé de la Foi chrétienne.
Raistlin a écrit :Nous croyons en Église, en communauté, avec une foi reçue de nos aînés
Vous rejoignez donc, vous aussi, Mérovingienne sur son idée de Foi qui peut se transmettre, n'est il pas?

Pour ma part c'est sur ce point que je la rejoins.

Fraternellement.
Si tu cherches ton chemin, si tu cherches la Vérité,
ne suis pas le troupeau, tu risquerai de t'égarer,
mais arrête toi un instant et écoute la voix du Berger qui t'appelle...

"Seuls les poissons morts nagent avec le courant" soyons fiers d'être différents !!!

"Conjuguons nos différences, soyons relais de joie !!!"

"Aime-ton prochain comme toi même!"
"Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés!"

Si ce n'est pas l'Esprit Saint, l'Esprit d'Amour et de Vérité,
qui éclaire ma pensée, j'en demande pardon
à Dieu et aux hommes... Amen !

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Re: Pourquoi je suis catholique

Message non lu par zelie » lun. 20 août 2012, 21:12

Je suis catholique parce que c'est l'attitude ultime de vérité envers moi-même.
Ma foi, pour laquelle j'ai tellement pas de mérite que j'en ai honte, est pourtant l'acte le plus aboslu d'authenticité qui restaure exactement ce que je suis et pourquoi je veux être en lien au monde.
Aussi, j'aime particulièrement le Credo, (le symbole de Nicée-Constantinople), même pas par choix intellectuel, mais parce que cela s'est imposé à moi, un peu comme une évidence, un peu en me prenant au dépourvu. Et cette prière reste le fil d'argent (lumineux) de ma Foi.

Etre autant en accord avec soi-même est justement la clé qui me permet de tout dépasser, et de tout ré-évaluer spirituellement, mais c'est une autre histoire, je me suis promis de faire court.
Dernière modification par zelie le lun. 20 août 2012, 23:36, modifié 1 fois.
L’intégrisme est un refuge pour la misère parce qu’il offre un sursaut d’espérance à ceux qui n’ont rien.
Que leur mal disparaisse, et l’intégrisme perdra ses troupes. L'Abbé Pierre
Vis vraiment chaque instant. Fais-le meilleur. Aime-le. Chéris-le. Fais-le beau, bon pour toi-même et pour Ton DIEU. Ne néglige pas les petites choses. Fais-les avec Moi, doucement. Fais de ta maison un Carmel où Je puisse Me reposer. Jésus, Premier Cahier d'Amour

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Géraldine
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Re: Pourquoi je suis catholique

Message non lu par Géraldine » lun. 20 août 2012, 23:23

"connais- toi,toi- même" dit le proverbe...
Se connaître, et être en acccord avec soi, c' est l' examen de conscience, être à l'écoute de ce qu' on pu faire afin d' éviter de déplaire à Dieu....et dans la prière, cette introspection de l' âme.
Ce questionnement spirituel, dans l' humilité, la confiance en la Miséricorde Divine et le don de soi...dans chaque chose de notre existence d' hommes, d' enfants de Dieu.
Le Pater, si beau est une prière d' amour au Père(sic) et
justement, une demande de miséricorde et de pardon réciproques.
Combien ne savent pardonner!
Pourtant, être chrétien, c' est pardonner à l' autre, avoir le courage de reconnaître ses. fautes et bien sûr
que ce n' est pas facile du tout!
La prière est l' enfouissement- si je puis dire-de l' âme dans l' Amour de Son Seigneur.
Avec la simplicité, l' espérance en Lui......
Je ne m' exprime peut-être pas très bien mais c'est ce que je ressens au plus profond de moi......

En Christ.
Dirigátur, Domine, orátio mea sicut incénsum in conspéctu tuo.

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Re: Pourquoi je suis catholique

Message non lu par MB » dim. 16 déc. 2012, 16:10

Avé

Peut-être ce texte a-t-il été diffusé précédemment, mais Chantal Delsol en a fait un très joli, et profond, sur les raisons de sa foi, une foi de philosophe. Et, en prime, une très belle apologie des "tradis" :

http://www.chantaldelsol.fr/pourquoi-je ... atholique/

Amicalement
MB

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Re: Pourquoi je suis catholique

Message non lu par Cinci » mer. 26 déc. 2012, 15:16

:?:



... peut-être la mention d'une certaine forme d'affection présente chez Chantal Delsol et à l'égard des catholiques «traditionalistes» se présenterait-elle, aussi, comme chose plus appropriée en terme de sens, et que s'il fallait évoquer d'abord une apologie du mouvement. Le fait reste que Chantal Delsol elle-même va se situer hors la position susdite; me référant toujours ici qu'au traditionnalisme. Il serait un peu étrange qu'elle fasse réellement l'apologie d'une posture morale ou intellectuelle et cependant que tout ce qui l'animerait intérieurement, au sens le plus noble du terme, devrait l'entraîner à se tenir un peu plus qu'aux marges de ce qu'elle devrait révérer.

En somme, l'utilisation d'expressions comme «une certaine admiration» ou «une certaine forme de respect» me paraîtrait mieux pouvoir cerner ce qu'elle aurait voulu exprimer dans les quelques lignes entrevues par moi-même.

M'enfin, il ne s'agit que d'un petit commentaire constructif («du moins on l'espère !»). Merci plutôt pour le renvoi vers la page en question.


Parce qu'on trouve aussi :

  • «[...] Celui qui a la certitude d’être accompagné, les grandes épreuves de la vie ne le trouvent pas seul au monde. Beaucoup disent que c’est là une chance. C’est même une expression courante, qui se répète dans les salons : vous avez de la chance, d’avoir la foi, j’aimerais moi aussi, mais voilà, cela ne m’est pas venu… Je ne crois pas que les choses se passent ainsi. Car une « chance » vous descend dessus comme la manne inattendue. Rien de tel ici. Cette présence, il faut la demander sans cesse et l’implorer silencieusement. Il faut attendre cette présence dans le noir quand elle s’attarde. Il faut aller la quérir, la solliciter. A cet égard, l’histoire signifiante est celle de Jacob, l’un de mes héros préférés. Le combat de Jacob avec l’ange est un combat d’amour, une lutte contre le doute, une volonté éperdue de se tenir, quoiqu’il arrive, dans l’ombre de Dieu, accroché aux plis de Son manteau. Jacob se cramponne à l’ange, il le harcèle, après même que celui-ci l’eut frappé à l’emboîture de la hanche. Il réclame une bénédiction, signe de la présence. Et il appelle cette présence divine en s’appuyant sur la promesse faite à Abraham. La foi n’est pas ce don qui tombe du ciel sur les plus chanceux d’entre nous. Elle est ce combat à nul autre pareil, symbole d’une prière incessante.»



Intéressant, intéressant... sans doute... mais c'est vraiment ce qui frustre tout le monde en même temps, qui en désespère des millions, explique peut-être l'inflation de l'athéisme comme la journée où soit l'entraînement collectif ou soit la pression exercée par la société va déserrer son emprise sur les sujets ici et là. Oui, parce que si l'on doit songer à cet aspect de combat à la Quichotte...

[...]

C'est à se demander à quelque part si l'être en société n'est pas aussi important que pourrait l'être la prière seule sur la montagne. Je suggère ici deux dimensions qui seraient aussi importantes l'une que l'autre quant à penser jamais pouvoir toucher Dieu ou l'être en retour (cf toucher dans le sens de contacter; communiquer, etc). Sauf, l'absence de Dieu fait aussi mal d'un côté que de l'autre, voire l'ennui en serait même justement démultiplié (l'ennui de l'absence divine au plan sensoriel) s'il faut s'embarrasser de devoir considérer un groupe ou le groupe. Le groupe est peut-être comme le révélateur sous la loupe et qui magnifie tout : absence, vide, défaut, incomplétude, insatisfaction et tout.

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Re: Pourquoi je suis catholique

Message non lu par mike.adoo » mer. 20 mars 2013, 20:27

Bonsoir à tous

Je suis chrétien car je suis issu d'une famille chrétienne . Ma culture est chrétienne et je suis content d'être chrétien car c'est une situation bien confortable ...et changer est a priori ennuyeux .
En grandissant , j'ai pris conscience que plusieurs voies s'ouvraient à moi . L'athéisme a toujours été viscéralement contraire à ma nature et je m'en suis détourné sans regret .
Aucune autre religion ne m'a attiré . Seule la Bible est pour moi une nourriture convenant parfaitement à mon appétit de connaissance . J'y découvre les réponses à toutes mes questions existentielles .
L'étude d'autres religions m'a conforté dans mes choix . l'approfondissement des écritures n'en finit pas de me donner joie et paix .
Je constate , sur ce forum , que de nombreuses personnes partagent cet attachement à la Bible et au Christianisme .
Bien sûr , il y a des dogmes , pas toujours faciles à comprendre ... Mais aucun , et en aucune manière , ne me conduit au mal ou à la violence .
Je vis heureux , je découvre sans cesse , ma vie a un sens , Je me sais aimé ... Tout baigne !

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Re: Pourquoi je suis catholique

Message non lu par katolik » mer. 20 mars 2013, 22:45

mike.adoo a écrit :Seule la Bible est pour moi une nourriture convenant parfaitement à mon appétit de connaissance . J'y découvre les réponses à toutes mes questions existentielles .
A 50 ans j'ai entamé des études de théologie Image ....et, pour moi aussi, tout baigne !
Bernadette Soubirous : "Je ne suis pas chargée de vous le faire croire, je suis chargée de vous le dire"

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Re: Pourquoi je suis catholique

Message non lu par alex52 » sam. 17 mai 2014, 11:45

Bonjour,

Pour ma part être Catholique c'est d'abord une rencontre avec le Christ. Rencontre qui peut revêtir toutes les formes mais c'est de l'ordre du ressenti en premier lieu. Je pense, pour y être passé et l'observer autour de moi, qu'il est extrêmement difficile de croire et comprendre la religion catholique sans cette rencontre. Je ne crois pas que l'on se convertisse par démarche intellectuelle uniquement. La raison, la logique apparaissent à la lumière de la foi.
Mais je tiens à préciser qu'il faut tout de même être préparé à cette rencontre. C'est la mission des autres chrétiens, de l'évangélisation, de la famille, de la culture aussi peut-être.

cordialement,
" Yahvé est ma lumière et mon salut,
de qui aurais-je crainte?
Yahvé est le rempart de ma vie,
devant qui tremblerais-je?"
Psaume 27

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Re: Pourquoi je suis catholique

Message non lu par Géraldine » sam. 17 mai 2014, 12:01

Pour moi être Catholique, je ne me pose même pas la question! C ' est l' essence même de ma vie....on ne parlait pas sans arrêt de religion à table...ambiance naturelle non guindée du tout!
Les messes de mon enfance,les grand' messes étaient des moments merveilleux et ce cette beauté du culte,ce respect de Jésus, ....sans rentrer dans les détails....cette atmosphère du merveilleux me manque.
Ma fille va d'ailleurs,, enquêter des messes comme autrefois,elle se sent réconfortéd..alors qu' elle n' a pas connu ça.
Elle aussi à ce besoin de ressentir cette chrétienté.
Et puis la prière est forcé inépuisable en Christ.
Je remercie le Ciel d' être née chrétienne.
Être Catholique c' est. l' écoute des autres,confiance en Dieu dans les prues épreuves, notre certitude de l' Amour inconditionnel. du Père.... Et ma,vocation.....

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Re: Pourquoi je suis catholique

Message non lu par Christophe67 » mar. 09 déc. 2014, 19:12

Bonsoir,


Je suis catholique romain parce que après 40 ans où Dieu était absent de ma vie (par mon ignorance), je me suis égaré dans des tas de directions et alors que je me noyais en plein new-âge je suis tombé sur les versets de ma signature. La soudaineté de ma conversion a été telle (une fraction de seconde) que j'ai compris qu'elle ne venait pas de moi et que là vérité était là.
Par la suite, la succession apostolique de l'Église Catholique Romaine, sa fidélité aux écritures, son catéchisme de 2 années pour opérer un véritable discernement (alors que toute autre église en perte de vitesse aurait été tentée de "recruter" à tour de bras), la grâce d'avoir "expérimenté" Dieu ... ont été des preuves que là se trouvait le chemin.
Bien que tenté par d'autre voies, ou voix, du Christianisme, ces versets de 2Timothée 4:3-4 m'ont toujours été d'un grand secours, aussi après l'amour de Dieu et de mon prochain, la Fidélité en mon Église est ma priorité.


Cordialement.

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Re: Pourquoi je suis catholique

Message non lu par Dofiar » mer. 24 déc. 2014, 10:48

Je suis née catholique par la Volonté de Dieu. Grâces lui soient rendues ! In Christo !

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Re: Pourquoi je suis catholique

Message non lu par Luren » ven. 26 déc. 2014, 20:34

Je suis catholique parce que Dieu et Jésus m'ont appelé à eux et c'est ainsi. Je les remercie pour cette confiance qui est réciproque. :oui:

Cinci
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Re: Pourquoi je suis catholique

Message non lu par Cinci » jeu. 16 avr. 2015, 18:08

La raison que Chesterton donnait quant à lui ...
  • «... j'ai une bonne raison d'avoir la foi.[...] une raison bien plus solide et bien plus essentielle pour y adhérer comme à un credo, plutôt que d'y relever de simples instructions comme dans un système philosophique : dans son rapport avec mon âme, l'Église chrétienne est un maître vivant, non un maître mort. Non seulement elle m'a donné une leçon hier, mais il est presque certain qu'elle m'en donnera une demain.

    Une fois, j'ai soudain saisi le sens de la forme de la croix; peut-être que je saisirai un jour, aussi soudainement, le sens de la forme de la mitre. Par un matin de vacance, j'ai compris pourquoi les fenêtres étaient en ogive; peut-être qu'un beau matin, je comprendrai pourquoi les prêtres se rasent le sommet du crâne. Platon vous a enseigné une vérité, mais Platon est mort. Shakespeare vous ébloui avec une image, mais Shakespeare n'inventera plus jamais d'images pour vous éblouir.

    Imaginez ce que serait la vie si des hommes de cette envergure vivaient encore, si vous appreniez que, demain, Platon donnera une conférence originale, ou que Shakespeare, d'un instant à l'autre fera vibrer la terre entière avec une simple chanson. L'homme qui vit en relation avec ce qu'il croit être une Église vivante est pareil à celui qui s'attend toujours à rencontrer Platon et Shakespeare demain au petit déjeuner. Il s'attend toujours à voir quelque vérité qu'il n'a jamais vue auparavant.

    Il n'existe qu'une autre situation comparable à celle-ci, et ce sont les circonstances de nos débuts dans la vie.

    Lorsque, vous promenant dans le jardin, votre père vous disait que les abeilles piquaient ou que les roses sentaient bon, vous ne parliez pas de tirer le meilleur de sa philosophie. Lorsque les abeilles vous piquaient, vous ne disiez pas que c'était une coïncidence amusante. Lorsque la rose sentait bon, vous ne disiez pas : «Mon père est un symbole grossier et barbare, qui conserve pieusement (inconsciemment peut-être) les vérités profondes et délicates qui s'exhalent des fleurs.» Non, vous croyiez votre père, parce que vous aviez découvert qu'il était une source vive de faits, un être qui en savait vraiment plus que vous, un être qui vous dirait la vérité demain comme il vous la disait aujourd'hui.

    Et si cela était vrai de votre père, cela l'était plus encore de votre mère; ce le fut du moins de la mienne, à qui ce livre est dédié. [...] Car je me rappelle ce fait psychologique précis [...] lorsque ma mère disait que les fourmis piquaient, elles piquaient, et parce que la neige tombait en hiver (comme elle me l'avait dit) : le monde entier étaient ainsi pour moi un pays féérique où s'accomplissait des merveilles, et c'était comme si j'avais vécu à un âge hébraïque où les prophéties se réalisaient les unes après les autres.

    Enfant, quand j'accédais au jardin, c'était pour moi un endroit effroyable, précisément parce que j'en avais la clé : si je n'en avais pas eu la clé, il n'aurait pas été effroyable, mais insipide. Un lieu sauvage sans mystère n'est pas même impressionnant. Mais le jardin de mon enfance était fascinant, justement parce que tout avait une signification précise qui me serait dévoilée au moment venu.»
(à suivre)
Dernière modification par Cinci le ven. 13 nov. 2015, 6:52, modifié 1 fois.

Cinci
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Re: Pourquoi je suis catholique

Message non lu par Cinci » jeu. 16 avr. 2015, 18:18

  • «Ainsi, depuis que j'ai accepté la chrétienté comme une mère et non comme un simple modèle de fortune, j'ai redécouvert l'Europe et le monde à l'instar de ce petit jardin où je contemplais les formes symboliques du chat et du râteau : je regarde désormais toute chose avec l'ignorance et l'attente immémoriale des elfes. Tel ou tel rite, telle ou telle doctrine peut sembler aussi laid et extraordinaire qu'un râteau, mais mon expérience m'a appris que ce genre de choses finit d'une manière ou d'une autre dans l'herbe et parmi les fleurs.

    Un prêtre peut sembler aussi inutile qu'un chat, mais il est tout aussi fascinant, car il doit y avoir quelque mystérieuse raison qui justifie son existence.

    Je prends un exemple parmi cent autres : d'instinct, je ne suis pas sensible à cet enthousiasme pour la virginité physique qui a manifestement marqué le christianisme historique. Dès que je considère, non plus moi-même, mais le monde, je constate néanmoins que cet enthousiasme caractérise non seulement le christianisme, mais le paganisme, et qu'il est un indice de haute humanité dans de nombreux domaines.

    Les Grecs songeaient à la virginité en sculptant Artemis, les Romains en revêtant les vestales de robes de cérémonie; et les dramaturges élisabethains les plus mauvais et les plus farouches s'accrochèrent à l'idée de la pureté de la femme comme au pilier central du monde. Mais c'est surtout le monde moderne (alors même qu'il tourne l'innocence sexuelle en dérision) qui s'est jeté dans une généreuse idolâtrie de l'innocence sexuelle : le grand culte contemporain des enfants.

    Car tout homme qui aime les enfants admettra que leur beauté particulière est blessée par la moindre allusion à la sexualité. A la faveur de cette expérience humaine, alliée à l'autorité chrétienne, j'en conclus simplement que j'ai tort et que l'Église a raison, ou plutôt que je suis imparfait, alors que l'Église est universelle.

    Que je n'aie aucune inclination pour les célibataires, je l'accepte comme de n'avoir pas l'oreille musicale. A cet égard, la meilleure expérience humaine est contre moi comme elle l'est au sujet de Bach. Le célibat est une des fleurs du jardin de mon père, dont on ne m'a pas appris le nom doux te effroyable. Mais il se peut qu'un jour ou l'autre on me l'apprenne.

    Telle est, en conclusion, ma raison d'accepter la religion et non pas les vérités éparses et profanes issues de la religion.

    Je l'accepte parce qu'elle ne s'est pas contentée de dire telle ou telle vérité, mais parce qu'elle s'est révélée annonciatrice de vérité. Toutes les autres philosophies disent des choses qui, à l'évidence, semblent être vraies; seule cette philosophie a inlassablement répété la chose qui ne semble pas être vraie, mais qui est vraie.

    C'est l'unique credo qui convainc là où il n'est pas attrayant : il s'avère juste, comme mon père était juste dans le jardin de mon enfance. Les théosophes, par exemple, prôneront une idée évidemment séduisante comme la réincarnation, mais que l'on attende ses conséquences logiques et l'on découvrira l'arrogance spirituelle et la cruauté de caste. Car si un homme mendie à cause des crimes qu'il a commis avant sa naissance, les gens auront tendance à le mépriser.

    Le christianisme, lui, prône une idée manifestement peu séduisante comme le péché originel, mais que l'on attende ses conséquences et l'on découvrira la compassion, la fraternité et une explosion de rire et de pitié, car seule l'idée du péché originel nous permet à la fois de nous apitoyer sur le sort du mendiant et de nous méfier du roi.

    Les scientifiques nous offrent la santé, privilège évident; ce n'est que plus tard que nous constatons que, par la santé, ils entendent esclavage corporel et ennui spirituel.

    L'orthodoxie nous fait brusquement sauter au bord du précipice de l'enfer : ce n'est que plus tard que nous comprenons que ce saut est un exercice athlétique prodigieusement salutaire. Ce n'est que plus tard que nous réalisons que ce danger est à l'origine de tous les drames et de tous les romans.

    L'argument le plus fort en faveur de la grâce divine est tout bonnement son manque de grâce. Les aspects impopulaires du christianisme s'avèrent, à l'examen, être ce qui rend la vie supportable au peuple.

    L'enceinte extérieure du christianisme est une garde rigide d'abnégations éthiques et de prêtres professionnels, mais à l'intérieur de cette enceinte inhumaine, vous trouverez la vie humaine de toujours, dansant comme les enfants et buvant du vin comme les hommes, car le christianisme est le seul cadre adapté à la liberté païenne.

    Mais dans la philosophie moderne, on constate l'inverse : c'est l'enceinte extérieure qui est bien entendu artistique et libre; le désespoir est à l'intérieur. Et le désespoir de cette philosophie est qu'elle ne croit pas vraiment que l'univers ait un sens; elle ne peut par conséquent y trouver aucun charme : ses romans n'auront pas de trames. Un homme ne peut s'attendre à des aventures au pays de l'anarchie. Mais il peut s'attendre à toutes sortes d'aventures s'il parcourt le pays de l'autorité. On ne peut trouver aucun sens dans une jungle de scepticisme, mais l'homme qui traverse une forêt de doctrines où tout est défini ne cessera d'y découvrir des sens nouveaux.

    [...]»
(à suivre)
Dernière modification par Cinci le ven. 13 nov. 2015, 7:11, modifié 1 fois.

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