Vous êtes un “barbarus" parce que vous êtes un invité non-inscrit, pas parce qu’on vous a fait un joli nom juste pour coller à votre barbarie intellectuelle.Ensuite merci de m'avoir affublé de ce joli titre de "Barbarus", cela sonne très bien à mes oreilles.
Les preuves de l’existence de Dieu ne sont évidemment pas des preuves scientifiques, puisque l’idée de Dieu n’est pas dans le champ des sciences expérimentales. Personne ne pourrait fournir, donc, un preuve de cette sorte. Dieu, dans la conception catholique, n’est en effet pas un étant dans l’univers, pas un être tout puissant qui s’ajouterait à la sommes des “choses” présentent dans notre monde.Je serais toujours curieux que ce cher Héraclius me donne les preuves de l'existence de Dieu, si vraiment il les détient.
Les “preuves” dont nous parlons sont philosophiques à proprement parler. Elles sont de différentes sortes et sont complémentaires les unes des autres. Certaines démontrent l’existence de Dieu - ou plus exactement, approchent Dieu à la lumière de la raison naturelle. D’autres mettent en lumière la rationalité de l’acte de foi en un créateur, indépendamment de son existence.
Je vais évoquer un seul de ces arguments par souci de concision, qu'on nomme parfois "argument cosmologique".
Cet argument remonte, dans sa forme la plus ancienne, à Aristote. Ce qui montre bien, en soi, qu’on peut parfaitement y parvenir rationnellement sans le moindre usage d’une quelconque foi religieuse. L’argument n’en est pas vraiment un parce qu’il part d’un état de fait présent dans le monde, pas du désir de démontrer l’existence de Dieu. Il part ainsi du fait qu’il existe du mouvement dans le monde, au sens que le mot a pour Aristote - c’est à dire quelque chose qui correspond grossièrement à ce que nous appelons énergie. Il constate que le mouvement ne peut pas remonter à l’infini dans une perpétuelle chaîne causale, et conclut donc à l’existence d’un premier moteur immobile à l’origine du mouvement.
Prenons un image concrète. Imaginez une horloge à rouage. Vous voyez une horloge avec une longue chaîne de rouages qui s'en échappe vers l'horizon. Chaque rouage transmet un mouvement au suivant, jusqu'à l'horloge -qui fonctionne donc, indique l'heure.
Il est évident, dans ce cadre, que vous allez postuler qu'à un moment, au loin, la chaîne s'arrête avec un moteur, un système qui produit du mouvement. Parce qu'en soit, chaque rouage ne peut pas créer de mouvement, seulement le transmettre. Donc postuler que les rouage s'enchaînent à l'infini ne peut pas expliquer l'existence du mouvement qui donne vie à l'horloge. Parce que chaque rouage en soi est inerte. Une infinité d'objets inertes est incapable d'expliquer le mouvement.
Aristote, lui applique ce raisonnement simple à l’ensemble de l’univers. Il constate l’existence de transmetteurs de mouvements en chaîne en action dans le monde, et cela seul conduit à postuler qu’il faut un être lui-même non mû à l’origine du mouvement.
L’argument d’Aristote est assez simpliste, et la version la plus commentée dans l’histoire de l’argument cosmologique, c’est un raisonnement qui, grossièrement, transpose à la catégorie philosophique de l’être la réflexion d’Aristote par le mouvement. Je vous en donne vite fait une version (c'est la mienne et pas celle d'un vrai philosophe, elle vaut ce qu'elle vaut, mais on y lit l'argument je crois).
P1 : Il y a des êtres contingents.
P2 : Un être contingent ne contenant pas sa propre nécessité, il la tire toujours d'un autre être.
P3 : Il est impossible qu'il n'y ait que des êtres contingents, sous peine de régression à infinie des raisons d'êtres.
P4 : Il y a donc un être nécessaire, que ne tire pas sa nécessité d'un autre être.
P5 : Puisqu'il y a des êtres contingents dans l'Univers, l'Univers est donc par définition contingent.
P6 : L'Univers étant contingent, l'être nécessaire en est distinct.
Conclusion (par P4 et P6) : Il y a donc un être nécessaire, qui donne l'existence aux êtres contingents de l'Univers, et distinct de celui-ci.
Cette version est une conception plutôt thomiste de l’argument - encore que je n’ai aucune prétention à bien formuler l’argument de Thomas d’Aquin. Elle part du constat de la contingence de l’être. Un argument au demeurant très similaire, celui de Leibniz, part plutôt de la question “pourquoi y a t’il quelque chose plutôt que rien” en lui appliquant le principe de raison suffisante. Puisque les êtres dont nous constatons l’existence sont contingents, et donc incapable de répondre à la question posée par Leibniz dans les termes du principe de raison, Leibniz conclut qu’il doit exister un être nécessaire indépendant du monde.
Quelques définitions grossières pour comprendre :
Un être contingent est un être qui tire sa raison d'être d'un être extérieur à lui-même. Exemple : vous et moi, nous sommes contingents, parce que nous sommes causés par des forces extérieures à nous. Nous dépendons de nos parents pour notre existence. Pareil pour un cailloux ; tel cailloux aurait pu ne pas exister, si il n'avait pas émergé de tel volcan à tel moment. Pareil pour un arbre, qui dépend de ses nutriments ; pareil pour les gobelets en plastique, pour tout ce qui n'a pas existé et ce qui peut cesser d'exister. Pareil pour les atomes, etc…
Un être nécessaire est un être qui n'est pas contingent.
L'Univers est l'ensemble des étants.
C'est cet être nécessaire, pur acte d'être, parfaitement simple, source existentielle des étants, que nous appelons Dieu.
Bref, c’est une question assez complexe et je n’ai nullement la prétention de la résumer en trois phrases. Mais j’espère que cela vous donne une idée de la chose.
Je suis un peu déçu que vous n’avez pas eu une phrase ou deux sur mes quelques réflexions historiques sur les grossiers clichés que vous aviez énoncés.
J’ai une vague idée de ce qu’est le satanisme LaVeyien et je m’amuse de vous voir contraster nos valeurs spirituelles, nécessairement absurdes, de vos valeurs pseudo-rationalistes, basée, bien sûr, sur la seule raison.Et maintenant, je voudrais vous exposer ma "foi" à moi, sachez que je suis un adepte de L'Église de Satan fondé par Anton LaVey (paix à son âme) en 1966.
Là je sens que l'opinion que vous avez à mon égard va radicalement changer, j'entends de là les prêches et les conclusions hâtives... mais remettons les choses dans leurs contexte.
Le Satanisme LaVeyien, est non-déiste, je ne crois pas en un Dieu, ni même au Diable, je crois à un code philosophique simple qui me permet de vivre pleinement en tant qu'être humain, sans pour autant me plier au forces invisibles (choses que l'Ordre du Trapèze ou Conseil des Neufs rejettent fermement, L'Église de Satan est basé sur des fondements rationnels et non des élucubrations spirituelles)
Décréter des valeurs par soi-même est parfaitement absurde, parce que jusqu’à preuve du contraire, l’idée de valeur ou d’éthique ne sont ni accessibles par la déduction, ni par l’induction.
Vous posez par exemple, que l’hédonisme, la recherche du plaisir pour lui-même, est supérieure à l’amour chrétien, qui consiste à se donner soi-même entièrement à l’Autre, soit Dieu et le prochain. Moi je peux expliquer pourquoi ma démarche est raisonnable : en effet, je crois qu’elle provient d’une révélation, celle de Jésus qui était Dieu, et je peux donner des raisons par rapport au fait que cette révélation est crédible, qu’il est rationnelle de lui accorder l’acte de foi.
Mais vous ? Puisque vous rejetez l’idée de législateur céleste, comment déduisez vous des valeurs auxquelles vous accordez une forme d’objectivité ? Dostojevski le disait déjà “Si Dieu n’existe pas, tout est permis” ; c’est à dire, si Dieu n’existe pas, il est impossible de constituer le moindre code moral, la moindre éthique, la moindre idée de raison d’agir d’une manière qui soit bonne.
Nietzsche l’avait au demeurant fort bien compris, et il méprisait plus encore les athées de son temps qui prétendaient pouvoir fonder quelque éthique que ce soit sans Dieu, que les croyants eux-mêmes. Ce qui n’est pas peu dire, vu la détestation qu’il éprouvait pour la “race des théologiens” (ça, c’est nous). D’où le fait que toute sa philosophie est profondément subjectiviste et complètement amorale.
Waaaaouh. Trop génial.L'Église de Satan ne sollicite personne, j'ai eu occasion de la rejoindre lors d'un voyage au USA, j'ai été reçu par un Magister tout à fait aimable qui m'a décrit les différentes facettes de cette organisation, séduit par l'idéologie du Satanisme LaVeyien, j'ai passé un entretien dont je tiendrais le contenu secret, à la suite duquel j'ai été reconnu apte à rejoindre L'Église de Satan, après avoir payé ma cotisation (ce n'est pas si différent de la quête à la seule différence qu'on ne paye qu'une fois) et ainsi reçu la carte rouge prouvant mon appartenance à L'Église.
Comme quoi, même l’homme sans religion est si tenaillée par l’idée du sacré que faute de religion, il s’en invente une, fut-elle athée.
Eh bé. Tant de conviction et de foi de la part d’un homme détaché de la triste folie des fanatiques religieux que nous sommes…Les neuf affirmations sataniques
1 Satan représente l'indulgence, plutôt que l'abstinence.
2 Satan représente l'existence vitale, et non des promesses spirituelles irréalistes.
3 Satan représente la sagesse immaculée, au lieu de l'hypocrisie dans laquelle se complaisent les hommes.
4 Satan représente la bonté pour ceux qui la méritent, au lieu de la prodigalité gaspillée pour des ingrats.
5 Satan représente la vengeance, plutôt que le pardon.
6 Satan représente la responsabilité à ceux qui savent l'assumer, plutôt que de se soucier des vampires psychiques.
7 Satan représente l'homme simplement comme un animal parmi tant d'autres, parfois mieux, souvent pire que ceux qui marchent à quatre pattes, qui, grâce à son prétendu « développement intellectuel et spirituel, » est devenu le plus vicieux de tous les animaux.
8 Satan représente les prétendus péchés, puisque ceux-ci mènent à la gratification physique, mentale, ou émotionnelle.
9 Satan est le meilleur ami que les églises aient eu, puisqu'il les a maintenues en affaires depuis si longtemps.
La neuvième est ma préféré, tout ceci pour vous dire que pour ceux qui espérer me voir changer d'avis et peut-être m'intéresser au Christ... eh bien non ! J'ai déjà un combat à mener, un combat pour que l'être humain puisse devenir meilleure et cela passe par la destruction de toutes formes d'obscurantisme spirituel et de fanatisme religieux, je crois en l'humain et uniquement en lui, pas en un recueil de contes écrits par d'obscures prophètes aliénés ! Je veux que le genre humain se rende compte de ses erreurs et s'en libère ! Voilà mon combat et je n'abandonnerais pas ! J'espère d'ailleurs que le Conseil des Neufs réussira bientôt à faire reconnaître le Satanisme LaVeyien comme religion officiel en France et ainsi pouvoir construire des églises dans le pays de Molière, mais pas des églises où l'on priera pour un grand vieillard céleste, mais des églises qui serons des lieux d'échanges et de débats constructifs et non pollué par des stupidités spirituelles !
Je vais vous donner un petit conseil pour l’accomplissement de votre “mission sacrée”. Vouloir dénoncer les religions, leur obscurantisme, leur irrationalité… Pourquoi pas. Mais vous ne croyez pas qu’avoir le minimum syndical de connaissance sur ce que vous prétendez dénoncer n’aiderait pas au moins un peu à en démontrer l’inanité ? Si vous croyez que vous convaincrez qui que ce soit avec vos grandes phrases emplies d’inspiration grandiloquente et de clichés démontrant une remarquable ignorance de ce dont vous parlez, je suis désolé de vous dire que vous ne risquez pas de faire beaucoup de convertis. C’est un peu comme si moi je débarquais sur un forum athée en clamant haut et fort “les athées sont tous stupides parce que c’est au nom de l’athéisme d’état qu’on a massacré des milliers de gens dans un grand nombre de régimes au cours des derniers siècles (la Terreur, Staliene, Pol Pot et tout et tout” avant de balancer une grande louange sur la gloire de Dieu qui pourfend les impies - et de conclure, cela va de soi “Héraclius, à vous les studios !”. Je ne crois pas que je serais très convainquant, je sais pas pour vous.
Lorsque l’on prétend démonter les convictions des autres, c’est quand même mieux d’en connaître, et d’en connaître bien, une expression non-caricaturée. On en est est d’autant plus percutant dans ces arguments. Moi-même, certains ouvrages ou positions athées m’ont vraiment remis en cause et fait réfléchir - ils présentaient des arguments construits, informés, non-caricaturaux. Ceux qui se contentaient de trois clichés et d’une morale à deux balles ont rarement tirés de moi plus qu’un sourire parfois un peu méprisant.
Ayez une vague idée de ce que vous prétendez railler et démonter, et revenez nous voir. On aura une vraie conversation. Ou alors, si vous avez de vrai arguments, présentez-les. Pour l’instant j’attends toujours en quoi la connerie de certains géorgiens remet en cause la vérité du Christianisme.
Que Dieu vous garde en son amour,
Héraclius -