Le martyre de St Cyr et Ste Julitte :
- L'histoire se déroule en Asie Mineure, l'actuelle Turquie, au début du IV° siècle. Julitte est une jeune femme, mère d'un jeune garçon de trois ans, Cyr, lorsqu'elle est arrêtée à cause de sa foi dans le Christ. Elle est présentée devant le juge Alexandre qui la menace des pires supplices si elle ne renie pas sa foi et si elle n'accepte pas de faire les offrandes rituelles devant la statue de l'empereur Dioclétien, élevé au rang de dieu vivant. Durant l'interrogatoire, le juge Alexandre prend l'enfant sur ces genoux, mêlant caresses et menaces, en espérant que les craintes de la mère pour son fils suffiront à la faire fléchir. Lorsque Julitte proclame : « Non ! Je ne sacrifierai pas aux idôles. Je suis chrétienne », son fils fixe alors le juge dans les yeux et crie à son tour : « Moi aussi, je suis chrétien ! ». Le juge ulcéré attrape l'enfant par une jambe et lui fracasse la tête sur les marches de son siège. L'enfant meurt aussitôt, ses derniers mots avait été : « Je suis chrétien ! ». Devant le martyre de son fils, Julitte est confortée dans sa foi : elle refuse plus que jamais de renier la foi au Christ. Elle marche alors avec courage vers son propre martyre, confiante en Dieu qui, elle n'en doute pas, a déjà fait une place parmi les saints à son fils Cyr. Cela se passait le 16 juin 304, à Tarse, la ville-même dont Saint Paul était originaire trois siècles plus tôt.
- Saint Cyr est et demeure le plus jeune de tous les saints jamais reconnus par l'Eglise (exception faite des Saints Innocents dont on sait tous comptes faits peu de chose). Son culte et celui de sa mère Julitte vont se répandre dans toute la chrétienté, notamment grâce à Saint Amatre, évêque d'Auxerre, qui rapporte leurs reliques en Occident : on compte en France plus de quarante communes qui portent le nom de Saint-Cyr ainsi qu'une infinité de paroisses qui leur sont dédiées, et c'est sans compter avec les variantes linguistiques, comme saint-Cirgues, Saint-Cirq ou, en Corse San-Quilicu ou Quilici ...
- Depuis quelques années on a repris l'habitude de célébrer solennellement le 16 juin, l'office des Laudes, habituellement présidé par l'évêque, dans la cathédrale qui porte leurs noms. Au lever du soleil, lorsque l'assemblée présente entonne le cantique de Zacharie, où le Christ est désigné sous le nom de « Soleil levant qui vient nous visiter », les premiers rayons du soleil traversent l'église dans toute sa longueur pour venir frapper à l'autre bout de l'édifice, à 101 mètres de là, la fresque du Christ ressuscité située dans le choeur roman.
Je vous assure que ceux qui ont vu ça ne diront plus jamais l'office du matin et n'entendront plus jamais les mots « Christ, soleil levant qui vient nous visiter » de la même manière.
Saint Cyr et Sainte Julitte, protégez le diocèse de Nevers et les Nivernais.
(extrait de ma chronique hebdomadaire sur les saintes et les saintes de la Nièvre, sur RCF Nièvre)
Jean-Mic