Le message du Père Boulad se trouvait déjà mis en musique, à l'époque, dans la magnifique chanson de la non moins magnifique Frida :
http://www.youtube.com/watch?v=34FMx1t089Q
Oui, quand je repense à ce que j'ai entendu ...
J'aurai découvert pendant la soirée un Père jésuite adepte de modernité, de nouveauté, de renouveau, d'ouverture, défenseur de Vatican II et qualifiant l'événement de ''Second concile oecuménique'', Jérusalem étant le premier. Un Père dont le maître à penser serait Simone Weil, ainsi que Teilhard de Chardin ...
J'aurai retenu parmi les propos, entre autres, que pour être soi-même il faudrait constamment changer, qu'être c'est devenir, que l'identité se trouve devant et non pas derrière et que l'on se tromperait bien (l'erreur intégriste) en la cherchant les yeux tournés vers l'arrière, que notre pauvre Église aurait bien besoin d'être réinventée de A à Z, que réévangéliser serait donner sa place à l'Homme qui est bon or que c'est nous qui doutons des autres autant que de nous-mêmes.
Le Père nous conseillait de lire
La théologie de l'espérance soit un ouvrage de Jürgen Moltmann.
http://www.erf-auteuil.org/chroniques/j ... rance.html
Il nous aura dit des belles choses à propos de la Grèce, le miracle de la culture grecque, des belles choses sur Simone Weil encore une fois (qui était fort entichée aussi de la civilisation grecque). La raison, l'individu, l'esprit critique ...
Un Père qui se félicitait du surgissement de l'athéisme chez beaucoup, comme autant d'occasion pour déconstruire l'idôle et le faux Dieu. Nous faisant remarquer aussi que l'athéisme aurait le vent dans les voiles en Égypte, dans le monde arabe, de plus en plus ... nous citant même un penseur musulman d'origine, en Allemagne, qui ne donnerait pas dix ans avant que l'islamisme s'effondre lamentablement, un peu à l'instar de l'ex-Union soviétique. Un Père qui disait que la foi serait à réinventer pratiquement chaque matin, comme devant surgir à neuf chaque jour, sinon nous parlerions
foi morte et
pièce de musée. Un Père qui nous défini l'hérétique comme étant celui qui a le malheur d'avoir raison trop tôt (sourire), nous rappelant comment l'Église aura refusé des centaines et des milliers de choses qu'elle aura fini par accepter dans la suite.
Un Père nous signalant que si les églises étaient vides la raison en serait que les gens n'y trouvent pas ce qu'ils ont besoin présentement. Ce ne sont pas les gens qu'il faudrait accuser tout spécialement. Plutôt une sorte d'incapacité actuelle à transmettre l'importance fondamentale que représente le Christ en terme de clé absolument vital, pour donner son vrai sens à l'univers. Là-dessus, il nous aura fait allusion à Marcel Gauchet et son livre
Le désanchantement du monde.