L'hostilité au catholicisme... et l'islam qui gagne du terrain

« Dieu leur donnera peut-être de se convertir et de connaître la vérité. » (2Tm 2.25)
Règles du forum
Forum de débats dialectiques entre personnes de bonne volonté autour de la religion chrétienne (catholicisme) et des objections formulées à son encontre

NB : L'attention des intervenants est particulièrement attirée sur la courtoisie et le respect ; les blasphèmes et provocations visant à blesser le sentiment religieux des lecteurs seront modérés ; les discussions inutilement polémiques seront verrouillées et leur initiateurs sanctionnés.
Relief
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 2211
Inscription : jeu. 06 déc. 2007, 8:44

Re: Mon amie Française est devenue catholique

Message non lu par Relief » lun. 24 juil. 2017, 19:44

Pas simple.
Dernière modification par Relief le lun. 28 août 2017, 2:09, modifié 1 fois.

Avatar de l’utilisateur
papillon
Barbarus
Barbarus

Re: Mon amie Française est devenue catholique

Message non lu par papillon » lun. 24 juil. 2017, 22:07

Relief a écrit :
lun. 24 juil. 2017, 19:44
Remarquons l'hypocrisie du pouvoir au Québec : pendant des décennies il a été permis de cracher publiquement sur le catholicisme. Or il y a quelques mois vient de passer une loi interdisant de critiquer l'islam.
On comprend que le but premier n'a jamais été de libérer les gens de la religion, mais de liquider le catholicisme.
Bonjour Relief,

Je crois que vous coupez les coins ronds et mêlez plusieurs choses.

L'islam a causé de vives inquiétudes au Québec et s'est mérité l'antipathie de bien des gens. Cela est parfaitement compréhensible, compte tenu de ce qui se passe un peu partout dans le monde et en Europe en particulier avec les attentats de l'EI et l'endoctrinement et l'enrôlement des jeunes dans le Djihad par les réseaux sociaux sur internet. Il y a eu des cas au Québec aussi.

Cette méfiance voire une certaine hostilité a été quelque peu exacerbée chez nous par la mauvaise idée qu'ont eue certains musulmans (dont des imams) de "tester nos limites" par des demandes d'accommodement (aux allures de réclamations) et actions diverses perçues comme autant de provocations et d'arrogance.
L'immigration musulmane peut parfois avoir le visage d'une conquête, pas encore chez nous, bien sûr, mais en Europe très certainement, et cela ne nous échappe pas.
Les musulmans qu'on dit "paisibles" doivent comprendre ces réactions d'inquiétude tout à fait normales.
D'ailleurs de nombreux imams travaillent de concert avec les autorités pour lutter contre l'extrémisme religieux et favoriser le respect mutuel et la cohabitation harmonieuse entre musulmans et non musulmans.

Ceci étant dit, l'inquiétude peut très facilement déraper et mener à des prises de position et actions elles aussi extrémistes, irrationnelles et haineuses.
Il y a émergence de groupes d'extrême-droite au Québec, ce qui n'a rien pour arranger les choses, et des gestes haineux absolument répugnants ont été commis contre des musulmans paisibles qui ne dérangent personne.
C'est ce que le gouvernement veut contrôler et éviter. Il n'est évidemment pas question qu'on se mette à lancer des grenades dans les mosquées ! Nous ne sommes pas des barbares.
Les mesures prises pour contrer l'islamophobie et ses dérives sont plus que justifiées et seraient les mêmes si on s'attaquait aux juifs ou aux bouddhistes.

Pour ce qui est du sort réservé au catholicisme, je crois qu'il y a beaucoup de dramatisation et de victimisation.
Les catholiques québécois se sont éloignés de la religion, c'est un fait indéniable, mais c'est un raccourci bien court (et choquant) que d'affirmer que l'Etat en est responsable et que son but premier est de liquider le catholicisme.
Tout québécois est parfaitement libre d'aller à la messe tous les jours si ça lui chante, de gravir les marches de l'Oratoire St-Joseph à genoux comme cela se faisait si souvent autrefois, de participer aux différents pèlerinages et activités religieuses de son patelin et les prélats de l'Eglise sont encore respectés et participent à différentes activités de la vie sociale .
La liberté religieuse est un droit indéniable chez nous et les catholiques ne sont pas plus persécutés que les autres.

Ce qui a changé, c'est que l'Etat est maintenant officiellement laic et que la religion catholique ne se mêle plus de gérer la politique.
Il y eut un temps pas si lointain où il suffisait que Monseigneur éternue pour que le Premier Ministre fasse de la fièvre et il n'était pas rare qu'un cardinal passe un coup de fil à la direction d'un journal pour tempérer, modifier ou carrément annuler une prise de position d'un journaliste ou empêcher telle ou telle publication. Pourriez-vous imaginer une chose pareille en France ?

L'Eglise catholique a eu beaucoup de pouvoir chez nous, un pouvoir étouffant, et c'est en partie à cause de cela, je crois, qu'il y a aujourd'hui proportionnellement moins de catholiques pratiquants ici qu'en France.
Et c'est aussi à cause de cela que plusieurs québécois sont violemment allergiques à l'islam, craignant de voir un jour, insidieusement, s'installer ici un nouveau pouvoir religieux.
On ne s'est pas libéré d'une emprise religieuse pour en accueillir une autre.

Avatar de l’utilisateur
Christophe67
Barbarus
Barbarus

Re: Mon amie Française est devenue catholique

Message non lu par Christophe67 » mar. 25 juil. 2017, 11:56

papillon a écrit :
lun. 24 juil. 2017, 22:07
L'immigration musulmane peut parfois avoir le visage d'une conquête, pas encore chez nous, bien sûr, mais en Europe très certainement, et cela ne nous échappe pas.
Bonjour Papillon,

Ne vous leurrez pas avec le "parfois", l'Islamisation est une conquête seulement elle prend différentes formes selon "la patience" de certains.

Elle se veut armer pour les plus pressés ou les plus intégristes.
Elle se veut plus lente, patiente et se gagne par la démographie pour la plus "paisible" comme vous la nommez.

Mais elle reste une religion de conquête, c'est un des principes de l'Islam, un devoir même; seule la méthode change.

Il suffit pour cela de conserver l'esprit communautaire ou l'appartenance religieuse, d'exacerbé certains ultra-nationalismes comme le fait le dirigeant turc. Avec l'augmentation des naissances d'un côté, la baisse et la perte de 200.000 naissances par IVG de notre côté, la démographie liée au vote électoral fera le reste dans deux ou trois générations.

Nulle calomnie dans tout cela ou de théorie du complot, mais des faits annoncés :
«Un jour, des millions d’hommes quitteront l’hémisphère Sud pour aller dans l’hémisphère Nord. Et ils n’iront pas là-bas en tant qu’amis. Parce qu’ils iront là-bas pour le conquérir. Et ils le conquerront avec leurs fils. Le ventre de nos femmes nous donnera la victoire.» Houari Boumediene (discours à l’ONU en 1974)
L’Archevêque émérite de Smyrne, Giuseppe Germano Bernardini, raconte une conversation qu’il a eue avec un leader musulman (Tayyip Erdogan) : “Grâce à vos lois démocratiques, nous vous envahirons. Grâce à nos lois religieuses, nous vous dominerons”.
Que le Québec ne tombe pas dans le même engourdissement qu'ici.


Cordialement.

Relief
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 2211
Inscription : jeu. 06 déc. 2007, 8:44

Re: Mon amie Française est devenue catholique

Message non lu par Relief » mer. 26 juil. 2017, 0:43

Pas simple.
Dernière modification par Relief le lun. 28 août 2017, 2:11, modifié 2 fois.

Avatar de l’utilisateur
Kerniou
Mater civitatis
Mater civitatis
Messages : 5092
Inscription : mer. 21 oct. 2009, 11:14
Localisation : Bretagne

Re: Mon amie Française est devenue catholique

Message non lu par Kerniou » mer. 26 juil. 2017, 1:30

Vous avez raison l'un et l'autre, Papillon et Chistophe, la progression de l'islam, en occident est préoccupante pour l'avenir du christianisme particulièrement en Europe et surtout en France. Personne ne semble s'en préoccuper. Je dirais même, qu'en France, dans las milieux anti-cléricaux qui veulent en découdre avec le catholicisme, l'influence grandissante de l'islam est perçue positivement pour l'étouffer, sinon l'éradiquer, considérant que personne ne pourra faire pire que le catholicisme ... Eh bien, ils verront ... Nous verrons tous ...
" Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu , car Dieu est Amour " I Jean 4,7.

Avatar de l’utilisateur
JCNDA
Quæstor
Quæstor
Messages : 351
Inscription : lun. 15 mai 2017, 17:43
Conviction : baptisé
Localisation : Loiret

Re: Mon amie Française est devenue catholique

Message non lu par JCNDA » mer. 26 juil. 2017, 14:43

Bonjour Kerniou,
Le christianisme et l'islam dans un même pays comme la France, c'est en effet inquiétant.
"Car Yahweh connait la voie du juste, mais la voie des pécheurs mène à la ruine."
L’abbé Augustin Crampon

Cinci
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 11765
Inscription : lun. 06 juil. 2009, 21:35
Conviction : catholique perplexe

Re: Mon amie Française est devenue catholique

Message non lu par Cinci » mer. 26 juil. 2017, 22:47

Relief,
Il s'agit là de l'influence protestante nord-américaine au Québec. Cela n'est pas valable en France où l'on a jeté le bébé avec l'eau du bain. Pour autant, au Québec, en proportion, il y a moins de catholiques pratiquants qu'en France.
Remarquons l'hypocrisie du pouvoir au Québec : pendant des décennies il a été permis de cracher publiquement sur le catholicisme. Or il y a quelques mois vient de passer une loi interdisant de critiquer l'islam. On comprend que le but premier n'a jamais été de libérer les gens de la religion, mais de liquider le catholicisme.
Le même phénomène se produit partout en Occident à mon avis. Les gens rejettent l'autorité religieuse dans sa forme traditionnelle organisée, tant catholique que protestante.

Je ne sais pas si le nombre de pratiquants réguliers au Québec est tellement moindre qu'en France toutes proportions gardées. Ça, je ne le sais vraiment pas. Ainsi, vous pourriez toujours avoir raison. Mais je n'ai jamais vu d'études comparatives là-dessus.

Enfin

Je dirais qu'il existe une volonté bien partagée de normaliser la conduite des gens. Parlons d'un certain conformisme. Le gouvernement canadien n'a jamais eu la volonté très tranchée d'affranchir les gens de la religion en général. Je pense que c'est vrai de dire ça. Mais l'on ne souhaite pas non plus que les religieux puissent faire obstacle à la société de consommation, empêcher les gens de manger à cinq tables en même temps.

On ne veut pas voir des "curés" se lever et apostropher les ministres sur des sujets sérieux comme le salut, les fins dernières, la survie nationale, l'économie, la pauvreté, etc. On ne voudrait pas les voir exiger la fermeture du cinéma.

Le dernier qui s'y est un peu essayé, à critiquer le "corps social", c'est Mgr Ouellet. "Québec, qu'as-tu fait de ton baptême?" Un concert de casseroles et de sirènes de bateau aura ensuite salué son intervention remarquée devant la Commission Bouchard-Taylor, celle soulevant les fameux "accommodements raisonnables", et alors en provenance des départements de théologie au premier chef. Il s'y trouvait là des biblistes qui ne voulaient pas tellement de bien au primat canadien apparemment.

:)

P.S. : félicitation en passant, cher Relief, je crois que vous êtes le premier membre français de la cité catholique à s'être jamais risqué à donner votre avis sur une situation politico-sociale interne à la société canadienne. Vous avez du courage. J'aime mieux ça que l'indifférence polie.

Cinci
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 11765
Inscription : lun. 06 juil. 2009, 21:35
Conviction : catholique perplexe

Re: L'hostilité au catholicisme... et l'islam qui gagne du terrain

Message non lu par Cinci » jeu. 27 juil. 2017, 0:24

Encore ...
Papillon :

Les mesures prises pour contrer l'islamophobie et ses dérives sont plus que justifiées
Très mauvaise politique à mon avis. Les actes de nature criminelle sont à réprimer, mais non pas la la critique ou la dénonciation des idées religieuses, dogmes, croyances.

Plus nos politiciens veulent donner raison aux ayatollahs iraniens, associant la critique sérieuse de l'islam à un crime punissable par la loi, plus ce sont les Djemilla Benhabib qui vont en faire les frais. L'ancienne députée libérale Fatima Houda-Pépin s'élève d'ailleurs contre une semblable orientation politicienne au pays.

Imagine-t-on un instant le pays avec une loi censurant la catholicophobie? Qu'est-ce que ça voudrait dire au juste? Le racisme signifie quelque chose pour moi, l'incitation à la haine, l'appel au meurtre mais ... mais pas la phobie d'un système idéologique!


On[dirait le vox pop] ne s'est pas libéré d'une emprise religieuse pour en accueillir une autre.
Il faudrait tempérer la chose. Parler d'une "emprise" religieuse du catholicisme au Québec serait une curieuse manière d'évoquer le passé du pays. D'emblée, c'est comme partir du point de vue des ennemis de la foi catholique. Ceux qui parlaient jadis d'une "emprise" des jésuites mais ... mais c'était l'encyclopédiste en France. Un tel langage se trouve chez les Diderot, Voltaire; voire le baron d'Holbach ... tout comme chez les protestants américains du temps de la Nouvelle-France, eux qui plaignaient tellement les pauvres colons français du nord de l'Amérique, les malheureux croupissant dans les fers, sous la férule despotique du roi de France et des curés. C'est un point de vue partisan. Un regard biaisé.

C'est vrai qu'une société donne toujours prise à des situations parfois conflictuelles et que le jugement de personnes en autorité peut toujours être discutable à certains égards. Sauf que parler d'une "emprise" de la religion sur les esprits, c'est suggérer déjà que la liberté se trouverait hors de celle-ci. Hum ...

Remarquez qu'il s'agirait pour moi de cibler ici un lieu commun, avec mon propos, un réflexe qui semble partagé par beaucoup de commentateurs et lorsqu'ils parlent des Québécois d'une autre époque cf. "Ah oui! Avant 1960 ... l'obscurité, l'arriération, le Moyen-Âge ... Ouf! Nous l'avons échappé belle! "

Relief
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 2211
Inscription : jeu. 06 déc. 2007, 8:44

Re: Mon amie Française est devenue catholique

Message non lu par Relief » jeu. 27 juil. 2017, 1:29

.
Dernière modification par Relief le lun. 28 août 2017, 2:12, modifié 1 fois.

Avatar de l’utilisateur
papillon
Barbarus
Barbarus

Re: L'hostilité au catholicisme... et l'islam qui gagne du terrain

Message non lu par papillon » jeu. 27 juil. 2017, 7:08

Cinci a écrit :
jeu. 27 juil. 2017, 0:24
Encore ...
Papillon :

Les mesures prises pour contrer l'islamophobie et ses dérives sont plus que justifiées
Très mauvaise politique à mon avis. Les actes de nature criminelle sont à réprimer, mais non pas la la critique ou la dénonciation des idées religieuses, dogmes, croyances.

Plus nos politiciens veulent donner raison aux ayatollahs iraniens, associant la critique sérieuse de l'islam à un crime punissable par la loi, plus ce sont les Djemilla Benhabib qui vont en faire les frais. L'ancienne députée libérale Fatima Houda-Pépin s'élève d'ailleurs contre une semblable orientation politicienne au pays.
Cinci,
faudrait se comprendre. Je ne me prive pas de commenter et critiquer certains comportements et agissements de membres de la communauté musulmane chez nous.
En fait, je n'ai jamais caché ma tolérance limitée envers des individus venus de l'autre bout du monde, musulmans ou autres, qui débarquent ici avec une liste de revendications en poche.
Tout cela doit être discuté ouvertement sans fausse pudeur et sans balayer sous le tapis les sujets classés "délicats". Bien sûr.
Je suis bien d'accord avec ça.

Sans doute aurais-je dû écrire plus correctement "contrer les dérives de l'islamophobie" plutôt que "contrer l'islamophobie et ses dérives".
Mais quoi qu'il en soit, si on porte attention au sens des mots, une phobie est une peur irrationnelle dont l'origine peut certes être un fait concrètement et objectivement inquiétant mais dont les réactions sont inappropriées. On ne peut espérer une réflexion intelligente et une critique objective et sensée construites sur une phobie.
Ce qui peut résulter d'une phobie, ce sont justement des dérives déplorables, insensées et improductives comme on en a vues dernièrement.
Et le droit à la critique ne veut pas dire le droit d'écrire n'importe quoi, n'importe comment.
La critique ne doit pas se résumer à un déferlement de haine.
On[dirait le vox pop] ne s'est pas libéré d'une emprise religieuse pour en accueillir une autre.
Il faudrait tempérer la chose. Parler d'une "emprise" religieuse du catholicisme au Québec serait une curieuse manière d'évoquer le passé du pays. D'emblée, c'est comme partir du point de vue des ennemis de la foi catholique.
Non, pas du tout. La foi catholique est une chose, le 'power trip' d'un clergé socialement puissant et contrôlant en est une autre.
C'est vrai qu'une société donne toujours prise à des situations parfois conflictuelles et que le jugement de personnes en autorité peut toujours être discutable à certains égards. Sauf que parler d'une "emprise" de la religion sur les esprits, c'est suggérer déjà que la liberté se trouverait hors de celle-ci. Hum ...
"Discutable à certains égards", quel euphémisme !...
Il suffit de lire la petite histoire du Québec qui nous révèle dans ses moindres détails sur des décennies la censure omniprésente et puissante du clergé sur tous les aspects de la vie en société : la politique, le journalisme, l'éducation, les arts (danse, peinture, littérature, théâtre) .
Vous ne pouvez pas ignorer cela, Cinci. C'est hallucinant, toutes les interventions faites par le clergé, par le passé, pour interdire et/ou condamner l'expression de certaines opinions entre autres dans les journaux, la lecture de livres (le fameux 'index' des livres interdits) , la participation à des fêtes, la danse, la présentation de pièces de théâtre, le cinéma et plus tard la télévision.
Contrôle absolu réclamé et appliqué.

Au fait, vous écrivez ceci : " Je dirais qu'il existe une volonté bien partagée de normaliser la conduite des gens. Parlons d'un certain conformisme. Le gouvernement canadien n'a jamais eu la volonté très tranchée d'affranchir les gens de la religion en général. Je pense que c'est vrai de dire ça. Mais l'on ne souhaite pas non plus que les religieux puissent faire obstacle à la société de consommation, empêcher les gens de manger à cinq tables en même temps.
On ne veut pas voir des "curés" se lever et apostropher les ministres sur des sujets sérieux comme le salut, les fins dernières, la survie nationale, l'économie, la pauvreté, etc. On ne voudrait pas les voir exiger la fermeture du cinéma. "

Vous choisissez évidemment avec soin les "bonnes interventions" que pourraient faire les curés, mais la méfiance et la prudence d'aujourd'hui avec les religieux se basent sur les "interventions moins bonnes" du passé. À qui doit-on reprocher ce 'refroidissement' ?
C'est amusant que vous parliez de "la fermeture du cinéma". Je comprends que dans le contexte où vous l'utilisez, il s'agit d'une figure de style. Mais par le passé, ce n'en était pas une.

Vous écrivez : ". Sauf que parler d'une "emprise" de la religion sur les esprits, c'est suggérer déjà que la liberté se trouverait hors de celle-ci. Hum ..."
Qu'est-ce que la liberté dans ces conditions d'endoctrinement ? Bien sûr personne n'avait le canon d'une arme à feu appuyé sur la tempe .
L'arme, très efficace, n'était pas sur la tempe mais entre les deux tempes, : la terrible conséquence du non-respect d'un interdit, le péché, la damnation. L'arme, c'était la peur.
Comment ignorer cette emprise psychologique puissante ?

Vous semblez faire peu de cas de l'efficacité de cette emprise sur la liberté des esprits mais d'autre part, Relief, qui défend le même point de vue que vous écrit ceci : " Ils ne sont pas libres. Des décennies de propagande anti-catholique ont formaté les esprits : être catholique, c'est être ringard, moyenâgeux, obscurantiste, intolérant, voilà ce qui s'est greffé dans les cerveaux par le biais du rouleau compresseur médiatique"
Faudrait en déduire que la propagande médiatique conditionne les cerveaux et détruit la liberté des gens mais l'endoctrinement religieux, non.
Ce qui me fait déduire, à moi, que des débats comme celui-ci risquent de tourner en rond par manque d'objectivité de part et d'autre et qu'un même principe peut être utilisé de façon contradictoire dans deux exemples différents pour servir un même intérêt.

Avatar de l’utilisateur
Christophe67
Barbarus
Barbarus

Re: L'hostilité au catholicisme... et l'islam qui gagne du terrain

Message non lu par Christophe67 » jeu. 27 juil. 2017, 7:40

Bonjour,

Il existe cependant un moyen mis en place depuis le XIe siècle, et ce par plusieurs souverains pontifes, pour lutter contre la mahométisation : La prière de l''Angélus !

Cette prière, trois fois par jour, a été consacrée à cela mais combien la pratique encore ?


Cordialement.

Avatar de l’utilisateur
Christophe67
Barbarus
Barbarus

Re: Mon amie Française est devenue catholique

Message non lu par Christophe67 » jeu. 27 juil. 2017, 8:49

Bonjour Kerniou,
Kerniou a écrit :
mer. 26 juil. 2017, 1:30
Vous avez raison l'un et l'autre, Papillon et Chistophe, la progression de l'islam, en occident est préoccupante pour l'avenir du christianisme particulièrement en Europe et surtout en France. Personne ne semble s'en préoccuper. Je dirais même, qu'en France, dans las milieux anti-cléricaux qui veulent en découdre avec le catholicisme, l'influence grandissante de l'islam est perçue positivement pour l'étouffer, sinon l'éradiquer, considérant que personne ne pourra faire pire que le catholicisme ... Eh bien, ils verront ... Nous verrons tous ...
Préoccupant oui, mais pas désespérant puisque nous avons une promesse digne de foi : « Et moi, je te le déclare : Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église ; et la puissance de la Mort ne l’emportera pas sur elle. » (Matthieu 16:18)

Des moments difficiles, très probablement, mais après avoir été abaissés, nous serons relevés. Et fort de cette expérience peut être de façon encore plus éclatante. Je crois en cela.


Cordialement.

Cinci
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 11765
Inscription : lun. 06 juil. 2009, 21:35
Conviction : catholique perplexe

Re: L'hostilité au catholicisme... et l'islam qui gagne du terrain

Message non lu par Cinci » jeu. 27 juil. 2017, 15:34

Papillon,
faudrait se comprendre. Je ne me prive pas de commenter et critiquer certains comportements et agissements de membres de la communauté musulmane chez nous.
En fait, je n'ai jamais caché ma tolérance limitée envers des individus venus de l'autre bout du monde, musulmans ou autres, qui débarquent ici avec une liste de revendications en poche
Oui.

La critique ne doit pas se résumer à un déferlement de haine.
Vous avez raison.

Aussi la littérature haineuse fera-t-elle déjà l'objet d'un article dans le code criminel canadien. La propagande haineuse représente l'un de ces actes de nature criminelle à réprimer. Le point c'est pourquoi vouloir censurer une soi-disante "islamophobie" tout spécialement si, en ce faisant, le but réel serait de sanctionner le crime déjà défini dans le code criminel à l'article que je viens de dire? Le crime réel : c'est l'incitation à la violence contre un groupe minoritaire ciblé.

Il me paraît assez évident que la récente motion "anti-islamophobie" n'est qu'un geste de nature politique,

Cinci
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 11765
Inscription : lun. 06 juil. 2009, 21:35
Conviction : catholique perplexe

Re: L'hostilité au catholicisme... et l'islam qui gagne du terrain

Message non lu par Cinci » jeu. 27 juil. 2017, 18:08

Papillon :
Non, pas du tout. La foi catholique est une chose, le 'power trip' d'un clergé socialement puissant et contrôlant en est une autre.
Le problème réside quelque peu dans ce que vous dite ici. Ainsi, évoquer un "power trip" suggère un comportement désordonné et fautif bien sûr. Ce serait quelque chose comme l'ivresse du pouvoir au point de ne plus penser qu'à s'avantager soi-même, peu importe que ce le fut au préjudice d'à peu près tout le monde. C'est comme porté un jugement sur la nature des motivations réelles ayant dû être celles du clergé en question.

Je reconnais que l'on pourrait toujours trouver tel ecclésiaste douteux dans son comportement et à telle occasion. Il peut bien se faire que tel évêque à tel endroit ferait plus ou moins preuve d'autoritarisme. Un chef peut être parfois désagréable ou cassant. Nul n'est parfait.

Mais je trouverais un problème - il n'empêche - dans le fait de présenter la chose, sans trop de nuance, comme si ce devait être une généralité ou une situation régulière et normale ayant dû perdurer des décennies et des décennies. Comme s'il fallait comprendre que le clergé représentait un bloc monolithique, et un bloc ayant pu régner sans partage sur tout le pays. En réalité, il se trouve toujours différents courants d'idées dans l'Église, et les religieux ne pensent pas tous de la manière manière sur une foule de sujets. Toujours, c'est ce qui aura rendu vivable les différentes époques sous le régime catholique.

En fait, les prêtres devaient faire face à de l'opposition tant à l'intérieure qu'à l'extérieur de l'Église, et si, par opposition, l'on pense "mode de pensée"; "option politique" ou "approche prudente".

Cinci
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 11765
Inscription : lun. 06 juil. 2009, 21:35
Conviction : catholique perplexe

Re: L'hostilité au catholicisme... et l'islam qui gagne du terrain

Message non lu par Cinci » ven. 28 juil. 2017, 19:39

Papillon,
Discutable à certains égards", quel euphémisme !...
Mais oui ... discutable ... je pensais tout simplement au fait qu'un seul personnage peut présenter plusieurs facettes. Alors quand on penserait aux manières de tel évêque autoritaire ... Oui, des décisions discutables il y en a eu. Je pourrais le mentionner.
Il suffit de lire la petite histoire du Québec qui nous révèle dans ses moindres détails sur des décennies la censure omniprésente et puissante du clergé sur tous les aspects de la vie en société : la politique, le journalisme, l'éducation, les arts (danse, peinture, littérature, théâtre) .
Vous ne pouvez pas ignorer cela, Cinci. C'est hallucinant, toutes les interventions faites par le clergé, par le passé, pour interdire et/ou condamner l'expression de certaines opinions entre autres dans les journaux, la lecture de livres (le fameux 'index' des livres interdits) , la participation à des fêtes, la danse, la présentation de pièces de théâtre, le cinéma et plus tard la télévision.
Contrôle absolu réclamé et appliqué.
Le clergé n'a jamais exercé une emprise totale sur les esprits. Et le Québec fut toujours une société ouverte à des courants d'idées contraires ou contrariantes, si on place ici du point de vue de l'ecclésiastique le plus radical et ultramontain du XIXe siècle que l'on pourrait imaginer. Il y a toujours existé une presse "libérale" pour contrebalancer la fermeture des autres, même si je serais d'accord pour dire qu'il y aura bien existé des épisodes de censure plus ou moins ferme et connaissant plus ou moins de succès.

Oui, c'est vrai que le point de vue de l'Église exerçait un certain impact prépondérant sur les esprits dans l'ensemble. L'importance du point de vue de l'Église provenait sans doute du fait - ¸à mon sens - que l'Église formait les gens instruits via le système scolaire, et à quoi se rajoutait le fait que les clercs composaient le fer de lance de la résistance morale et intellectuelle à opposer au rouleau compresseur anglais et protestant. Les Québécois étaient volontiers prêts à entendre le message idéologique de leurs intellectuels dont les discours pouvaient pas mal s'associer à ceux des prêtres, des "p'tits gars de chez eux". C'est pour cela que le terme emprise ...

Ce que je veux dire c'est que le Québec de 1880 ou de 1920 ne se trouvait pas réellement dans une situation d'isolement, le genre de situation qui qui ne permettrait pas la présence sur place de discours idéologiques adverses à celui de l'Église catholique. Les Québécois ne se trouvaient pas dans la situation des paysans de l'an 1150 où la circulation des idées se trouvait forcément réduite par des causes matérielles et isolés idéologiquement tout simplement du fait que le protestantisme n'existait pas. Nos clercs au tournant du XXe siècle essayaient plutôt de résister à la pénétration des idées adverses ... parce que cette pénétration, propagation ou avancée contraire, existait justement.
Vous choisissez évidemment avec soin les "bonnes interventions" que pourraient faire les curés, mais la méfiance et la prudence d'aujourd'hui avec les religieux se basent sur les "interventions moins bonnes" du passé. À qui doit-on reprocher ce 'refroidissement' ?
C'est amusant que vous parliez de "la fermeture du cinéma". Je comprends que dans le contexte où vous l'utilisez, il s'agit d'une figure de style. Mais par le passé, ce n'en était pas une.
Nous pourrions peut-être comparer la réaction des curés de l'époque au Québec à celle du curé d'Ars en France et dans la sienne ... Oui, il y a bien une tentative locale de censure ... avec sermon contre la danse, le cabaret et tout ... mais alors que la danse fait rage, que le cabaret est ouvert ... dans une contexte global où se trouve non seulement des partisans de la danse mais aussi des clercs et des curés plus tolérants, plus complaisants ...

C'est vrai qu'il y avait une forme de censure au cinéma ... mais comme il s'en trouvait bien une chez les protestants également ... Pour l'opinion publique de l'époque, on n'y voyait pas dans l'intervention comme l'initiative d'un pouvoir dictatorial exerçant une emprise indue à l'encontre de la volonté d'à peu près tout le monde (pensant ici à une une emprise indue et pour des raisons malsaines ...)

:)

Répondre

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 110 invités