Message non lu
par ti'hamo » mer. 16 juil. 2008, 0:56
Pour faire rapide, là tout de suite : ben...c'est juste de la mauvaise foi. Ce qui ne fait pas un argument de poids...sauf pour ceux qui veulent à tout prix se chercher une excuse ! :-)
C'est comme le monstre en spaghettis volant, en fait ; qu'est-ce qui à la fois par la raison, l'intuition et le cœur, pourrait amener à penser, honnêtement, que l'origine du monde soit un tas de spaghettis ou qu'une théière vole dans l'espace ?
L'image ne fonctionnerait donc qu'à condition de refuser, par principe, que la métaphysique soit le fruit d'une démarche impliquant la raison, l'intuition et le sentiment.
Tous ces "arguments", sensés prouver "par l'absurde" que "les religions" sont entièrement fausses, mauvaises, liées au passé, dangereuses, répugnantes, mesquines, putrides...(ah, si, si, vous verrez : commençant son exposé sur un ton affecté faussement badin et rigolard, vous voyez à chaque fois l'orateur développant cet "argument" devenir trépignant comme un petit garçon en colère en arrivant à ce qu'il attend de caser depuis le début : sa charge contre "les religions") (mais, je ne fais pas de psychanalyse, chacun sa partie)...
...tous ces arguments, donc, font mine de partir d'un présupposé en le prenant comme un fait avéré et évident : toute proposition métaphysique, toute pensée ayant trait à "la religion", tout culte, toute idée de dieu, serait forcément une idée arbitraire posée arbitrairement, un jour, par un type désireux de "fonder une religion".
Et ceci est directement dérivé du phénomène des sectes, au sens moderne du terme... ...ce qui n'est pas forcément applicable aux autres époques. Déjà.
Ce principe laisse donc complètement de côté les questions et les réflexions posées, développées et proposées par tous nos prédécesseurs. Questions qui sont donc rejetées, par cet "argument", et sans un regard, comme inintéressantes, et les pistes de réponses proposées balayées comme "absurdes et dépassées". Sans un regard.
Sans un regard, et, donc, surtout, en exposant bien à quel point on n'a en fait strictement aucune connaissance du sujet ; cet "argument" ne peut "fonctionner" que pour une personne qui se serait fait ses idées dans son coin sur "la religion", sans même regarder ce qui y est dit en réalité.
C'est donc une image inadéquate proposée par un ignorant, s'adressant à des ignorants.
Conclusion : "il dit qu'il voit pas le rapport".
Or, donc, un tel principe n'a rien d'une vérité évidente, prouvée, attestée.
Au cours des siècles les êtres humains ont développé ces questions, à partir non pas d'une idée qu'un d'entre eux a pondu arbitrairement au réveil,
mais à partir de réflexions et d'intuitions convergentes, prenant en compte le monde, sa structure, l'infiniment grand et l'infiniment petit,
l'être humain, ses ambivalences, les rapports humains, la nature humaine,
l'idée de bien et de mal, la morale (ou éthique), la vertu et la débauche,
etc.
Et, à côté de ça, ils ont aussi élaboré des histoires pour rendre compte de ces rapports humains ou de leur terreur ou admiration face au monde ; les mythes, légendes, etc..
Ce genre d'"argument" fait mine de vouloir confondre les deux, tout en les traitant tous deux avec le même dédain hautain. Personnellement, ayant à peu près autant d'estime pour les mythes que pour les religions, pour les prêtres que pour les conteurs, je dis en plus que ce serait comme débarquer d'un âge futur lointain dans ce monde, et faire mine de confondre un livre de poésies et un traité scientifique (aussi daté soit-il, d'ailleurs).
... ...finalement, la seule chose que montre de façon certaine celui qui utilise un tel "argument", c'est qu'il n'a pas bien compris la question - un peu dépassé, quoi.
Accessoirement : des gars qui ont inventé le feu et la roue ne peuvent pas être, a priori, plus débiles que nous ; vous avez découvert quoi, vous ? bon.
Et pourtant... ...le discours développé là fonctionne chez certains grâce à un présupposé bien ancré, mais jamais explicitement posé ; plus ou moins consciemment, il fonctionne parce qu'il évoque "l'attitude du passé" contre "l'attitude de l'avenir", l'obscurantisme contre le progrès, les positions absurdes et arbitraires de nos ancêtres dépassés contre notre attitude moderne et scientifique à nous.
C'est aussi pour ça que certains sautent dedans à pieds joints : se sentir, à peu de frais et sans efforts que rigoler, "au-dessus" des tous ces ignares du passé, ça c'est le pied (oui parce que, forcément, on se considère soi-même dans les modernes et pas dépassés). C'est d'ailleurs une idée bien moins qu'anecdotique dans la prose de Dawkins. (ce qui rend tout de suite sa pensée assez faible et mesquine, à l'analyse).
Or, comme je viens de le dire, c'est un préjugé aussi absurde que de penser que les personnes d'une civilisation soit moins capables ou moins valables que ceux d'une autre.
Un "argument" que je vois ne fonctionner que grâce à l'ignorance et la suffisance de son auteur, et à un préjugé aussi aberrant chez ses lecteurs, comment voulez-vous que je le prenne au sérieux ??
“Il serait présomptueux de penser que ce que l'on sait soi-même n'est pas accessible à la majorité des autres hommes.”
[Konrad Lorenz]
“Celui qui connaît vraiment les animaux est par là même capable de comprendre pleinement le caractère unique de l'homme.”
[Konrad Lorenz]
Extrait de L'Agression