Une forme verbale c'est l'application d'une règle de conjugaison, pas une forme orale comme vous semblez le suggérer : "nous savons" est la forme verbale du verbe "savoir" à la 1ère personne du pluriel, au présent de l'indicatif. Cela n'a rien à voir avec le fait que Jésus s'exprimait verbalement (ce qui est une évidence puisqu'il n'a jamais rien écrit sauf dans Jean 8).L'auteur que j'ai cité parle d'une forme verbale aoriste, puisque Jésus s'exprimait verbalement.
"La forme verbale aoriste" veut dire que le verbe est conjugué à l'aoriste.
φάγῃ est la forme verbale du verbe εσθιω, aux modes, temps, voix, genre et nombre indiqué ci-dessus.Dans le verset qui nous occupe "φάγῃ" est la 3 personne du singulier, aoriste, subjonctif, voix active du verbe εσθιω.
Oui, sans doute, de façon générale. En l'espèce, il faut également tenir compte de la spécificité du grec du Nouveau Testament, qui n'est pas du grec attique.Teano, helléniste débutante (j'aimerais pourtant en être à son niveau), apporte des précisions qui ne me paraissent pas absolument convaincantes.
J'ai demandé à Madame Wikipedia de m'apporter son éclairage : L’aoriste (du grec ἀόριστος / aóristos, « non limité ») est un temps et un aspect que l'on retrouve dans certaines langues ... Au départ, l'aoriste ne dénotait aucune valeur temporelle mais un aspect dit « zéro » (ou « perfectif »), c'est-à-dire que le procès verbal (l'« action ») est représenté sans référence à sa durée. Il s'oppose donc directement à l'imperfectif (présent et imparfait) et, en grec ancien, au statique, qui présente le procès comme le résultat présent d'une action passée (thèmes de parfait et de plus-que-parfait). L'aoriste, cependant, en est venu à prendre une valeur temporelle accomplie (passé), ce qui se constate bien en grec ancien, où c'est le cas au mode indicatif seulement.
C'est pourquoi j'ai cité :
qui présente les particularités de l'emploi de l'aoriste dans le grec du Nouveau testament.Voici ce que je trouve dans mon "Nouveau testament interlinéaire grec-français", page 1238 :
"Le plus souvent le grec ne note pas l'antériorité relative dans le passé par un temps spécifique tel que le plus-que-parfait français. C'est alors l'aoriste qui exprime une antériorité qui se déduit du contexte. (...)
Aux modes subjonctif, optatif, impératif et infinitif, l'aoriste ou le présent expriment une manière de considérer l'action (aspect) et non une valeur temporelle.
Il est parfois difficile de rendre en français la nuance qui peut être exprimée entre l'aoriste (action considérée dans sa globalité, comme un tout) et le présent (action considérée sans son déroulement)"
Dans la joie de Marie,
Teano