Bien sûr que je peux préciser. Je suis content, lire cela m'a incité à relire la 1e aux Corinthiens, histoire de me rafraîchir la mémoire.
Sur Wikipédia :
François Brune assure que la solution la mieux attestée dans le cadre de la révélation est celle que propose saint Paul aux Corinthiens : « C'est dès la mort que nous obtenons notre état définitif, sans que l’on ait à attendre la fin des temps pour retrouver un corps. Au terme de notre vie terrestre, l’âme, grâce à la puissance de l’esprit qui l’a transformée, se reforme en corps glorieux, lumineux, qui est l’empreinte en elle du corps matériel qu'elle a laissé sur la terre et qui disparaît. »
Chez St Paul (1Co 15) :
19 Si nous avons mis notre espoir dans le Christ pour cette vie seulement, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes.
20 Mais non ! le Christ est ressuscité d’entre les morts, lui, premier ressuscité parmi ceux qui se sont endormis.
21 Car, la mort étant venue par un homme, c’est par un homme aussi que vient la résurrection des morts.
22 En effet, de même que tous les hommes meurent en Adam, de même c’est dans le Christ que tous recevront la vie,
23 mais chacun à son rang : en premier, le Christ, et ensuite, lors du retour du Christ, ceux qui lui appartiennent.
24 Alors, tout sera achevé, quand le Christ remettra le pouvoir royal à Dieu son Père, après avoir anéanti, parmi les êtres célestes, toute Principauté, toute Souveraineté et Puissance.
Je n'ai pas lu l'ouvrage de Boismard auquel Brune est censé se référer pour appuyer ces propos, mais je me rappelle bien quand mon père est mort, et je n'ai pas vu le retour du Christ à ce moment là (quoique, techniquement, il est possible que mon père soit mort pendant que j'étais à la messe de minuit... ça compte comme "retour du Christ" ?)
A moins bien sûr que le retour du Christ soit le moment de la mort de chacun... Ce ne serait pas l'hypothèse théologique la moins conventionnelle soutenue par Brune...
Mais un peu plus loin (toujours dans 1Co 15), St Paul parle aussi de ce qu'il adviendra de ceux qui ne seront pas encore morts à l'heure où "la trompette sonnera" :
51 C’est un mystère que je vous annonce : nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons transformés,
52 et cela en un instant, en un clin d’œil, quand, à la fin, la trompette retentira. Car elle retentira, et les morts ressusciteront, impérissables, et nous, nous serons transformés.
53 Il faut en effet que cet être périssable que nous sommes revête ce qui est impérissable ; il faut que cet être mortel revête l’immortalité.
J'ai beau lire et relire, tout le chapitre 15 me semble bien parler de quelque chose à venir, et non de quelque chose qui advient immédiatement après la mort (même si moi-même, je me prend souvent à songer que le retour du Christ pourrait bien être à l'heure de notre mort, et pas un événement plus ou moins lointain dans notre futur à tous).
Enfin, l'histoire du corps glorieux qui est l'empreinte sur l'âme du corps physique, ce n'est clairement pas de St Paul. Lui parle d'une transformation du corps périssable en un corps ayant revêtu l'immortalité. De reste, je suis curieux de savoir ce qu'il appelle l'âme, si le corps imprime en elle une empreinte, alors que classiquement on la définit plutôt comme étant la forme du corps (ou plus précisément, qu'elle est au corps ce que la forme est à la matière).
Encore une fois, je ne fais que m'étonner, et cet étonnement est invitation à la prudence. Je n'oublie pas que le père Brune a une licence canonique de théologie et une licence canonique d'écriture sainte (à l'IBP), et si les personnes qu'il cite aussi bien en théologie qu'en sciences ont une certaine orientation commune (enfin, c'est le sentiment qui se dégage sur Wikipedia, c'est peut-être très différent dans ses propres livres), ils ont tous des qualifications incontestables.
Comme beaucoup de théologiens "sulfureux", il semble s'appuyer beaucoup sur les mystiques, ce qui n'est pas toujours vu d'un très bon oeil.
Mais d'un autre côté, si le Seigneur nous a donné les mystiques, c'est peut-être un peu quand même pour que nous écoutions ce qu'ils nous disent
Enfin, de manière générale, l'article Wikipedia me laisse un fort arrière-goût de concordisme, de tentative d'explication scientifique de la théologie. Instinctivement, je suis toujours très, très sceptique face à ce genre de démarche, qui me donne toujours l'impression de faire dire à la science bien plus qu'elle n'en dit réellement. Que certains scientifique de grande compétence, talent et réputation s'y prêtent ne rend pas le jeu plus convainquant : Newton était un passionné d'alchimie, et Képler étudiait les étoiles pour faire de l'astrologie.
Bon, et je vais arrêter là, parce que je n'aime pas ce que je suis en train de faire : c'est un article Wikipédia, ce ne sont pas les propos écrits de la plume du père Brune. Je me fais une idée sur des ouï-dire, au lieu d'aller lire ce qu'il a vraiment écrit. Et ça, c'est pas bien du tout. J'aurais probablement mieux fait de m'abstenir, mais le mal est fait.