Adieu12,
Pour vous répondre :
Adieu12 :
Dans ce cas pourquoi la racine étymologique grecque du mot athée veut littéralement dire "sans dieu" si c'est ce n'est pas un refus de dieu à la base?
Personne conteste que le phénomène de l'incroyance ait pu exister à titre privé chez certains individus, même anciennement. Sauf que le phénomène ne s'exprimait pas de manière institutionnelle, d'une façon organisée (avec corpus de doctrine politique, laïcisme, etc.) et avec pour ambition de faire place nette d'une religion ou d'une autre à la hauteur des États, dans l'idée que l'absence de religion se substituât au religieux à tous les postes décisionnels important, dans les écoles, les cours de justice et le reste.
Dans l'empire romain les autorités romaines ne reprochaient pas aux chrétiens de croire dans leur Dieu mais bien de ne pas sacrifier au culte impérial, de ne pas vouloir reconnaître la personne de l'empereur dans sa fonction de grand prêtre suprême de la religion ancestrale de Rome. Les chrétiens ne voulaient pas reconnaître comme étant de vrais dieux les dieux de la Rome ancienne. Shocking !
Mais ...
L'incroyance corporative des Lumières fait reproche aux chrétiens (entre autres) de "croire" mais parce que le simple fait de "croire" serait en lui-même un mal, un vice, un travers, une ignorance, un obscurantisme. Cela ne serait pas digne d'une homme intelligent, cultivé, curieux, ni de tout homme se voulant être universel en vérité. Croire révélerait une faiblesse constitutive de la personne, une démission de l'intelligence, un trait infantile, une honte .... "La honte, messieurs !"; "La honte !"
C'est ce genre de dynamique conquérante sur le plan institutionnel (l'université, les écoles; en science, chez les philosophes ...) qui date de trois siècles ou à peu près. Et c'est ce genre d'athéisme aussi qui s'est concentré d'abord en Occident - et pour cause - à cette tâche d'y vouloir liquider proprement le christianisme. Liquider ne voulant pas dire ici "effacer totalement de la surface de la planète" mais à tout le moins le ramener à une sorte de phénomène banal et identique à bien d'autres du même genre. Neutraliser le christianisme quoi ! Lui arracher les dents, les griffes, la crinière et plus encore ... "A la niche !"; "Écrasons l'infâme !"
-Pourquoi l'athéisme serait une religion de l'antichrist si elle refuse de croire en satan? Car après tout pour croire en Satan il faut croire en Dieu, vu qu'il s'agit d'un de ses anges. Or l'athéisme nie le Dieu chrétien, donc il nie par extension Satan
Ce serait bien merveilleux
s'Il suffisait de ne pas croire à l'existence de Satan pour être préservé de son influence ! Non, c'est sûr. Il n'est pas indispensable que nombre d'athées aillent participer à des messes noires avec tout le cérémonial. Bien sûr que non ! En l'occurence, on se contentera de penser que les incroyants sont manipulés, comme des idiots utiles du système.
Analogie :
A l'ère du soviétisme, les communistes disposaient d'un grand nombre de volontaires désireux de travailler peu ou prou à l'avancement de la cause, et sans pourtant que ces derniers aient jamais mis les pieds à Moscou, ni qu'on ne les retrouvassent jamais sur des listes de membres du Parti. Ils étaient "juste" dans l'orbite, dans le champ gravitationnel ... C'est la même chose en espèce avec nombre de nos laïcards et féroces mangeurs de curés, le genre à ne pas pouvoir souffrir la vue d'un crucifix en peinture. Le gars ne sacrifie probablement pas des chèvres ni des poulets à la pleine lune. Il est juste sous influence ...
L'athéisme qui nie le Dieu chrétien nie peut-être en parole l'existence de Satan. Mais il ouvrirait plutôt un boulevard pour ce dernier, facilitera le travail des vrais suppôts de Satan.
- Pourquoi parler de refus "virulent" quand l'église a perpétré des atrocités bien pires que le crime de la pensée dont l’athéisme est ici taxé?
La virulence concerne l'état de la dynamique militante laïcarde susdite mais par rapport à l'incroyance ancienne, la mal croyance médiévale, etc. Ainsi, l'incroyance philosophique d'aujourd'hui est
beaucoup plus ambitieuse que la mécréance des tire-laines de l'an 1050. C'est justement l'inverse de la virulence chrétienne. Si le christianisme était plus virulent jadis comme vous me l'accorderiez sans doute, il ne l'est plus du tout de nos jours. Ce n'est pas un hasard. C'est justement le résultat de la militance voltairienne et son succès de pénétration parmi les beaux esprits.
Quand on parle d'Influence d'une manière ou de l'autre, l'on parlera forcément de phénomène d'attraction ou de répulsion sur le plan mental, celui des idées et donc au plan spirituel.