Quel que soit le genre littéraire de la Bible, elle a la prétention de nous révéler la Vérité (et c'est bien pour cela qu'elle nous intéresse). Qu'elle nous la révèle sous forme poétique, narrative, théâtrale, épistolaire, argumentative, descriptive ou graphique importe peu. Le fond prime sur la forme.
Oui, mais encore une fois nous ne sommes pas protestants. La Bible ne nous révèle pas la Vérité en elle-même, mais lorsqu'elle est lu dans la Tradition par le Magistère.
Vous voulez, pour de bonnes raisons, un socle solide qui nous donne des vérités sûres. Mais justemment, ce n'est pas, dans le Christianisme - qui n'est PAS une religion du Livre - le rôle de la Bible ; c'est le rôle de la Doctrine Sacrée, soit, répétons-le, l'interrétation de la Bible dans la Tradition par l'Eglise hiérarchique. C'est cela, le socle que Dieu nous donne.
On peut très bien par exemple énoncer des vérités - notamment des vérités historiques - sous forme de poésie. Ce n'est certes pas sous cette forme que les historiens ont l'habitude d'écrire mais ils peuvent très bien choisir de le faire et ce sans travestir les faits historiques. C'est cependant beaucoup plus long et compliqué d'écrire sous cette forme
Pas dictée. Inspirée. Chaque texte a deux auteurs ; Dieu et l'écrivain sacré.L'Église catholique considère-t-elle quand même que la Bible (dans son intégralité) a été dictée par le Saint-Esprit ?Il faut bien comprendre que la Bible ne se présente pas comme le Coran, comme un texte révélé, dicté par Dieu. La doctrine de l'inspiration est autrement plus complexe, parce qu'elle souligne le fait que l'auteur humain du texte est authentiquement auteur, avec ses limitations, son contexte historique, son style, ses connaissances...
Je ne suis pas d'accord. D'abord je ne dirais pas que le Livre de Jonas ''semble faux à la lumière des connaissances scientifiques actuelles'' parce qu'en disant cela on implique l'univocité du texte Biblique. Les connaissances scientifiques contredisent en effet le sens littéral du texte, mais vous affectez un biais protestant inconscient en présupposant que le sens littéral est premier et est déterminant pour dire d'un texte qu'il est vrai ou faux. Au contraire, pour l'Ancien Testament, j'aurais tendance à dire que le sens premier est souvent le sens christocentrique, messianique. La Vérité de l'histoire de l'Exode par exemple, pour moi, c'est d'abord son caractère christocentrique, son annonce d'un salut matériel qui constitue le modèle du salut spirituel en Christ. Bien sûr cela ne veut pas dire que j'en nie le sens historique.Encore une fois, je ne pense pas que ce soit la bonne solution de dire que tout ce qui semble faux dans la Bible (au regard des connaissances scientifiques actuelles) doit être interprété métaphoriquement. Cela revient à cacher la poussière sous le tapis. Il est impossible d'avoir une foi intelligente en procédant ainsi.
C'est très intéressant, mais encore une fois ce qui est certain, c'est moins la Bible prise seule en tant que texte (ce qui est de toute faon impossible parce qu'un texte est toujours equivoque mais peu importe), que l'interprétation écclesiale. Or l'interprétation écclesiale sur le point rejette depuis longtemps une interprétation littérale des 7 jours - parce que Dieu, hors du temps, créé forcément en un ''instant', il n'est pas un architecte qui doit rendre 6 jours pour bâtir le monde, et un jour pour se reposer. Donc je me sens pas obligé de défendre à tout prix une interprétationSur la question de la création en six jours, je souhaiterais vous faire part de la démonstration de Rav Ron Chaya qui semble résoudre les contradictions apparentes entre la Bible et la science à ce sujet : https://www.youtube.com/watch?v=1SDq0LI8J3k
Certes, c'est un juif mais ce qui ennuie le plus les chrétiens se trouve essentiellement dans l'Ancien Testament, donc ce n'est pas absurde d'avoir recours aux explications d'un rabbin. Malheureusement, je n'ai pas trouvé de démonstration aussi éloquente faite par un catholique.
Ah mais le savoir obtenu au moyen de la raison pure est en un sens plus certain que le savoir scientifique lui-même ; la métaphysique et les maths sont les sources de certitudes les plus assurées !Je suis tout à fait d'accord avec vous sur ce point. Mais je souhaite aller bien plus loin que cela niveau certitude.L'existence de Dieu, ou d'un Être nécessaire acte pur créateur ex-nihilo d'un univers intelligible, me semble personnelement assez certaine, mais surtout sur la base d'une réflexion philosophique, métaphysique.
Héraclius -