Quel est le sens de l'œcuménisme ??

« Dieu leur donnera peut-être de se convertir et de connaître la vérité. » (2Tm 2.25)
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Quel est le sens de l'œcuménisme ??

Message non lu par rodrigue » lun. 18 juin 2012, 18:35

Les papes Jean Paul 2 et Benoits 16 n'ont cessé de manisfester leur desir pour l'œcuménisme
Est ce que le sens de cet œcuménisme soustend la mise en place d'un systeme ou d'une religion mondial unique ????
Car si c'est le cas ca serait inquietant .....
Quelle definition l'Eglise donne a l'œcuménisme?????
« Seigneur, notre Père, c'est toi ; c'est nous l'argile, c'est toi qui nous façonnes, tous nous sommes l'ouvrage de ta main. »
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Re: quel est le sens de l'œcuménisme??

Message non lu par MariaMagdala » lun. 18 juin 2012, 20:10

rodrigue a écrit :Les papes Jean Paul 2 et Benoits 16 n'ont cessé de manisfester leur desir pour l'œcuménisme
Est ce que le sens de cet œcuménisme soustend la mise en place d'un systeme ou d'une religion mondial unique ????
Car si c'est le cas ca serait inquietant .....
Quelle definition l'Eglise donne a l'œcuménisme?????
Bonjour Rodrigue,

Qu'on me corrige si je me trompe mais l'oecuménisme ne vise qu'a rassembler les chrétiens (catholiques, protestant).
Il ne s'agit pas de faire un amalgame avec les autres religions, ni de faire des concessions sur les croyances.

Par contre, il y a un dialogue inter-religieux qui s'installe avec les autres confessions, dans un but de paix et de respect mutuel qui passe avant tout par une meilleure compréhension de qui est l'autre...


God bless you! :ange:
" A celui qui n'a pas, même ce qu'il a lui sera retiré" (Mc 4,25)
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Re: quel est le sens de l'œcuménisme??

Message non lu par rodrigue » ven. 22 juin 2012, 11:22

Merci Maria ,cela me rassure que l'objectif soit d'unir les chretiens protestant car en effet si c'etait de former une religion unique pour diriger le monde alors l'Eglise aurait perdu sa vocation
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Re: Quel est le sens de l'œcuménisme ??

Message non lu par MariaMagdala » ven. 22 juin 2012, 14:37

Je voudrais préciser mon propos.
L'oecuménisme concerne les chrétiens au sens large. J'ai mis protestant et catholique entre parenthèse mais je crois que cela concerne aussi les chrétiens orientaux, les orthodoxes. Voila, c'est aussi pour cela que l'on prie.

Pour les rencontres inter-religieuses par contre, je me suis posée les questions suivantes en faite:
Est ce que cela ne va-t-il pas à l'encontre de l'évangélisation? Peut on être gardien d'une vérité et mettre d'autres vérités au même niveau?
Je pense que ces rencontres sont profitables pour la paix dans le monde, mais qu'en est-il par exemple des relations entre les représentants catholiques, juifs et musulmans. Il suffit d'aller sur ce forum pour voir a quel point le Coran est a prendre avec des pincettes et les vues erronées que certains musulmans ont sur notre religion.... Comment un réel dialogue peut être possible? Ou alors ne sont-ce que des rencontres d'apparat? Qu'en est-il des massacres perpetrés dans les diverses communautés?

Bien qu'il y ait des choses admirables dans toutes les religions, j'avoue que je suis assez perplexe....

God bless you!
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Re: Quel est le sens de l'œcuménisme ??

Message non lu par rodrigue » ven. 22 juin 2012, 16:23

je comprend ton point de vue , le dialogue interreligieux ne va pas a l'encontre de l'evangile a partir du moment ou ceci peut permettre de créer la paix autour de nous comme tu le dis , l'evangile ne nous dis-t-il pas que ceux qui cherchent la paix autour d'eux seront appelés fils de Dieu.
Bien que certains personnes ou religion ne semblent pas porter assez d'importance a cette recherche de paix , en tant que chretiens donc artisants de paix nous ne devons pas nous decourager saint Paul ne nous invite t-il pas de "vivre en paix avec tous autant qu'il est possible, autant que cela dépend de nous »
David aussi nous dit " Fais le bien, évite le mal, cherche la paix, suis-la jusqu'au bout"
Alors si Dialogue interreligieux peut favoriser la paix , prions donc pour l'Eglise pour que le saint Esprit lui donne la force de continuer dans ce sens
Dieu nous benisse
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Re: Quel est le sens de l'œcuménisme ??

Message non lu par Kerniou » sam. 23 juin 2012, 10:36

Analyse pleine de sagesse et de charité Du Père Buttet me semble bien répondre à la question.
Au delà des familles du christianisme, nous devons reprendre à notre compte le " Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté ".
" Celui qui n'aime pas n'a pas connu Dieu , car Dieu est Amour " I Jean 4,7.

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Re: Quel est le sens de l'œcuménisme ??

Message non lu par ledisciple » sam. 23 juin 2012, 10:55

le gyrovague a écrit :L'exigence d'un véritable œcuménisme, enfin. Influencés par l'esprit du temps, poussés par l'urgence spirituelle et heurtés par le scandale de la division, nous risquons de développer un œcuménisme sécularisé marqué par le relativisme ambiant.
Je ne connais pas cette nouvelle religion œcuménique. Je suis catholique romain de toujours, je ne suis pas de cette religion œcuménique comme ils l'appellent aujourd'hui. Dans quel incompréhensible charabia ce père Nicolas Buttet s'enfonce-t-il tout seul? Ce n'est plus la religion catholique que ma famille et nos familles très catholiques romaines ont toujours vécu.

Selon ce père Buttet, cette religion œcuménique a sa doctrine, sa spiritualité, sa pratique. Il le dit: "L'Eglise a distingué trois aspects du travail œcuménique:
-"L'œcuménisme spirituel": celui de la prière et des martyrs; c'est l'âme de l'œcuménisme.
-"L'œcuménisme pratique": celui des œuvres de charité commune.
-"L'œcuménisme doctrinal": celui des grandes questions de foi et de dogme."


Et j'ajoute ce qu'il oublie de vous dire, son catéchisme, ses prêtres, sa Bible, sa Bible œcuménique...
Image
Je regrette infiniment, cette TOB, cette Bible œcuménique est une fausse traduction, qui est un échec terrible en ayant voulu mélanger la Bible protestante et la Bible catholique, conciliante jusqu'à l'incohérence. Savez-vous que c'est la Bible préférée des sectes, au nom de laquelle ils se présentent faussement en acceptation de tout? Et ça marche! Ah, si c'est œcuménique, c'est universel...
le gyrovague a écrit :Influencés par l'esprit du temps, poussés par l'urgence spirituelle et heurtés par le scandale de la division, nous risquons de développer un œcuménisme sécularisé marqué par le relativisme ambiant.
Ce que les catholiques de toujours ont su éviter! Autrement dit, le père Buttet affirme l'évidence, que son œcuménisme risque... et est risqué. Oui! Nous ne connaissons pas cet "esprit du temps", le Saint-Esprit nous en protège! Nous ne connaissons pas cette "urgence spirituelle", il n'y a que la Royauté de Notre Seigneur Jésus-Christ. C'est la Parole de Dieu, nous n'avons pas le droit de la mélanger avec la parole des hommes.

Encore une fois, au risque de me répéter, jamais un traditionaliste ne fonctionne comme selon Nostra Ætate, mais selon l'encyclique Quas primas du pape Pie XI.
MariaMagdala a écrit :Qu'on me corrige si je me trompe mais l'oecuménisme ne vise qu'a rassembler les chrétiens (catholiques, protestant).
Pour la tradition, pour l'Eglise de toujours, oui, vous vous trompez. C'est aux fruits qu'on voit la santé d'un arbre.
MariaMagdala a écrit :Par contre, il y a un dialogue inter-religieux qui s'installe avec les autres confessions, dans un but de paix et de respect mutuel qui passe avant tout par une meilleure compréhension de qui est l'autre...
C'est contraire à la foi catholique, je regrette infiniment. C'est en accord avec la foi œcuménique. C'est contre l'affirmation de notre Credo: "par l'Esprit-Saint, il a pris chair de la Vierge Marie, et s'est fait homme." Cela, les protestants le renient ainsi que les évangélistes. De même, "je crois en l'Église, une, sainte, catholique et apostolique" n'est plus affirmé. Et ne plus affirmer cela pour entrer dans votre dialogue inter-religieux, est contraire au Credo.

Nous sommes maintenant, au nom de cet œcuménisme, dans la division, le déchirement, et dans cette crise interne de l'Eglise catholique qui est très perceptible. Et pourtant, nous restons attachés au pape, quel qu'il soit, nous restons fidèles infiniment à Rome, et nous sommes dans l'Eglise catholique. Je reconnais le Bienheureux pape Jean XXIII et le Bienheureux pape Jean-Paul II. Je reconnais la messe Paul VI quand elle est bien dite. Nous demandons simplement que la tradition et le patrimoine et l'Histoire de l'Eglise Une, Sainte, Catholique et Apostolique, gardent leur place, et ne soient pas effacés. Nous demandons la vie, la Parole de Vie. Sans quoi, comme le dit Saint Paul dans la premiere Epitre aux corinthiens:
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"Si linguis hominum loquar et angelorum
caritatem autem non habeam factus sum
velut aes sonans aut cymbalum tinniens."

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Re: Quel est le sens de l'œcuménisme ??

Message non lu par rodrigue » mer. 27 juin 2012, 17:45

Vous croyez vraiment que cet œcuménisme est la cause de la division dans l'Eglise ?? Alors montrez-moi en quoi !!!!
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Re: Quel est le sens de l'œcuménisme ??

Message non lu par ledisciple » mer. 27 juin 2012, 21:48

rodrigue a écrit :Vous croyez vraiment que cet œcuménisme est la cause de la division dans l'Eglise ??
Oui.
rodrigue a écrit :alors montrez-moi en quoi !!!!
Par les chiffres, ce qui a déjà été fait.

Il y a de plus, dans Vatican II, des points chauds. Par exemple Dignitatis Humanæ
Le cardinal Ratzinger a constaté que Jean XXIII et Paul VI se sont trompés en ce qui concerne les fruits du concile, "cruellement opposés" à leur attente. Relisez du cardinal Ratzinger cet ouvrage de 1985: "Entretien sur la foi" page 30.
Cet ouvrage

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Re: Quel est le sens de l'œcuménisme ??

Message non lu par rodrigue » jeu. 28 juin 2012, 15:09

malheureusement je n'ai pas lu le livre en question mais vu que vous avez parler dignitatis humanae , le point chaud doit concerner "la liberté religieuse"; personnellement je n'ai rien contre, j'ai eu souvent a discuter sur ce point avec qui le contestait mais ils ne sont pas arrivé a me montrer en quoi cela est contraire à l'enseignement de l'Eglise ou la Tradition.

En effet tout homme n'est -il pas libre de pratiquer la religion qu'il trouve bonne ?
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Re: Quel est le sens de l'œcuménisme ??

Message non lu par ledisciple » jeu. 28 juin 2012, 20:55

[...]

Voici la Déclaration Dignitatis humanae promulguée le 7 décembre 1965, à lire.

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Re: Quel est le sens de l'œcuménisme ??

Message non lu par Cinci » ven. 29 juin 2012, 3:15

Je confirme que le livre de Messori de 1985 est très bon. Parce que c'est aussi un des rares interviews que le cardinal Ratzinger avait accordé à l'époque. Messori avait fait relire le produit fini au cardinal avant sa parution question d'obtenir son plein accord. Puis alors ce dernier avait rajouté qu'il se reconnaissait tout à fait au travers de ce qui était écrit dans le livre.

:)

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Re: Quel est le sens de l'œcuménisme ??

Message non lu par Cinci » ven. 29 juin 2012, 4:01

Extrait :

  • «... je suis convaincu que les dégâts que nous avons subis en ces vingt années ne sont pas dus au vrai Concile, mais au déchaînement, à l'intérieur de l'Église, de forces latentes agressives et centrifuges; et à l'extérieur, ils sont dus à l'impact d'une révolution culturelle en Occident : l'affirmation d'une classe moyenne supérieure, la nouvelle bourgeoisie du tertiaire, avec son idéologie libéralo-radicale de type individualiste, rationaliste, hédoniste.

    Alors son mot d'ordre, son exhortation à tous les catholiques qui veulent le rester n'est certes pas de ''revenir en arrière'', mais bien plutôt d'en revenir aux textes authentiques de l'authentique Vatican II.

    Pour lui, me redit-il, défendre aujourd'hui la vraie Tradition de l'Église signifie défendre le Concile. C'est aussi notre faute si nous avons parfois donné prétexte, tant à la droite qu'à la gauche, à penser que Vatican II ait pu constituer une rupture, un abandon de la Tradition. Il y a au contraire une continuité qui ne permet ni retour en arrière, ni fuites en avant, ni nostalgies anachroniques, ni impatiences injustifiées. C"est à l'aujourd'hui de l'Église que nous devons rester fidèles, non à l'hier ni au demain : et cet aujourd'hui de l'Église, ce sont les documents de Vatican II dans leur authenticité, sans réserves qui les amputent, ni abus qui les défigurent.

    Ratzinger n'est pas du tout tendre [...] envers ce traditionalisme intégriste que symbolise l'ancien archevêque Marcel Lefèvbre. Il m'a dit à ce sujet : «Je ne vois aucun avenir pour une position de refus fondamental à l'égard de Vatican II, en soi illogique. Le point de départ de ce courant est sans doute une fidélité stricte au magistère surtout de Pie IX et de Pie X, ainsi que - d'une manière encore plus fondamentale - au Concile Vatican I et sa définition de la primauté du Pape. Mais pourquoi les papes jusqu'à Pie XII et non après ? Serait-ce que l'obéissance au Saint-Siège varie au gré des années ou de la proximité entre un enseignement donné et certaines convictions personnelles ?»

    Messori, op. cit., pp. 31-33
Et...

  • Là-dessus, il me confirme qu'il entend être très précis : «il faut s'opposer à tout prix à cette vue schématique d'un avant et d'un après dans l'histoire de l'Église, qu'on ne peut aucunement étayer par des documents qui, eux, ne font que réaffirmer la continuité du catholicisme. Il n'y a pas d'Église ''pré'' ou ''post'' conciliaire : il n'y a qu'une seule et unique Église qui marche vers le Seigneur, approfondissant de plus en plus et comprenant de mieux en mieux le trésor de la foi que Lui-même lui a confié. [...] Le Concile n'entendait pas du tout introduire un partage en deux du temps de l'Église.

    [...]

    Vatican II - poursuit-il - avait raison de souhaiter une révision des rapports entre l'Église et le monde. Car il y a des valeurs qui, même si elles sont nées hors de l'Église, peuvent, une foi examinées et amendées, trouver leur place dans sa vision. En ces années-là, on a satisfait à ce devoir, mais celui qui penserait que ces deux réalités peuvent se rejoindre ou même s'identifier sans conflit montrerait qu'il ne connaît ni l'Église ni le monde.»

    Proposeriez-vous d'en revenir à la vieille spiritualité «d'opposition au monde» ?

    Ce ne sont pas les chrétiens qui s'opposent au monde. C'est le monde qui s'oppose à eux quand est proclamée la vérité sur Dieu, sur le Christ, sur l'homme. Le monde se révolte quand le péché et la grâce sont appelés par leur nom. Après la phase des ouvertures sans discrimination, il est temps que le chrétien retrouve la conscience d'appartenir à une minorité et d'être souvent en opposition avec ce qui est évident, logique, naturel pour ce que le Nouveau Testament appelle - et certes pas dans un sens positif - «l'esprit du monde». Il est temps de retrouver le courage de l'anticonformisme, la capacité de s'opposer, de dénoncer bien des tendances de la culture ambiante, en renonçant à certaines solidarité euphorique post-conciliaire.»

    p.39

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Re: Quel est le sens de l'œcuménisme ??

Message non lu par Cinci » ven. 29 juin 2012, 5:44

Un autre passage important :



  • «... confirmant la différence qualitative de l'Église par rapport à n'importe quelle organisation humaine, il rappelle que seule l'Église en ce monde dépasse même la limite infranchissable par excellence de l'homme : la frontière de la mort. Qu'ils soient vivants ou morts, les membres de l'Église vivent unis dans la même vie qui découle de l'intégration de tous au Corps du Christ.

    J'observe que c'est la réalité que la théologie catholique a toujours appelées communio sanctorum - la communion des saints, où les saints sont tous les baptisés.

    Certes, dit-il, mais il ne faut pas oublier que l'expression latine ne signifie pas seulement l'union des membres de l'Église, qu'ils soient vivants ou défunts. Communio sanctorum signifie aussi d'avoir en commun les choses saintes, c'est à dire la grâce des sacrements, qui jaillissent du Christ mort et ressuscité. C'est aussi précisément ce lien mystérieux et pourtant réel, c'est cette union dans la Vie qui fait en sorte que l'Église n'est pas notre Église, dont nous pourrions disposer à notre gré, mais qu'elle est plutôt Son Église. Tout ce qui n'est que notre Église n'est pas l'Église au sens profond du mot, cela relève de son aspect humain, par conséquent accessoire et transitoire.

    Je demande : l'oubli ou le refus de ce concept catholique d'Église a-t-il des conséquences qui rejaillissent jusque sur la hiérarchie de l'Église ?

    Bien sûr. Et parmi les plus graves. C'est là l'origine de la chute du concept d'obéissance qui, selon certains, ne serait même plus une vertu chrétienne, mais l'héritage d'un passé autoritaire et dogmatique, donc à dépasser. Car si l'Église est notre Église, si l'Église n'est que nous, si ses structures ne sont pas celles qu'a voulues le Christ, alors on ne conçoit plus l'existence d'une hiérarchie au service des baptisés, instaurée par le Seigneur Lui-même. On rejette alors le concept d'une autorité voulue par Dieu, autorité qui a sa légitimation en Dieu et non pas - comme il arrive dans les structures politiques - dans l'accord de la majorité des membres de l'organisation. Or l'Église du Christ n'est pas un parti, elle n'est pas une association, elle n'est pas un club : sa structure profonde et intouchable n'est pas démocratique, mais sacramentelle et donc hiérarchique; parce que la hiérarchie, basée sur la succession apostolique, est une condition indispensable pour atteindre à la force, à la réalité du sacrement. L'autorité ici n'est pas fondée sur le vote de la majorité, elle est fondée sur l'autorité du Christ Lui-même, qui a voulu la communiquer à des hommes qui seraient ses propres représentants, jusqu'à son retour définitif. Ce n'est qu'en se réferant à cette vision qu'on pourra redécouvrir la nécéssité et la fécondité de l'obéissanceà la hiérarchie légitime de l'Église.

    [...]

    Il est une autre formule latine qui a toujours eu droit de cité parmi les catholiques : Ecclesia semper reformanda - l'Église a toujours besoin de réforme. Le Concile a été clair sur ce point : Bien que l'Église par la vertu de l'Esprit Saint, soit restée l'épouse fidèle de son Seigneur et n'ait jamais cessé d'être dans le monde le signe de salut, elle sait toutefois fort bien qu'au cours de sa longue histoire, parmi ses membres, clercs et laïcs, il n'en manque pas pour s'être montrés infidèles à l'Esprit de Dieu, De nos jours aussi, l'Église n'ignore pas quelle distance sépare le message qu'elle révèle et la faiblesse humaine de ceux auxquels cet Évangile est confié. Quel que soit le jugement de l'histoire sur ces défaillances, nous devons en être conscients et les combattre avec vigueur afin qu'elles ne nuisent pas à la diffusion de l'Évangile (Gaudium et Spes, no 43)

    Bien sûr, répond-il, dans ses structures humaines, l'Église est semper reformanda. Il faut cependant s'entendre sur le mode, et savoir jusqu'à quel point. [...] pour m'expliquer encore mieux , je me rapporterai à la formule latine que la liturgie romaine faisait prononcer au célébrant de chaque messe, au signe de paix qui précède la communion. Il disait cette prière : Domine Jesu Christe [...] ne respicias peccata mea, sed fidem Ecclesiae tuae - «Seigneur Jésus-Christ, ne regarde pas mes péchés, mais la foi de ton Église.» Aujourd'hui dans beaucoup de traductions en langue profane de l'ordinnaire de la messe, la formule a été changée du je au nous : «Ne regarde pas nos péchés». Un tel changement paraît anodin, alors qu'il est d'une haute importance.

    Pourquoi [...]

    Parce que - explique-t-il - il est essentiel que la demande de pardon soit formulée à la première personne du singulier : c'est un rappel de cette nécéssité de reconnaître personnellement sa propre faute , de la nécéssité absolue de la conversion personnelle, qui, aujourd'hui, est au contraire très souvent cachée dans la masse anonyme du «nous», du groupe, du système, de l'humanité, où tous pèchent et où à la fin personne ne semble plus avoir péché.

    [...]

    L'Église présumait que quiconque célébrant la messe avait besoin de dire : Moi, j'ai péché; ne regarde pas, Seigneur, mes péchés. C'était l'invocation obligatoire de tout prêtre : les évêques, le pape lui-même, à l'égal du dernier des prêtres, devaient la prononcer dans leur messe quotidienne. Et même les laïcs, tous les autres membres de l'Église étaient appelés à s'unir pour reconnaître leur faute. Ainsi, tous dans l'Église, sans aucune exception, devaient s'avouer pécheurs, implorer le pardon, se placer ainsi dans la voie de la vraie réforme. Mais cela ne voulait pas du tout dire que l'Église aussi en tant que telle, était pécheresse. L'Église est une réalité qui dépasse - à la fois mystérieusement et infiniment - la somme de ses membres. Car pour obtenir le pardon du Christ, le mon péché s'opposait à la foi de Son Église.

    Et aujourd'hui ?

    Aujourd'hui, ceci semble oublié par beaucoup de théologiens, par beaucoup d'ecclésiastiques et beaucoup de laïcs. [...] On a même l'impression que certains, peut-être inconsciemment, renversent l'invocation, l'entendant ainsi : «Ne regarde pas les péchés de l'Église, mais ma foi». Quand ceci arrive les conséquences sont graves : les fautes des individus deviennent les fautes de l'Église et la foi est réduite à un fait personnel, à ma façon de comprendre et de reconnaître Dieu et ce qu'il demande. [...]

    Que faire alors ?

    Nous devons nous remettre à dire au Seigneur : Nous, nous péchons, mais l'Église qui T'appartient et qui est porteuse de foi ne pêche pas. La foi est la réponse de l'Église au Christ; celle-ci est l'Église dans la mesure où elle est acte de foi. Et cette foi n'est pas un acte individuel, isolé, une réponse de l'individu. la foi signifie «croire ensemble avec toute l'Église».

    [...]

    Nous devons toujours tenir compte du fait que l'Église n'est pas nôtre, mais Sienne.»


    Cf. Messori, chapitre 3, «A la racine de la crise : l'idée de l'Église», pp. 53-59

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L'oecuménisme

Message non lu par saperlipopette » jeu. 25 août 2016, 12:14

Bonjour,

Je découvre cette nouvelle facette du catholicisme qui me rend un peu perplexe. Je me suis toujours méfié des "dialogues" qui ne servent qu'à parler des points communs entre religions. "Ah! mais vous aussi vous avez une religion de paix et d'amour? alors ça ne sert à rien d'en avoir deux! réunissons-nous! :dance: " et paf! relativisme... Après on se demande pourquoi les mouvements tradis ont du succès.

Je pense que l'Eglise a toujours "dialogué" avec les autres religions. seulement, ce n'était pas pour s'esbaudir sur les points communs! c'était des débats sur des questions controversées. et souvent, les rabbins/ pasteurs/ peut-être imam se convertissaient. alors... pourquoi cette nouvelle mode pour un "dialogue interreligieux" alors qu'on pourrait user ce temps à prêcher et convertir?

[Message fusionné. Les sujets sur l'œcuménisme sont nombreux, mais portent sur différents aspects. Nous vous conseillons de faire une recherche. La Modération]
Ad Majorem Dei Gloriam

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