- L'argument du consensus universel : Dieu existe parce que tout le monde, dans tout les pays, et à toute les époques, y a cru. Ou comme on dirait la vérité commence à plusieurs. La vérité n'est pas démocratique. Si cet argument pouvait être valable nous dirions que la terre est plate ou que le soleil tourne autour de la terre, parce que tout le monde dans tous les pays et à presque toutes les époques y a cru.
- L'argument de la cause première : il est évident que tout effet à une cause ; en remontant ainsi de suite, il faut bien qu'il y ait une cause originelle, c'est à dire Dieu. Cet argument ne tient pas, dans la mesure où, si tout à une cause, Dieu lui même doit bien en avoir une. En réalité, s'il doit exister un être transcendant et infini, on ne voit pas pourquoi ce ne serait pas l'univers lui même : c’est l’antichambre d’un athéisme matérialiste.
- L'argument de la loi naturelle : L'univers apparemment est régi par des lois, et il a bien fallu qu'il y ait un législateur, Dieu. Cet argument ne tient pas non plus ; on pourrait lui objecter que l'idée de loi de la nature fait partie de la pensée humaine, mais qu'elle est étrangère à l'univers, elle n'est que notre moyen d'appréhender la réalité de celui-ci ; tout homme de science le sait, quand il dit " tout se passe comme si ". L'idée d'un Dieu législateur de l'univers est encore un anthropomorphisme puéril des hommes de la Bible. Cette même idée puérile s'exprime lorsqu'on prétend qu'une horloge a bien un horloger : un horloger est un homme et l'univers n'est pas une horloge.
- L'argument du dessein : tout dans le monde est arrangé pour que nous y vivions, et un monde un tant soit peu changé ne serait pas vivable pour nous, c'est donc que nous sommes le dessein d'un univers créé pour nous par dieu. On pourrait rétorquer que l'avenir n'est sans doute pas écrit, et qu'il n'est pas prouvé qu’il y ait une finalité à l'univers. L'évolution n'a pas créé le nez des hommes pour que l'on puisse y mettre un jour des lunettes. Les êtres vivants se sont adaptés par des processus évolutif à leur environnement, et ce n'est pas l'environnement qui a été adapté pour eux. On peut rattacher cet argument à celui qui affirme que puisque Dieu est omnipotent et omniscient, il n'a pu vouloir que le meilleur des mondes possibles pour ses enfants. Et la remarque de Candide : " si ce monde ci est le meilleur des mondes possibles, que doivent être les autres ? "
- L'argument moral : Dieu est la garantie des valeurs morales, si Dieu n'existait pas tout serait permis. Cet argument ne tient pas dans la mesure où la valeur morale des gens, selon nos propres codes moraux, a toujours été indépendante de la foi de ces personnes. Un athée ou un sceptique n'est pas plus mauvais qu'un autre.
- L'argument du remède à l'injustice de ce bas monde : Il y a tant d'injustice dans ce bas monde, il est à ce point intolérable que les méchants prospèrent est que les justes souffrent et meurent dans leur justice, que l'existence de Dieu s'impose pour la réparer un jour. Cet argument est très curieux, et sans doute une variante d'arguments plus connus. On peut lui répondre qu'il s'agit du problème classique du mal. Un dieu bon et omnipotent n'aurait jamais créé l'injustice ; et un dieu mauvais ne viendra pas réparer ses iniquités. Un dieu amoral s'en moquerait, étranger à nos problèmes. Nous devons supporter les injustices de ce bas monde ou essayer de les réduire, c'est tout. Jamais un hypothétique Dieu ne viendra nous y aider. En réponse l'Eglise catholique y répond en argumentant que l'homme est dès sa conception une entité libre (libre de choisir le bien ou le mal) et c'est à travers cette liberté que l'homme se réalise. Le bien comme le mal serait donc des moteurs et fondements à l'expérimentation de l'homme sur terre. J'y répond que cela ne peut se faire pour une raison simple : dieu est censé être juste et bon, dans sa nature n'existe que le bien (un des attributs moraux de son existence) comment dieu peut en tant qu'amour et en tant que dieu aimant l'homme admettre qu'il souffre ?.
- Argument de l'existence : Pourquoi y a t-il quelque chose plutôt que rien ? à cette question l'hypothèse Dieu n'apporte strictement rien, et procure plus de problème qu'elle n'en résout. L'univers existe, et cette existence brute n'a pas d'autre justification qu'elle même.
- Argument du mal : un Dieu personnel infiniment bon et omnipotent est moralement impossible, c'est le classique problème du mal. Le problème du mal n'existe que pour les croyants. Sans lui seul existe des souffrances, qu'il nous incombe de soulager, et des criminels qu'il nous incombe de mettre hors d'état de nuire.
- Argument par la liberté : si nous faisons l'hypothèse que l'homme est doté de libre choix, il faut bien admettre que celle ci si limité soit elle est antinomique avec la liberté infini de Dieu.
- Argument de l'inutilité : dans l'investigation rationnelle du monde l'hypothèse Dieu est inutile.
- Argument éthique : l'éthique humaine ne doit rien à la croyance en Dieu. Un athée ou un agnostique n'est pas plus mauvais qu'un croyant, et il y a autant d'iniquité parmi les croyants que chez les autres hommes.
- Argument de l'absurdité : force est de constater que les dogmes religieux et particulièrement les dogmes chrétiens sont particulièrement absurdes, et que le croyant doit y croire malgré cette absurdité - Credo quia absurdum - saint Augustin
- Argument du comportement des croyants : si l'on avait jamais cru qu'un dieu allait juger les hommes après leur mort, il est certain que les croyants seraient devenu vertueux, ne serais-ce que par peur des châtiments éternels. Le fait que l'iniquité soit répandue parmi les croyants prouve que la croyance en dieu est factice et qu'ils savent bien au fond d'eux qu'ils sont là qu'une fois, à titre d'unicum. Peut on croire en un dieu absurde auquel jamais personne n'a cru ?