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Bonjour Quejana, vous écrivez :
Pour ma part, je ne crois pas à l'enfer, excepté dans mes pires moments, pour moi-même. Car ce n'est pas par peur de l'enfer que l'on doit appliquer les Evangiles mais par pur amour.
L’enfer, ou disons les peines éternelles, cela existe. Mais le chrétien ne doit pas vivre dans sa crainte, car pour lui, Satan a été vaincu à la croix du calvaire.
Deuxièmement, il est contre la charité chrétienne de souhaiter l'enfer à quelqu'un ou d'imaginer que certaines personnes ne seront pas pardonnées.
Dieu veut que tous les hommes soient sauvés (première épître à Timothée), mais tous n’acceptent pas le salut et en porteront les conséquences.
Troisièmement, comment se peut-il que pour des vices finis, temporels l'homme soit condamné à une peine infinie et éternelle ? Ce n'est pas juste car la peine vaut beaucoup plus que la faute.
C’est vous qui le dites. Mais le péché est en soi un éloignement profond de Dieu. Dans l’Ancien Testament, il suffisait de faillir sur un seul point de la Loi de Moïse pour être coupable sur tous. C’est pourquoi il a fallu la croix du calvaire afin que nous puissions être pardonnés.
Quatrièmement, Jésus dit lui-même que tous les péchés seront pardonnés (Mt 12:31 ; Mc 3:28). Il excepte certes le péché contre l'Esprit saint. Mais Jésus a dit cela non pour terrifier mais pour nous rassurer ; selon moi, il faut le comprendre comme : "Tout le monde sera sauvé, excepté celui qui aura commis le péché impossible à commettre" autrement dit : "Tout le monde sera sauvé, excepté personne."
Arrêtez d’être obnubilée par le blasphème contre le Saint Esprit. Cela dit il n’y aura pas de salut universel.
Cinquièmement, on peut interpréter le bon grain et l'ivraie, ainsi que toutes les métaphores des mauvais séparés des justes, non comme des métaphores concernant des personnes mais des métaphores qui concernent différentes parties de l'âme. Et le bien que l'on a en nous sera effectivement séparé du mal que l'on a en nous au jour du Jugement.
Non, ce n’est pas la bonne interprétation. Il est vrai que dans le chrétien coexistent encore deux natures : la première nature adamique qui est inimitié contre Dieu, et la seconde nature qui est d’essence divine (2 Pierre 1,4). Mais c’est cette dernière qui prévaut.
Sixièmement, Jésus nous a sauvés par son sacrifice. Sur la croix, il a dit : "Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu'ils font" (Lc 23:24) Et je suis persuadée que c'est par ignorance que l'on commet le mal. Le péché contre l'Esprit saint n'est donc pas possible car personne ne peut faire le mal en pleine connaissance de cause.
Cette phrase de Jésus s’adresse au peuple juif qui (avec aussi les non juifs) a crucifié le Messie. Avec la Loi de Moïse seul le péché involontaire était susceptible de pardon. Ainsi dans sa grâce Jésus transforme un péché volontaire (impardonnable) en péché pardonnable. Cela n’a pas de rapport au moins direct avec le blasphème contre le Saint Esprit.
Septièmement, Dieu va chercher la brebis égarée (Mt 18:12-13; Luc 15:3-7) ; le pécheur qui ne se repent pas est quand même récupéré par Dieu. Dieu est capable de briser le libre-arbitre de l'homme pour le racheter. Et Dieu étant tout puissant, il peut racheter n'importe quel homme. Et Dieu voulant le bien de tous les hommes, il rachètera tous les hommes.
Non hélas : tous ne seront pas rachetés mais ceux qui auront cru. Ce que Dieu offre gratuitement, c’est le salut par Jésus Christ, un salut extraordinaire, un grand salut. Mais il est possible de refuser ce salut.
Huitièmement, j'ai plutôt tendance à avoir une vision semblable à celle d'Origène sur la chose. Les hommes passeront bien par le feu qui ne s'éteint pas, mais ce ne sera qu'un passage, une sorte de purgatoire pour les purifier ; comme Jésus nous dit bien que l'homme sera baptisé par le feu (Lc 3:16 ; Mt 3:11).
Les peines éternelles seront bien éternelles. Par ailleurs les catholiques pensent qu’il y a après la mort un état intermédiaire, appelé le purgatoire, qui serait, si j’ai bien compris, une sorte de « stage » à accomplir par ceux qui au final seront au paradis. Mais cela ne concerne pas les réprouvés (les damnés), qui iront en enfer (dans l’étang de feu et de soufre).
Le baptême par le feu n’est pas tout à fait la même notion, bien qu’il concerne une notion de jugement.
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