Nécessité des sacrifices ?

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LIGO
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Re: Nécessité des sacrifices ?

Message non lu par LIGO » lun. 24 mai 2010, 23:54

De toute façon, je crois que la réponse à la question initiale a été donnée avec cette citation du Père Emmanuel :
I. Qu’est-ce qu’un sacrifice ?

Le sacrifice est proprement un acte de religion qui consiste à détruire, au moins d’une certaine manière, une chose en l’honneur de Dieu. Il n’y a point de signe qui soit plus convenable pour exprimer le souverain domaine de Dieu sur la créature. Et, par suite, le sacrifice est l’acte par excellence du culte divin.

gerardh
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Re: Nécessité des sacrifices ?

Message non lu par gerardh » mar. 25 mai 2010, 0:30

___________

Bonjour,

Les sacrifices de l'AT étaient des images du sacrifice à venir de Jésus sur la croix du calvaire.


___________

Cinci
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Re: Nécessité des sacrifices ?

Message non lu par Cinci » mar. 25 mai 2010, 8:26

J'apporterais un correctif :

I. Qu’est-ce qu’un sacrifice ?

Le sacrifice est proprement un acte de religion qui consiste [à se déposséder], au moins d’une certaine manière, [pout être changer et renouveller par Dieu]. Il n’y a point de signe qui soit plus convenable pour exprimer le souverain domaine de Dieu sur la créature. Et, par suite, le sacrifice est l’acte par excellence du culte divin.

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Re: Nécessité des sacrifices ?

Message non lu par Cinci » mar. 25 mai 2010, 9:09

Pour aider à répondre à la question :

  • ... venez et revenons vers yavhé
    Il a déchiré et il nous guérira,
    il nous a frappé, il pansera nos plaies
    Il nous fera revivre après deux jours,
    le troisième jour il nous relèvera
    et nous vivrons devant Lui.

    Connaissons, appliquons-nous à
    connaître Yavhé;
    son apparition est certaine comme
    celle de l'aurore,
    il viendra à nous comme l'ondée,
    comme la pluie de printemps qui
    arrose la terre.

    Que te ferai-je, Ephraïm ?
    Que te ferai-je, Juda ?

    Car votre fidélité est comme la nuée
    du matin, comme la rosée qui très
    tôt se dissipe.

    Voilà pourquoi je les ai taillés en pièces
    par les prophètes,
    je les ai tués par la parole de ma bouche,
    et mon jugement surgira comme la
    lumière.

    Car c'est la fidélité que je veux, et non le
    sacrifice, la connaissance de Dieu plu-
    tôt que les holocaustes.

    - Osée 6,1
  • ... je ne prend aucun plaisir en vous,
    dit Yavhé des armées, et d'oblation,
    je n'en agrée pas de votre main.
    Car depuis le soleil levant et jusqu'à
    son couchant grand est mon Nom
    parmi les nations, et en tous lieux
    on présente à mon Nom un encens
    fumant, et une oblation pure; car
    grand est mon Nom parmi les nations,
    dit Yavhé des armées.

    Mais vous, vous le profanez, quand
    vous dites : « La table du Seigneur est
    souillée, et méprisable son aliment »
    Et vous dites : «Ah! quel tracas !»
    et vous me dédaignez, dit Yavhé des
    armées. Quand vous amenez ce qui
    est dérobé, ou ce qui est boiteux ou
    malade, quand vous amenez une
    telle oblation, puis-je l'agrée de votre
    main ? dit Yavhé.

    Mon alliance avec lui, c'était la vie et
    la paix, et je les lui donnai; la crainte
    et il me craignait et devant mon Nom
    il était effrayé. La doctrine de vérité
    était dans sa bouche et il ne se trou-
    vait pas d'iniquité sur ses lèvres; en
    paix et en droiture il marchait avec moi ,
    et nombreux ceux qu'il ramena de la
    faute!
    Car les lèvres du prêtre gardent la science
    et c'est la doctrine que l'on cherche de
    sa bouche; car il est l'Ange de Yavhé
    des armées.

    [...]

    Vous avez fatigué Yavhé par vos paroles.
    Et vous dites : En quoi l'avons-nous fati-
    gué ?
    C'est quand vous dites : «Tous ceux qui
    font le mal sont bien vu de Yavhé et c'est
    en eux que Yavhé prend plaisir»,
    ou encore :«Où est-il, le Dieu du jugement ?»

    Voici que j'envois mon messager devant moi,
    pour qu'il prépare le chemin devant moi,
    et soudain arrivera dans son Temple le
    Seigneur que vous cherchez ; et le messager
    de l'alliance que vous désirez, voici qu'il arrive,
    dit le Seigneur des armées.

    - Malachie 1,10; 2,17


  • « Par quelle autorité fais-tu cela, et qui t’a donné cette autorité ? » Jésus leur répliqua : « A mon tour, je vais vous poser une seule question ; et si vous me répondez, je vous dirai, moi aussi, par quelle autorité je fais cela : Le baptême de Jean, d’où venait-il ? du ciel ou des hommes ? » Ils faisaient en eux-mêmes ce raisonnement : « Si nous disons : ’Du ciel’, il va nous dire : ’Pourquoi donc n’avez-vous pas cru à sa parole ?’ Si nous disons : ’Des hommes’, nous devons redouter la foule, car tous tiennent Jean pour un prophète. » Ils répondirent donc à Jésus : « Nous ne savons pas ! » Il leur dit à son tour : « Moi non plus, je ne vous dirai pas par quelle autorité je fais cela. »

    - Matthieu 21,23


''... les gens sacrifiaient des boeufs, des chevreaux, des colombes : c'est le don d'un avoir qui symbolise, qui signifie le don de l'être. Pour nous, nous offrons un peu de pain et un peu de vin, c'est notre avoir, un avoir sans lequel nous ne pourrions pas vivre. Le pain et le vin sont la nourriture élémentaire de ces pays. Le sacrifice est donc l'attitude intérieure traduite au plan corporel et social. Il n'y a pas d'offrande, il n'y a pas de don sans immolation. Pour prendre les termes techniques de la théologie, il n'y a pas d'oblation sans immolation. En termes simples : on ne peut pas se donner et se garder. On ne peut pas à la fois obéir à Dieu et obéir à soi, appartenir à Dieu et appartenir à soi. L'arrachement à l'égoïsme est un arrachement à soi. Un arrachement qui est nécéssairement douloureux. C'est une immolation de soi. Précison bien : la souffrance n'est pas l'essence du sacrifice. Non, l'essence du sacrifice c'est l'amour. Mais la souffrance est essentielle au sacrifice.

Le sacrifice est donc l'offrande intérieure mais corporellement et socialement exprimée, qui est identiquement une immolation de soi. Et, dès lors qu'il s'agit de Dieu, puisque Dieu est tout, c'est une oblation totale et une immolation totale. Oblation totale et immolation totale que nous sommes impuissants à réaliser. Elle est nécéssaire et impossible. [...]

... ce sacrifice du Christ est le sacrifice de l'humanité tout entière. Pourquoi ? parce que le Christ est la matrice de l'humanité. Il l'est éternellement. Imaginez une femme, dont la matrice porterait non seulement un enfant, non seulement deux jumeaux, non seulement des quintuplés comme il arrive, mais toute l'humanité. En tant que Verbe éternel, le Christ est véritablement la matrice de toute l'humanité. Nous sommes tous en lui. Il dit lui-même : «Père, ceux que tu m'as donnés, je veux que là où je suis eux aussi soient avec moi » (Jn 17,24) Et où est le Christ ? Il est au coeur de la Trinité et il veut que nous soyons avec lui. Seulement, tout cela n'est pas automatique. Il faut que nous ratifions notre appartenance au Christ, à son sacrifice.

Il devient important de rappeller ici ce que j'aurais dû vous dire dès le début : nous devrions non pas tellement parler de la présence réelle du Christ dans l'eucharistie, mais plutôt de son action réelle . La présence réelle est en vue d'une action et c'est l'action qui importe. [...] ce que je viens de vous dire , qu'il n'est pas question de présence réelle là où il n'y a pas de sacrifice [...] Les gens avaient de la peine à comprendre cela; il était donc nécéssaire d'expliquer davantage. Pour eux la présence réelle était en quelque sorte matérielle, comme d'ailleurs l'Incarnation. Mais si l'incarnation est simplement la présence matérielle de Dieu, à combien de gens s'est-il fait présent ? Au gens de Nazareth, de Jérusalem, à un nombre infime de gens. Non, l'incarnation ce n'est pas cette présence-là de Dieu; elle est autre chose, elle est l'action de Dieu qui divinise l'humanité, selon le fameux adage traditionnel : Dieu s'est fait homme pour que l'homme soit fait Dieu. Il en va de même pour l'eucharistie. Le sacrifice du Christ est le sacrifice de toute l'humanité, à condition que nous y adhérions. Ainsi donc, la messe est l'adhésion des hommes dans un sacrifice qui est un sacrement; c'est une adhésion au sacrifice de la croix qui est le salut de l'humanité. Évidemment je ne nie pas la présence réelle. Je dis que cette présence en est une en vue d'une action. Action réelle conditionnée par une présence réelle, ou présence réelle en vue d'une action réelle, Et cette action est un sacrifice. [...] Ai-je suffisamment compris que l'amour implique le sacrifice et que ce sacrifice n'est parfait que dans la mort et par la mort ? Ce qui m'est demandé est une mort partielle, peut-être tout à fait minime, mais enfin tout de même quelques gouttes de sang. [...]

Dans ma vision du monde, j'englobe tout ce qu'il y a dans la nature, absolument tout. S'il n'y avait pas le soleil et la mer et la lune et les marais et tout cela, il n'y aurait pas de haricots vert dans mon assiette. Tout se tient. Pascal disait : « Quand on tire un coup de canon à Paris, l'armosphère est ébranlée en Océanie» Claudel, qui est un vrai poète, dit que, pour le simple envol d'un papillon, il faut tout l'univers, toute la machine des planètes. Tout se tient dans la nature. Il faut donc que je rende grâce à Dieu pour tout. Dans l'oeuvre de Marx par exemple, on parle du rapport de l'homme à la nature, cette nature sans laquelle nous ne pourrions pas vivre. mais le marxiste ne sait pas ce que c'est que de rendre grâce. Car cette nature ne lui est pas donnée par Dieu; pour lui, Dieu n'existe pas. Il est donc propriétaire. Moi, je ne suis pas propriétaire. Et j'affirme que je ne suis pas propriétaire des choses de la nature justement en soustrayant un peu de pain et un peu de vin que je ne mangerai pas, pour signifier que je rends à Dieu ce qu'il m'a donné. Je rends grâce parce que lui me fait grâce, me donne sa grâce. La messe est donc sacrifice d'action de grâce. Dans l'Évangile nous voyons que Jésus reçoit tout des mains du Père, tout. Jésus ne demande pas au Père, il rend grâce. [...] L'eucharistie est l'action de grâce en acte. En consacrant un peu de pain et un peu de vin, en n'en faisant pas ma nourriture biologique matérielle, je signifie efficacement que tout me vient de Dieu.

[...]

Puis la peur. La peur de la mort. Jésus a connu la peur.

Et, me dit l'Évangile, dans cet état il répète toujours la même parole. Quand nous avons de la difficulté à prier, nous n'avons qu'à répéter la même parole. Il est des moments où on n'a pas envie de faire des phrases; d'ailleurs prier ne consiste pas à faire des phrases. Et cette prière de Jésus, cette parole qu'il répète toujours est quelque chose de merveilleux. Elle est en deux temps. Le premier est un cri humain : «Que ce calice s'éloigne»; je n'en veux pas. Le cri humain, on pourrait presque dire le cri de la bête qui souffre. Puis, tout de suite et en même temps, il dit : «Que ta volonté soit faite» Il ne s'agit pas d'une volonté impérative, mais du bon plaisir. Et quel est le bon plaisir de Dieu ? Que son amour soit révélé, que Dieu soit révélé tel qu'il est : puissance d'amour jusqu'à la mort. Obéir au Père, pour Jésus, c'est le révéler tel qu'il est, en mourant.

Dans ce deuxième temps de la prière, Jésus reprend le mot de sa mère : «Fiat !» (Qu'il me soit fait selon ta parole) Dans l'Évangile nous trouvons trois fiat : celui de Marie le jour de son annonciation, celui de Jésus dans la nuit de son agonie. Le troisième fiat, c'est le nôtre, celui qui est dans le Pater : Fiat volontuas tua (que ta volonté soit faite) "

Source : F.Varillon, Vivre le christianisme, p. 230-252

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Re: Nécessité des sacrifices ?

Message non lu par Raistlin » mar. 25 mai 2010, 9:54

Cinci a écrit :Le sacrifice est proprement un acte de religion qui consiste [à se déposséder], au moins d’une certaine manière, [pout être changer et renouveller par Dieu]. Il n’y a point de signe qui soit plus convenable pour exprimer le souverain domaine de Dieu sur la créature. Et, par suite, le sacrifice est l’acte par excellence du culte divin.
De fait, sacrifice signifie étymologiquement, "faire sacré". Un sacrifice a donc pour objectif de rendre quelque chose agréable à Dieu.
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Re: Nécessité des sacrifices ?

Message non lu par Une non-theologienne » lun. 25 avr. 2011, 23:07

Non, il n´y a pas necessite de commettre des sacrifices lors de l´existence terrestre, deja ponctuee de suffisamment de renoncements en tant que telle.
Etais plutot stoicienne et kantienne apres l´adolescence, alors que je viens d´une famille de longue tradition catholique; cette maniere d´etre m´a forge une carapace morale mais egalement pragmatique.
Ai pu mesurer l´authenticite et la solidite de ma foi ulterieurement dans l´epreuve. Etais ainsi en etat de veille et tout s´est mis en place simplement et naturellement.
Nous ne sommes que de simples mortels et Dieu a deja sacrifie son fils Jesus-Christ pour le genre humain.
Sacrifice et de meme barbarie de l´acte, que j´ai mis tres longtemps a integrer, mais maintenant c´est admis.
L´humilite est la vertu la plus essentielle a mon sens, car elle permet de relativiser et de rester en phase avec les autres voire avec soi-meme.
Le sacrifice est devenu inopportun, inutile et inacceptable dans mon prisme de valeurs.

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Re: Nécessité des sacrifices ?

Message non lu par Raistlin » mar. 26 avr. 2011, 9:33

Une non-theologienne a écrit :Le sacrifice est devenu inopportun, inutile et inacceptable dans mon prisme de valeurs.
Peut-être mais je suis au regret de vous dire que votre prisme de valeurs est alors en déphasage avec la vie des saints et avec la plus haute spiritualité catholique. Rien que le jeûne est un sacrifice...

Il s'agit de bien comprendre que Dieu ne nous demande pas des renoncements pour le plaisir de voir ses enfants en faire. Nos renoncements - c'est-à-dire nos sacrifices - doivent être faits par amour et dans l'amour. Il n'y a rien de morbide ou de doloriste là-dedans, bien au contraire. Le problème de notre société contemporaine, c'est qu'elle est tellement obnubilée par le "bien-être" personnel et l'autosatisfaction qu'elle a oublié l'essentiel : il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis.... Triste société qui en est réduit à flotter au niveau zéro de l'amour.
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Re: Nécessité des sacrifices ?

Message non lu par GuilhemMaurice » mar. 26 avr. 2011, 10:24

Avez-vous remarqué qui a ouvert le sujet et qui se répond?
Cette histoire de sacrifice me fait froid dans le dos quand je pense à la tragédie de Nantes.
Dieu a retenu la main d'Abraham, pourquoi n'a-t-il pas empêché cette tragédie?
Que s'est-il passé dans la tête de cet homme pour tuer ses enfants et sa femme? Dans tous les cas il ne s'agit pas d'un sacrifice. Cet homme est fou...
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Re: Nécessité des sacrifices ?

Message non lu par Raistlin » mar. 26 avr. 2011, 10:50

GuilhemMaurice a écrit :Cette histoire de sacrifice me fait froid dans le dos quand je pense à la tragédie de Nantes.
Dieu a retenu la main d'Abraham, pourquoi n'a-t-il pas empêché cette tragédie?
Dieu avait "demandé" le sacrifice d'Isaac, il pouvait donc l'arrêter, ce n'était pas du tout la même situation. Mais Dieu n'arrête pas tous les déséquilibrés. Nous pouvons toujours nous demander pourquoi Dieu n'empêche pas le mal, la seule réponse qui vaille se trouve dans la contemplation du Christ en croix : Dieu n'a pas préservé son Fils Unique du mal. Mais il l'a glorifié... Prions donc pour cette famille massacrée, prions pour Agnès, Arthur, Thomas, Anne et Benoît. Prions aussi pour le père, Xavier.

GuilhemMaurice a écrit :Que s'est-il passé dans la tête de cet homme pour tuer ses enfants et sa femme? Dans tous les cas il ne s'agit pas d'un sacrifice. Cet homme est fou...
Tout d'abord, notons que la présomption d'innocence prévaut. Rien ne dit que le père a commis les meurtres même si c'est probable.
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Re: Nécessité des sacrifices ?

Message non lu par Amfortas » mar. 26 avr. 2011, 14:06


Nous ne sommes que de simples mortels et Dieu a deja sacrifie son fils Jesus-Christ pour le genre humain.
Sacrifice et de meme barbarie de l´acte, que j´ai mis tres longtemps a integrer, mais maintenant c´est admis.




D’abord en sacrifiant son Fils, Dieu s’est lui-même sacrifié pour le salut du monde, puisque le Père et le Fils sont consubstantiels.

Ensuite Dieu a en abomination les sacrifices d’enfants :


« Ils ont bâti des hauts lieux à Baal dans la vallée de Ben-Hinnom, pour faire passer (par le feu) à Moloch leurs fils et leurs filles : Ce que je ne leur avais point ordonné ; et ils ont bâti les hauts lieux de Baal, qui sont dans la vallée du fils de Hinnom, pour faire passer par le feu leurs fils et leurs filles à Moloch: ce que je ne leur ai point commandé; et il ne m'est point monté au coeur qu'ils fissent cette chose abominable, », (Jérémy 32 :35).


Notons aussi que des pratiques aussi ignobles ouvrent le droit à la guerre pour les Hébreux, et même plus c’est Dieu qui leur commande de telles guerres : les peuples qui sont combattus, chassés de leur terre et abattus par le peuple de l’Ancienne Alliance, sont des peuples perpétrant des ignominies, faisant couler le sang de leurs premiers nés pour rassasier leurs idoles. Donc lorsque certains s’émeuvent de la violence guerrière des hébreux, ils feraient bien de regarder les horreurs perpétrées par leurs ennemis et auxquelles ils ont mis un terme, ou plutôt auxquelles Dieu a mis un terme en faisant du peuple hébreux l’instrument de sa volonté.

Alors vous me direz, tout ça c’est de l’histoire ancienne, fort heureusement nous vivons dans une société moderne où de telles pratiques n’ont plus cours. Eh bien c’est faux et archi-faux, nous vivons dans une société ayant légitimé le meurtre de l’enfant à naître, et ces meurtres sont en masse, raison pour laquelle le bienheureux Jean-Paul II déclarait :

« À ce cimetière de victimes de la cruauté humaine en notre siècle, vient s'ajouter encore un autre grand cimetière : le cimetière des enfants avant leur naissance, le cimetière de ceux qui sont sans défense, de ceux dont même la mère n'a pas connu le visage, en consentant, ou en cédant à la pression, que leur soit enlevée la vie dès avant leur naissance. Et pourtant ils avaient déjà la vie, ils étaient déjà conçus, ils se développaient sous le coeur de leur mère, sans pressentir le danger mortel. Et lorsque cette menace est devenue réalité, ces êtres humains sans défense tentèrent de se défendre. La caméra a pu enregistrer cette défense désespérée face à l'agression d'un petit enfant avant sa naissance, dans le sein de la mère. (J'ai eu l'occasion de voir un tel film - et aujourd'hui encore je ne puis me libérer de son souvenir, je ne puis m’en libérer). Il est difficile d'imaginer ce drame horrible, avec toute son éloquence morale, humaine.
La racine du drame, combien elle est parfois élargie et différenciée ! Mais il y a aussi les instances humaines, parfois les « groupes de pressions », les corps législatifs, qui « légalisent » la privation de la vie de l'homme non encore né. Existe-t-il une instance humaine, existe-t-il un parlement, qui ait le droit de légaliser le meurtre d'un être humain innocent et sans défense ? qui ait le droit de dire : "Il est permis de tuer", et pour finir : "Il faut tuer", là où il faut au contraire protéger et aider la vie au maximum ? ».
Jean-Paul II, 4 juin 1991, homélie à Radom (Pologne)

Nous sommes revenus 3000 ans en arrière, les idoles ont changé de visage, elles sont maintenant de nature idéologique, mais ce sont toujours des idoles, elles s’appellent : féminisme, hédonisme, consumérisme, etc…elles sont légions. Et les millions d’infanticides perpétrés avec la bénédiction des États et avec les moyens publics sont des holocaustes offerts à ces idoles, elles s’en nourrissent. Voilà le prix qu’exige ces idoles.

On voit donc toute la malhonnêteté et la perfidie de ces néo-barbares, qui voudraient nous faire croire qu’ils incarnent le progrès. Eh non, il faut leur dire et leur redire : être moderne c’est mettre un terme aux sacrifices des enfants, c’est mettre un terme aux agissements des idolâtres sanguinaires, c’est protéger les plus faibles, voilà où est le progrès, il n’est certainement pas dans la perpétuation des abominations qui avaient déjà cours il y a plus de 3000 ans de cela.

Cela nous donne aussi la position du peuple de la Nouvelle Alliance dans le contexte actuel, elle occupe exactement la même position qu’occupait le peuple de l’Ancienne Alliance il y a 3000 ans de cela : un petit peuple (combien opposés à l’avortement, combien considère que tuer la chair de sa chair est une abomination inouïe, signe d’une société devenue folle et homicide ?), entouré de partout par des idolâtres sanguinaires, par des apologistes du meurtre de l’enfant à naître, par des fornicateurs invétérés, par de sombres individus sans plus aucune foi, ni loi, ni même la moindre once de sens moral…

C’est donc le monde actuel qui est déséquilibré, et pas seulement quelques individus épars, ce monde menteur et homicide, sur lequel le Christ portait le jugement suivant :

« Vous êtes du diable, votre père, et ce sont les désirs de votre père que vous voulez accomplir. Il était homicide dès le commencement et n'était pas établi dans la vérité, parce qu'il n'y a pas de vérité en lui : quand il profère le mensonge, il parle de son propre fonds, parce qu'il est menteur et père du mensonge ». ( Jn 8, 44)
Un Tel verra comme feu Celui qu'il n'a pas connu comme lumière (St Grégoire Le Théologien)

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Re: Nécessité des sacrifices ?

Message non lu par pessoat » mar. 26 avr. 2011, 15:38

Dieu n'a jamais rien demandé à personne.Mais ceux qui souffrent lui proposent souvent de lui céder ce qu'ils ont de meilleur en guise d'attachement et en demande de pardon ou de pitié. Le propre de la souffrance est de nous rendre souvent pitoyables lâches et vulnérables surtout ce qui explique cela.

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Re: Nécessité des sacrifices ?

Message non lu par Raistlin » mar. 26 avr. 2011, 15:54

pessoat a écrit :Dieu n'a jamais rien demandé à personne.
Jésus nous a laissé un double commandement : aimer Dieu de tout notre coeur, de toute notre âme et de toute notre force, et notre prochain comme nous-même. Dieu a aussi demandé pas mal de choses au peuple Hébreu, voyez les 10 commandements...

On ne peut donc pas vraiment dire que Dieu n'a jamais rien demandé à personne.

pessoat a écrit :Mais ceux qui souffrent lui proposent souvent de lui céder ce qu'ils ont de meilleur en guise d'attachement et en demande de pardon ou de pitié.
Non, je ne crois pas. Bien sûr, il peut y avoir des tentatives de marchandage en cas de souffrance mais de ma propre expérience, Dieu résiste au marchandage. Et toujours tiré de mon expérience, la souffrance est davantage la condition propice pour s'ouvrir à la Miséricorde de Dieu que pout tenter de marchander avec Lui.
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Re: Nécessité des sacrifices ?

Message non lu par Petit Matthieu » mar. 26 avr. 2011, 18:11

LIGO a écrit :De toute façon, je crois que la réponse à la question initiale a été donnée avec cette citation du Père Emmanuel :
I. Qu’est-ce qu’un sacrifice ?

Le sacrifice est proprement un acte de religion qui consiste à détruire, au moins d’une certaine manière, une chose en l’honneur de Dieu. Il n’y a point de signe qui soit plus convenable pour exprimer le souverain domaine de Dieu sur la créature. Et, par suite, le sacrifice est l’acte par excellence du culte divin.
:-@
"Ce n’est que pour ton amour, pour ton amour seul, que les pauvres te pardonneront le pain que tu leur donnes."
Phrase finale de saint Vincent de Paul dans le film "Monsieur Vincent".

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Re: Nécessité des sacrifices ?

Message non lu par mike.adoo » mar. 26 avr. 2011, 19:48

Bonsoir à tous

Je vais faire court
Dieu nous demande de faire deux sortes de sacrifices
Le premier consiste à renoncer à une vie égoïste , à détourner notre regard de notre nombril pour le tourner vers nos frères .
Le deuxième consiste à faire preuve d'humilité en acceptant que nos prières ne soient pas exaucées systématiquement et immédiatement .

Le sacrifice de Caïn est significatif si on le regarde avec attention . Je vous suggère de lire cette page http://catechisme-adulte.blogspot.com/2 ... -cain.html
Dernière modification par mike.adoo le jeu. 28 avr. 2011, 18:59, modifié 1 fois.

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Re: Nécessité des sacrifices ?

Message non lu par Invité » mar. 26 avr. 2011, 22:52

Raistlin a écrit :
Une non-theologienne a écrit :Le sacrifice est devenu inopportun, inutile et inacceptable dans mon prisme de valeurs.
Merci beaucoup, mais j´ai fait le sacrifice d´une carriere afin d´elever mes enfants d´une facon digne et morale dans la religion catholique.
La conclusion que j´avais tiree et que vous avez mise en exergue est tout-a-fait en phase avec la societe actuelle et je vous suis reconnaissante d´avoir donne votre avis sur le plan religieux.
Pour paraphraser le film : ´Je n´ai jamais voulu etre une sainte´, mais j´espere avoir pris la bonne decision par amour et sens du devoir.
Bien a vous.

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