Le fil de réponse est rapide, mais je trouve cela très intéressant.
Vous me répondiez :
oui, je suis d'accord et j’approuve la gratuité. En fait il y a une sorte de gradualité dans le don. Il y en a qui donne en espérant recevoir, d'autre qui donne un peu mais pas tout, et d'autre qui donne tout et gratuitement (liste non exhaustive). Le Don est source de joie, pour le donneur et le receveur.un gentil athée a écrit :Le plus beau don, à mon sens, c'est celui qui n'est pas obligatoire, que je donne librement et gratuitement. Si je me sens contraint par un impératif à donner, est-ce encore de l'amour ? Je ne pense pas, pas au vrai sens du terme.
Je ne peux que vous encourager à avoir une attitude responsable et gérer votre sexualité.un gentil athée a écrit :Donc ma défense de certaines formes de contraception n'implique pas que je n'accorde aucune valeur à la continence, mais simplement, nous voulons être les maîtres des périodes pendant lesquelles nous souhaitons être abstinents et des périodes pendant lesquelles nous souhaitons nous donner l'un à l'autre.
Quand vous dites être « maître des périodes » dites vous que vous vous posez en arbitre et que vous dominez le cycle naturel de la reproduction ?
Si c’est le cas je pense que la différence entre nos points de vue trouve son origine ici.
Je vous cite ci-dessous Jean Paul II dans familiaris consortio qui explique la différence entre arbitre et ministre dans la relation conjugale dans une vision intégrale de l’homme et de sa vocation. (Citation un peut longue mais très éclairante pour notre sujet)
L’église nous invite à vivre l’amour dans sa plénitude, elle nous propose le meilleur me semble t il, pour notre bonheur.
Bien à Vous32. Dans le cadre d'une culture qui déforme gravement ou qui va jusqu'à perdre la signification véritable de la sexualité humaine, en l'arrachant à sa référence essentielle à la personne, l'Église découvre de façon urgente et irremplaçable sa mission de présenter la sexualité comme valeur et engagement de toute la personne, créée, homme et femme, à l'image de Dieu.Dans cette perspective, le Concile Vatican II a clairement affirmé que «lorsqu'il s'agit demettre en accord l'amour conjugal avec la transmission responsable de la vie, la moralité du comportement ne dépend pas de la seule sincérité de l'intention et de la seule appréciation des motifs; mais elle doit être déterminée selon des critères objectifs, tirés de la nature même de la personne et de ses actes, critères qui respectent, dans un contexte d'amour véritable, la signification totale d'une donation réciproque et d'une procréation à la mesure de l'homme; chose impossible si la vertu de chasteté conjugale n'est pas pratiquée d'un coeur loyal»(86).
C'est en partant de la «vision intégrale de l'homme et de sa vocation, non seulement naturelle et terrestre, mais aussi surnaturelle et éternelle»(87), que Paul VI a affirmé que la doctrine de l'Église «est fondée sur le lien indissoluble, que Dieu a voulu et que l'homme ne peut rompre de son initiative, entre les deux significations de l'acte conjugal: union et procréation»(88). Et il a conclu en réaffirmant qu'il y a lieu d'exclure, comme intrinsèquement mauvaise, «toute action qui, soit en prévision de l'acte conjugal, soit dans son déroulement, soit dans le développement de ses conséquences naturelles, se proposerait comme but ou comme moyen de rendre impossible la procréation»(89).
Lorsque les époux, en recourant à la contraception, séparent ces deux significations que le
Dieu créateur a inscrites dans l'être de l'homme et de la femme comme dans le dynamisme de
leur communion sexuelle, ils se comportent en «arbitres» du dessein de Dieu; ils «manipulent» et avilissent la sexualité humaine et, avec elle, leur propre personne et celle du conjoint en altérant la valeur de leur donation «totale». Ainsi, au langage qui exprime naturellement la donation réciproque et totale des époux, la contraception oppose un langage objectivement contradictoire, selon lequel il ne s'agit plus de se donner totalement à l'autre; il en découle non seulement le refus positif de l'ouverture à la vie, mais aussi une falsification de la vérité intérieure de l'amour conjugal, appelé à être un don de la personne tout entière. En revanche lorsque les époux, en observant le recours à des périodes infécondes, respectent le lien indissoluble entre les aspects d'union et de procréation de la sexualité humaine, ils se comportent comme des «ministres» du dessein de Dieu et ils usent de la sexualité en «usufruitiers», selon le dynamisme originel de la donation «totale», sans manipulations ni altérations(90).
A la lumière de l'expérience de tant de couples et des données des diverses sciences humaines,
la réflexion théologique peut saisir - et elle est appelée à l'approfondir - la différence anthropologique et en même temps morale existant entre la contraception et le recours aux rythmes périodiques: il s'agit d'une différence beaucoup plus importante et plus profonde qu'on ne le pense habituellement et qui, en dernière analyse, implique deux conceptions de la personne et de la sexualité humaine irréductibles l'une à l'autre. Le choix des rythmes naturels comporte l'acceptation du temps de la personne, ici du cycle féminin, et aussi l'acceptation du dialogue, du respect réciproque, de la responsabilité commune, de la maîtrise de soi.
Accueillir le temps et le dialogue signifie reconnaître le caractère à la fois spirituel et corporel de la communion conjugale, et également vivre l'amour personnel dans son exigence de fidélité. Dans ce contexte, le couple expérimente le fait que la communion conjugale est enrichie par les valeurs de tendresse et d'affectivité qui constituent la nature profonde de la sexualité humaine, jusque dans sa dimension physique. Ainsi, la sexualité est respectée et promue dans sa dimension vraiment et pleinement humaine, mais n'est jamais «utilisée» comme un «objet» qui, dissolvant l'unité personnelle de l'âme et du corps, atteint la création de Dieu dans les liens les plus intimes unissant nature et personne.