Vatican I et le terme preuve

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ChristianK
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Vatican I et le terme preuve

Message non lu par ChristianK » jeu. 13 déc. 2018, 19:43

Pour montrer que le terme preuve peut avoir plusieurs sens, surtout quand on cherche à distinguer savoir (science démonstrative, eg.maths; à la rigueur science empirique bien que ce soit un point très discuté, la philo des sciences dominante estimant qu'il s'agit plutôt de croyance - belief) et croyance, on peut se rappeler le concile Vatican I.


Voici des paragraphes très importants de la constitution dogmatique dei filius:
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La même sainte Mère Église tient et enseigne que Dieu, principe et fin de toutes choses, peut être certainement connu par les lumières naturelles de la raison humaine, au moyen des choses créées

Eadem Sancta Mater Ecclesia tenet et docet, Deum, rerum omnium principium et finem, naturali humanae rationis lumine e rebus creatis certo cognosci posse;


I. Si quelqu'un dit que Dieu unique et véritable, notre Créateur et Maître, ne peut pas être connu avec certitude par la lumière naturelle de la raison humaine, au moyen des choses qui ont été créées ; qu'il soit anathème.

1. Si quis dixerit, Deum unum et verum, Creatorem et Dominum nostrum, per ea, quae facta sunt, naturali rationis humanae lumine certo cognosci non posse; anathema sit.



http://lesbonstextes.awardspace.com/videifilius.htm

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"rationis humanae lumine certo cognosci posse"

Non seulement le terme preuve n'est pas utilisé mais les documents préparatoires indiquent que c'était tout à fait volontaire, entre autres pour coller au texte biblique mais aussi pour éviter de trop se restreindre avec un des sens du mot preuve.
En effet connaitre avec certitude est large. On ne précise pas s'il s'agit de connaissance scientifique (empirique ou philosophique) ou non, et de quelle type de certitude il s'agit; il est fort probable que dans le contexte on supposait les 3 types traditionnels: métaphysique, physique, morale. Et le dogme laisse ouverte la question de savoir si la certitude par raison naturelle ne serait pas seulement morale sur le sujet. Or une certitude morale exige un fondement mais pas une preuve démonstrative.

Certains théologiens ont interprété Vatican I dans le sens de preuve (prouver l'existence), d'autres non (la majorité d'aujourd hui disent non, car ils pensent personnellement que non).
On fait Aussi le lien entre cela et le fait que St Thomas , même s'il disait probari, utilisait ensuite le terme via, voies, "quinque viis probari potest".
On peut aussi penser que le Dieu des philosophes qu'on prouve n'est qu'une partie du Dieu chrétien avec toutes ses propriétés (eg.trinité).

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