Je ne sais si vous suivez les événements.
Ce matin je viens de lire dans le blog de Patrice de Plunkett le résumé de deux interventions très intéressantes :
http://plunkett.hautetfort.com/
En voilà quelques extraits :
...........................
D'abord un article d'un archevêque anglican africain :
Anglicans : l’humour ravageur de l’archevêque d’Ouganda, Henry Luke Orombi
…face à la langue de bois des post-chrétiens de Londres et du New Hampshire :
Archevêque d’Ouganda et leader de la résistance « traditionnelle » chez les anglicans (250 évêques d’Afrique et d’Asie), le Dr Henry Luke Orombi a l’humour ravageur. En témoignent ses déclarations au Times d’hier. Elles mettent dans une position impossible l’archevêque de Canterbury Rowan Williams. Celui-ci est en effet le primat officiel de la Communion anglicane (77 millions de fidèles dans le monde) : mais, ironise le Dr Orombi, « alors que le pape est élu par ses pairs, les anglicans, eux, n’ont qu’un homme nommé par un gouvernement séculier ». L’archevêque de Canterbury est en effet nommé par la reine sur proposition du Premier ministre : « Le leadership spirituel d’une communion mondiale de 38 ‘provinces’ indépendantes ne devrait pas être réduit à un homme nommé par un gouvernement séculier. Ces cinq dernières années, nous avons commencé à voir dans cette situation un vestige du colonialisme britannique», précise sarcastiquement Mgr Orombi.
Pourquoi « ces cinq dernières années » ? Parce que, depuis cinq ans, l’archevêque de Canterbury a admis la nomination d’un militant gay comme évêque aux Etats-Unis (Gene Robinson) et le « mariage » de deux vicars gays à Londres… Dérive ecclésiale inacceptable aux yeux des anglicans traditionnels, les pratiques homosexuelles étant nettement condamnées par la Bible.
Cette « complaisance envers le relâchement des moeurs » indigne les anglicans africains et asiatiques : ils y voient la décadence des pays riches du Nord et le sabordage de la vision chrétienne de la vie.
Le prélat ougandais demande à ses confrères anglo-américains de « faire preuve de repentance » s’ils veulent restaurer la communion dans l’Eglise anglicane. En attendant, ni lui ni les autres évêques dissidents ne sont présents à la conférence décennale des évêques anglicans, réunie actuellement à Lambeth.
L'intervention du cardinal Dias
Neuf jours plus tôt, le 22 juillet, le cardinal Ivan Dias (un des deux invités catholiques à la conférence de Lambeth) avait prononcé devant ses hôtes anglicans un discours aimable mais ferme – et d’autant plus remarqué que Dias est indien et ex-archevêque de Bombay. Le cardinal avait notamment déclaré :
« Le monde d’aujourd’hui a besoin de chrétiens qui affirment, non de gens qui s’excusent (‘apologists, not apologizers’) ; il a besoin de gens comme le cardinal John Henry Newman, G. K. Chesterton, C. S. Lewis, Hilaire Belloc (*) et d’autres, qui ont brillamment exposé la beauté de la foi chrétienne sans honte ni compromis » ;
« On parle souvent de maladies comme celles d’Alzheimer et de Parkinson. Par analogie, on peut parfois trouver les symptômes de ces maladies jusque dans nos communautés chrétiennes. Par exemple, lorsque nous vivons en myopes dans un présent fugace, oublieux de notre héritage et de nos traditions apostoliques, on pourrait dire que nous souffrons d’un Alzheimer spirituel. De même, lorsque nous agissons de façon désordonnée, allant notre chemin selon notre caprice sans coordination entre la tête et les autres membres de la communauté, on pourrait qualifier cela de Parkinson ecclésial… »
Les 250 évêques dissidents ont fondé les « Confessing Anglicans », socle d’une future Communion anglicane traditionnelle. Quant à Rowan Williams, virtuose de la langue de bois, il se fait l’avocat d’une unité de façade : attitude qui aura du mal à convaincre, sachant à quel degré de gravité spirituelle, intellectuelle et morale est parvenue la crise de l’anglicanisme.