Bonjour tihamo,
ti'hamo a écrit :Bien, donc vous considérez le mal ou le bien comme un mal ou un bien objectifs, que notre conscience reconnaît - donc une réalité indépendante de notre opinion. Du coup vous liez le sentiment que nous avons de ce bien ou de ce mal, à cette réalité morale : c'est parce que c'est un bien, ou un mal, dites-vous, que nous avons le sentiment que c'est un bien ou un mal, ces deux réalités (caractère moral objectif et sentiment moral) étant liées sans qu'il soit possible de les distinguer.
Je vous l'ai déjà expliqué tihamo. Je me répète encore...:
Ce que je vous ai affirmé plus haut concernant la négation du caractère objectif du bien et du mal c'est à propos des évènements naturels (cataclysmes, maladies), pas à propos des actions humaines (comme voler, tuer)!!!
ti'hamo a écrit :Or, plus haut, vous m'affirmiez qu'il n'y a pas d'incohérence à nier le caractère objectif du bien ou du mal et à reconnaître, dans le même temps, que le sentiment de bien ou de mal que nous ressentons se rattachent à un caractère moral objectif.
Oui là il s'agit de ce qui concernes nos actions humaines (voler, tuer). Il ne s'agit plus des évènements naturels (cataclysmes, maladie)!!!
Donc il n'y a pas de contradiction entre ne pas voir une morale intrinsèque aux évènements tels un cataclysme et voir une morale dans les actions humaines comme voler et tuer. (je me suis déjà bien expliqué là-dessus non? voir ci-dessus!)
ti'hamo a écrit : Là, j'avoue que je ne suis plus, et que j'ai l'impression que vous dites maintenant le contraire de ce que affirmiez précédemment.
Mettons que j'ai mal compris ou qu'il me manque encore quelques éléments de votre raisonnement,
ben biensûr que vous ne me suivez plus et ne comprennez pas tihamoi puisque vous ne faites pas attention à la distinction que je fais entre évènements naturels (cataclysmes et maladie) et actions humaines (voler, tuer).
ti'hamo a écrit : Mon constat était donc le suivant :
. si une personne adopte la même attitude que vous, c'est-à-dire qu'elle affirme d'un acte que c'est un mal,
et si cette personne considère qu'il n'est pas question, sur ce point, d'opinion ni de goût, c'est à dire qu'elle considère que prendre cet acte pour un bien serait une erreur, et non une simple opinion différente, si elle considère dans l'erreur celui qui trouverait bien ce qu'elle trouve mal,
. alors c'est que cette personne reconnaît le mal (et le bien) comme un caractère moral objectif, attaché à l'acte en lui-même, indépendamment de l'opinion de celui qui le commet et de celui qui l'observe.
. mais si cette personne, dans le cadre d'une discussion spéculative, décrit le monde uniquement régi par les lois de la matière, et l'homme comme un phénomène matériel émergeant de la matière par les seules lois de la matière,
alors elle n'a rien, dans sa description du monde, qui permette de rendre compte d'un caractère moral objectif de nos actes : le caractère moral sera toujours, dans cette optique, une convention de groupe, le fruit de l'évolution, des interactions dans le groupe, dans l'Histoire,
mais en tout cas pas un caractère propre à l'acte en lui-même, attaché à l'acte indépendamment de l'opinion des observateurs
Et donc, tenir la première attitude dans la pratique, et la deuxième dans la discussion, n'est pas cohérent.
Là aussi une fois de plus, je vous ai déjà répondu tihamo. Voulez vous encore que je me répète voici:
Aldous a écrit :ti'hamo a écrit :Or doncques, la question est bien : "considérez-vous telle réalité comme vous étant extérieure et indépendante, ou bien la voyez-vous comme intérieure à votre pensée et toute dépendante de votre opinion ?"
Et, donc, il est incohérent de décrire le monde, d'une part, lorsqu'il s'agit de discussion spéculative, d'une façon qui implique que ni le bien ni le mal ne soient des réalités objectives, mais qui implique qu'ils soient des réalités purement subjectives, donc entièrement dépendantes de notre opinion,
et dans le même temps d'adopter une attitude, une règle d'action, dans le domaine pratique, qui se fonde implicitement sur la reconnaissance du mal, ou au moins de certains maux, comme des réalités objectives, indépendantes de notre opinion.
Est-ce plus clair comme cela ?
(Je continue à ne pas voir en quoi vos réponses seraient des objections à ma remarque, puisqu'à chaque fois vous ne faites que redire ce que je viens d'écrire - ce que je vous ai déjà fait remarquer sans que vous y objectiez).
C'est là où effectivement ce n'est pas clair entre nous...
Les philosophes athées dont vous parlez qui disent, quand ils décrivent le monde, que bien et mal ne sont pas des réalités objectives parlent du monde en général et non de l'humain. Ils disent que le monde en effet semble ignorer le bien et le mal car il suffit de regarder les cataclysmes naturels ou telle ou telle maladie qui frappe des innocents. C'est en cela qu'ils disent que du point de vue de la description du monde le bien et le mal ne sont pas objectifs (en fait qu'ils semblent ne pas exister).
Mais ces mêmes philosophes quand il parlent de morale (le bien et le mal à l'échelle de l'homme) leur discours n'est plus dans le même registre (le bien et le mal à l'échelle du monde) et c'est pour cela que selon moi il n'y a pas vraiment de contradiction entre dire d'une part: le monde ignore objectivement le bien et le mal et d'autre part l'homme connait objectivement le bien et le mal.
ti'hamo a écrit :Concernent la mal dans le monde :
. Si vous m'affirmez que toute la création est un bien, et tout élément de la création également,
. Et que vous m'affirmez que la distinction entre le bien ou le mal ne concerne que nos actes,
. Alors pourquoi, plus haut, me parliez vous de reconnaître le mal objectif que constituerait la perte de son enfant par une mère ?
Récemment je vous affirme que toute la création est un bien effectivement. (je n'ai pas ajouté "tout élément de la création également", je le dis car je me méfis de vos ajouts à l'emporte pièce et de vos déformation de ce que je dis). Mais ce que j'ai dit récemment concerne le point de vue croyant sur cette affaire de bien et de mal (donc j'ai fait allusion à la création Divine).
Mais au moment où je vous au fait cette réponse (sur la mort injuste d'un enfant)
je ne faisais pas particulièrement allusion à "reconnaître le mal objectif que constituerait etc...", j'ai simplement dit:
pensez-vous que ces philosophes athées voyant injustement mourir un enfant disent que ce n'est ni bien ni mal?
ti'hamo a écrit :Si personne d'autre que la maladie ne l'a tué, alors nous sommes pleinement dans le domaine des cataclysmes et des phénomènes naturels, et pas du tout dans le domaine des actes humains ;
pourquoi donc parlez-vous d'un mal à propos d'un tel événement ??
Je l'ai dit, c'est nous les êtres humains qui jugeons mal un tel évènement. Ce n'est pas l'évènement (le cataclysme, la maladie) qui juge. c'est un mal du point de vue de notre jugement humain, pas du point de vue de l'évènement, qui lui n'a aucun point de vue.
ti'hamo a écrit :En toute logique, s'agissant d'un phénomène naturel, sans intervention humaine, vous devez lier cet événement à la création, et vous y voyez un bien. Comme vous l'avez expliqué.
Je l'explique parce Dieu voit la Création comme étant bonne. Il faut savoir que Dieu a fait le monde bon (on peut dire un Bien) comme le dit la Génèse, mais pas parfait (si il était parfait, il serait Dieu en quelque sorte), c'est pour cela que nous y voyons du bien et du mal à travers des évènements comme les cataclysmes ou la maladie.
ti'hamo a écrit :@gentil athée
1°) Tout à fait (ah, bon, y en a un qui suit, au moins :-)
Je ne sais pas si je dois me sentir concerné mais ce n'est pas parce qu'on est pas d'accord qu'il faut en déduire qu'on ne vous suit pas. Vous n'êtes pas le professeur et les autres les élèves. C'était peut-être de l'humour de votre part (tant mieux) mais je vous le dis quand même...
Cordialement à vous