Lumen Gentium 14 : qui est sauvé ?

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Re: Lumen Gentium 14 : qui est sauvé ?

Message non lu par Carolus » mer. 13 mars 2019, 2:14

gerardh a écrit :gerardh :

Le v. 31 du chapitre 25 de Matthieu reprend le cours de la prophétie au moment où l'avaient laissé les v. 30 et 31 du ch. 24, c'est-à-dire à la venue du Seigneur en gloire pour son peuple terrestre. Pour ceux des «nations» présents sur la terre (v. 32) sonnera alors le jour des récompenses ou du châtiment.
Merci pour votre réflexion, cher gerardh. :)

La « venue du Seigneur en gloire » c’est le Jugement dernier, n’est-ce pas ?
CEC 677 Le triomphe de Dieu sur la révolte du mal prendra la forme du Jugement dernier (cf. Ap 20, 12) après l’ultime ébranlement cosmique de ce monde qui passe (cf. 2 P 3, 12-13).
Le dernier jour, notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ va juger les morts et les vivants.
CEC 682 En venant à la fin des temps juger les vivants et les morts, le Christ glorieux révélera la disposition secrète des cœurs et rendra à chaque homme selon ses œuvres et selon son accueil ou son refus de la grâce.
Comment est-ce qu’on accueille la grâce ?
CEC 2 [Le] Christ a envoyé les apôtres qu’Il avait choisis en leur donnant mandat d’annoncer l’Évangile : " Allez, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et moi, je suis avec vous pour toujours, jusqu’à la fin du monde " (Mt 28, 19-20)
On accueille la grâce en devenant disciple de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ.
CEC 678 L’attitude par rapport au prochain révélera l’accueil ou le refus de la grâce et de l’amour divin (cf. Mt 5, 22 ; 7, 1-5). Jésus dira au dernier jour : " Tout ce que vous avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait " (Mt 25, 40).
Le vrai disciple de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ aime ses frères et sœurs de la vraie famille de Jésus (CEC 764).

La vraie famille de Jésus : celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux, celui-là est pour moi un frère, une sœur, une mère (Mt 12, 50).

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Re: Lumen Gentium 14 : qui est sauvé ?

Message non lu par gerardh » mer. 13 mars 2019, 10:32

______

Bonjour Carolus, vous demandez :
La « venue du Seigneur en gloire » c’est le Jugement dernier, n’est-ce pas ?
Non. Le jugement dernier (Apocalypse 21, 11-15) sera très postérieur à la venue du Seigneur en gloire.


__________

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Re: Lumen Gentium 14 : qui est sauvé ?

Message non lu par Gaudens » mer. 13 mars 2019, 11:53

Merci,gerardh,pour votre éclairage de Matthireu XXv.Votre lecture est bonne ,bien sûr mais comme vous dites,les avertissements du Seigneur à l'endroit des derniers vivants avant le Jugement final nous concernent aussi,on ne voit pas pourquoi ceux-ci seraient traités bien différemment de nous tous.
Concernant l'aparté entre Alexandre-invité et Foxy ,je remarque qu'ils ne parlent pas des mêmes réalités:Alexandre parle de l'islam comme système religieux(en fait plutôt religieux/socio/politique) et Foxy cite Nostra Aetate qui parle seulement des "musulmans", diifférence considérable:à aucun moment Vatican II ne met au même plan le judaisme et l'islam dans la perspective du Salut.

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Re: Lumen Gentium 14 : qui est sauvé ?

Message non lu par Foxy » mer. 13 mars 2019, 12:17

Concernant l'aparté entre Alexandre-invité et Foxy ,je remarque qu'ils ne parlent pas des mêmes réalités:Alexandre parle de l'islam comme système religieux(en fait plutôt religieux/socio/politique) et Foxy cite Nostra Aetate qui parle seulement des "musulmans", diifférence considérable:à aucun moment Vatican II ne met au même plan le judaisme et l'islam dans la perspective du Salut.

En ce qui concernele judaïsme, Nostra Aetate dit ceci :
4. La religion juive

Scrutant le mystère de l’Église, le saint Concile rappelle le lien qui relie spirituellement le peuple du Nouveau Testament à la lignée d’Abraham.

L’Église du Christ, en effet, reconnaît que les prémices de sa foi et de son élection se trouvent, selon le mystère divin du salut, chez les patriarches, Moïse et les prophètes. Elle confesse que tous les fidèles du Christ, fils d’Abraham selon la foi [6], sont inclus dans la vocation de ce patriarche, et que le salut de l’Église est mystérieusement préfiguré dans la sortie du peuple élu hors de la terre de servitude. C’est pourquoi l’Église ne peut oublier qu’elle a reçu la révélation de l’Ancien Testament par ce peuple avec lequel Dieu, dans sa miséricorde indicible, a daigné conclure l’antique Alliance, et qu’elle se nourrit de la racine de l’olivier franc sur lequel ont été greffés les rameaux de l’olivier sauvage que sont les Gentils [7]. L’Église croit, en effet, que le Christ, notre paix, a réconcilié les Juifs et les Gentils par sa croix et en lui-même, des deux, a fait un seul [8].

L’Église a toujours devant les yeux les paroles de l’apôtre Paul sur ceux de sa race « à qui appartiennent l’adoption filiale, la gloire, les alliances, la législation, le culte, les promesses et les patriarches, et de qui est né, selon la chair, le Christ » (Rm 9, 4-5), le Fils de la Vierge Marie. Elle rappelle aussi que les Apôtres, fondements et colonnes de l’Église, sont nés du peuple juif, ainsi qu’un grand nombre des premiers disciples qui annoncèrent au monde l’Évangile du Christ.

Selon le témoignage de l’Écriture Sainte, Jérusalem n’a pas reconnu le temps où elle fut visitée [9] ; les Juifs, en grande partie, n’acceptèrent pas l’Évangile, et même nombreux furent ceux qui s’opposèrent à sa diffusion [10]. Néanmoins, selon l’Apôtre, les Juifs restent encore, à cause de leurs pères, très chers à Dieu, dont les dons et l’appel sont sans repentance [11]. Avec les prophètes et le même Apôtre, l’Église attend le jour, connu de Dieu seul, où tous les peuples invoqueront le Seigneur d’une seule voix et « le serviront sous un même joug » (So 3, 9) [12].

Du fait d’un si grand patrimoine spirituel, commun aux chrétiens et aux Juifs, le saint Concile veut encourager et recommander la connaissance et l’estime mutuelles, qui naîtront surtout d’études bibliques et théologiques, ainsi que d’un dialogue fraternel. Encore que des autorités juives, avec leurs partisans, aient poussé à la mort du Christ [13], ce qui a été commis durant sa Passion ne peut être imputé ni indistinctement à tous les Juifs vivant alors, ni aux Juifs de notre temps. S’il est vrai que l’Église est le nouveau Peuple de Dieu, les Juifs ne doivent pas, pour autant, être présentés comme réprouvés par Dieu ni maudits, comme si cela découlait de la Sainte Écriture. Que tous donc aient soin, dans la catéchèse et la prédication de la Parole de Dieu, de n’enseigner quoi que ce soit qui ne soit conforme à la vérité de l’Évangile et à l’esprit du Christ.

En outre, l’Église, qui réprouve toutes les persécutions contre tous les hommes, quels qu’ils soient, ne pouvant oublier le patrimoine qu’elle a en commun avec les Juifs, et poussée, non pas par des motifs politiques, mais par la charité religieuse de l’Évangile, déplore les haines, les persécutions et les manifestations d’antisémitisme, qui, quels que soient leur époque et leurs auteurs, ont été dirigées contre les Juifs.

D’ailleurs, comme l’Église l’a toujours tenu et comme elle le tient encore, le Christ, en vertu de son immense amour, s’est soumis volontairement à la Passion et à la mort à cause des péchés de tous les hommes et pour que tous les hommes obtiennent le salut. Le devoir de l’Église, dans sa prédication, est donc d’annoncer la croix du Christ comme signe de l’amour universel de Dieu et comme source de toute grâce.
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Re: Lumen Gentium 14 : qui est sauvé ?

Message non lu par Héraclius » mer. 13 mars 2019, 13:09

Bonjour Alexandre,
Vous allez être déçu


Excusez-moi de vous reprendre, mais rien ne me fait davantage perdre patience que les gens qui prétendent m'apprendre ma propre religion. Alors épargnez-moi, de grâce, de genre de formulations.
mais les dogmes également présentent des différences d'interprétation entre l'Eglise latine et les Églises catholiques orientales.
Mais evidemment. Vous pensez apprendre quelque chose à qui que ce soit ? Les dogmes ont toujours eu des différences d'interprétations ; cela n'empêche pas de tenir les mêmes dogmes, la même doctrine.

L'Immaculée conception par exemple, est un dogme, et les catholiques de toutes les églises le confessent. Mais puisque il y a plusieurs théologies du péché originel, le fait que Marie soit née sans ce dernier est interprété de façon différente dans plusieurs églises.
Ainsi, la différence d'interprétation quant à la doctrine du péché originel fait que le dogme de l'Immaculée Conception n'a guère de sens chez nos frères orientaux.
Si, elle fait sens, simplement pas dans les catégories augustiniennes de la pensée théologique latine.
Ainsi, pour le catholicisme oriental, le dogme de l'Assomption de Marie est indissociable de celui de la Dormition que le rite latin n'a pas adopté.
Et ? L'Assomption n'est pas incompatible avec la Dormition, au contraire (l'Assomption est la "seconde partie" de la Dormition). Que l'Eglise Catholique ait défini solennellement la première ne veut pas dire qu'elle rejette la seconde. Comme Catholique Latin je crois personnellement à la Dormition de la Vierge.
Ces deux exemples sont anecdotiques par rapport à la classification des péchés qui n'a pas été adoptée dans le catholicisme oriental et qui me semble important compte tenu de son impact sur l'accès à la communion eucharistique ou à la possibilité d'être damné sans une confession avant la mort.
C'est beaucoup plus complexe que cela. Les Catholiques Orientaux ont une distinction, même si elle est beaucoup moins développée que chez les latins, entre péchés véniels et mortels. Tout simplement parce qu'il faut faire une distinction entre les péchés qui font perdre l'état de grâce (qui damnent le chrétien baptisé) et ceux qui ne le font pas. La distinction péché mortel / péché véniel est une conséquence logique de l'idée qu'un chrétien puisse perdre l'état de grâce en péchant, c'est au fond plutôt simple. On retrouve du reste cette distinction de part en part dans le Nouveau Testament, notamment chez St Jean et St Paul.
Du reste, ce qui importe, c'est si oui ou non le Pape hérite des charismes spéciaux de Pierre, l'autorité légitime et le pouvoir des clés. Et pour défendre ça vous avez tous les témoignages patristiques qu'il faut.
Les écrits patristiques n'en demeurent pas moins les témoignages humains d'une tradition humaine. Ils ne permettent malheureusement pas d'accréditer l'origine divine de la papauté. Si Jésus a conféré à Pierre une autorité et une mission particulière, la notion de transmission est pure spéculation. La Parole de Dieu est muette sur ce point.
Ca c'est vous qui le dites. Mais c'est déterminé par le fait que vous ne reconnaissez pas la Tradition comme une source de la Révélation au même titre que l'Ecriture, ce qui est absurde ; car en réalité il devient impossible d'articuler la doctrine de l'inspiration de l'Ecriture sans tenir apriori celle de la Tradition. Je pense que c'est là votre erreur première.
Du reste, il y a aussi une forme de nécessité logique au pouvoir pétrinien : en effet, sans Pape il est impossible de distinguer un Concile Oecuménique authentique d'un Concile inauthentique, et donc on détruit finalement toute la doctrine du magistère infaillible. Avec des conséquences dramatiques sur la doctrine de la Tradition.
Sur quels critères objectifs et mesurables pouvez-vous vous appuyer pour faire cette distinction ?
Tout simplement parce que puisque l'histoire nous donne des exemples de vrais conciles et de faux conciles, faute d'un critère objectif pour distinguer les uns des autres on ne peut leur attribuer avec certitude une autorité infaillible (puisque pour un concile donné on ne peut le distinguer d'un faux concile).
Cela fonctionne de la même manière pour les communions d'évêques ; quel critère objectif pour reconnaître la vraie communion entre deux communions d'évêques ? Cela vous fera peut-être sourire puisque vous adhérez à une sorte de "théorie des branches" ecclésiologique, mais pour quiconque tient à l'idée essentielle de l'eglise primitive que l'Eglise est identifiable à une société visible, à une communion visible, c'est un vrai problème théologique.


Héraclius -
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

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Re: Lumen Gentium 14 : qui est sauvé ?

Message non lu par gerardh » mer. 13 mars 2019, 14:08

________

Bonjour Foxy

" Il vint chez soi et les siens ne l'ont pas reçu. mais à tous ceux qui l'ont reçu il a donné le droit d'être enfants de Dieu, savoir ceux qui croient en son nom" (Jean 1)

Beaucoup de juifs n'ont pas reçu le Seigneur jésus. mais ils ne sont pas les seuls hélas.

Ce refus de jésus est essentiel.

____

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Re: Lumen Gentium 14 : qui est sauvé ?

Message non lu par Carolus » mer. 13 mars 2019, 15:22

gerardh a écrit :
mer. 13 mars 2019, 10:32
gerardh :
Bonjour Carolus, vous demandez :
Carolus :
La « venue du Seigneur en gloire » c’est le Jugement dernier, n’est-ce pas ?
Non. Le jugement dernier (Apocalypse 21, 11-15) sera très postérieur à la venue du Seigneur en gloire.
Je vous remercie de votre réponse, cher gerardh. :)
CEC 671 Déjà présent dans son Église, le Règne du Christ n’est cependant pas encore achevé " avec puissance et grande gloire " (Lc 21, 27 ; cf. Mt 25, 31) par l’avènement du Roi sur la terre.
Le « Règne du Christ avec puissance et grande gloire » va être achevé « par l’avènement du Roi sur la terre » (CEC 671), n’est-ce pas ? :oui:

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Re: Lumen Gentium 14 : qui est sauvé ?

Message non lu par Foxy » mer. 13 mars 2019, 19:25

gerardh a écrit :
mer. 13 mars 2019, 14:08
________

Bonjour Foxy

" Il vint chez soi et les siens ne l'ont pas reçu. mais à tous ceux qui l'ont reçu il a donné le droit d'être enfants de Dieu, savoir ceux qui croient en son nom" (Jean 1)

Beaucoup de juifs n'ont pas reçu le Seigneur jésus. mais ils ne sont pas les seuls hélas.

Ce refus de jésus est essentiel.

____
Ce n'est pas à nous de juger qui est qui et qui sera sauvé ou pas.
Le Saint curé d'Ars disait même :
"Entre le parapet du pont et l'eau, il a eu le temps de se repentir".

Au moment de la mort, personne ne sait ce qui se passe.
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Re: Lumen Gentium 14 : qui est sauvé ?

Message non lu par gerardh » mer. 13 mars 2019, 19:34

________

Hello Foxy,

Oui, jusqu'au dernier moment quelqu'un peut se convertir.

Ensuite "là où l'arbre tombe, il reste" (Ecclésiaste 11, 3).

________

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Re: Lumen Gentium 14 : qui est sauvé ?

Message non lu par Carolus » mer. 13 mars 2019, 20:45

Foxy a écrit :
mer. 13 mars 2019, 12:17
Foxy :
En ce qui concernele judaïsme, Nostra Aetate dit ceci :
4. La religion juive
[...]
D’ailleurs, comme l’Église l’a toujours tenu et comme elle le tient encore, le Christ, en vertu de son immense amour, s’est soumis volontairement à la Passion et à la mort à cause des péchés de tous les hommes et pour que tous les hommes obtiennent le salut.
Oui, le Christ " s’est soumis volontairement à la Passion et à la mort à cause des péchés de tous les hommes et pour que tous les hommes obtiennent le salut ", chère Foxy. :)
Jn 3, 16-18 Car Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle. Car Dieu a envoyé son Fils dans le monde, non pas pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé. Celui qui croit en lui échappe au Jugement ; celui qui ne croit pas est déjà jugé, du fait qu’il n’a pas cru au nom du Fils unique de Dieu.
CEC 679 : " C’est par le refus de la grâce en cette vie que chacun se juge déjà lui-même (cf. Jn 3, 18 ; 12, 48).
Jn 12, 48 Celui qui me rejette et n’accueille pas mes paroles aura, pour le juger, la parole que j’ai prononcée : c’est elle qui le jugera au dernier jour.
Pour être sauvés, il faut que les Juifs accueillent Jésus-Christ comme leur Seigneur et Sauveur. :(
Nostra Aetate 4 :
Le devoir de l’Église, dans sa prédication, est donc d’annoncer la croix du Christ comme signe de l’amour universel de Dieu et comme source de toute grâce.

http://www.vatican.va/archive/hist_coun ... te_fr.html
Annonçons donc la croix du Christ comme source de toute grâce !
[….]

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Re: Lumen Gentium 14 : qui est sauvé ?

Message non lu par Alexandre-Invité » jeu. 14 mars 2019, 0:02

Bonsoir Héraclius,
Héraclius a écrit :
mer. 13 mars 2019, 13:09
Si, elle fait sens, simplement pas dans les catégories augustiniennes de la pensée théologique latine.
Absolument pas. Ainsi que l'explicite l'un des liens que je vous ai donnés, le catholicisme oriental ne reconnaît pas l'idée selon laquelle nous serions entachés par le péché originel dès la naissance. Par conséquent, le dogme de l'Immaculée Conception n'a pas d'intérêt particulier dans leur tradition d'interprétation puisqu'il s'applique à tous les hommes et non spécifiquement à Marie. C'est la raison pour laquelle de nombreux fidèles croient que ce dogme s'applique à Jésus ainsi que le stipule le lien.

C'est beaucoup plus complexe que cela. Les Catholiques Orientaux ont une distinction, même si elle est beaucoup moins développée que chez les latins, entre péchés véniels et mortels. Tout simplement parce qu'il faut faire une distinction entre les péchés qui font perdre l'état de grâce (qui damnent le chrétien baptisé) et ceux qui ne le font pas. La distinction péché mortel / péché véniel est une conséquence logique de l'idée qu'un chrétien puisse perdre l'état de grâce en pêchant, c'est au fond plutôt simple. On retrouve du reste cette distinction de part en part dans le Nouveau Testament, notamment chez St Jean et St Paul.
Seul le blasphème contre l'Esprit Saint semble être mortel selon la parole de Jésus puisque impardonnable. Pour le reste, les Évangiles sont muets sur la distinction de péchés mortels / veniels. Le catholicisme romain s'appuie sur la première lettre de Jean pour légitimer cette vision. Je demeure donc très prudent sur la pertinence de cette classification.

Quelles sources fiables pourriez-vous me citer pour accréditer votre thèse selon laquelle "les Catholiques Orientaux ont une distinction" ? Je n'ai rien trouvé dans leurs catéchismes et canons.
Ca c'est vous qui le dites. Mais c'est déterminé par le fait que vous ne reconnaissez pas la Tradition comme une source de la Révélation au même titre que l'Ecriture, ce qui est absurde ; car en réalité il devient impossible d'articuler la doctrine de l'inspiration de l'Ecriture sans tenir apriori celle de la Tradition. Je pense que c'est là votre erreur première.
Je n'ai pas d'avis tranché sur la doctrine selon laquelle l'Ecriture est inspirée. Elle est essentiellement le témoignage d'hommes qui relatent les faits auxquels ils sont assistés. Que les prophètes de l'Ancien Testament aient été inspirés, cela ne fait aucun doute. En revanche, que la transposition par écrit d'événements survenus antérieurement soit inspirée de Dieu, cela mérite réfléxion me semble-t-il. A moins que je n'ai pas saisi cette doctrine.

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Re: Lumen Gentium 14 : qui est sauvé ?

Message non lu par gerardh » jeu. 14 mars 2019, 7:52

______

Bonjour Carolus, vous demandez :
Le « Règne du Christ avec puissance et grande gloire » va être achevé « par l’avènement du Roi sur la terre » (CEC 671), n’est-ce pas ?
Vous avez raison, étant précisé que l'avènement du Christ introduira son règne sur la terre.


_________

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Re: Lumen Gentium 14 : qui est sauvé ?

Message non lu par gerardh » jeu. 14 mars 2019, 8:01

__________

Bonjour Gaudens,

S'agissant des Béatitudes, qui vous sont chères à juste titre, je reconnais volontiers la pertinence des enseignements du Sermon sur la Montagne pour les croyants d’aujourd’hui . Néanmoins, je considère l’intention première et l’application littérale des lois du Sermon comme se rapportant aux périodes où le Royaume messianique est soit offert, soit déjà établi.

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Re: Lumen Gentium 14 : qui est sauvé ?

Message non lu par Héraclius » jeu. 14 mars 2019, 12:54

Bonjour Alexandre,
Absolument pas. Ainsi que l'explicite l'un des liens que je vous ai donnés, le catholicisme oriental ne reconnaît pas l'idée selon laquelle nous serions entachés par le péché originel dès la naissance. Par conséquent, le dogme de l'Immaculée Conception n'a pas d'intérêt particulier dans leur tradition d'interprétation puisqu'il s'applique à tous les hommes et non spécifiquement à Marie. C'est la raison pour laquelle de nombreux fidèles croient que ce dogme s'applique à Jésus ainsi que le stipule le lien.
Les Orientaux ne croient pas que le péché originel engendre une culpabilité (la "tache"). Il n'est donc pas "pardonné" par le baptême, parce que ce n'est pas le caractère coupable de la faute qui est transmis, seulement ses conséquences. Mais ils croient certainement qu'il soit responsable de la chute de la nature humaine et de la concupiscence (= notre tendance "naturelle" au péché). De ce fait, naître avec ou sans le péché originel n'est de tout évidence pas interchangeable.
Seul le blasphème contre l'Esprit Saint semble être mortel selon la parole de Jésus puisque impardonnable.
Ne confondons pas tout. Le péché contre l'Esprit est impardonnable justement parce qu'il est intrinsèquement un refus de la repentance, un refus de se reconnaître pécheur et de demander pardon à Dieu. Il est justement au coeur de la doctrine du péché mortel.

Le problème, c'est que l'Evangile est très clair sur le fait que les autres péchés peuvent être pardonnés à la condition que ce pardon soit demandé, soit qu'il y ait repentance. Ainsi, un chrétien, régénéré dans le baptême, qui deviendrait un meurtrier sans se repentir, en restant dans son péché et en ne demandant pas pardon à Dieu, se saurait être pardonné. Comme dit Saint Paul, en exhortant les Corinthiens (I, 6, 9) : "Ne savez-vous pas que les injustes n'hériteront point le royaume de Dieu? Ne vous y trompez pas: ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les cupides, ni les ivrognes, ni les outrageux, ni les ravisseurs, n'hériteront le royaume de Dieu.…"

Et c'est là le coeur de la doctrine du péché mortel : si on se repent pas de ces péchés, on commet le blasphème contre l'Esprit Saint, le péché contre l'espérance, et on se damne.
Quelles sources fiables pourriez-vous me citer pour accréditer votre thèse selon laquelle "les Catholiques Orientaux ont une distinction" ? Je n'ai rien trouvé dans leurs catéchismes et canons.
La situation des Catholiques Orientaux par rapport à cette distinction est un peu celle de l'Occident avant le développement des concepts de péchés véniels et mortels : ils n'ont pas ces concepts mais ils les reconnaissent implicitement dans leurs pratiques. Les Orientaux s'abstiennent ainsi de l'eucharistie lorsqu'ils ont un péché grave sur la conscience. La différence principale est que les Orientaux sont moins binaires ; la gravité du péché est pour eux davantage un continuum qu'autre chose.

L'Occident, héritier du droit romain et de la scolastique, généralement aime bien des distinctions très précises et les catégories claires. La doctrine du péché mortel a essentiellement été développée pour désigner les péchés qui doivent absolument être confessés (même si la confession des péchés véniels est encouragée). Les Orientaux n'ont jamais ressenti ce besoin pastoral et donc invitent les fidèles à confesser leurs péchés sans chercher à savoir quelle est la limite du strict minimum.

Mais les Orientaux, et c'est là le point essentiel, pensent qu'un chrétien peut se damner par ses péchés après son baptême. Or comme de toute évidence "oublier de se brosser les dents par négligence" ne damne personne, la question est de savoir à quel niveau de gravité est-ce que le péché damne.
Je n'ai pas d'avis tranché sur la doctrine selon laquelle l'Ecriture est inspirée. Elle est essentiellement le témoignage d'hommes qui relatent les faits auxquels ils sont assistés.
Je trouve ça plutôt intéressant et assez cohérent comme position. La plupart des textes de l'AT et du NT en effet ne s'authentifient pas comme des écriture inspirées.
En revanche, que la transposition par écrit d'événements survenus antérieurement soit inspirée de Dieu, cela mérite réflexion me semble-t-il. A moins que je n'aie pas saisi cette doctrine.
Vous remarquerez que la totalité des chrétiens de toute confessions l'ont toujours cru. Lorsque je parlais de votre "individualisme théologique"...
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Re: Lumen Gentium 14 : qui est sauvé ?

Message non lu par Carolus » jeu. 14 mars 2019, 14:21

gerardh a écrit :
jeu. 14 mars 2019, 7:52
gerardh :
Bonjour Carolus, vous demandez :
Le « Règne du Christ avec puissance et grande gloire » va être achevé « par l’avènement du Roi sur la terre » (CEC 671), n’est-ce pas ?
Vous avez raison, étant précisé que l'avènement du Christ introduira son règne sur la terre.
Merci, cher gerardh. :)
CEC 133 L’Église " exhorte instamment et spécialement tous les chrétiens (...) à acquérir, par la lecture fréquente des divines Écritures, ‘la science éminente de Jésus-Christ’ (Ph 3, 8). ‘En effet, ignorer les Écritures, c’est ignorer le Christ’ (S. Jérôme, Is. prol. : PL 24, 17B) " (DV 25).
CEC 677 : Le triomphe de Dieu sur la révolte du mal prendra la forme du Jugement dernier (cf. Ap 20, 12) après l’ultime ébranlement cosmique de ce monde qui passe (cf. 2 P 3, 12-13).
Ap 20, 12 J’ai vu aussi les morts, les grands et les petits, debout devant le Trône. On ouvrit des livres, puis un autre encore : le livre de la vie. D’après ce qui était écrit dans les livres, les morts furent jugés selon leurs actes.
Les « morts furent jugés selon leurs actes. »
Ap 20, 15 Et si quelqu’un ne se trouvait pas inscrit dans le livre de la vie, il était précipité dans l’étang de feu.
Que nos noms soient inscrits dans le livre de la vie !

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