Une réponse possible c'est que la "salut de l'humanité" s'opère au travers du mal et de la souffrance, et ce, depuis la chute de l'homme. La providence divine permet ici ou là que des "violents qui exercent une violence sur autrui"puissent à leur tour tomber du fait d'une contre-violence s'exerçant contre eux, et tel du fait d'autrui. C'est le bon vieux principe de l'action/réaction.A partir de là, comment expliquer les massacres que Dieu ordonne dans l'AT ?
Ce n'est pas que Dieu souhaite positivement le mal, la souffrance, la mort ou la destruction du coupable.
Non
Plutôt : Quand un pécheur veut vivre d'injustice et pratiquer diverses formes de violence, bafouant franchement les règles de vie qui sont celles de Dieu, il peut arriver tôt ou tard que des violences et des injustices lui rebondissent en pleine figure. C'est à dire que Dieu pourra permettre à autrui - qui est un injuste certainement, un être mal dégrossi, un pécheur lui-même - d'infliger une sévère correction à notre premier délinquant que je suggère. En d'autres termes, il peut arriver de par la providence divine que des pécheurs se bouffent le nez entre eux*.
Cette misère qui est l'injustice, le mal, la violence des uns et la contre-violence des autres, ne sont pas des choses voulues par Dieu, ce me sont pas des choses qui lui sont agréables, pas le fin du fin ou le dernier mot que Dieu aimerait faire entendre. Dans ce que je viens de dire, le mal et ses conséquences désagréables correspondent à des peines, une douleur même si porteuse de guérison éventuellement, une douleur qui incite à vouloir en sortir, un mal d'enfantement pour une "humanité nouvelle" et débarrassée de la violence ultimement. Ce que Dieu veut réellement c'est ce ultimement.
Action/Réaction
Le pharaon d'Égypte qui est un pécheur certainement, qui méconnaît Dieu, qui ne tient pas tellement à le connaître, qui aime à se prendre pour Dieu : il décide que c'est sa loi qui doit prévaloir. Il va se complaire à vouloir opprimer les hébreux, maintenant ainsi dans l'esclavage tout un peuple.
Non seulement souhaite-t-il écraser des faibles. il décide encore, une bonne journée, d'ordonner la mise à mort de tous les enfants mâles, les premier nés des hébreux. Une infamie qui apparaît tellement monstrueuse aux yeux des sages-femmes égyptiennes elles-mêmes que ces dernières décident de défier l'ordonnance et d'ignorer le décret. Pour faire une histoire courte et pour abréger le tableau : en retour de cette infamie meurtrière du pharaon, le décret porté contre des premier nés innocents des hébreux, l'on verra plutôt les premier nés des Égyptiens tombés, en lieu et place, victimes d'une puissance de mort mystérieuse.
Je me permet de penser que cette "puissance de mort" procède de l'esprit du mal - des anges pécheurs, Satan homicide. En sortant de l'orbite du divin, le pharaon se trouve à découvert et sans protection, contrairement aux hébreux qui écoutent ce que Dieu leur a dit de faire pour se garantir de la puissance de mort.
Le thème c'est celui des pécheurs (compris Satan) amenés par la providence divine à "travailler" pour le compte de cette fin ultime que Dieu recherche, bon gré mal gré.
Le pécheur qui ne veut pas se soumettre à Dieu pour "bien faire" se trouve quand même - malgré lui - forcé de contribuer à l'oeuvre de salut du monde, même si pour cela sa résistance doit provoquer des drames et des souffrances et des mort d'hommes par centaine de milliers, et jusqu'à la mort aussi de parfaits innocents. Le pécheur et violent et antichrist fini par provoquer sa propre destruction, après avoir attirer la ruine sur les autres et la mort de ses propres enfants. C'est la conséquence du péché, aussi vrai que le führer en Allemagne avec sa démence meurtrière fini par s'autodétruire, et non pas sans avoir pu attirer des "chapelets de bombes" sur les enfants de son propre peuple.
Le but recherché par Dieu ce n'est pas la destruction, la souffrance ou la mort d'innocents mais le salut des hommes, leur arrachement à l'emprise du royaume de la mort. La peine qui afflige alors les uns contribuent au salut des autres. Le salut s'opère au travers le mal. C'est bien mystérieux. C'est comme ça.
L'idée que Dieu puisse ordonner au peuple hébreux de "massacrer le peuple des vilains d'en face", dans l'Ancien Testament, mais elle doit se comprendre comme l'idée que "le peuple de vilains fautifs d'en face s'est placé hors de l'orbite divin" et qu'il est désormais sans protection. Et que si Israël veut bien traverser le gué pour aller flanquer une rossée mémorable à ces vilains, parce que ces vilains ne disposent plus de protection divine justement - Dieu peut garantir à Israël qu'il réussira dans son entreprise vengeresse, justicière, violente et sanglante. L'idée c'est que Dieu permet alors que toute la violence des vilains d'en face leur retombe sur le nez ("l'heure est venu pour ceux-là de savourer toute l'amertume de ces beaux fruits d'injustice cultivés") et pour l'occasion via l'action horrible des pécheurs du peuple d'Israël, qui sont certainement des brutes, des ânes bâtés si ce n'est des natural born killers.
Le fait à noter est que Dieu n'a pas de préférence, il n'est pas injuste, car il va permettre tantôt à des "serial killers" d'Assyrie, de Ninive ou d'ailleurs, de frapper Israël à son tour et d'administrer une correction formidable même à ses femmes et à ses enfants. Ça, c'est encore ce que Jésus pouvait annoncer aux femmes qui s'apitoyaient sur son sort à lui. Une scène fameuse lors du portement de la croix. Jésus pouvait prédire qu'une puissance étrangère païenne s'amènerait dans le pays des Juifs et pour leur infliger un sort cruel. Conséquence du péché ... conséquence de la bêtise ...
Dieu se situe lui-même en-dehors d'une pareille dynamique meurtrière ou assassine. Il peut "faire avec" la violence qui est celle des pécheurs cependant. Il peut "faire avec" au sens où l'on dirait que Jésus "fait avec" la violence des pharisiens ou celle de Pilate. Il ne s'agit pas de penser que Dieu endosse la violence ou qu'il devrait trouver le mal réjouissant.
* Cette idée se retrouve dans le récit d'Abel et Caïn. Le "meurtier de son frère" dit à Dieu qu'Il sera désormais sans protection et que le premier venu pourra l'assassiner à son tour. Et c'est pourquoi Dieu appose un signe sur Caïn, afin de limiter les dégâts. Le signe comme le fait de déposer le sang d'un agneau sur le linteau de la porte des hébreux, le soir de la Pâque en Égypte, Un signe pour limiter les dégâts. Un signe comme avec le serpent d'airain dans le désert. La "puissance de mort" peut mordre les hébreux. Mais ceux qui se tourneront vers le signe reste en vie.