Pourtant c'est dans Saint Paul, dans l'épître aux Ephésiens. Il n'y a pas à être choqué ; mais il faut passer au-delà des caricatures de tous bords et connaître la foi exacte de l'Eglise sur le sujet de la relation homme/femme dans le couple. Cependant, un tel malaise des catholiques avec ce genre d'affirmations ne m'étonne guère, dans la mesure où on ne prèche jamais dessus ; on préfère se concentrer sur la théologie du Corps de Karol Wojtyla et autres exortations à la morale sexuelle type Abbé Grosjean, qui n'incorporent pas vraiment cette donnée fondamentale. Ajoutez à cela le fait que je suis à peu près certain que le passage en question est une lecture "optionnelle" du lectionnaire, ce qui signifie qu'on passera systématiquement dessus de peur d'offenser les bonnes gens (qui a dit que nous étions une religion bourgeoise ?), et il est assez aisé d'arriver à un résultat catéchitique aussi désastreux. J'ai personnellement été extrêmement frappé par la pénétration qu'ont les thèses féministes soft type "égalitarisme" (totalement incompatibles avec la vision chrétienne de la famille, qui est une hiérarchie naturelle avec le père comme tête) chez les jeunes catholiques français.
Après, il faut reconnaître qu'aujourd'hui en Occident, les femmes, mêmes catholiques, sont culturellement formatées aux thèses féministes, et il est donc compréhensible qu'elles réagissent mal à la doctrine de l'Eglise à ce sujet.
Je recommende la lecture de l'encyclique Castii Connubii, du pape Pie XI (
https://w2.vatican.va/content/pius-xi/f ... nubii.html ), qui réfute les erreurs modernes sur le mariage et la famille. Voir la partie 2, "la foi conjugale" et notamment le dernier paragraphe, "l'ordre de l'Amour", qui explique les paroles de Saint Paul et réfute les erreurs contraires.
Pourquoi les catholiques sont anti-féministes ? Le féminisme de nos jours s'est bien éloigné du féminisme des sufragettes. Soyons clairs : le féminisme, au sens historique du terme, a atteint son objectif en Occident, et non sans le concours de l'Eglise sous certains rapports. Depuis les années 1960, le mouvement féminisme a été, pour ainsi dire, détourné de sa fin originelle en vue de plusieurs fin.
Tout d'abord, il a servi de support au mouvement pour la contraception artficiels et l'avortement, qui avaient besoin d'un nouveau vecteur idéologique quand l'eugénisme, auxquels ils étaient affiliés à l'origine, est tombé en disgrâce après la défaite de l'Allemagne nazie. Un catholique ne peut que condamner l'un et l'autre.
Qui plus est, sa proximité avec les milieux de la gauche communiste lui a été fatale une fois que les crimes de l'URSS ont été dévoilés. A l'époque, la majeure partie de l'intellingentsia occidentale avait des sympathies, voire un engagement marxiste, et soutenaient l'URSS. C'était particulièrement vrai en France et aux Etats-Unis ; qu'on se souvienne de Sartre ! L'échec du soviétisme démontrait l'échec de la pensée marxiste. Mais ces penseurs, qui allaient inaugurer l'ère de la postmodernité et du relativisme, n'ont pas pour autant abandonné l'idéologie marxiste ; ils ont appliqué l'opposition dialectique de la lutte des classes et le progrès révolutionnaire vers le communisme à d'autres problématiques. Le mouvement féminisme a donc adopté cette grille de lecture marxiste opprimé/oppresseur, pour l'appliquer à la "lutte" entre hommes et femmes ; ce qui s'est très, très rapidement élargi à la lutte des gays vs hétéros, puis de toutes les autres "minorités sexuelles".
Bref, le féminisme actuel est fondamentalement marxiste dans ses schémas de pensée (ce qui est revendiquée par beaucoup de ses penseurs). Il est, à ce niveau, fondamentalement innaceptable pour un catholique. Je rajouterai que le féminisme, avec la défense des queers et des gays (rien qu'écrire ces "mots" me répugne), a adopté une position jusqu'au-boutiste qui parachève la destruction de l'anthropologie chrétienne ; pour eux, le corps n'est guère qu'un véhicule d'un esprit qui s'auto-détermine et s'auto-définit. C'est une résurgence supplémentaire de la vieille hérésie gnostique.
Pour un catholique, le corps est un partie essentielle de notre être humain, et nous reçevons notre identité et dignitié inaliénable de Dieu. Cette gnose féministe est donc innacceptable et condamnable.
Concernant les francs-maçons : même s'il y a une certaine diversité idéologique chez les Maçons, le mouvement maçonique est, à la racine, un mouvement gnostique et ésotérique. Cela signifie qu'il nie la rédemption effectuée par le Christ, et propose à l'homme d'accéder à une forme de salut ou d'illumation par des rituels initiatiques. Exit la rédemption effectuée par le Christ, la vie de charité, les sacrements, l'Amour de Dieu. Bref, c'est un système historiquement anti-chrétien. Les rituels maçonniques reprennent beaucoup d'éléments des Evangiles, qu'ils tordent dans un sens ésotérique non-catholique. Qui plus est, dans beaucoup de loges les maçons doivent une fidélité absolue à la Loge, au-dessus de leur obéissance à l'Eglise et au Christ, ce qui est intolérable. Enfin, historiquement encore, les maçons sont un produit de la libre-pensée protestante britannique, et étaient globalement déistes. Un chrétien ne peut pas être déiste.
Il existe des loges "chrétiennes" qui se réclament de l'Evangile et ont essayé, sans doute sincèrement, de christianiser tout cela ; mais le résultat n'est pas certain, et cela reste une exception ; hors, on ne fait pas de loi avec une exception. La condamnation de l'Eglise sur les maçons tient donc toujours.