Peccator a écrit :Quand un chrétien qu'on assassine bénit son meurtrier, vous trouvez ça déplacé ?
Tendre la joue gauche quand on nous frappe la droite, vous trouvez ça déplacé ?
On peut répondre que bénir son meurtrier est bon, bénir le meurtrier des autres ne l'est pas. Cette bénédiction devrait logiquement être le fait de ceux qui sont assassinés en Irak, personne n'a le droit de le faire à leur place.
Maintenant, il est vrai qu'un évêque occidental qui dirait, non pas aux meurtriers d'Irak, mais plus globalement aux musulmans, quelque chose du genre: "beaucoup d'entre vous nous haïssent, nous nous vous bénissons, parce que notre Seigneur Jésus-Christ nous a appris à aimer nos ennemis", ça aurait effectivement de la gueule. Plus précisément, et d'un ça indiquerait clairement les choses, et de 2 ça replacerait nettement le débat sur le plan spirituel, et de 3 ça rappellerait aux récipiendaires (et aux autres) la différence fondamentale entre l'islam et le christianisme.
Au lieu de ça, on a droit une fois de plus à un message mou, creux, très marqué par les grands discours vides modernes sur la fraternité, la paix dans le monde et où le Christ et les fins dernières sont, toujours, singulièrement absents. Le message chrétien réduit aux idéaux temporels du monde qui méconnaît Dieu... quelle image croyez-vous qu'en retireront les musulmans?
Ne nous y trompons pas, cette mollesse, ce manque de virilité fait dire aux musulmans que le christianisme est une religion de femmes. A tort dans la mesure où le manque de virilité n'est nullement la vraie féminité, et aussi bien sûr dans la mesure où le vrai christianisme, ce n'est pas ça... mais justement, le vrai christianisme est une religion héroïque. Et c'est en montrant un vrai héroïsme - à mille lieues du messianisme temporel des musulmans et de la violence qu'il engendre - qu'on pourra espérer les convertir (oups, j'ai dit un gros mot, c'est vrai qu'on ne doit plus rechercher la conversion des musulmans....).
Ce n'est franchement pas cet héroïsme que je vois à la lecture du message dont il est question ici, et plus généralement au discours de toutes les instances de "dialogue" qui se sont multipliées récemment dans l'Eglise.
Aujourd'hui où il y a plus de chrétiens persécutés que jamais dans l'histoire, nous devons plus encore veiller à bénir ceux qui nous veulent du mal. A force de prier pour la paix (ce qu'il faut faire), on oublie un peu facilement que Jésus nous a averti qu'Il n'apportait pas la glaive, mais le glaive...
"Pas la paix mais le glaive" vous voulez dire...
Eh bien voilà, justement, "la paix et la fraternité dans le monde" n'est nullement le but du Christianisme. Ce ne sont que les effets heureux de la conversion du monde, et rechercher la paix et la fraternité terrestre sans la conversion au Christ, sans même l'idée de la vie éternelle, ce n'est qu'un mensonge de l'Antéchrist.
Aimer, aimer jusqu'à nos ennemis.
Et autre chose, aimer nos ennemis n'est pas aimer leur erreur. On peut et on doit aimer les musulmans. Et la vraie charité à leur égard, c'est d'espérer les convertir à la vraie religion, idée qui répugne singulièrement à la mentalité moderniste. On ne doit en aucun cas aimer cette fausse religion, qui nie la divinité du Christ, qu'est l'islam.
Un point constant dans la pratique de l'Eglise, du moins jusqu'aux bizarreries du XXe Siècle, c'est qu'elle n'a jamais accepté qu'on participe à des rituels de fausses religions. Elle a toujours condamné ce point. On peut très bien entretenir des relations de bon voisinage avec des fidèles d'autres cultes, mais on ne participe pas à leurs rites.
Le Christ mangeait chez les publicains, mais je ne crois pas qu'on le voyait dans les rituels des non-juifs. Les chrétiens des premiers siècles étaient pacifiques, pratiquaient les vertus chrétiennes - y compris l'amour des ennemis - jusqu'à l'héroïsme et au martyre, très probablement plus (globalement) que ceux qui les ont suivi, mais il y a une chose qui ne se faisait pas, c'était de se compromettre avec des faux cultes. On n'aurait jamais vu un évêque souhaiter de bonnes Lupercales ou une bonne fête de Mithra à leurs contemporains.
In Xto,
archi.