Bonjour gerardh.gerardh a écrit : ↑jeu. 02 nov. 2017, 9:22Cependant les protestants classiques, qui se sont vite substitués aux Réformateurs, ont commis nombres d’iniquités : ont été cités lors de la conférence l’antisémitisme, la lutte contre les paysans ou le supplice de Michel Servet. Mais il y a encore plus grave, si l’on peut s’exprimer ainsi : les protestants se sont associés au monde temporel, soit en recherchant le soutien des autorités de la terre (par exemple dans l’affaire du « Cujus regno ejus religio »), soit même en allant jusqu’à exercer un quasi pouvoir temporel comme l’a fait à Genève le calvinisme. C’était de ce fait renier le caractère céleste des enfants de Dieu, lesquels, bien que dans le monde, ne sont pas du monde.
Si je ne m'abuse, l'antisémitisme et la lutte contre les paysans vise précisément Luther, le supplice de Michel Servet vise Calvin. Ce qui mettrait donc les 2 principales figures de la Réforme dans la catégorie de ceux que vous appelez les "protestants classiques" - je comprends bien que vous vous rangez plutôt du côté des protestants du "Réveil", en gros si je ne m'abuse ceux qu'on appelle couramment "évangéliques", et avant eux du côté des anabaptistes et autres courants du même genre - de mon point de vue - rapidement persécutés par le protestantisme luthérien ou par l'anglicanisme. Je dois dire que la rapidité avec laquelle le courant protestant s'est divisé, pas seulement du point de vue théologique - ça se comprend du point de vue de ses bases, encore que ça remette en question l'idée que le même Esprit Saint éclaire tous les fidèles au point qu'ils puissent interpréter l'Ecriture en se passant de l'éclairage de la Tradition - mais également du point de vue social avec des persécutions violentes.
Mais alors, qui sont donc les vrais "Réformateurs"?
Je partage votre analyse (en regrettant que bien des prêtres catholiques soient tombés exactement dans les mêmes travers, même si les 2 derniers points restent en sourdine, je pense grâce notamment au travail des derniers papes, notamment S. Jean-Paul II et Benoît XVI).Au 19ème siècle, il y a eu un second réveil dans la chrétienté, certes dans la faiblesse de ses canaux. Mais les protestants classiques ne se sont pas associés à ce réveil, et même à certains égards, l’ont combattu. Aujourd’hui, malgré nombre de cas individuels de grande piété, on ne peut que constater le déclin et même la ruine de leurs systèmes : les sermons des pasteurs sont d’une grande indigence, et tendent à verser dans le social ou le populisme. Les cultes sont formels et sans puissance. Les prétentions sont grandes. Surtout de graves fautes morales et doctrinales sont reçues et prêchées comme l’avortement ou le mariage homosexuel.
In Xto,
archi.