4 février Sainte Véronique

« Que le juste pratique encore la justice, et que le saint se sanctifie encore. » (Ap 22.11)
Règles du forum
Fêtes et vies des saints et bienheureux, prédécesseurs et modèles dans la Foi
ami de la Miséricorde
Pater civitatis
Pater civitatis
Messages : 3167
Inscription : jeu. 15 juin 2006, 15:17
Contact :

4 février Sainte Véronique

Message non lu par ami de la Miséricorde » mer. 04 févr. 2009, 23:05

Chapitre XXVIII
Véronique et le Suaire
Extrait des visions d’A.C Emmerich


[...] De tous les côtés, les gens en fête se rendaient au Temple ; les uns s’écartaient du cortège par crainte pharisaïque de se souiller, d’autres témoignaient quelque compassion. Simon avait à peine fait deux cents pas en portant la croix, lorsqu’une femme de haute taille et d’un air distingué, tenant une jeune fille par la main, sortit d’une grande maison située à gauche de la rue, et se précipita au devant du cortège. C’était Séraphia, femme de Sirach, membre du Sanhédrin, celle qui depuis, reçut le nom de Véronique, de « vera icon » (vrai portrait), par suite de l’acte qu’elle accomplit en ce jour.
Séraphia avait préparé chez elle un vin exquis et aromatisé, dans le pieux dessin de soulager le Seigneur sur son chemin de douleur. Elle était voilée, et un linge pendait de ses épaules. La petite fille qui la suivait était âgée de neuf ans ; tandis que le cortège approchait, elle tenait le vase rempli de vin caché sous son manteau.

Ceux qui marchaient en tête du cortège essayèrent en vain de la repousser. Entraîné par l’amour et la compassion, elle se fraya, avec l’enfant qui la tenait par sa robe, un passage à travers la populace, les soldats et les archers, arriva auprès de Jésus, se jeta à genoux et lui présenta le linge en lui disant : « Permettez-moi d’essuyer la face de mon Seigneur. » Jésus prit le linge de la main gauche et l’appliqua contre son visage ensanglanté ; puis, entre cette main et la droite qui soutenait le bras de la croix, il le pressa un peu, et le rendit à Séraphia en la remerciant. Celle-ci baisa le suaire, le mit sous son manteau contre son cœur et se releva. Alors la jeune fille leva timidement le vase de vin vers Jésus, mais les soldats et les archers l’empêchèrent avec des injures de recevoir ce soulagement. Ce ne fut que grâce à sa grande hardiesse et à la foule qui avait pendant quelques instants arrêté le cortège, que Séraphia parvint à présenter le suaire. Les pharisiens et les archers exaspérés de cette halte, et surtout de l’hommage public rendu au Seigneur, se mirent à le pousser et à le frapper tandis que Véronique se retirait en toute hâte dans sa maison.
A peine rentrée dans sa chambre, elle déposa le suaire sur une table et s’évanouit : la petite fille tomba à genoux à côté d’elle, pleura à chaudes larmes. Un ami de la maison les trouva ainsi, auprès du linge déployé, où s’était empreinte l’image merveilleusement ressemblante du visage ensanglanté de Jésus. Effrayé à cette vue, il fit revenir à elle Véronique, et lui montra le portait du Seigneur. Elle s’agenouilla en s’écriant : « Maintenant je veux tout quitter ; car le Seigneur m’a honorée d’un souvenir. » Ce linge était de laine fine, trois fois plus long que large. On mettait habituellement de pareils suaires autour du cou, et c’était l’usage d’en porter aussi au-devant des gens fatigués, affligés ou malades, et de leur en essuyer le visage pour leur témoigner qu’on prenait part à leur peine et à leur douleur. Véronique garda toujours ce linge suspendu au chevet de son lit ; après sa mort il fut remis à la Sainte Vierge, puis à l’Eglise par les apôtres.
Séraphia était parente de Jean-Baptiste : son père et Zacharie étaient cousins germains. Elle avait au moins cinq ans de plus que la Sainte Vierge, et assista à son mariage avec Saint Joseph. Elle était aussi parente du vieux Siméon, et liée dès l’enfance avec ses fils. Ceux-ci tenaient de leur père un vif désir de la venue du Messie, et Séraphia le partageait avec eux. Lorsque Jésus, à l‘âge de douze ans, enseigna dans le temple de Jérusalem, Séraphia qui n’était pas encore mariée, lui envoyait sa nourriture dans une maison d’Esséniens, située à un quart de lieue de la ville ; car c’était là qu’il se retirait lorsqu’il n’était pas dans le temple.
Séraphia s’était mariée tard avec Sirach, qui descendait de la chaste Suzanne. Il était membre du grand conseil, et fut d’abord très opposé à Jésus : Séraphia eut beaucoup à souffrir de lui à cause de l’attachement qu’il portait au Sauveur. Joseph d’Arimathie et Nicodème le ramenèrent à de meilleurs sentiments, et il permit à sa femme de suivre les enseignements de Jésus. Il se déclara pour lui avec Joseph et Nicodème lors du jugement prononcé par Caïphe, et se sépara comme eux du grand conseil. Séraphia était belle encore, malgré ses cinquante ans. Lors de l’entrée triomphante de Seigneur à Jérusalem, je l’avais vu, tenant une jeune enfant dans ses bras, détacher son voile et l’étendre sous les pas de Jésus. C’est ce même voile qu’elle présenta au Seigneur, afin d’effacer les traces de ses souffrances, dans cette autre marche triomphale, triste, mais plus glorieuse encore que la première. C’est ce même voile que l’Eglise a conservé, et qui est encore aujourd’hui l’objet de la vénération des fidèles.[...]

Livre des Visions de la Bienheureuse Anne-Catherine Emmerich
aux Editions Pierre Téqui 1995

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde

ami de la Miséricorde
Pater civitatis
Pater civitatis
Messages : 3167
Inscription : jeu. 15 juin 2006, 15:17
Contact :

Re: 4 février Sainte Véronique

Message non lu par ami de la Miséricorde » lun. 04 févr. 2013, 12:22

Biographie
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/57 ... nique.html

MÉDITATION

Quand Véronique a essuyé le visage de Jésus avec un linge, ce visage ne devait certes pas être attirant : c'était un visage défiguré. Mais ce visage ne pouvait laisser indifférent ; ce visage troublait. Il pouvait susciter dérision et mépris, mais aussi compassion et même amour, volonté de venir en aide. Véronique symbolise ces sentiments. Même s'il est défiguré, le visage de Jésus demeure cependant toujours le visage du Fils de Dieu. C'est un visage défiguré par nous, par l'accumulation énorme de la méchanceté humaine. Mais il est aussi un visage défiguré pour nous, qui exprime l'amour et le don que Jésus fait de lui-même, et qui est un reflet de la miséricorde infinie du Père. Dans le visage souffrant de Jésus, nous voyons, en outre, une autre accumulation gigantesque, celle des souffrances humaines. C'est ainsi que le geste de pitié de Véronique devient pour nous une provocation, une sollicitation pressante : il devient l'appel, doux mais impérieux, à ne pas nous détourner, à regarder nous aussi ceux qui souffrent, proches et lointains. Et non seulement regarder, mais venir en aide. Le Chemin de Croix de ce soir n'aura pas été parcouru en vain s'il nous porte à des gestes concrets d'amour et de solidarité effective.
© 2010 - Libreria Editrice Vaticana

Que Jésus Miséricordieux vous bénisse
ami de la Miséricorde

Répondre

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 37 invités