S'obliger à aimer est-il vraiment chrétien?

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aldebaran
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Re: S'obliger à aimer est-il vraiment chrétien?

Message non lu par aldebaran » dim. 10 déc. 2023, 11:10

Ombiace a écrit :Alors je vous fais les mêmes questions, cher aldebaran. Merci à vous
Bonjour Ombiace,
Je pense que vous réalisez déjà que la réponse à votre question ne peut être que complexe (le comportement humain), imparfaite (manque d'éléments historiques, contexte partiel), biaisée (par ses propres expériences)... Donc il est fort possible que l'on soit un peu à côté de la plaque comme on dit.
Je vais tout de même essayer de répondre plus en détail, selon plusieurs angles.
intro)
Tous les cas sont particuliers, et vous seul en définitive, en pleine conscience et libre arbitre, pouvez prendre vos décisions. Et malheureusement beaucoup de prêtres bâclent la confession, en particulier sur ce genre de sujet, le jugeant peut être à tort de l'ordre uniquement d'un conseiller conjugal. Je vous conseille tout de même d'en chercher d'autres, en commençant par une simple discussion.
a) devoir
Vous êtes mariés religieusement je crois, au moins de votre côté c'était j'imagine sincère, et donc engageant. Reprenez vos vœux d'alors, méditez les. Mais je devine que vous en êtes conscient, d'où votre détresse : non la solution ne sera pas la plus facile ni la plus rapide.
Le peccamineux, ce serait effectivement de ne pas tout tenter pour éviter ce divorce, même si oui cela ressemble à du chantage et de la manipulation de sa part. Si divorce et si elle reprend une vie avec un ou plusieurs autres hommes (probable si elle est peu croyante), son âme est en péril vous êtes responsable notamment de son salut. L'erreur serait de croire que parce que sa décision vous seriez exempt de tout reproche.
b) amour
L'amour est encore plus fort qu'un commandement, ou il est le principal de la liste. Spécialement pour votre épouse! Il y a bien du y avoir de l'amour (autre que purement conjugal) au début, donc à vous d'essayer de comprendre les raisons d'une telle dérive, chez elle, chez vous, des événements particuliers?
c) psycho
Il existe deux manières de considérer les relations humaines : rapport de force (souvent vision mondaine), amour et dons mutuels (vision chrétienne). Si elle s'est installée dans un rapport de force comme vous le suggérez, vous n'avez d'autre choix et jusqu'au bout de résister et de lui dire objectivement et sans chercher querelle ses vérités. Si tu vois ton prochain pécher etc. Elle crie, soyez impassible et résistant. Mais faites lui "vider son sac". Vous parlez peu de communication, parfois une dispute ou des cris sont les seules possibles à un instant donné. Fuir est également un refus de communication bien que vous ne le faites pas pour cette raison je m'en doute. C'est désagréable? Oui. C'est fatiguant? Oui. Prenez des temps de pause, effectivement en vous éloignant un peu temporairement.
Face au stress, il y a (indépendamment du genre homme femme) trois réponses instinctives : l'agressivité, la fuite, la passivité (comme un cerf qui repère un intrus et se fige). Nous en avons chacun une et une seule selon notre nature, c'est en nous, mais le propre de l'homme est de savoir dépasser son instinct. Je crois avoir lu et constaté que les femmes en général ont peu d'estime pour les deux derniers comportements. Paradoxalement, lui résister de manière raisonnable et proportionnée serait le meilleur que vous puissiez faire, pour elle comme pour vous (sans entrer dans de la violence physique évidemment, donc attention tout de même car cela peut vite dégénérer, les femmes sont moins fortes mais tout aussi violentes). Une résistance la forcerait peut être à exprimer davantage son ressenti.
d) médical
Soit elle devient réellement mauvaise, soit elle pourrait avoir un trouble du comportement (ce que je suspecte un peu je dois dire). Là il faut savoir être humble et chercher une aide médicale. Les psychiatres (et non les psychologues), cela ne passera pas tout seul et prendra beaucoup de temps. Sans doute de la médication aussi pour une période indéterminée. Ne pas hésiter à en changer régulièrement, sauf si le courant passe vraiment bien avec un en particulier. Les traumatismes peuvent être multiples, et difficiles à dénouer. Elle a peut être fort besoin de ce type d'aide. C'est en tout case une option dont vous devez analyser la pertinence.
Paradoxalement encore, une période plus calme, plus heureuse comme un début de mariage peut permettre à d'anciens traumatismes de refaire surface, et vraiment d'exploser. Je parle d'expérience, malheureusement.

Si vraiment tout échoue, qu'elle y met une mauvaise volonté évidente, constante et répétée, que vous avez tout tenté, longuement, héroïquement, alors oui la séparation de corps peut devenir nécessaire. Mais c'est vraiment l'ultime recours, justifié par l'insupportable, le devenu trop lourd pour nos forces.
Dieu envoie souvent des épreuves, mais que l'on peut surmonter avec nos capacités. Je vous renvoie aux mystiques. Mais il n'est pas inutile de demander une aide "extraordinaire" pour les traverser. C'est même recommandé!

Vous pouvez me contacter en mp si vous jugez cela utile, je n'irai sinon pas plus loin sur un sujet si délicat et personnel.

La vie des saints peut vous éclairer. L'exemple de Sainte Rita est celui qui me vient immédiatement à l'esprit:
https://www.la-croix.com/Definitions/Le ... 1701078967

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ChristianK
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Re: S'obliger à aimer est-il vraiment chrétien?

Message non lu par ChristianK » dim. 10 déc. 2023, 18:42

Autrefois, dans l'aristocratie (riche surtout), les époux avaient souvent leurs quartiers (et domesticité) séparés et ce n'était pas contraire à l'essence du mariage, qui est devenu nettement plus romantisé en modernité (Cf. Rougemont, le mythe de l'amour en Occident). Les mariages cathos concrets peuvent prendre une multiplicité de formes, même si celles-ci peuvent paraître excentriques dans une culture donnée.

Ombiace
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Re: S'obliger à aimer est-il vraiment chrétien?

Message non lu par Ombiace » dim. 10 déc. 2023, 19:07

Merci à vous aussi, aldebaran, de croire mon discours.

(Au passage, je présente mes excuses à Altior de l' avoir stigmatisé en comportementalisme, car je comprends bien par ailleurs que les citoyens de ce forum n'ont que mon son de cloche. Cependant, or, voyez vous, Altior, je suis las d'encourir ce que j'espère vous comprendrez que je ressens comme de la suspicion sur mon discours, qui appelle à me tester pour vérifier la crédibilité de mon propos. Avec les ans, je deviens de plus en plus las de cet exercice à me justifier)

Je reviens à vous aldebaran :
aldebaran a écrit :
dim. 10 déc. 2023, 11:10
ce genre de sujet, le jugeant peut être à tort de l'ordre uniquement d'un conseiller conjugal. Je vous conseille tout de même d'en chercher d'autres, en commençant par une simple discussion.
Nous parvenons à évoquer des sujets assez profonds lorsque nous parlons d'autrui. Quand à parler de nous mêmes, les sujets profonds sont sources immédiates d'agressivité de sa part
aldebaran a écrit :
dim. 10 déc. 2023, 11:10
a) devoir
Vous êtes mariés religieusement je crois, au moins de votre côté c'était j'imagine sincère, et donc engageant. Reprenez vos vœux d'alors, méditez les. Mais je devine que vous en êtes conscient, d'où votre détresse : non la solution ne sera pas la plus facile ni la plus rapide.
Le peccamineux, ce serait effectivement de ne pas tout tenter pour éviter ce divorce, même si oui cela ressemble à du chantage et de la manipulation de sa part. Si divorce et si elle reprend une vie avec un ou plusieurs autres hommes (probable si elle est peu croyante), son âme est en péril vous êtes responsable notamment de son salut. L'erreur serait de croire que parce que sa décision vous seriez exempt de tout reproche.
Comment être certain que ce ne serait pas ce contexte toxique, comme dit fort bien la Samaritaine, qui soit plus source de tentation pour ma femme de me tromper ? J'ai beau estimer comme vous et Jésus en Mt 5,
32 Eh bien ! moi, je vous dis : Tout homme qui renvoie sa femme, sauf en cas d’union illégitime, la pousse à l’adultère ; et si quelqu’un épouse une femme renvoyée, il est adultère.
que le divorce est une occasion d'infidélité, je ne serais pas à l'initiative du divorce, d'une part, et donc pas responsable au sens de ce verset,
et par ailleurs,
elle m'a déjà fait valoir, avant que je lui fasse connaître l'opinion infaillible de Jésus dans ce verset de Matthieu où il indique comment concevoir les responsabilités de chacun, que la situation de non divorcé pouvait être dans certaines relations propices à désirer l'infidélité.
aldebaran a écrit :
dim. 10 déc. 2023, 11:10
L'erreur serait de croire que parce que sa décision vous seriez exempt de tout reproche.
Je viens de répondre à ce que vous dites.
J'ajoute que je n'ai plus le recul pour prendre en charge ou même accéder à la conscience de mes défauts, les siens occupent tout l'espace de mon champ de conscience, même s'ils surgissent de façon intermittente.
aldebaran a écrit :
dim. 10 déc. 2023, 11:10
b) amour
L'amour est encore plus fort qu'un commandement, ou il est le principal de la liste. Spécialement pour votre épouse! Il y a bien du y avoir de l'amour (autre que purement conjugal) au début, donc à vous d'essayer de comprendre les raisons d'une telle dérive, chez elle, chez vous, des événements particuliers?
Je ne sais ce que vous entendez par purement conjugal. Je me demande si elle ne fait pas tout ce qu'elle peut pour que je ne parvienne pas à comprendre ce qui la concerne
aldebaran a écrit :
dim. 10 déc. 2023, 11:10
c) psycho
aldebaran a écrit :
dim. 10 déc. 2023, 11:10
Face au stress, il y a (indépendamment du genre homme femme) trois réponses instinctives : l'agressivité, la fuite, la passivité (comme un cerf qui repère un intrus et se fige). Nous en avons chacun une et une seule selon notre nature, c'est en nous, mais le propre de l'homme est de savoir dépasser son instinct. Je crois avoir lu et constaté que les femmes en général ont peu d'estime pour les deux derniers comportements. Paradoxalement, lui résister de manière raisonnable et proportionnée serait le meilleur que vous puissiez faire, pour elle comme pour vous (sans entrer dans de la violence physique évidemment, donc attention tout de même car cela peut vite dégénérer, les femmes sont moins fortes mais tout aussi violentes). Une résistance la forcerait peut être à exprimer davantage son ressenti.
On m'a déjà fait savoir en effet, (ou était ce une tactique comportementaliste ?) que le comportement qui consiste à "prendre sur soi" pouvait être interprété comme malsain, carrément pathologique. Je vous avoue que, comportementalisé ou non, de ce discours précédant, j'ai immédiatement considéré mon interlocuteur comme un charlot.
Il est en ce qui me concerne hors de question que je ne persévère pas dans ce "prendre sur moi", qui à mes yeux est ce qui distingue l'adulte de l'adolescent, même si des charlots considèrent mon attitude comme pathologique. Je dirais sinon que les chrétiens rendent un culte à un adolescent immature. (Je vous prie d'excuser mon enthousiasme)
aldebaran a écrit :
dim. 10 déc. 2023, 11:10
d) médical
Soit elle devient réellement mauvaise, soit elle pourrait avoir un trouble du comportement (ce que je suspecte un peu je dois dire). Là il faut savoir être humble et chercher une aide médicale. Les psychiatres (et non les psychologues), cela ne passera pas tout seul et prendra beaucoup de temps. Sans doute de la médication aussi pour une période indéterminée. Ne pas hésiter à en changer régulièrement, sauf si le courant passe vraiment bien avec un en particulier. Les traumatismes peuvent être multiples, et difficiles à dénouer. Elle a peut être fort besoin de ce type d'aide. C'est en tout case une option dont vous devez analyser la pertinence.
Les cordonniers sont les plus mal chaussés. Je ne peux guère en dire plus. Il y va de notre anonymat
aldebaran a écrit :
dim. 10 déc. 2023, 11:10
Paradoxalement encore, une période plus calme, plus heureuse comme un début de mariage peut permettre à d'anciens traumatismes de refaire surface, et vraiment d'exploser. Je parle d'expérience, malheureusement.
Je ne saisis pas bien. Je compatis cependant
aldebaran a écrit :
dim. 10 déc. 2023, 11:10
Mais il n'est pas inutile de demander une aide "extraordinaire" pour les traverser. C'est même recommandé!
A quelles aides extraordinaires pensez vous, svp ? La prière ?
aldebaran a écrit :
dim. 10 déc. 2023, 11:10
Vous pouvez me contacter en mp si vous jugez cela utile, je n'irai sinon pas plus loin sur un sujet si délicat et personnel
Je vous remercie de la proposition, aldebaran. J'y réfléchis

la samaritaine
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Re: S'obliger à aimer est-il vraiment chrétien?

Message non lu par la samaritaine » lun. 11 déc. 2023, 13:02

Ombiace a écrit :
ven. 08 déc. 2023, 17:13

Puis je vous demander, ainsi qu'aux autres lecteurs, svp, ce que vous croyez de ce que Jésus tiendrait comme position, sachant que même si ce n'est pas moi qui mets en œuvre le divorce, je ne peux ignorer avoir été informé par ma femme de son choix d'y recourir si je m'éloigne en effet ?
Bonjour cher Ombiace. L'Evangile ne nous donne pas un prêt-à-penser ou un prêt -à -agir en toute circonstance. Il nous annonce que Jésus n'est "pas venu pour juger le monde mais pour que par Lui , tous soient sauvés " et pour nous ouvrir à la vie en surabondance. Et pour recevoir cette vie, Dieu nous donne son Souffle Saint pour nous éclairer en toute circonstance. Deux personnes dans les mêmes circonstances (apparentes) peuvent recevoir de Dieu un éclairage différent et une proposition d'agir différente...La question n'est donc pas "quelle position tiendrait Jésus" mais : que vous dit Jésus dans votre situation, la votre, là, maintenant, en fonction de qui vous êtes et de qui est votre femme.
A vous de supplier le Père, main dans la main avec le Fils, afin que le Saint Esprit vous éclaire...

Concrètement : prendre une période de distance physique et psychique est une bonne idée, lorsque l'on vit un trop-plein, pour regarder une situation de manière plus sereine et objective. Donc votre intuition me parait juste, d'autant plus que appel d'air semble vital pour vous. Ses menaces de divorce ne sont que ce qu'elles sont : des menaces, et cela peut être de l'ordre de la manipulation...

Vous dites que vous avez toujours répondu à son agressivité par la douceur. Et bien ce n'est pas une attitude juste. Face à l'agressivité, il ne faut pas de la douceur, il faut de la fermeté, qui n'a rien à voir avec l'agressivité. La fermeté (qui n'exclut pas une touche de mordant) repose sur la puissance, on est en pleine possession de ses moyens. L'agressivité repose sur l'impuissance, on devient mauvais parce qu'on ne sent pas en possession de ses moyens...Et la douceur permet juste, face à des personnes caractérielles de se faire bouffer...

Prendre du recul pour réfléchir à tout ça est bien.

A vous lire, des questions me viennent : aimez-vous toujours votre femme ou n'êtes vous plus que dans le devoir ?
Et puis : votre femme souffrirait-elle d'un problème plus sérieux, d'ordre psychique ou même psychiatrique ? On peut se poser la question. Telle que vous nous décrivez la situation, son attitude dépasse de beaucoup la "domination féminine " classique sur la vie et le territoire de la maison.

Quelque chose d'autre m'interpelle : suite à la perte d'un enfant il y a des années, elle occupe la place de "victime " aux yeux de votre entourage, ce qui peut aussi être le fruit d'une entreprise de manipulation de l'entourage en votre défaveur, plus ou moins inconsciente. C'est difficile à vivre ça pour vous....Le manque de compréhension et de lucidité de l'entourage.

Enfin, une dernière remarque : un mariage ne peut être sauvé qu'entre 2 personnes de bonne volonté. Et lorsque les choses sont allées aussi loin dans la communication impossible, l'intervention d'un conseiller conjugal est indispensable (le CLER est recommandé pour les Chrétiens). Et le désir ou non des époux de consulter ensemble éclaire sur leur véritable désir ou absence de désir de sauver leur couple.

Et encore une question : comment vous sentez-vous ? quelle émotion domine en vous ? Vous semblez particulièrement cérébral et demeurer dans sa tête n'est pas toujours propre à y voir plus clair...

De tout coeur avec vous cher Ombiace

Ombiace
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Re: S'obliger à aimer est-il vraiment chrétien?

Message non lu par Ombiace » lun. 11 déc. 2023, 13:21

Je réfléchis à ma réponse, mais déjà merci, chère samaritaine

Ombiace
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Re: S'obliger à aimer est-il vraiment chrétien?

Message non lu par Ombiace » lun. 11 déc. 2023, 13:22

ChristianK a écrit :
dim. 10 déc. 2023, 18:42
Autrefois, dans l'aristocratie (riche surtout), les époux avaient souvent leurs quartiers (et domesticité) séparés et ce n'était pas contraire à l'essence du mariage, qui est devenu nettement plus romantisé en modernité (Cf. Rougemont, le mythe de l'amour en Occident). Les mariages cathos concrets peuvent prendre une multiplicité de formes, même si celles-ci peuvent paraître excentriques dans une culture donnée.
Merci à vous aussi Christian,
votre message m'avait échappé

Ombiace
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Re: S'obliger à aimer est-il vraiment chrétien?

Message non lu par Ombiace » lun. 11 déc. 2023, 17:07

la samaritaine a écrit :
lun. 11 déc. 2023, 13:02
Bonjour cher Ombiace. L'Evangile ne nous donne pas un prêt-à-penser ou un prêt -à -agir en toute circonstance. Il nous annonce que Jésus n'est "pas venu pour juger le monde mais pour que par Lui , tous soient sauvés " et pour nous ouvrir à la vie en surabondance. Et pour recevoir cette vie, Dieu nous donne son Souffle Saint pour nous éclairer en toute circonstance. Deux personnes dans les mêmes circonstances (apparentes) peuvent recevoir de Dieu un éclairage différent et une proposition d'agir différente...La question n'est donc pas "quelle position tiendrait Jésus" mais : que vous dit Jésus dans votre situation, la votre, là, maintenant, en fonction de qui vous êtes et de qui est votre femme.
A vous de supplier le Père, main dans la main avec le Fils, afin que le Saint Esprit vous éclaire...
Vous avez peut-être raison, Samaritaine, je dois persévérer dans la prière
la samaritaine a écrit :
lun. 11 déc. 2023, 13:02
Concrètement : prendre une période de distance physique et psychique est une bonne idée, lorsque l'on vit un trop-plein, pour regarder une situation de manière plus sereine et objective. Donc votre intuition me parait juste, d'autant plus que appel d'air semble vital pour vous. Ses menaces de divorce ne sont que ce qu'elles sont : des menaces, et cela peut être de l'ordre de la manipulation...
Je conçois en effet l'éloignement comme une respiration. Son comportement n'a jamais évolué que dans ce contexte
la samaritaine a écrit :
lun. 11 déc. 2023, 13:02
Vous dites que vous avez toujours répondu à son agressivité par la douceur. Et bien ce n'est pas une attitude juste.
Je pense que vous intervertissez les choses, veuillez m'excusez ce point de désaccord. D'injuste en effet, je ne vois que cette agressivité gratuite, en raison même de sa gratuité. Pourquoi y aurait il nécessité d'un punching ball pour passer ses nerfs ? Si vraiment on en utilise un, ce punching ball ne fait rien d'injuste en cédant sous les coups de poings. Je crois que le meilleur usage qu'on puisse faire d'un punching ball est d'apprendre à s'en passer
la samaritaine a écrit :
lun. 11 déc. 2023, 13:02
A vous lire, des questions me viennent : aimez-vous toujours votre femme ou n'êtes vous plus que dans le devoir ?
Je l'aime toujours comme une créature de Dieu.
la samaritaine a écrit :
lun. 11 déc. 2023, 13:02
Quelque chose d'autre m'interpelle : suite à la perte d'un enfant il y a des années, elle occupe la place de "victime " aux yeux de votre entourage,
Les évènements sont anciens. A supposer que ce fut bien le cas, ce n'est peut-être plus le cas
la samaritaine a écrit :
lun. 11 déc. 2023, 13:02
ce qui peut aussi être le fruit d'une entreprise de manipulation de l'entourage en votre défaveur, plus ou moins inconsciente.
Je l'ai déjà envisagé, en effet sans prêter des intentions conscientes ou malveillantes à l'entourage. Je crois que de simples silences peuvent faire beaucoup
la samaritaine a écrit :
lun. 11 déc. 2023, 13:02
Et encore une question : comment vous sentez-vous ? quelle émotion domine en vous ? Vous semblez particulièrement cérébral et demeurer dans sa tête n'est pas toujours propre à y voir plus clair...
Vous m'avez bien perçu. Je vise à unifier l'émotionnel et le cérébral, car je n'ai jamais accepté d'en faire des antagonismes.
Pour les émotions, je les trouve en revisitant celles de Jésus et de ses disciples à la Passion. Les autres me semblent insipides en comparaison

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Re: S'obliger à aimer est-il vraiment chrétien?

Message non lu par Ombiace » lun. 11 déc. 2023, 17:12

Ombiace a écrit :
lun. 11 déc. 2023, 13:22
ChristianK a écrit :
dim. 10 déc. 2023, 18:42
Autrefois, dans l'aristocratie (riche surtout), les époux avaient souvent leurs quartiers (et domesticité) séparés et ce n'était pas contraire à l'essence du mariage, qui est devenu nettement plus romantisé en modernité (Cf. Rougemont, le mythe de l'amour en Occident). Les mariages cathos concrets peuvent prendre une multiplicité de formes, même si celles-ci peuvent paraître excentriques dans une culture donnée.
Merci à vous aussi Christian,
votre message m'avait échappé
Encore merci Christian : Je crois décrypter dans votre message le souci de libérer, plutôt que d'enfermer

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Re: S'obliger à aimer est-il vraiment chrétien?

Message non lu par Fée Violine » lun. 11 déc. 2023, 17:19

Je pense que vous intervertissez les choses, veuillez m'excusez ce point de désaccord. D'injuste en effet, je ne vois que cette agressivité gratuite, en raison même de sa gratuité. Pourquoi y aurait il nécessité d'un punching ball pour passer ses nerfs ? Si vraiment on en utilise un, ce punching ball ne fait rien d'injuste en cédant sous les coups de poings. Je crois que le meilleur usage qu'on puisse faire d'un punching ball est d'apprendre à s'en passer
Excusez-moi Ombiace, je ne comprends pas du tout ce que vous voulez dire.
La Samaritaine vous invite à distinguer la douceur (qui n'aboutit qu'à se faire bouffer) et la fermeté (qui suppose de la force et vise à se faire respecter). Quel est le rapport avec votre réponse ? Que vient faire ce punching ball ?

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Re: S'obliger à aimer est-il vraiment chrétien?

Message non lu par Marie2964 » lun. 11 déc. 2023, 17:31

Fée Violine a écrit :
lun. 11 déc. 2023, 17:19
Je pense que vous intervertissez les choses, veuillez m'excusez ce point de désaccord. D'injuste en effet, je ne vois que cette agressivité gratuite, en raison même de sa gratuité. Pourquoi y aurait il nécessité d'un punching ball pour passer ses nerfs ? Si vraiment on en utilise un, ce punching ball ne fait rien d'injuste en cédant sous les coups de poings. Je crois que le meilleur usage qu'on puisse faire d'un punching ball est d'apprendre à s'en passer
Excusez-moi Ombiace, je ne comprends pas du tout ce que vous voulez dire.
La Samaritaine vous invite à distinguer la douceur (qui n'aboutit qu'à se faire bouffer) et la fermeté (qui suppose de la force et vise à se faire respecter). Quel est le rapport avec votre réponse ? Que vient faire ce punching ball ?
Bonjour Fée Violine,

Bien que n'étant pas intervenue sur ce fil, j'ai suivi les interventions et je ne relève pas d'incompatibilité flagrante entre la douceur et la fermeté. On peut rester doux tout en restant ferme dans ses convictions.

Bref, je crois que l'on pourrait plutôt parler d'affirmation de soi plutôt, non ?

Marie.

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Re: S'obliger à aimer est-il vraiment chrétien?

Message non lu par Ombiace » lun. 11 déc. 2023, 17:41

Fée Violine a écrit :
lun. 11 déc. 2023, 17:19
Je pense que vous intervertissez les choses, veuillez m'excusez ce point de désaccord. D'injuste en effet, je ne vois que cette agressivité gratuite, en raison même de sa gratuité. Pourquoi y aurait il nécessité d'un punching ball pour passer ses nerfs ? Si vraiment on en utilise un, ce punching ball ne fait rien d'injuste en cédant sous les coups de poings. Je crois que le meilleur usage qu'on puisse faire d'un punching ball est d'apprendre à s'en passer
Excusez-moi Ombiace, je ne comprends pas du tout ce que vous voulez dire.
La Samaritaine vous invite à distinguer la douceur (qui n'aboutit qu'à se faire bouffer) et la fermeté (qui suppose de la force et vise à se faire respecter). Quel est le rapport avec votre réponse ? Que vient faire ce punching ball ?
Vous avez peut-être raison Fée Violine, je peine il est vrai à exprimer mon idée.
Elle part vraisemblablement de l'idée que la justice se porterait mieux à mon sens si ce n'était pas à moi qu'incombait la responsabilité de changer. Si vous voulez, je dirais que la douceur n'a pas à se justifier, que l'agressivité le devrait.
Je réfléchis encore sur ma manière de me faire comprendre, car le punching ball est une métaphore peut-être malheureuse

Ombiace
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Re: S'obliger à aimer est-il vraiment chrétien?

Message non lu par Ombiace » lun. 11 déc. 2023, 17:42

Bonjour Marie,

Bienvenu sur ce fil

Marie2964
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Re: S'obliger à aimer est-il vraiment chrétien?

Message non lu par Marie2964 » lun. 11 déc. 2023, 17:55

Ombiace a écrit :
lun. 11 déc. 2023, 17:42
Bonjour Marie,

Bienvenu sur ce fil
Bonjour Ombiace,

De rien. ;)

Comme je l'indiquais à Fée Violine j'ai lu vos échanges et je ne me sens pas en mesure de vous conseiller car pour cela il faudrait que j'arrive à me mettre à votre place mais aussi que j'aie toutes les données de départ...

Ombiace
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Re: S'obliger à aimer est-il vraiment chrétien?

Message non lu par Ombiace » lun. 11 déc. 2023, 18:31

Marie2964 a écrit :
lun. 11 déc. 2023, 17:55
Ombiace a écrit :
lun. 11 déc. 2023, 17:42
Bonjour Marie,

Bienvenu sur ce fil
Bonjour Ombiace,

De rien. ;)

Comme je l'indiquais à Fée Violine j'ai lu vos échanges et je ne me sens pas en mesure de vous conseiller car pour cela il faudrait que j'arrive à me mettre à votre place mais aussi que j'aie toutes les données de départ...
Je serais mal placé de vous reprocher de ne pas tout relire, chère Marie

Je me permets de rebondir sur votre remarque à notre Fée :
Marie2964 a écrit :
lun. 11 déc. 2023, 17:31
Bref, je crois que l'on pourrait plutôt parler d'affirmation de soi plutôt, non ?
Ne pas s'affirmer constitue t il à vos yeux une négation de soi ?
Selon vous, svp, quelle raison pourrais je avoir d'affirmer mon existence ?
Si j'affirme ce qui est manifeste, (je veux dire que j'existe) comment puis je espérer plus de considération qu'un Mr de La Palisse n'en est digne ? Quel est l'intérêt d'informer mon interlocutrice d'un réalité aussi évidente ?
Ne suis je pas en train de proférer une vanité au caractère évident ?
J'entends que peut-être je coupe les cheveux en 4, mais j'ai toujours eu besoin que les choses aient du sens pour les exécuter.
Or, là, je trouve que réagir n'en aurait pas (de sens).
C'est ce qui me retiens ;
je trouve que ce qui n'a pas de sens, c'est cette agressivité gratuite

Ombiace
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Re: S'obliger à aimer est-il vraiment chrétien?

Message non lu par Ombiace » mar. 12 déc. 2023, 3:07

Fée Violine a écrit :
lun. 11 déc. 2023, 17:19
Je pense que vous intervertissez les choses, veuillez m'excusez ce point de désaccord. D'injuste en effet, je ne vois que cette agressivité gratuite, en raison même de sa gratuité. Pourquoi y aurait il nécessité d'un punching ball pour passer ses nerfs ? Si vraiment on en utilise un, ce punching ball ne fait rien d'injuste en cédant sous les coups de poings. Je crois que le meilleur usage qu'on puisse faire d'un punching ball est d'apprendre à s'en passer
Excusez-moi Ombiace, je ne comprends pas du tout ce que vous voulez dire.
La Samaritaine vous invite à distinguer la douceur (qui n'aboutit qu'à se faire bouffer) et la fermeté (qui suppose de la force et vise à se faire respecter). Quel est le rapport avec votre réponse ? Que vient faire ce punching ball ?
Bonjour Fée Violine
la samaritaine a écrit :
lun. 11 déc. 2023, 13:02
Vous dites que vous avez toujours répondu à son agressivité par la douceur. Et bien ce n'est pas une attitude juste. Face à l'agressivité, il ne faut pas de la douceur, il faut de la fermeté,
Bonjour La Samaritaine,
A vous deux :
Je pense que ma réponse à Marie exprime bien ce que je comprends (oublions le punching ball, si vous voulez bien):
Ombiace a écrit :
lun. 11 déc. 2023, 18:31
Si j'affirme ce qui est manifeste, (je veux dire que j'existe) comment puis je espérer plus de considération qu'un Mr de La Palisse n'en est digne ? Quel est l'intérêt d'informer mon interlocutrice d'un réalité aussi évidente ?
Ne suis je pas en train de proférer une vanité au caractère évident ?
J'entends que peut-être je coupe les cheveux en 4, mais j'ai toujours eu besoin que les choses aient du sens pour les exécuter.
Or, là, je trouve que réagir n'en aurait pas (de sens).
C'est ce qui me retiens ;
je trouve que ce qui n'a pas de sens, c'est cette agressivité gratuite
Du reste, pour qu'user de fermeté ait du sens, il faudrait en plus que je puisse élaborer moi même un discours sensé aussi..
Je m'aperçois en effet que j'ai occulté un aspect des choses : Grossièrement un fois sur deux les reproches sont dépourvus de sens, car ils ne sont même pas justifiés.
Je crois que cela m'a formaté à penser : (cris = reproche infondé), même si comme je vous le disais, la tendance est de me laisser aller à quelques défauts (quelles aubaine pour elle) bien vite enrobés par les cris et reproches, ces fois-là fondés

Quoiqu'il en soit, la fermeté n'aurait de sens selon moi

1.qu'autour d'un discours sensé, que je ne vois pas comment élaborer sur la base de reproches encore souvent non fondés
2.qu'en réponse à des cris qui seraient justifiés.
Or, autant des cris de joie, de douleur, etc.. sont explicables, autant des cris autour de reproches n'ont pas de fondement, qui pourraient céder avantageusement la place à des remarques aimables tels que nous sommes en mesure de nous prodiguer mutuellement sur ce forum.
Quelque part en effet, répondre, même par la neutre fermeté, à des cris injustifiés, n'est ce pas leur reconnaître de la valeur, alors qu'ils n'en ont aucune ?

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