La Substitution pénale

« Dieu leur donnera peut-être de se convertir et de connaître la vérité. » (2Tm 2.25)
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Héraclius
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Re: Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?

Message non lu par Héraclius » lun. 28 déc. 2015, 13:26

Cher Gérard,

Malheuresement, vous n'avez manifestement pas compris la pensée de Saint Thomas. Vous reprenez même les objections qu'il soulève contre sa propre pensée comme si il s'agissait de sa propre position !
- Jésus à la croix s'est écrié avec emphase et solennité : Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi m'as tu abandonné ? reprenant le premier verset du Psaume 22
- En fait Jésus n'a pas été abandonné de Dieu, malgré ses dires
- Ce qui s'est passé c'est simplement que Dieu a été silencieux
- Donc Jésus n' a pas compris le silence de Dieu et a cru à tort qu'il était abandonné par Dieu.
Je ne peux pas parler pour Teano, mais pour moi :

- Jésus à la croix s'est écrié avec emphase et solennité : Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi m'as tu abandonné ? reprenant le premier verset du Psaume 22...
- ... parce qu'il avait effectivement été abandonné mystiquement par Dieu. Cet abandon mystique, qui correspond à un retrait de la présence "sensible" de Dieu (que l'on peut également appeller "silence"), n'est cependant pas assimilable à l'abandon ontologique de l'enfer.
- Jésus a donc parfaitement compris ce qui lui arrivait.


Dieu vous bénisse.
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

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Re: Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?

Message non lu par Héraclius » lun. 28 déc. 2015, 13:51

Donc, pour vous l’abandon de Dieu lors de ces trois heures se limite à son silence. Ce silence se doublant d’une « nuit de la foi » : pour qui ? Pour Jésus ? Cela serait impossible de la part du Fils de Dieu, aussi fils de l’homme, homme sans péché.
La nuit de la foi n'est pas l'abscence de foi.
Or que Dieu ait été silencieux, cela est évident ; mais il me semble qu’il y a plus. Ainsi en reprenant certains termes du Psaume 22 :

- « [te tenant] loin de mon salut » : donc pas de délivrance pendant ces heures
- « il n’y a point de repos pour moi » : les souffrances morales expiatoires continuent
- « Ne te tiens pas loin de moi » : éloignement de Dieu
Vous sur-interprétez totalement. Ces trois morceaux ne font que souligner les thèmes de la souffrance et de l'abandon divin ; thèmes auxquels les catholiques adhèrent. Le problème, c'est la définition de ces éléments. Que Dieu se tienne loin du Christ : bien-sûr ! Mais que Dieu se sépare du Christ pour lui infliger une peine de nature infernale, laquelle est l'essence du sacrifice : non.
- « nous l’avons estimé battu, frappé de Dieu, et affligé » : Dieu le châtie
- « il plut à l’Éternel de le meurtrir ; il l’a soumis à la souffrance » : Dieu le fait souffrir
La première citation ne veux pas dire grand' chose : c'est "nous", les hommes, qui "estimons" qu'il a été frappé de Dieu. C'est une compréhension vétéro-testamentaire du malheur comme châtiment divin. Bref, ce n'est pas une preuve que Dieu châtie ; c'est une démmonstration du fait que les hommes ont cru que Dieu châtie. Ce n'est pas équivalent.

Quand à la seconde, il faut bien la comprendre. La première partie semble aller das votre sens, en impliquant une action directe du Dieu-Père contre le Fils. Mais la seconde partie nous renseigne sur la nature exacte de son action : Dieu a soumis le Christ à la souffrance. C'est beaucoup plus passif comme formulation : Dieu a mis le Christ sur le chemin de la souffrance, il l'a soumis, l'a placé sur la route de la mort. Or cela, c'est une évidence Biblique ! C'est Dieu qui envoie le Fils avec une mission, celle d'apporter le Salut par la Croix. En ce sens oui, Dieu a soumis le Christ à la souffrance. Mais rien ici n'implique une action directe de Dieu !
- « moi que l’Éternel a affligée au jour de l’ardeur de sa colère ». Dieu l’afflige dans sa colère. Littéralement c’est Jérusalem qui est concernée mais on peut appliquer cela au Christ
- « Il m’a conduit et amené dans les ténèbres, et non dans la lumière » : mise dans les ténèbres morales de celui en qui est la lumière (Jean 1)
- « Même quand je crie et que j’élève ma voix, il ferme l’accès à ma prière » : non seulement il est silencieux, mais il ne reçoit pas la prière
- « j’ai oublié le bonheur » : la tristesse de la croix
C'est un peu limite ; contrairement aux textes plus haut, celui-ci ne se réfère pas directemment au Christ. Je n'ai pas étudié personnelement les Lamentations en profondeur ; je ne sais donc pas si on peut les lire comme une prophétie messianique.


Dieu vous bénisse,


Héraclius -
''Christus Iesus, cum in forma Dei esset, non rapínam arbitrátus est esse se æquálem Deo, sed semetípsum exinanívit formam servi accípiens, in similitúdinem hóminum factus ; et hábitu invéntus ut homo, humiliávit semetípsum factus oboediens usque ad mortem, mortem autem crucis. Propter quod et Deus illum exaltávit et donávit illi nomen, quod est super omne nomen, ut in nómine Iesu omne genu flectátur cæléstium et terréstrium et infernórum.'' (Epître de Saint Paul aux Philippiens, 2, 7-10)

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Re: Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?

Message non lu par Cinci » lun. 28 déc. 2015, 14:46

Salut gérardh,
Merci de reconnaître enfin cette évidence.
Rien du tout. L'évidence c'est que personne ne vous donne raison sur cette histoire d'abandon. Heraclius veut être gentil en tentant de prendre un langage qui vous serait familier. Sauf, il viendra vous dédire quand même.

Voyez :

  • Maintenant, ce que les catholiques refusent aux évangéliques, c'est de dire que cet abandon est un abandon total, infernal, ontologique. 

Ah ? Je ne savais pas que les évangéliques avaient des vues aussi élaborées de cet abandon, eux que les catholiques taxent par ailleurs d’être simplistes en matière de doctrine.
Mais si, mais si, vous le savez. C'est juste le credo protestant de la «substitution pénale» et que, vous-même, vous irez répéter partout dès que l'occasion s'y prêtera, savoir que Jésus aurait dû subir à notre place le châtiment que nous méritions, etc.

On trouve cette idée partout sur l'Internet, dans les forums protestants, comme sur le défunt TopC, comme dans les vidéos d'apologistes protestants. La vérité c'est qu'il n'y a rien d'innocent dans cette formule, ni avec le «à notre place» ni avec le «châtiment», ni non plus le «nous méritions». D'un point de vue catholique, tout est faux dans cette formule, tout est théologiquement faussé.

Ce que les hommes méritent ce n'est pas le châtiment mais le bonheur pour lequel Dieu les a crée. Un enfant qui meurt à l'âge de six moins ne mérite pas un châtiment ressortant de Dieu-le-Père; pas plus à six mois, à un an, à six ans, à douze ans qu'à trente ans. Il n'existe tout simplement pas de Dieu obnubilé par l'envie de châtier des populations entières mourant de faim littéralement comme en Afrique! Les hommes méritent le bonheur auquel Dieu les a prédestinés.

Encore une fois, l'idée toute moderne d'une colère de Dieu et comprise comme une "colère exigeant une satisfaction de vengeance à l'encontre d'une humanité entièrement corrompue jusqu'à la moëlle" – ce qui est l'idée protestante de Luther – c'est une hérésie, une idée étrangère aux Pères de l'Église comme le dit le père de Sesboüé, une erreur à rejeter comme disait la Commission théologique internationale.

En page 23, le Vatican :
La mort de Jésus fut louange et exaltation de Dieu. Il resta fidèle jusqu’à la mort ; il manifesta le règne de Dieu : ainsi, dans la mort de Jésus, Dieu était présent. C’est pourquoi la première Église attribua à la mort de Jésus une puissance rédemptrice  

 Le sacrifice de Jésus sur la croix fut non seulement passio mais aussi actio. Ce dernier aspect, l’offrande volontaire de soi-même au Père, avec sa dimension pneumatique, est l’aspect le plus important de sa mort. Le drame n’est pas un conflit entre le destin et l’individu. Au contraire, la croix est une liturgie d’obéissance manifestant l’unité du Père et du Fils dans l’éternel Esprit. 

http://www.vatican.va/roman_curia/congr ... ne_fr.html

En somme, l'Église va comprendre l'événement du Calvaire (le salut des hommes) d'une manière bien différente de ce que vont véhiculer les idées interprétatives des dissidents et réformateurs protestants du XVIe (et puis schismatique finalement), cette orientation qu'ils finiront par s'assimiler d'une manière durable.
Après avoir bien tardé à admettre les évidences des Ecritures, mes interlocuteurs catholiques m’en expliquent maintenant les détails tels qu’ils les perçoivent ! Soit ! Donc, pour vous l’abandon de Dieu lors de ces trois heures se limite à son silence
Personne n'a tardé à admettre quoi que ce soit. On explique la position catholique versus celle des réformés.


Le Père n'intervient pas lors de la mort de Jésus, en le sens qu'il n'y a pas douze légions d'anges qui descendent du ciel pour sauver Jésus de la main de ses ennemis, ou il n'y a pas non plus une armée de partisans surgissant de nulle part pour empêcher le crime d'être commis. Le Père n'intervient ni d'une manière ni d'une autre. Traduction : il cache sa Face.

Et les «vilains pécheurs» en concluent que le Grand Juge s'est prononcé contre le condamné. Dieu n'est pas avec Jésus. Un athée dira : «Dieu n'existe pas. C'est clair!» Le pharisien corrompu déclare : «C'est la preuve expérimentale en quoi ce Jésus n'est pas le Messie». La croix est la condamnation du jugement (révèle le faux calcul) qui est celui des hommes en révolte contre Dieu.


[...]

La posture satanique, diabolique ou luciférienne est une posture qui prétend vouloir défendre les prérogatives divines les plus élevées (une représentation de Dieu tellement haute; ce que devrait être l'ordre divin idéal, etc.) contre la bassesse des créatures inférieures, minables, faibles, limitées, pécheresses, etc.

La position diabolique prétend se faire une haute idée du divin, une idée tellement meilleure qu'elle surpasserait même les avenues que Dieu serait supposé avoir privilégiées de son côté. C'est comme l'agnostique qui dit avoir une telle révérence pour le concept «Dieu» qu'il lui est impossible de croire aux bêtises proposées par l'Église, comme l'athée qui va se croire plus pure que les dévots en ne voulant pas abîmer l'image de Dieu («Ce serait déchoir en ayant la prétention de penser pouvoir connaître quelque chose sur Dieu. Qui? Des hommes? Des vermisseaux, des mochetés … Pas question! Comme le dissident de l'Église refusant de mêler l'Église sur terre au Dieu du ciel. Pas question! L'Église c'est trop moche! Parlez-moi de l'Esprit, ne me parlez pas du corps!

C'est Satan ou l'accusateur du genre humain qui décréterait la nécéssité d'un châtiment exemplaire pour les fautifs, les coupables, les incorrects. C'est une fausse revendication, comme dans le cas des adversaires de Jésus voulant poser en «défenseurs des droits de Dieu bafoués» alors qu'ils voulaient défendre que leurs privilèges personnels en réalité. Dieu est notre avocat, pas un accusateur. Le Christ est notre avocat comme il est dit dans l'épitre aux hébreux et chez Jean.

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Re: Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?

Message non lu par Teano » lun. 28 déc. 2015, 14:47

gerardh a écrit :_________

Bonjour Teano,

Si je comprends bien votre pensée :

- Jésus à la croix s'est écrié avec emphase et solennité : Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi m'as tu abandonné ? reprenant le premier verset du Psaume 22
- En fait Jésus n'a pas été abandonné de Dieu, malgré ses dires
- Ce qui s'est passé c'est simplement que Dieu a été silencieux
- Donc Jésus n' a pas compris le silence de Dieu et a cru à tort qu'il était abandonné par Dieu.
Est-ce bien cela ?


Par ailleurs il est un point sur lequel nous n'avons pas insisté jusqu'ici est que pendant les 3 heures sombres (de la sixième à la neuvième heure), "il y eut des ténèbres sur tout le pays", ce qui est une distinction importante par rapport par rapport aux 3 premières heures de la crucifixion. Pouvez-vous nous dire quelque chose pour commenter ce fait ?


__________
Bonjour gerardh,

Ce n'est pas du tout ce que j'ai dit.

Jésus-Christ a commencé à dire le psaume 22 pour sa valeur prophétique d'accomplissement des Ecritures et sa louange finale, annonciatrice de la Résurrection mais pas du tout pour exprimer qu'il était réellement (ontologiquement comme dirait Héraclius) abandonné de Dieu le Père. Ce psaume 22 nous dit que Jésus est le Serviteur souffrant, certes, mais le Serviteur fidèlement attaché à la parole de Dieu.

Jésus a très bien compris le silence de Dieu et n'a pas cru une seule seconde être abandonné de Lui : il continue à prier sur la croix, à intercéder pour ceux qui le persécutent, à offrir le paradis au bon larron, à accomplir les Ecritures et finalement, à remettre son Esprit au Père. Si le Père fait silence, cela ne signifie pas que la relation entre les 2 personnes de la Trinité Sainte soit interrompue.

Voici une interprétation intéressante que j'emprunte à Théophylacte :

"Ou bien, c'est au nom de l'humanité, que le Sauveur crucifié adresse cette plainte à Dieu, car nous autres hommes, nous sommes abandonnés, mais pour, lui, il n'a jamais été abandonné de son Père. Ecoutez, c'est lui-même qui l'atteste: «je ne suis pas seul, mais mon Père est avec moi ( Jn 8). Ou bien encore, il parle ici au nom des Juifs qu'il représentait comme juif par sa naissance, et il semble dire: Pourquoi avez-vous abandonné le peuple hébreu, et l'avez-vous laissé crucifier votre Fils? Nous disons quelquefois: Dieu s'est revêtu de moi, c'est-à-dire, de ma nature humaine; ainsi nous devons entendre ces paroles: «Pourquoi m'avez-vous abandonné» de la nature humaine ou du peuple juif."

Quant aux ténèbres, elles sont également l'accomplissement de prophéties : Amos 8, 9 ; Sophonie 1, 15 ; Joël 2, 2. Bien des interprétations sont possibles pour expliciter le sens de ces ténèbres, mais on ne saurait en conclure à une preuve de l'abandon du Fils par le Père.
En voici quelques exemples empruntés aux Pères :

Saint Jean Chrysostome
La créature ne pouvait supporter la vue des outrages faits au Créateur; aussi le soleil retira-t-il ses rayons pour ne pas être témoin des forfaits de ces im pies: «Depuis la sixième heure, les ténèbres couvrirent toute la terre».

Origène
Mais les enfants du siècle nous font cette objection: Comment se fait-il qu'aucun écri vain grec ou étranger n'ait rapporté un fait aussi étonnant, alors qu'ils nous ont transmis a vec soin le souvenir de tous les événements extraordinaires dont ils ont été témoins? (...) Nous devons donc admettre que d'épaisses et profondes ténèbres s'étendirent sur toute la ville de Jérusalem et sur toute la terre de Judée. La terre fut couverte d'épaisses ténèbres depuis la sixième heure jusqu'à la neuvième heure. Car nous lisons que deux espèces différentes d'êtres ont été créés le sixième jour, les animaux avant la sixième heure, et l'homme à cette heure là même. Il convenait donc que celui qui mourait pour le salut du genre humain fût attaché sur la croix à la sixième heure, et que par suite, les ténèbres se répandissent sur toute la terre de la sixième heure à la neuvième. Lorsque Moïse leva ses mains vers le ciel ( Ex 10,22 ), les ténèbres se répandirent sur les Egyptiens qui tenaient le peuple de Dieu en servitude; de même à la sixième heure, alors que le Christ étendait ses mains sur la croix et les levait vers le ciel, les ténèbres enveloppèrent ce peuple qui avait crié: «Crucifiez-le», et il se trouva privé de toute lumière, en signe des ténèbres qui devaient envelopper toute la nation juive. Sous Moïse encore, les ténèbres couvri rent pendant trois jours toute la terre d'Egypte, tandis que tous les enfants d'Israël étaient dans la plus vive lumière; c'est ainsi que pendant la passion de Jésus-Christ, les ténèbres se répandi rent pendant trois heures sur toute la Judée, parce qu'elle était privée, en punition de ses pé chés, de la lumière de Dieu le Père, de la splendeur du Christ, et de la clarté de l'Esprit saint, tandis que la lumière éclairait tout le reste de la terre, figure de cette lumière qui éclaire dans tous les lieux l'Église de Dieu en Jésus-Christ. Et si les ténèbres couvrirent toute la Judée, jus qu'à la neuvième heure, il s'ensuit que la lumière a dû de nouveau briller à leurs yeux: «Car lorsque la plénitude des nations sera entrée, alors tout Israël sera sauvé». ( Rm 11,25 )

http://www.apologetique.net/EvangilePer ... thieu27,45

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"« Sous l’abri de ta miséricorde, nous nous réfugions, sainte Mère de Dieu. Ne repousse pas nos prières quand nous sommes dans l’épreuve, mais de tous les dangers, délivre-nous, Vierge glorieuse et bénie »"


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Re: Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?

Message non lu par Teano » lun. 28 déc. 2015, 15:06

Cinci,

Je me permets de rajouter le paragraphe suivant ta citation :

"Jésus ressuscité proclame la gracieuse réponse de Dieu à un tel amour qui se donne lui-même. Au terme, le christianisme ne regarde qu’une croix vide. L’acceptation inconditionnelle par Jésus de Nazareth de tout ce que lui demandait le Père a conduit au « oui » inconditionnel du Père concernant tout ce que Jésus a dit et fait. C’est la résurrection qui proclame que la voie de Jésus est celle qui, triomphant du péché et de la mort, mène à une vie sans limites."

Et pour résumer les quelques § que j'ai lus et si j'ai bien compris : la croix est théophanie de Dieu Père, Fils et Saint Esprit.

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Re: Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?

Message non lu par Cinci » lun. 28 déc. 2015, 15:14

Merci pour la synthèse, Teano.

:)

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Re: Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?

Message non lu par gerardh » lun. 28 déc. 2015, 15:29

__

Cher Héraclius,

Tant mieux finalement si j’ai mal compris le raisonnement de St Thomas d’Aquin, dans la mesure où nous tombons de ce fait d’accord sur certains aspects. Vous savez, je n’ai que la foi du charbonnier et je ne suis pas capable de bien interpréter les raisonnements théologiques. D’ailleurs ces raisonnements savants sont-ils bien nécessaires à la foi ?

Expliquez moi ce que veut dire : abandonné mystiquement de Dieu ; présence sensible appelée silence ; abandon ontologique ; la nuit de la foi. J’attends avec impatience vos explications, lesquelles, en l’état, me semblent être des arguties, comme l’est votre commentaire sur « il l’a soumis à la souffrance ».

« Nous l’avons estimé battu, frappé de Dieu, et affligé » : oseriez-vous dire, comme Mac, que nous nous serions trompés dans notre estimation ? Même dans ce cas, il y aurait d’autres versets confirmatifs de la chose comme « il plût à l’Eternel de le meurtrir ; il l’a soumis à la souffrance ».

Enfin, et c’est beaucoup plus important : le sacrifice de la croix n’est en aucune manière une peine de nature infernale (dans l’acception courante que l’on donne au mot « enfer »). Dans le credo, on dit que Jésus est descendu aux enfers. S’il en est ainsi, ce ne fut nullement pour subir des peines postérieures à ses souffrances expiatoires (au sujet desquelles tout fut « accompli, comme Jésus l’a dit lui-même. La Bible mentionne certes en Ephésiens 4, 9 que Jésus est « descendu dans les parties inférieures de la terre », . Communément cela veut dire que Jésus est entré dans les ténèbres du sépulcre et de la mort Certains, mais c’est discuté, rapprochent aussi ce fait de 1 Pierre 3, 18-20 : « ayant été mis à mort en chair, mais vivifié par l’Esprit, par lequel aussi étant allé, il a prêché aux esprits [qui sont] en prison, qui ont été autrefois désobéissants, quand la patience de Dieu attendait dans les jours de Noé, tandis que l’arche se construisait ». Ce passage est pour moi assez mystérieux, mais un autre l’a commenté de cette manière : « D'où vient la croyance en une descente du Christ aux enfers ? D'une mauvaise interprétation de 1 Pierre 3:19-20 (appuyée semble-t-il par le texte latin du «symbole des apôtres»). Le sens du texte est celui-ci : Les esprits en prison sont les gens vivant du temps de Noé et maintenant morts (dans des tourments selon Luc 16:23, mais non pas dans l'enfer proprement dit, l'étang de feu et de soufre, puisque les âmes n'y vont qu'après le jugement dernier, Apoc. 20:15). La prédication dont il est question est en réalité celle de Noé, soit que ce fût une prédication proprement dit, ou une prédication «en image» par le fait de sa construction d'un immense bateau sur la terre sèche. Le texte de 1 Pierre 3:19 dit que cette prédication était celle de «l'Esprit de Christ» conformément à 1 Pierre 1:11 selon lequel c'est l'Esprit de Christ qui parlait dans les prophètes d'autrefois. Luc 23:43 confirme que Christ mort n'était pas «aux enfers» ». Source : d’après une citation de Paul Regard dans « les 7 paroles de la croix ».


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Re: Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?

Message non lu par gerardh » lun. 28 déc. 2015, 15:38

_______

Bonjour Cinci,

A vous dire, je crois effectivement, hélas, que nous n'annonçons pas le même évangile.


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Re: Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?

Message non lu par gerardh » lun. 28 déc. 2015, 16:03

_________

Hello Teano,

Merci pour les commentaires que vous rapportez sur les ténèbres de la croix. Je n'y avais pas moi-même assez prêté attention. Dans mes lectures je relève :

"Quand notre Seigneur a été celui qui portait le péché, Il a été enveloppé de ténèbres surnaturelles. Scientifiquement parlant, il est notoire qu’il n’a pas pu y avoir d’éclipse à ce moment-là. Ce n’était pas une ombre simplement naturelle, mais une obscurité surnaturelle. Elle a été accompagnée d’autres événements surnaturels. Le voile du temple a été déchiré depuis le haut jusqu’en bas, les tombeaux ont été ouverts, le soleil s’est obscurci, et il y a eu des ténèbres absolument uniques, nous le savons. C’est là et alors, que Christ a été fait péché pour nous. Si Christ avait porté nos péchés durant toute Sa vie, il aurait pu y avoir de pareils signes mystérieux tout le temps. Si Christ avait été fait péché avant la croix, Il aurait dû être, comme tel, abandonné de Dieu tout le long de cette vie. Mais il est clair que l’abandon de Dieu a eu lieu à ce moment-là, et à ce moment-là seulement. L’obscurité surnaturelle, l’abandon de Dieu et tous les autres signes miraculeux ont marqué la présence d’une crise sans pareille et insondable, totalement à part de tout ce qui avait eu lieu auparavant. Est-ce trop d’ajouter que dans toute l’éternité il ne pourra jamais y avoir de nouveau une pareille crise ? — L’Écriture est là pour nous l’assurer. Combien il est béni de savoir que tous ces événements surnaturels signalent Christ fait péché pour nous. Sans aucun doute, il s’agissait de ce que Dieu faisait pour Sa propre gloire, quelle que soit la part qu’y prenait la méchanceté de la créature. Il n’y a vraiment pas lieu d’envier le cœur qui peut raisonner sur ces choses de manière distante, au lieu de croître dans la certitude que ce que Christ a souffert ce jour-là constitue, pour Dieu et pour l’homme, le fait le plus important de toute l’histoire passée ou future". Source : Lévitique 16 – Le jour des Propitiations, par William Kelly.

Sur la croix, le Seigneur a prononcé 7 paroles comme cela est analysé par Paul Regard dans « les 7 paroles de la croix ». D’ailleurs, assez curieusement, un auteur catholique a écrit un traité avec exactement le même titre : j’aimerais les comparer. Sur ces 7 paroles, sauf erreur, il y en eut une (peut-être d’autres) prononcées pendant les 3 heures sombres, à savoir « mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? C’est là que la communion avait le Père était interrompue. D’autres paroles ont été prononcées sur la croix pendant ou après ces 3 heures de l’expiation, notamment celles où Jésus peut s’adresser au Père : la communion était établie.

Pourquoi est-il si difficile d’admettre en toute simplicité que pendant les 3 heures sombres de la croix le Christ a été abandonné de Dieu ? Cela me rappelle la scène de Matthieu 16, 21-23 (qui suit celle que vous connaissez bien) : « Dès lors Jésus commença à montrer à ses disciples qu’il fallait qu’il allât à Jérusalem, et qu’il souffrît beaucoup de la part des anciens et des principaux sacrificateurs et des scribes, et qu’il fût mis à mort, et qu’il fût ressuscité le troisième jour. Et Pierre, le prenant à part, se mit à le reprendre, disant : Seigneur, Dieu t’en préserve, cela ne t’arrivera point ! Mais lui, se retournant, dit à Pierre : Va arrière de moi, Satan, tu m’es en scandale ; car tes pensées ne sont pas aux choses de Dieu, mais à celles des hommes ». Prenez garde de ne pas encourir le même reproche.


__________

Mac
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Re: Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?

Message non lu par Mac » lun. 28 déc. 2015, 16:36

gerardh :) vous avez bien dis :
Mais à partir de la sixième heure jusqu'à la neuvième heure, certes Jésus continuait à souffrir physiquement, mais il a subi une infiniment plus grande épreuve, à savoir des souffrances de la part de son Dieu, essentiellement des souffrances morales.
Vous ne dites pas là que Dieu a achevé Jésus??? Si quelqu'un est à l'agonie et que vous arrivez à la sixième heure en lui infligeant des souffrances non exclusivement morales et qu'elle succombe vous êtes un criminel. C'est ce que vous dites de Dieu. C'est pourquoi je vous ai dis et le redis votre théologie n'est pas saine au delà d'être incohérente. ( exemple : Jésus qui demande pourquoi alors qu'Il sait pourquoi).

Le 6 c'est le chiffre de la bête, alors peut-être qu'à la sixième heure Jésus a subit des attaques plus directs de satan "Depuis la sixième heure jusqu'à la neuvième, il y eut des ténèbres sur toute la terre." Vous pouvez peut-être aussi relire Jésus au désert : 13 Ayant ainsi épuisé toutes les formes de tentations, le diable s’éloigna de Jésus jusqu’au moment fixé." Ce moment fixé c'est peut-être la sixième heure dont vous nous parlé.

Comme dit ma mère vaut mieux croire les mystères de l'Eglise catholique sans trop chercher. Ca peut vous aider, aider ceux qui voudraient chercher quatorze heure à midi pour trouver six heures.

Fraternellement. :coeur:

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Re: Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?

Message non lu par Cinci » lun. 28 déc. 2015, 16:37

Mac écrit :

Jésus dit: Père, pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font.

Gérardh :
Ces paroles ont été chronologiquement les premières paroles prononcées par Jésus, sur les 7 qu'il a prononcées à la croix. Elles sont intervenues avant les trois heures sombres. C'est pourquoi Jésus pouvait encore s'adresser à son Père. Elles intervenaient en faveur de ses ennemis et particulièrement en faveur des Juifs. J'ai déjà commenté les conséquences de ces paroles, et je pourrais développer davantage le sujet.
Oui, c'est la théorie des «heures sombres» que j'ai déjà rencontré souvent chez des protestants évangéliques.

Pendant les «heures sombres», le Père se détourne de son Fils, laisse tomber le Fils, lui tourne le dos, rompt le contact le plus intime, le Père ne connaît plus le Fils, le Père renie le Fils comme Dieu devrait renier un grand pécheur, un blasphémateur abominable. Le Père ne peut pas former un alliage disparate avec le mal. Or comme Jésus devient péché, Dieu est obligé de se comporter envers ce péché comme le pharisien de l'Évangile envers l'aveugle de naissance dont Jean fait allusion. «Depuis ta naissance, tu n'es que péché! Hors d'ici! Dehors!» Dans les heures sombres, il faudrait que le Père jette dehors le Fils comme une brebis galeuse.

Le Dieu présent à la croix serait bel et bien le même Dieu que les pharisiens du Sanhédrin imagine. «Il faut punir de mort le pécheur!» Le verdict? La mort!

Comme disait le prédicateur Bourdaloue à son époque : pour bien punir le péché il ne suffisait pas que le seul bras du bourreau romain puisse se mettre de la partie. Non, il fallait aussi que le Père lui-même tienne le fouet pour que ça fasse plus mal. Pour expier le mal, le crime contre la loi divine, l'affront fait au Père, il aurait fallu que le Père fasse comme ce père musulman afghan qui tient à noyer lui-même ses propres enfants!

On est rendu loin du Père de la parabole de Luc.

Dans l'Évangile de Luc, il n'est jamais dit que le père doit punir Jacques afin d'épargner Pierre, taper férocement durant un temps (qu'un bref moment sombre) sur l'aîné, afin d'épargner le prodigue et pouvoir lui sourire. Par contre, on pourrait comprendre que le père assume la souffrance. Il ne se venge pas.

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Re: Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?

Message non lu par Teano » lun. 28 déc. 2015, 16:52

gerardh a écrit :_________

Hello Teano,



Pourquoi est-il si difficile d’admettre en toute simplicité que pendant les 3 heures sombres de la croix le Christ a été abandonné de Dieu ? Cela me rappelle la scène de Matthieu 16, 21-23 (qui suit celle que vous connaissez bien) : « Dès lors Jésus commença à montrer à ses disciples qu’il fallait qu’il allât à Jérusalem, et qu’il souffrît beaucoup de la part des anciens et des principaux sacrificateurs et des scribes, et qu’il fût mis à mort, et qu’il fût ressuscité le troisième jour. Et Pierre, le prenant à part, se mit à le reprendre, disant : Seigneur, Dieu t’en préserve, cela ne t’arrivera point ! Mais lui, se retournant, dit à Pierre : Va arrière de moi, Satan, tu m’es en scandale ; car tes pensées ne sont pas aux choses de Dieu, mais à celles des hommes ». Prenez garde de ne pas encourir le même reproche.


__________
Bonjour gerardh,

Pourquoi ? Parce que, tel que vous l'entendez, ce n'est pas vrai.
Et vous le démontrez vous-même dans votre citation de Matthieu : Jésus parle des souffrances qui lui seront infligées par les anciens, les principaux sacrificateurs et les scribes. Jamais le Seigneur n'évoque un abandon par son Père.

Je ne résiste pas au plaisir de citer Racine :

"C'était pendant l'horreur d'une profonde nuit.
Ma mère Jézabel devant moi s'est montrée,
Comme au jour de sa mort pompeusement parée.
Ses malheurs n'avaient point abattu sa fierté ;
Même elle avait encor cet éclat emprunté
Dont elle eut soin de peindre et d'orner son visage,
Pour réparer des ans l'irréparable outrage.
« Tremble, m'a-t-elle dit, fille digne de moi.
Le cruel Dieu des Juifs l'emporte aussi sur toi.
Je te plains de tomber dans ses mains redoutables,
Ma fille. » En achevant ces mots épouvantables,
Son ombre vers mon lit a paru se baisser ;
Et moi, je lui tendais les mains pour l'embrasser.
Mais je n'ai plus trouvé qu'un horrible mélange
D'os et de chairs meurtris et traînés dans la fange,
Des lambeaux pleins de sang et des membres affreux
Que des chiens dévorants se disputaient entre eux."


Teano
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Re: Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?

Message non lu par gerardh » lun. 28 déc. 2015, 17:30

__

Hello Mac,

Comme je l’ai déjà indiqué, lorsque Jésus remit son esprit à son Père, il était dans la plénitude de ses moyens physiques (il poussa un grand cri) et spirituels (il dit : c’est accompli). Je rappelle qu’il n’a pas voulu goûter le vinaigre qui eût allégé sa souffrance, et que les autorités se sont étonnées qu’il soit déjà mort.

Je vous ai expliqué le pourquoi de la forme interrogative de la parole de Jésus, et vous n’en avez retenu (j’espère involontairement), que le commentaire final, que vous avez qualifié d’abracadabrantesque. Il conviendrait que vous lisiez bien mes messages, et ce d’autant plus que j’ai l’impression triste d’être seul contre tous : alors évitez au moins les contresens de lecture.

C’est 666 qui est le chiffre de la Bête et non le chiffre 6. Le chiffre 6 symbolise en général l’imperfection humaine ou l’insuffisance de l’homme. Mais je ne pense pas qu’il faille en faire une application à la 6ème heure de la croix.

Comme vous l’avez souligné, après les tentations du désert, le diable s’éloigna de Jésus jusqu’au moment fixé. Mais ce moment ne fut pas la croix, même si à la croix le diable crut remporter une victoire alors qu’il y fut vaincu. En fait ce « moment fixé » fut le combat de Gethsémané, supporté par Jésus avant la croix.

Votre maman dit qu’il vaut mieux croire les mystères de l'Eglise catholique sans trop chercher. Certes il ne faut pas « pénétrer à l’intérieur de l’arche ». Mais les chrétiens de Bérée, dans les Actes, examinaient chaque jour les Ecritures pour vérifier ce que l’apôtre Paul leur enseignait. Moi, quand je lis que Jésus a crié « mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?, je crois cela sans trop chercher.

Les « heures sombres » ont été appelées ainsi parce que des ténèbres se sont établies sur tout le pays. Pendant ces heures sombres, jésus « a été fait péché pour nous ». N’en êtes-vous pas d’accord sachant que c’est dans le NT ?

La parabole de Luc que vous mentionnez est sans doute celle du fils prodigue ? Le fils prodigue, c’est le pêcheur repentant. On ne doit pas appliquer cette parabole à Jésus. Si les pêcheurs ont libre accès à Dieu s’ils se rependant c’est de par la croix du Christ.

Puisque vous mentionnez Luc, je vous en propose deux versets :
• Au brigand repentant : aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis (23, 46)
• Aux pèlerins d’Emmaüs : ne fallait-il pas que le Christ souffrît ces choses, et qu’il entrât dans sa gloire ? (24, 26)

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Re: Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?

Message non lu par gerardh » lun. 28 déc. 2015, 17:42

________

Hello Teano,

Merci de me citer Racine, ce qui me rappelle de très vieux souvenirs. Je ne me souviens plus si Racine était chrétien. En tout j'ai clairement entendu dire que Corneille l'était.

Il est exact que Jésus, dans les annonces de sa crucifixion prochaine, n'a jamais mentionné son abandon par son Dieu. Cela restait sans doute dans son domaine réservé. Mais cet abandon a été annoncé prophétiquement, d'abord dans le Psaume 22, ensuite en Esaïe 53, puis dans les lamentations (ce dont Héraclius doute). Ensuite cela a été mentionné dans deux évangiles, lesquels en ont même repris les termes dans la langue originelle.

Que vous faut-il de plus ?


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Re: Mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?

Message non lu par Teano » lun. 28 déc. 2015, 17:58

gerardh a écrit :________

Hello Teano,


Que vous faut-il de plus ?


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