- La perfection relative à sa nature. Par exemple, si je parle d'un carré parfait, je parle d'un carré qui colle parfaitement à sa nature ; il a quatre côtés égaux et quatre angles droits avec un angle de 90 degrés exact. Reprocherait-on à un tel carré d'être imparfait parce qu'il lui "manque" d'être un triangle ? D'être imparfait parce qu'il n'a pas de libre-arbitre ou parce qu'il n'est pas courageux ? Non. Il est parfait relativemment à son ordre.
Si on veut parler d'une perfection de l'homme ou de l'ange, c'est d'une perfection de ce type que l'on parle. Une créature ne peut être créée impeccable, pas plus qu'un carré ne peut avoir la propriété d'être triangulaire.
- La perfection absolue, la récapitulation de toute les perfections, qui est en Dieu. Dieu, en tant que source de toute perfection, en tant que fin des perfections et en tant que leur sommet, est absolument parfait.
Si vous admettez ce fond comme probable voire vrai, ne vous embarrassez pas du reste à ce stade. Moi aussi la doctrine sur l'enfer par exemple ne me paraît pas coller avec l'idée centrale de l'amour divin comme Cause de ce qui est...
PS. Il ne s'agit pas non plus de se faire son petit christianisme "à la carte". Il y a quand même toute une tradition chrétienne du côté oriental qui n'adhère pas à l'idée que l'enfer éternel est la destination de la majorité des humains.
Comme on l'a dit au-dessus, le problème c'est vraiment le libre-arbitre qui lui, conditionne la possibilité de la charité, de l'amour. Sans libre-arbitre, pas d'amour ; mais avec le libre-arbitre, possibilité de refuser l'amour. Dieu a choisi de donner la possibilité d'aimer, au risque de générer la possibilité de pécher.
Il y a effectivemment certains théologiens orientaux qui ont confessés différentes sortes d'universalisme, généralement sous forme d'apocastase, mais le problème est qu'il en viennent à réduire le péché à une erreur, une ignorance. Or, dans ce cas, on ne peut comprendre pourquoi Dieu nous y a exposé, d'une part ; et d'autre part, l'amour-charité devient illisible, parce que si il ne contient pas dans ses conditions la possibilité d'être radicalement refusé, alors il ne contient pas la possibilité d'être radicalement, existentiellement accepté.
C'est la seule raison pour laquelle l'Eglise a toujours été dubitative par rapport à l'universalisme ; ce dernier menace toujours la doctrine de l'amour, même si c'est contre-intuitif au premier abord.
Héraclius -