Ancolie :
Comme l'écrit Prodigal ''La lumière n'est pas faite pour être étouffée. ''Ce prosélytisme ne peut se faire que le respect de l'autre, de son rythme, de ses réticences ou ses refus, de ses hésitations et de sa réceptivité . Ce prosélytisme est amour et bonté.
D'accord.
Ce prosélytisme de l'amour n'a pas à être demandé par les autorités religieuses. Il s'exprime naturellement et a peu de chance de conduire à une catastrophe, contrairement au prosélytisme sur commande.
Ici je trouve que les choses ne sont pas claires. Il me semble normal que l'Église puisse faire une demande à ses fidèles, qu'elle puisse encourager ou inciter ces derniers à se comporter en chrétien.
Au départ, moi je dirais que le "prosélytisme de l'amour" ne s'exprime
pas naturellement. Et c'est justement là qu'est tout le problème !
Le naturel
Ce qui est naturel c'est plutôt la bouderie, l'ennui, l'aversion pour les autres, la peur, l'inquiétude pour soi-même ("Si mon père me voyait ? Et que vont penser les voisins ?"), le gêne, le goût d'être ailleurs, l'envie de fuir, "Laissez-moi me reposer. Non, tout ça c'est trop compliqué pour moi. Pour l'instant je veux m'amuser."
Et quand on parle de catastrophes
Je pense que les "vraies catastrophes" (*) finissent sûrement par advenir et comme par suite d'une négligence à prendre soi-même le taureau par les cornes, de par le fait de s'être défiler devant le combat spirituel, du fait d'avoir renoncé à dire "Présent !" face à nombre de situations dans lesquelles notre petite participation aurait pu peut-être faire une différence. Je pense au péché par omission.
et
Par "vraies catastrophes", j'entends les accidents mortels (le conducteur était ivre). Je pense aux guerres à grande échelle mais aussi, plus prosaïquement et plus humblement pour commencer, les disputes de familles (la guerre privée fratricide, l'hiver installé qui n'aura pas de fin), le drame familial comme celui du jeune père de famille qui vient de tuer son enfant parce qu'il pleurait trop (drame de l'enfant secoué) ou ceux des enfants maltraités en général. La vraie catastrophe c'est aussi les nombreux cas de corruption dans le cadre des affaires publiques et qui peuvent finir par saboter le fonctionnement de tout un pays, décourager les citoyens et mettre la table pour un éventuel régime policier ou une dictature.
Je crois sincèrement que si chacun s'occupait d'abord d'approfondir sa foi et d'en témoigner dans sa vie, dans ses décisions et ses comportements avec autrui, un prosélytisme naturel se manifesterait et tout le monde s'en porterait beaucoup mieux.
Dans ce cas-ci, je dirais de ce prosélytisme qu'il serait
surnaturel ...
à raison de la grâce divine et agissante dans l'invisible pour sûr. Ce prosélytisme serait
surnaturel, et donc relié peu ou prou à l'activité de l'Église. Si je pense Dieu, je pense Jésus; et si je pense Jésus je pense qu'il est la tête de son corps qui est l'Église. Il peut y avoir un prosélytisme
surnaturel de la part des uns ou des unes à raison de l'activité priante de l'Église et du Christ qui peut demander lui le premier.
Je pense que l'Église sert à rendre les choses plus explicites.
__________
(*) Et quoi de pire comme catastrophe, pour une "bonne" âme, que de finir damnée en enfer éventuellement ? On se placerait ici dans une perspective de croyant chrétien.