Sainte Barbe, 4 décembre

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Guillaume C.
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Sainte Barbe, 4 décembre

Message non lu par Guillaume C. » lun. 04 déc. 2017, 20:00

Sainte Barbe (4 décembre)

Martyre à Nicomédie sous l’empereur romain Sévère Alexandre – 235


Dans le chœur des fiancées du Grand Roi,
Une Vierge sage s’est distinguée.
C’est Barbe ! Qui épousa la croix
Et de sa lumière fut irriguée.

Elle gagna une couronne de roses
Qu’elle montra à Benoîte, du Laus.
Mais laissons cette martyre glorieuse
Nous raconter sa lutte victorieuse :

« Née en Bithynie, de Maître Dioscore,
Riche, illustre, mais un démon au corps,
J’étais louée pour ma vive beauté.
Mon père, craignant les assiduités
De certains visiteurs, me fit mener
A l’écart, dans un palais éloigné.

Dans cette prison dorée, je pouvais
Etudier la sagesse des Anciens.
Et mon esprit peu à peu s’élevait,
Voulant connaître le Souverain Bien.

Je connus la philosophie chrétienne
En un livre où il était fait mention
« Du Christ et de la secte d’Origène ».
Et j’appris l’injuste crucifixion
De Jésus Christ, qui pour vaincre la haine,
Daigna expirer entre deux larrons.

Et je pensai alors : « Mon Dieu, mon Roi,
C’est Jésus, ce Juif pendu sur la croix ! »

Je fis alors dépêcher un message
Au philosophe Origène, ce sage,
Lui disant ma volonté d’être instruite
Des saints enseignements de Jésus Christ.

Ce docteur envoya Valentinien
M’éclairer sur les mystères chrétiens.
Par l’eau jaillie par miracle d’un vase
Je reçus le saint baptême et la grâce.

Mon père, retenu par l’empereur,
Passa me voir ; pour mon plus grand malheur,
Il voulait m’engager dans un mariage
Avec quelque garçon de haut lignage.

Je fus troublée, presque pusillanime.
Mais l’Esprit-Saint mon courage ranime:
« Je ne ferai jamais cette douleur
A Jésus, l’Epoux que chérit mon cœur. »

Mon père alors, au seul nom de « Jésus »,
Fut frappé comme d’un coup de massue.
Il vit alors les idoles en morceau,
La croix gravée en place de son sceau.

Mû par une rage froide, Dioscore
M’enjoignit d’expliquer mon attitude :
« Adoreriez-vous Jésus, ce Juif mort ?
Est-ce là tout le fruit de vos études ? »

Malgré la peur, mon âme s’élevait
Au Seigneur Jésus. Et je retrouvai
Grâce à Dieu un puissant courage
Pour affronter de mon père la rage.

« Père, je suis chrétienne pour jamais.
Vos dieux étaient des hommes qui dormaient.
Mon Dieu est Tout-Puissant et immortel,
Il me prépare une gloire éternelle. »

Tout était dit ; mon père, ce faux sage,
Est confondu, montre son vrai visage :
Longtemps l’esprit de Bélial l’a conduit,
Au désespoir il est céans réduit.

« Tu n’es plus ma fille ! Je te renie ! »
Rugit Dioscore, et le glaive à la main,
Il me veut tuer - dessein inhumain !
Pour avoir dit « oui » à ce Dieu honni.

Ne voulant que mon père se rendît
Coupable d’un tel crime, je m’enfuis.
A ma prière, un rocher se fendit,
Pour me livrer passage dans la nuit.

Un vent vif me porte au sommet du mont.
Mais mon furieux père, en proie au démon,
Méprisant de Dieu les évidents signes,
Hardi grimpeur, escalade la cime.

De mon refuge je suis arrachée ;
Il me traîne par les cheveux, me bat.
Mon ange gardien sur moi s’est penché
Il m’assure, et du soutien de Dieu,
Et de celui des saints qui sont aux cieux,
Pour me préparer aux futurs combats.

Un père dénaturé m’abandonne
Au pouvoir d’un juge inique, Marcien :
« Toute entière ma fille s’adonne
Au Christ et à sa religion de chiens.
Cette insolente, à son père rebelle,
A outragé la déesse Cybèle ! »

Par la douceur et les cajoleries,
Marcien veut changer mes sentiments.
Il obtient, pour seul résultat, ce cri :
« Jamais, pour des délices d’un moment,
Jamais je ne trahirai mon amant,
Jamais je ne renierai Jésus Christ ! »

A ces mots, le gouver¬neur irrité
Expose à de terribles cruautés
Mon corps virginal ; le méchant ordonne :
« Que trente-neuf coups de fouet on lui donne ! »

Dans les tourments, mon âme était ravie
Sachant la gloire qui m’attend aux cieux.
Un flambeau dans la nuit : voilà mon Dieu !
Qui apparaît pour me redonner vie.

Marcien, surpris de cette guérison,
L’attribue au pouvoir de ses démons.
« Non, lui dis-je, vos dieux sont sans force.
Simples figures tirées de l’écorce ! »

Une noble dame nommée Julienne,
Voyant mon zèle en les tourments les pires,
Déclara lors tenir la foi chrétienne
Et fut ma compagne dans mon martyre.

Mon barbare bourreau ordonne alors
Qu’on arrache de mon corps les mamelles :
« Qu’en cet état on traîne la pucelle !
Qu’on la promène nue jusqu’au port ! »

Cette dernière atteinte à ma pudeur
Me causa une plus vive douleur
Que n’avaient fait les tenailles de fer.
Mais cet assaut des princes de l’enfer

Echoua, car aussitôt par bonheur
Un halo de lumière m’environne
Il éblouit de nombreuses personnes
Et il éveille la foi dans les cœurs.

Marcien, rempli de rage frénétique,
Et craignant que la foule empathique
Ne se détache du culte des dieux
Ordonne : « qu’on l’extraie de ces bas lieux !
Qu’elle soit mise à mort sur la montagne !
Qu’on tranche la tête à sa compagne ! »

Ayant entendu ces dernières paroles,
Dioscore, animé d’un violent soubresaut,
Demande à être mon dernier bourreau.
Marcien agrée cette requête folle.

Avant de recevoir le fatal coup,
Je prie le Seigneur Jésus, mon Epoux,
Pour tous ceux qui feront de moi mémoire :
« Que tous ils accèdent à Votre gloire ! »

Et voici mes derniers mots sur la terre :
« Seigneur, je remets mon âme en vos mains »,
Alors que d’un coup de hache, mon père,
Exécutait son macabre dessein.

A son retour, l’infâme Dioscore
Était frappé d’une funeste mort :
Dans un ciel sans nuage, un éclair
Tue promptement ce dénaturé père. »

Sainte Barbe, vierge chérie du Ciel,
Invoquée contre une funeste mort,
Préservez-nous de la fin de Dioscore !
Il n'y a qu'une Église, une par l'unité de la doctrine comme par l'unité du gouvernement, c'est l'Église catholique (Léon XIII, lettre Testem benevolentiæ sur la condamnation de l'américanisme)

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