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Dieu et les femmes

Publié : mar. 29 mai 2018, 12:05
par Ell
Bonjour à tous !

Je me pose actuellement beaucoup de questions sur la place des femmes dans et selon l'Eglise catholique. Je tiens d'abord à dire que j'ai été catholique pratiquante (tendance traditionaliste) et que, même si je ne le suis plus, j'estime toujours les enseignements de l'Eglise dans de nombreux domaines.

J'ai souvent envie de retourner vers Dieu mais je ne me vois pas pratiquer, puis, si j'ai des enfants, enseigner à mes filles une religion qui ne les estime pas à leur juste valeur.

Par exemple, je ne comprend pas du tout l'attitude de Jésus vis à vis des femmes; je sais qu'il a traité les femmes de manière progressive pour l'époque, qu'il parlait aux prostituées, s'est laissé touché par la femme qui avait un écoulement de sang (donc impure selon la loi juive) et que les femmes ont été, les premières, témoins de sa résurrection... Mais pourquoi n'a t'il jamais enseigné explicitement qu'il faut bien traiter les femmes et l'égalité entre les sexes ? Si Jésus est Dieu, il devait savoir ce que les femmes ont enduré et endurent toujours à travers les siècles (viols, excisions, attaques à l'acide... pour citer les pires sévices). Quelques paroles en faveur des femmes auraient pu faire une différence dans le monde... Ce n'est pas comme si Jésus n'avait jamais parlé en faveur d'une population spécifique (les pauvres) et critiqué explicitement les riches et les richesses.

J'entends souvent dire que le statut des femmes s'est amélioré après le christianisme et qu'il est historiquement meilleur en terre chrétienne qu'en terre non chrétienne. Je ne sais pas si les personnes qui prononcent ce genre de propos se rendent compte à quel point c'est insultant. Ça revient à dire "ça pourrait être pire". Personnellement, je ne souhaite pas vivre mieux, je souhaite vivre bien.

Je ne vais pas parler de tous les versets misogynes dans les épîtres, je crois qu'ils ont fait beaucoup de mal et j'ai du mal à comprendre que Dieu ait permis qu'ils fassent partie de la Bible, mais bon, la Bible a été écrite par des hommes.
Ce qui m'interpelle beaucoup plus, c'est l'enseignement de l'Eglise sur le féminin et le masculin, et sur la nature de Dieu. A mon sens, le cœur de l'enseignement de l'Eglise est misogyne.
La Trinité est masculine, on a beau dire maintenant de plus en plus que Dieu n'est ni homme ni femme, il reste que Dieu est s'adressé comme un homme et que c'est le Père, le Fils et le Saint Esprit.
De plus l'Eglise enseigne que Dieu est masculin et l'Eglise est féminine. Pour moi, ça entérine la domination masculine : oui Dieu aime et protège l'Eglise mais c'est l'Eglise qui est soumise à Dieu et doit faire sa volonté, pas l'inverse. Et l'Eglise continue en expliquant que le mariage humain est à l'image de la relation entre l'Eglise et Dieu....

Je trouve aussi intéressante l'image de la prostituée de Babylone dans l'Apocalypse et cette diabolisation de la prostituée (pas du client de la prostituée par contre) quand on sait combien les prostituées ont une vie difficile, subissent des viols et aimeraient en sortir le plus souvent.
Plus je pense à ces questions, plus j'ai l'impression que la religion est emplie de masculinité, et renvoie l'image que les hommes ont des femmes. Cela me fait penser à la citation de Richard Francis Burton : "Plus j'étudie les religions, plus je suis convaincu que l'homme n'a jamais fait que vénérer rien d'autre que lui-même".

Re: Dieu et les femmes

Publié : mar. 29 mai 2018, 18:50
par Kerniou
Le fait d'aimer d'aimer quelqu'un nous rend plus sensible à ses besoins et attentes.
" Aimer son prochain comme soi-même " donne une dimension de l'amour que nous avons à prodiguer à celles et ceux de notre entourage.
Les reproches que vous faites à l'Evangile sont à imputer à la dureté de nos coeurs.
Considérer son épouse comme son égale, n'est pas le fruit de l'obéissance à une loi mais émane de la générosité du coeur, de la capacité d'aimer. Quand on a un coeur de pierre et qu'on ne fait rien pour changer, on reste avec un coeur de pierre.
Quand on est touché par l'amour, je dirais qu'il est des attitudes qui se mettent en place d'elles-mêmes.
Des siècles de misogynie et de phallocratie laissent des traces ...

Re: Dieu et les femmes

Publié : mar. 29 mai 2018, 19:14
par Cgs
Bonjour,

Plutôt que de calquer un féminisme dévoyé sur la foi, contemplez la beauté de la place de la femme dans le christianisme. Trois exemples parmi d'autres :

:arrow: Le récit de la Genèse au chapitre 2. Eve est présentée comme le sommet de la Création à tel point qu'Adam la considère comme "la chair de sa chair". Eve parachève la Création en quelque sorte.

:arrow: La Sainte Vierge. Dieu a quand même confié à une femme, préservée du péché, le soin d'accueillir son Fils, la Parole de Dieu. L'Eglise place Marie à la première place parmi les Saints, même au-dessus des anges, preuve que la femme est en haute estime dans la foi catholique.

:arrow: Lisez ce que disent les papes sur la femme et la vocation féminine. Par exemple la lettre apostolique de Saint-Jean Paul II :

http://w2.vatican.va/content/john-paul- ... tatem.html

Il est vrai que notre monde, plongé dans le péché, cherche à atteindre profondément la dignité sacrée de l'homme de façon générale, et la femme en particulier du fait de ses spécificités (être mère par exemple). Mais c'est un mauvais procès de dire que le christianisme encourage cela. Au contraire, comme vous le dites, le christianisme a permis à la femme de prendre progressivement sa place dans l'histoire du monde, là où la violence et la force règnent. ET le monde n'est pas fini, cela évolue, favorablement.

Re: Dieu et les femmes

Publié : mar. 29 mai 2018, 19:35
par gerardh
___

Bonjour,

Nous lisons dans le chapitre 5 de l'épître aux Ephésiens , où nos relations célestes, et les relations terrestres qui y correspondent, sont si pleinement exposées, nous trouvons les instructions très claires quant à cette relation de mari et femme. Après que la vérité de Christ et de son assemblée a été exposée dans toute son élévation et que des exhortations pratiques ont été données quant à une marche digne de notre appel céleste, cette relation est abordée au chap. 5:22-33, sous le type incomparable de Christ et de l’assemblée.


«Femmes, soyez soumises à vos propres maris comme au Seigneur; parce que le mari est le chef de la femme, comme aussi le Christ est le chef de l’assemblée, lui, le sauveur du corps. Mais comme l’assemblée est soumise au Christ, ainsi que les femmes le soient aussi à leurs maris en toutes choses. Maris, aimez vos propres femmes, comme aussi le Christ a aimé l’assemblée et s’est livré lui-même pour elle... De même aussi, les maris doivent aimer leurs propres femmes comme leurs propres corps; celui qui aime sa propre femme s’aime lui-même. Car personne n’a jamais haï sa propre chair, mais il la nourrit et la chérit, comme aussi le Christ l’assemblée.. Toutefois, que chacun de vous aussi en particulier aime sa propre femme comme lui-même; et quant à la femme, qu’elle craigne son mari».


______

Re: Dieu et les femmes

Publié : mar. 29 mai 2018, 20:23
par omicron
Ell a écrit :
(...)
Plus je pense à ces questions, plus j'ai l'impression que la religion est emplie de masculinité, et renvoie l'image que les hommes ont des femmes. Cela me fait penser à la citation de Richard Francis Burton : "Plus j'étudie les religions, plus je suis convaincu que l'homme n'a jamais fait que vénérer rien d'autre que lui-même".
Ell
(sans -e, mais pourquoi ) ? :)

Je suis un homme et j'aurais pu écrire votre commentaire d'introduction dont je partage tous les points, en agnostique que je suis.
A votre citation de Burton, j'ajoute celle-ci, de la féministe Letty coton Pogrebin :
Lorsque les hommes sont opprimés, c'est une tragédie, lorsque les femmes sont opprimées, c'est une tradition.

Re: Dieu et les femmes

Publié : mar. 29 mai 2018, 20:32
par Ell
Merci, Kerniou, pour votre message, vos propos sur l'amour me touchent. Mais je pense qu'il est compliqué de miser simplement sur l'amour des individus pour assurer le respect des femmes et j'attends un peu plus des Évangiles.

Merci aussi Cgs pour votre réponse. Vous dites :
Plutôt que de calquer un féminisme dévoyé sur la foi, contemplez la beauté de la place de la femme dans le christianisme.
Pourquoi dévoyé ? Les féministes accomplissent beaucoup pour les femmes à travers le monde et les études féministes éclairent sur la condition féminine. En somme, vous me conseillez de me concentrer sur le positif et de cesser de regarder ce qui ne vas pas. Je peux le faire quand il s'agit des petits tracas du quotidien, pas quand il s'agit de la condition de la femme dans une religion qui est censé être la vérité et s'adresser à tous.
:arrow: Le récit de la Genèse au chapitre 2. Eve est présentée comme le sommet de la Création à tel point qu'Adam la considère comme "la chair de sa chair". Eve parachève la Création en quelque sorte.

:arrow: La Sainte Vierge. Dieu a quand même confié à une femme, préservée du péché, le soin d'accueillir son Fils, la Parole de Dieu. L'Eglise place Marie à la première place parmi les Saints, même au-dessus des anges, preuve que la femme est en haute estime dans la foi catholique.

:arrow: Lisez ce que disent les papes sur la femme et la vocation féminine. Par exemple la lettre apostolique de Saint-Jean Paul II :

http://w2.vatican.va/content/john-paul- ... tatem.html
Eve est aussi vu comme la tentatrice qui a causé la chute de l'humanité, elle est mise en avant comme "tiré d'Adam" et "non l'inverse" et a été créée par Dieu pour Adam (et non l'inverse).

En ce qui concerne la Sainte Vierge je sais cela et je suis d'accord avec vous. Je rajouterais aussi l'exemple des femmes docteurs de l'Eglise, Jeanne d'Arc, les Saintes... Clairement il y a des exemple de femmes importantes dans l'Eglise mais les points positifs ne sont pas une réponse aux points que j'ai soulevés et ne suffisent pas à effacer le reste. Merci pour le lien, cela me donnera l'occasion de lire ce texte. J’essaierai de venir partager mes réflexions après lecture.
Il est vrai que notre monde, plongé dans le péché, cherche à atteindre profondément la dignité sacrée de l'homme de façon générale, et la femme en particulier du fait de ses spécificités (être mère par exemple). Mais c'est un mauvais procès de dire que le christianisme encourage cela. Au contraire, comme vous le dites, le christianisme a permis à la femme de prendre progressivement sa place dans l'histoire du monde, là où la violence et la force règnent. ET le monde n'est pas fini, cela évolue, favorablement.
Comment cela peut être un mauvais procès quand je met en avant la doctrine de l'Eglise, les textes et l'attitude du Christ ? Ce serait un mauvais procès si je mettait sur le dos de l'Eglise des pratiques culturelles, ou faites par des individus composant l'Eglise.

Re: Dieu et les femmes

Publié : mar. 29 mai 2018, 22:11
par Ell
Ell
(sans -e, mais pourquoi ) ? :)
Il s'agit d'un surnom et non du pronom :)
Je suis un homme et j'aurais pu écrire votre commentaire d'introduction dont je partage tous les points, en agnostique que je suis.
A votre citation de Burton, j'ajoute celle-ci, de la féministe Letty coton Pogrebin :
Lorsque les hommes sont opprimés, c'est une tragédie, lorsque les femmes sont opprimées, c'est une tradition.
Merci pour cette citation bien vraie ! Personnellement, je ne parviens pas à abandonner le déisme au profit de l'agnosticisme. Je ne peux pas croire qu'il n'y ai rien de plus que le matériel et que la morale objective n'existe pas.

Re: Dieu et les femmes

Publié : mer. 30 mai 2018, 15:30
par saperlipopette
Bonjour Ell,

une religion qui ne les estime pas à leur juste valeur.(...) le cœur de l'enseignement de l'Eglise est misogyne.
Je ne suis pas d'accord avec vous. Je vais tenter de vous expliquer pourquoi.
Par exemple, je ne comprend pas du tout l'attitude de Jésus vis à vis des femmes; je sais qu'il a traité les femmes de manière progressive pour l'époque, qu'il parlait aux prostituées, s'est laissé touché par la femme qui avait un écoulement de sang (donc impure selon la loi juive) et que les femmes ont été, les premières, témoins de sa résurrection... Mais pourquoi n'a t'il jamais enseigné explicitement qu'il faut bien traiter les femmes et l'égalité entre les sexes ? Si Jésus est Dieu, il devait savoir ce que les femmes ont enduré et endurent toujours à travers les siècles (viols, excisions, attaques à l'acide... pour citer les pires sévices). Quelques paroles en faveur des femmes auraient pu faire une différence dans le monde... Ce n'est pas comme si Jésus n'avait jamais parlé en faveur d'une population spécifique (les pauvres) et critiqué explicitement les riches et les richesses.
J'entends souvent dire que le statut des femmes s'est amélioré après le christianisme et qu'il est historiquement meilleur en terre chrétienne qu'en terre non chrétienne. Je ne sais pas si les personnes qui prononcent ce genre de propos se rendent compte à quel point c'est insultant. Ça revient à dire "ça pourrait être pire". Personnellement, je ne souhaite pas vivre mieux, je souhaite vivre bien.
Les critiques que Jésus a faite aux juifs de son époque avaient deux portées:
- une portée immédiate et temporelle qui met en évidence l'erreur dans lesquels ils accueillent le Messie, en méprisant les pauvres et les femmes.
- une portée métatemporelle, bonne pour toute époque, qui apprend que la pauvreté est bonne, que ce soit pour l'épouser comme St François au XIIIe s, ou pour ouvrir notre cœur aux SDF des rues en 2018.
Ainsi, si les paroles de Jésus sur la femme sont accidentellement (mais c'est ce qui prouve sa force) en avance sur son temps, elles sont de toutes façons "en avance" pour toutes époques, puisque toute époque tombe dans les mêmes travers.
On peut voir l'histoire de la condition féminine comme une progression. Je pense que c'est vrai, du moins pour les cinq derniers siècles environ. Dans cette logique, je peux concevoir que vous ne jugez pas le message de Jésus suffisant, puisqu'il ne fait que participer, de manière anticipée, à une petite avancée, sans objectivement assurer la noblesse de la femme.

Cependant, je pense différemment parce que je ne juge pas que la condition féminine s'inscrivent totalement dans une progression. Il y a eu des périodes antérieures à d'autres et plus "évoluées" d'un point de vue des femmes. (cf Moyen Age versus Renaissance). Mais surtout nous devons comprendre que, si notre époque veut se situer au summum du féminisme qui ait jamais été réalisé, bien qu'elle reconnaisse qu'on peut encore faire mieux, c'est que nous vivons dans un complexe de "lutte des sexes". La condition féminine d'autrefois est certes critiquable, mais surtout plus complexe. La perception de la femme est différente, et souvent nous prenons ces différences comme des inégalités.
La misogynie est un vice aussi récurrent que l'oubli des pauvres, et c'est dans cette optique que s'inscrit le discours de Jésus sur les femmes: à toute époque il faut se souvenir de sa doctrine sociale à ce sujet. Bien que souvent différente de celle qui est prôné par l'air du temps, elle rappelle toujours sa dignité.
Jésus n'a pas dit quelques paroles en faveur des femmes, qui de tous temps subissent des sévices, parce qu'il doit s'en foutre divinement de notre problématique actuel de balancer son porc. Il est contre les injustices en général, qui visent les femmes comme les aborigènes d'Amérique centrale. Il sait qu'on ne traite pas les inégalités par des grands discours, mais qu'on répare le péché de chaque homme individuellement.L'anachronisme serait embêtant, de juger qu'en tant que Divin Syndicaliste, il aurait omis de mettre sur sa liste la women cause... Sa manière d'agir est plus discrète, quand même. :cool:
Je ne vais pas parler de tous les versets misogynes dans les épîtres, je crois qu'ils ont fait beaucoup de mal et j'ai du mal à comprendre que Dieu ait permis qu'ils fassent partie de la Bible, mais bon, la Bible a été écrite par des hommes.
Ces versets sont à comprendre dans leur contexte. Ce n'est pas moi qui le dit, c'est Dieu. Et à une femme:

« Songeant aux paroles de St Paul sur la retraite dans laquelle doivent vivre les femmes, paroles que l’on m’a objectées depuis peu et que j’avais déjà entendues citer, je pensai que telle était peut-être à mon égard la volonté de Dieu. Il me dit ceci : « Dis-leur qu’ils ne se conduisent pas d’après un seul passage de l’écriture mais qu’ils considèrent les autres, et voient s’ils pourront, par hasard, me lier les mains. »»
Ste Thérèse d’Avila, Les Relations

Re: Dieu et les femmes

Publié : mer. 30 mai 2018, 15:35
par Marc Oh
Ell a écrit :
mar. 29 mai 2018, 12:05
Bonjour à tous !

Je me pose actuellement beaucoup de questions sur la place des femmes dans et selon l'Eglise catholique. Je tiens d'abord à dire que j'ai été catholique pratiquante (tendance traditionaliste) et que, même si je ne le suis plus, j'estime toujours les enseignements de l'Eglise dans de nombreux domaines.

J'ai souvent envie de retourner vers Dieu mais je ne me vois pas pratiquer, puis, si j'ai des enfants, enseigner à mes filles une religion qui ne les estime pas à leur juste valeur.

Par exemple, je ne comprend pas du tout l'attitude de Jésus vis à vis des femmes; je sais qu'il a traité les femmes de manière progressive pour l'époque, qu'il parlait aux prostituées, s'est laissé touché par la femme qui avait un écoulement de sang (donc impure selon la loi juive) et que les femmes ont été, les premières, témoins de sa résurrection... Mais pourquoi n'a t'il jamais enseigné explicitement qu'il faut bien traiter les femmes et l'égalité entre les sexes ? Si Jésus est Dieu, il devait savoir ce que les femmes ont enduré et endurent toujours à travers les siècles (viols, excisions, attaques à l'acide... pour citer les pires sévices). Quelques paroles en faveur des femmes auraient pu faire une différence dans le monde... Ce n'est pas comme si Jésus n'avait jamais parlé en faveur d'une population spécifique (les pauvres) et critiqué explicitement les riches et les richesses.

J'entends souvent dire que le statut des femmes s'est amélioré après le christianisme et qu'il est historiquement meilleur en terre chrétienne qu'en terre non chrétienne. Je ne sais pas si les personnes qui prononcent ce genre de propos se rendent compte à quel point c'est insultant. Ça revient à dire "ça pourrait être pire". Personnellement, je ne souhaite pas vivre mieux, je souhaite vivre bien.

Je ne vais pas parler de tous les versets misogynes dans les épîtres, je crois qu'ils ont fait beaucoup de mal et j'ai du mal à comprendre que Dieu ait permis qu'ils fassent partie de la Bible, mais bon, la Bible a été écrite par des hommes.
Ce qui m'interpelle beaucoup plus, c'est l'enseignement de l'Eglise sur le féminin et le masculin, et sur la nature de Dieu. A mon sens, le cœur de l'enseignement de l'Eglise est misogyne.
La Trinité est masculine, on a beau dire maintenant de plus en plus que Dieu n'est ni homme ni femme, il reste que Dieu est s'adressé comme un homme et que c'est le Père, le Fils et le Saint Esprit.
De plus l'Eglise enseigne que Dieu est masculin et l'Eglise est féminine. Pour moi, ça entérine la domination masculine : oui Dieu aime et protège l'Eglise mais c'est l'Eglise qui est soumise à Dieu et doit faire sa volonté, pas l'inverse. Et l'Eglise continue en expliquant que le mariage humain est à l'image de la relation entre l'Eglise et Dieu....

Je trouve aussi intéressante l'image de la prostituée de Babylone dans l'Apocalypse et cette diabolisation de la prostituée (pas du client de la prostituée par contre) quand on sait combien les prostituées ont une vie difficile, subissent des viols et aimeraient en sortir le plus souvent.
Plus je pense à ces questions, plus j'ai l'impression que la religion est emplie de masculinité, et renvoie l'image que les hommes ont des femmes. Cela me fait penser à la citation de Richard Francis Burton : "Plus j'étudie les religions, plus je suis convaincu que l'homme n'a jamais fait que vénérer rien d'autre que lui-même".
Bonjour, j'ai des questions de plus pour vous: pourquoi Jésus n'a pas écrit de sa main un credo qui soit indéboulonnable, un missel qui aurai cloué le bec à beaucoup de querelles liturgiques, et qu'il n'ai pas mis hors course dès le départ l'instigateur du mal? Les remarques que vous formulez, plus tôt à charge, envers l'Eglise catholique ne sont elles pas étendables aux grandes religions de ce monde?
bonne soirée

Re: Dieu et les femmes

Publié : mer. 30 mai 2018, 15:43
par saperlipopette
La Trinité est masculine, on a beau dire maintenant de plus en plus que Dieu n'est ni homme ni femme, il reste que Dieu est s'adressé comme un homme et que c'est le Père, le Fils et le Saint Esprit.
Vous dites vous même:
Comment cela peut être un mauvais procès quand je met en avant la doctrine de l'Eglise, les textes et l'attitude du Christ ? Ce serait un mauvais procès si je mettait sur le dos de l'Eglise des pratiques culturelles, ou faites par des individus composant l'Eglise.
C'est une pure pratique culturelle d'appeler la Trinité "Père Fils et Saint Esprit" et une hérésie de la croire sexuée. D'ailleurs ya d'autres noms: Verbe, Logos, Souffle, que sais-je, tous des images.
De plus l'Eglise enseigne que Dieu est masculin et l'Eglise est féminine. Pour moi, ça entérine la domination masculine : oui Dieu aime et protège l'Eglise mais c'est l'Eglise qui est soumise à Dieu et doit faire sa volonté, pas l'inverse. Et l'Eglise continue en expliquant que le mariage humain est à l'image de la relation entre l'Eglise et Dieu....
L'Eglise n'enseigne pas que Dieu est masculin et l'Eglise féminine. Simplement que Dieu est l’Époux et l'Eglise l’Épouse, c'est assez différent.
Richard Francis Burton : "Plus j'étudie les religions, plus je suis convaincu que l'homme n'a jamais fait que vénérer rien d'autre que lui-même".
En une certaine sorte, les facteurs culturels jouent sur le fait religieux et l'imprègnent de l'image de l'homme à cet époque. Or ce n'est pas toujoues un mal de se vénérer soit même, tant que ce n'est pas le Principe de notre foi (ce que ne pense pas Burton, j'ai bien compris). Mais il émane de notre croyance en Dieu que sa créature, l'homme, est à louer. Si si. Psaume 39, de mémoire: "Merveille que je suis. Merveille que tes œuvres." Il faut assumer notre beauté, notre intelligence, la complexité de nos molécules et de nos actes. Mais tant de beauté vient de celui qui l'a créé.
Bon après, les tares culturels qu'on transpose dans la religion comme la misogynie ou la simonie sont à proscrire, bien sûr.

Re: Dieu et les femmes

Publié : jeu. 31 mai 2018, 20:43
par Fée Violine
Quelques paroles en faveur des femmes auraient pu faire une différence dans le monde... Ce n'est pas comme si Jésus n'avait jamais parlé en faveur d'une population spécifique (les pauvres) et critiqué explicitement les riches et les richesses.
Justement, il a fait l'éloge de la pauvreté et à quoi ça a servi, puisque comme disait Léon Bloy, pour autant "la vermineuse proscrite n'a pas monté d'un millionième de millimètre dans l'estime des bien-pensants" (je cite de mémoire).
Il a fait mieux que des discours théoriques, il a montré par son comportement qu'il n'y a pas de différence de valeur entre un homme et une femme. Et saint Paul pareil (je suis lasse d'entendre dire que st Paul est misogyne ! C'est pas vrai !)

Et puis, je suppose que ça ne lui est pas venu à l'esprit de tenir des propos féministes. Car pour lutter contre un préjugé, il faut le partager un minimum, il faut au moins le comprendre. Et Jésus, s'il a pris notre humanité, a quand même oublié d'endosser quelques tares, me semble-t-il. Jésus est un homme tellement libre, qu'il a parfois un peu de mal à comprendre les peurs, les faiblesses de ceux qui l'entourent.

Re: Dieu et les femmes

Publié : jeu. 31 mai 2018, 22:20
par Suliko
Jésus est un homme tellement libre, qu'il a parfois un peu de mal à comprendre les peurs, les faiblesses de ceux qui l'entourent.
Jésus n'a aucun mal à comprendre quoi que ce soi, il est Dieu ! Et s'il n'a jamais tenu de propos féministes, c'est tout simplement parce que le féminisme n'a rien de catholique et ne fait pas partie du dessein de Dieu pour Sa créature...

Re: Dieu et les femmes

Publié : sam. 02 juin 2018, 1:09
par Fée Violine
Jésus n'a aucun mal à comprendre quoi que ce soi, il est Dieu !
C'est justement parce qu'il est Dieu. Dieu est totalement étranger au mal, il ne le voit pas, il est désarmé devant le mal.

Re: Dieu et les femmes

Publié : sam. 02 juin 2018, 9:52
par PaxetBonum
Ell a écrit :
mar. 29 mai 2018, 20:32
Merci aussi Cgs pour votre réponse. Vous dites :
Plutôt que de calquer un féminisme dévoyé sur la foi, contemplez la beauté de la place de la femme dans le christianisme.
Pourquoi dévoyé ?
Cgs a totalement répondu à vos interrogations.
Votre mal être vient de votre lecture à travers le féminisme qui ne peut qu'être dévoyé comme tout machisme l'est aussi.
L'égalité homme femme n'existe pas, nous somme différents depuis notre conception.
Fonder un raisonnement sur cette base conduit inévitablement à des erreurs.

Ex : vous trouvez macho que Dieu se présente 'Père-Fils-Saint-esprit' ?
Au nom du féminisme il aurait dû se présenter autrement qu'Il n'EST de toute éternité ?
Vous seriez encore fidèle à Dieu si il s'était dit 'mère-fils et saint esprit' ?
Dans ce cas que diriez-vous à un homme qui trouverait cela relevant de la misandrie et qui quitterait Dieu pour cette raison ?

Re: Dieu et les femmes

Publié : sam. 02 juin 2018, 10:58
par prodigal
Cher PaxetBonum,
la différence n'implique absolument pas l'inégalité!
Vous êtes, a priori, mon égal, néanmoins nous sommes différents.
L'homme et la femme sont donc à la fois égaux et différents. Nous sommes tous à la fois égaux et différents.
La reconnaissance de la féminité et de sa haute dignité par le christianisme rappelée par cgs n'implique évidemment pas la relégation de la femme dans les couches inférieures de l'humanité.
Ce serait un peu gros quand même! "Je vous admire, je vénère la profondeur insondable de votre mystère, donc maintenant vous allez m'obéir et faire le ménage, la cuisine et la vaisselle, et que ça saute!" Ce serait cela, le discours chrétien? :clown: