Jean 6 est plus que le simple récit de la Cène : il en est l'expression la plus parfaite et la plus haute.gerardh a écrit : ↑mar. 25 juil. 2017, 14:12Hello,
D’abord, l’apôtre Jean n’avait pas le mandat d’écrire sur des sujets et institutions « ecclésiastiques » tels que le baptême et la cène. La mission de présenter les privilèges et les devoirs de l’Assemblée de Dieu a été confiée principalement à l’apôtre Paul. L’apôtre Jean ne parle nulle part dans ses écrits de la communion ecclésiastique. Il voit l’ensemble des croyants non pas comme l’assemblée du Dieu vivant ou le corps de Christ, mais comme la famille de Dieu. Tel est le point de vue que Dieu nous a donné par lui.
Bonjour gerardh !
Affirmation sans fondement. Un apôtre est un apôtre : Paul a les mêmes missions apostoliques que Jean et inversement. Jean est plus que fondé à s'exprimer sur des institutions ecclésiastiques, puisqu'en sa qualité d'apôtre, il en est une colonne (formule que j'emprunte à Saint Paul qui désavoue lui-même votre raisonnement). Non, Paul n'a pas eu la mission de présenter les privilèges et devoirs de l'Assemblée de Dieu : il se trouve que Paul est l'apôtre qui a sans doute à la fois, le plus voyagé et le plus écrit. Le fait d'avoir écrit 13 lettres, d'avoir eu à gérer de nombreuses communautés, à régler des situations difficiles ou scandaleuses et à rappeler les fondamentaux de la foi reçue à des chrétiens encore fragiles ne signifie absolument pas que Paul ait eu un mandat différent de celui des autres parmi le collège apostolique alors en activité. C'est juste le produit d'une situation de fait et c'est un trompe-l'oeil lié à l'intensité de son activité apostolique :
Saint Jean qui écrit son évangile après les 3 autres, n'a pas jugé bon de rappeler un récit factuel. Il est allé au-delà et nous livre le sens profond de la communion eucharistique qui est le moyen que Dieu a choisi et nous a donné pour se rendre présent parmi nous et en nous.
Il n'y a rien de plus naturel et simple que le fait de manger et c'est universel. Dieu, qui est humble, vient à nous sous l'apparence et le geste le plus simple qui soit : manger le pain.
Nous "mangeons" notre rédemption comme Adam et Eve ont "mangé" leur faute. On parlerait presque de "parallélisme des formes". Et notre rédemption, c'est la chair du Christ, mort et ressuscité. La chair du Christ est une réalité ; le pain eucharistique l'est tout autant.
Je conçois qu'il soit extrêmement difficile de concevoir ce mystère, voici ce qu'en dit le pape Benoit XVI :
Précisément parce qu'il s'agit d'une réalité mystérieuse qui dépasse notre compréhension, nous ne devons pas nous étonner si, aujourd'hui encore, de nombreuses personnes ont du mal à accepter la présence réelle du Christ dans l'Eucharistie. Il ne peut en être autrement. Il en fut ainsi depuis le jour où, dans la synagogue de Capharnaüm, Jésus déclara publiquement être venu pour nous donner en nourriture sa chair et son sang (cf. Jn 6, 26-58). Ce langage apparut "dur" et de nombreuses personnes se retirèrent. A l'époque, comme aujourd'hui, l'Eucharistie demeure "un signe de contradiction" et ne peut manquer de l'être, car un Dieu qui se fait chair et se sacrifie pour la vie du monde met en crise la sagesse des hommes. Mais avec une humble confiance, l'Eglise fait sienne la foi de Pierre et des autres Apôtres, et proclame avec eux, tout comme nous proclamons : "Seigneur, à qui irons-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle" (Jn 6, 68). Renouvelons nous aussi ce soir la profession de foi dans le Christ vivant et présent dans l'Eucharistie. Oui, "c'est un dogme pour les chrétiens, / que le pain se change en son corps / que le vin devient son sang".
Benoît XVI, Homélie en la solennité de la Fête Dieu, jeudi 7 juin 2007.
Dans la joie de Marie,
Teano Claire