Saints franciscains

« Que le juste pratique encore la justice, et que le saint se sanctifie encore. » (Ap 22.11)
Règles du forum
Fêtes et vies des saints et bienheureux, prédécesseurs et modèles dans la Foi
Avatar de l’utilisateur
PaxetBonum
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 9858
Inscription : lun. 21 juin 2010, 19:01

Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » mar. 06 déc. 2011, 14:52

26 Novembre : Saint Léonard de Port-Maurice
Paul-Jérôme Casanuova naquit le 20 décembre 1676 dans la ville de Port-Maurice dans la province de Gênes (Italie). Dès l’âge de deux ans, il perdit sa mère, mais il recut une éducation profondément chrétienne par son père. Jeune homme, il faisait, avec quelques camarades, des pèlerinages à l'église de Notre-Dame de la Plaine, proche de Port-Maurice. Son père l’envoya à Rome, pour ses études, chez un de ses frères, nommé Augustin. Son oncle le traita avec autant d'affection que ses propres enfants. Au bout de trois ans, Paul-Jérôme suivit les leçons publiques du collège romain, où il eut pour maître le Père Toloméi qui devint plus tard cardinal. Il fréquentait les jeunes gens qui se réunissaient, à l'oratoire du Père jésuite Caravita, ou à celui de saint Philippe de Néri, à la Chiesa Nuova. Il frappa à la porte du couvent des Franciscains de l’Ara Coeli le 2 octobre 1697. On lui donna le nom de Léonard.

Prêtre en 1702, il tomba gravement malade et fit voeu de s’adonner au ministère de la prédication. Il s’appliqua à faire connaître l’exercice du Chemin de la Croix. Il obtint même des papes Benoît XIII, Clément XII et Benoît XIV que les indulgences du Chemin de Croix fussent étendues à tous les lieux. C’est à lui que le Chemin de croix doit sa forme actuelle. Saint Léonard en érigea plus de 500, dont celui du Colisée, à Rome. Il répandait aussi diverses dévotions franciscaines, comme celle du Saint-Nom de Jésus.
Son succès fut considérable. Presque toute l'Italie fut témoin de ses prédications et des conversions obtenues. Le grand-duc de Toscane, Cosme III, le demanda pour réformer les mœurs de ses Etats, et lui-même allait souvent lui rendre visite et prendre conseil auprès de lui. Il le pria de donner des missions dans tout le grand-duché, lui offrant assistance et protection, mais il refusa les libéralités du grand-duc, car il ne voulait vivre que d’aumônes.
Les foules se pressaient autour du missionnaire. Un jour, que l'on portait en procession une image miraculeuse de la sainte Vierge, pour la remercier d'avoir délivré la Toscane de la peste, le nombre des fidèles qui assistaient à cette cérémonie s’élevait à plus de cent mille personnes ! Il parcourut avec un égal succès les diocèses de Massa, d'Arezzo, de Volterra et les campagnes de Sienne, prêchant et donnant le témoignage de sa vie austère et pénitente. Il répandait partout la dévotion à Marie Immaculée et composa une prière pour obtenir la proclamation du dogme marial.
Il se rendit aussi en Corse, alors dépendante du Royaume de Gênes. De nombreuses familles de l’île étaient divisées par des haines ancestrales. Après les exhortations du missionnaire, on renonçait aux hostilités et l’on faisait la paix.

En 1715, après ses missions en Toscane, il fut nommé gardien et directeur du couvent de Saint-François du Mont, à Florence. Il y établit une stricte régularité par ses exhortations et ses exemples. Beaucoup de religieux, de prêtres, et même des prélats et des princes venaient visiter cet ermitage, remplis d’admiration pour la ferveur qui y régnait. Le Pape Clément XI, lui-même, vénérait le saint religieux.
Interrompant parfois sa vie solitaire pour reprendre ses missions, par obéissance, iI lui arrivait de succomber d'épuisement, de s'évanouir au milieu du sermon. Mais il surmontait sa faiblesse physique et reprenait ses prédications.

En 1751, se sentant épuisé, il annonça sa mort prochaine. Le Pape lui ayant écrit une lettre pour le rappeler à Rome, il se mit en route pour lui obéir. L’hiver approchait. En partant de Tolentino, il dut traverser des montagnes déjà couvertes de neige. Il endura un froid si grand qu’il dût avouer à ses compagnons : «Je suis mal ». Arrivé à Foligno, il voulut pourtant dire la messe ; et, comme un frère le priait de s'en abstenir pour cette fois, il lui répondit : « Mon frère, une messe vaut plus que tous les trésors du monde ». Dès son arrivée à Rome, il dit à son compagnon : « Entonnez le Te Deum, et je répondrai » ; il arriva au couvent de Saint-Bonaventure, le 26 novembre après le coucher du soleil. On lui donna l'Extrême-Onction, et il s'endormit dans le Seigneur, le vendredi, 26 novembre 1751.
Les funérailles du serviteur de Dieu eurent lieu le 28 novembre 1751 : la foule était si grande qu'on ne put exposer son corps dans l'église. Mais pendant la messe, il fut placé devant le maître-autel. On le transporta ensuite dans la chapelle du couvent où il fut enseveli en face de la chapelle de Saint-François. Son tombeau devint très célèbre en Italie : beaucoup de miracles s'y opéraient. Le corps a échappé à la corruption et est parfaitement conservé ; il repose à découvert sous le maître-autel. En 1796, le pape Pie VI l'a mis au rang des Bienheureux, et, en 1867, à l'occasion du Centenaire de saint Pierre, il a été solennellement canonisé par le pape Pie IX. Pie XI le proclama "patron des missions populaires".
Pax et Bonum !
"Deus meus et Omnia"
"Prêchez l'Évangile en tout temps et utilisez des mots quand cela est nécessaire"

St François d'Assise

Avatar de l’utilisateur
PaxetBonum
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 9858
Inscription : lun. 21 juin 2010, 19:01

Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » mar. 06 déc. 2011, 14:55

28 Novembre : Saint Jacques de la Marche

Jacques de la Marche est né en 1394, à Monteprandone, dans les Marches (Italie). De milieu modeste, il commença par être berger. Mais avec l’appui d’un prêtre de sa famille il put commencer des études à Ascoli, et même aller à Pérouse pour faire son droit. Pieux et généreux, il songea tout d’abord à se faire chartreux. Mais ayant rencontré les Frères mineurs, il sollicita son entrée dans la mouvance observante de l’Ordre franciscain et, selon ce qu’il affirma dans un sermon, il reçut l’habit à l’Alverne, des mains de st Bernardin de Sienne auquel il lia plus tard son ministère de prédicateur. Selon d’autres sources, il aurait fait son entrée au couvent de la Portioncule et fait son noviciat à l’ermitage des Carceri. Les deux versions ont probablement leur part de vérité, car il a très bien pu être admis à l’Alverne, et transféré ensuite au noviciat de la province d’Assise. Il fit profession le 1er août 1416. Il fut ordonné prêtre à San Miniato de Florence, en 1422, et s’adonna aussitôt à la prédication itinérante, avec un tel succès que le pape Martin V, le 11 octobre 1426, lui confia la mission de prêcher contre les hérétiques dans toute l’Italie. Il collaborait alors avec les autres grands prédicateurs franciscains, st Bernardin de Sienne, Albert de Sarteano et st Jean de Capistran, tant pour la prédication que pour répandre l’Observance franciscaine..
Le 1er avril 1432, il est nommé commissaire général de l’Observance en Bosnie ; là, à la demande du pape Callixte III, il tente de concilier les frères de l’Observance avec les frères Conventuels. Le 22 avril 1436, le pape Eugène IV le nomme inquisiteur pour l’Autriche et la Hongrie. C’est peut-être à ce titre qu’il participe au Concile de Ferrare, avant de retourner en Hongrie le 1er décembre 1438. Deux ans plus tard, il est à nouveau en Italie et rencontre le pape Eugène IV, prêche à Florence et à Padoue et va durant trente ans parcourir toute l’Italie en prêchant avec un égal succès. Il aura encore l’occasion de croiser saint Bernardin de Sienne quelques mois avant la mort de celui-ci, puis saint Jean de Capistran. En 1457 il retourne en Hongrie comme inquisiteur, puis revint en Italie pour reprendre la prédication, jusqu’à ce que le pape franciscain Sixte IV le charge d’une mission diplomatique à Naples, en 1475. Il y mourut le 28 novembre 1476, âgé de 82 ans.
Il fut béatifié par Urbain VIII, en 1624. Benoît XIII le canonisa en 1726.

Image
Pax et Bonum !
"Deus meus et Omnia"
"Prêchez l'Évangile en tout temps et utilisez des mots quand cela est nécessaire"

St François d'Assise

Avatar de l’utilisateur
PaxetBonum
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 9858
Inscription : lun. 21 juin 2010, 19:01

Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » mar. 06 déc. 2011, 14:59

2 décembre : Bienheureuse Marie-Angèle Astorch

Marie-Angèle Astorch est née à Barcelone en 1592. Elle fut baptisée sous le nom de Geronime, Agnès, Eulalie. Elle était la 4e enfant. Son père, Christian Astorch était juge principal à Barcelone ; sa mère Catherine Cittela meurt peu après la naissance de sa fille. A peine âgée de 5 ans, elle perd aussi son père, et sera élevée par une nourrice. On raconte qu’à l’âge de 7 ans, elle aurait été empoisonnée par de la nourriture avariée, et laissée comme morte, elle aurait été ramenée à la vie par les prières de sa sœur Isabelle, moniale capucine. Geronime fut ensuite confiée au monastère des Clarisses Capucines de Barcelone, où vivait sa sœur aînée Isabelle .
Elle dût attendre 1608 et la permission de l’évêque de Sarragosse pour y faire son noviciat. Elle y reçut le nom de sœur Marie-Angèle. En 1612, elle devint maîtresse des novices d’un monastère fondé à Saragosse et rédigea un petit traité de vie spirituelle à l’usage des novices. Elle semblait favorisée de science infuse, pour la compréhension de l’Office divin, lisant les psaumes en latin et les commentant avec un grand sens spirituel.
Élue abbesse de monastère en 1627, elle manifesta une profonde compréhension et un grand respect des personnes. Elle modifia les constitutions de la congrégation espagnole des clarisses capucines, pour y intégrer des articles favorisant la participation des sœurs converses à la vie communautaire et liturgique ; et obtint l’approbation du Saint Siège. Très fervente durant les offices religieux, il lui arrivait d’y être favorisée d’extases, comme en 1642, où, durant la célébration pascale de l’Exultet, elle eut une vision béatifiante de la beauté de l’Église du Christ. En 1645, elle fonda le monastère de Murcia, propageant la pratique des vertus de l’enfance de Jésus et la dévotion du Sacré-Cœur. Durant la grande épidémie de peste qui ravagea Saragosse, en 1648, et y fit plus de 20.000 morts, elle obtint, par la prière, que sa communauté fut totalement épargnée. Favorisée de grandes grâces, elle passa les quatre dernières années de sa vie dans une extase quasi permanente, mais subissant aussi des épreuves et des périodes de doutes et de nuits de l’âme.
À partir de 1661, elle fut affligée d’une dégénérescence cérébrale, régressant à une mentalité d’enfance sénile, mais sans perdre pour autant son union à Dieu. Elle recouvrit cependant toute sa lucidité, peu avant sa mort qui survint le 2 décembre 1665.
Elle fut béatifiée le 2 décembre 1982 par le pape Jean-Paul II.
Pax et Bonum !
"Deus meus et Omnia"
"Prêchez l'Évangile en tout temps et utilisez des mots quand cela est nécessaire"

St François d'Assise

Avatar de l’utilisateur
PaxetBonum
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 9858
Inscription : lun. 21 juin 2010, 19:01

Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » mar. 08 mai 2012, 9:49

5 décembre : Bienheureux Nicolas De Tavilée, prêtre et martyrs o.f.m. (1391)

Au VIIe et au VIII e siècle, l'Islam, agressif, avait à la pointe de l'épée, promené d'étape en étape, jusqu'à la cour de l'Espagne et même de la France la foi de Mahomet. Le tombeau du Christ, tombant au pouvoir des Infidèles, avait provoqué de la part de la chrétienté les représailles des croisades, et des plusieurs siècles, l'erreur et la vérité, le Mahométisme et la foi chrétienne avaient prolongé leur inquiet contact, à travers des alternatives de triomphes et de revers, organisés l'un vis-à-vis de l'autre comme ceux camps retranchés. Saint François d'Assise, regardant ce monde, qui encercle la Méditerranée et voyant s'affronter et s'user l'un contre l'autre le bloc de la chrétienté et le bloc de d'Islam, rêva d'une autre genre de croisade, la croisade des " Poverelli " comme lui, lesquels sans armes, sans suite, sans pompe, s'en iraient attaquer l'Islam, par une pacifique prédication, toute souriante, et toute miséricordieuse pour les musulmans leurs frères.

Il la commença avec 5 ou 6 pauvres gens, mais son rêve fut gardé dans son Ordre, et tout le long des siècles, il eut des imitateurs. Le Bienheureux Nicolas fut un de ces croisés pacifiques, conduits par l'amour de Dieu, et n'ayant pour arme que l'amour du prochain. Né à Sébénic en Dalmatie, d'une famille noble, il crut s'ennoblir encore en s'enrôlant dès sa plus tendre jeunesse dans la famille séraphique. Sa vie toute céleste tut comme un parfum et une lumière pour les couvents de Berberi, voisins de son pays natal, et de Rivo-Terto près d'Assise. Il prêcha ensuite l'évangile aux schismatiques et aux hérétiques patarins de Bosnie durant 16 années, puis passa en Palestine dans l'espoir de convertir les musulmans et de donner sa vie à Dieu par le martyre. C'est ce dernier bonheur qui lui échut. Le 11 novembre 1391, il fut saisi à Jérusalem, battu de verges jusqu'à ce que sa chair fut réduite en lambeaux, puis chargé de chaînes et jeté en prison où il demeura trois jours sans boire ni manger. Le 24 du même mois, il fut percé d'un glaive et son corps fut ensuite cloué en morceaux ; pour se fortifier dans son dure martyre il dut sans doute penser bien des fois à Celui qui dans la même ville s'était immolé sur la croix pour nous. Le pape Léon XIII a confirmé le culte immémorial rendu au Bienheureux Nicolas.
Pax et Bonum !
"Deus meus et Omnia"
"Prêchez l'Évangile en tout temps et utilisez des mots quand cela est nécessaire"

St François d'Assise

Avatar de l’utilisateur
PaxetBonum
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 9858
Inscription : lun. 21 juin 2010, 19:01

Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » mar. 08 mai 2012, 9:50

8 décembre : Immaculée Conception de la Bienheureuse Vierge Marie, patronne des 3 Ordres de St-François

C'est dans le mystère de son immaculée Conception que la Très Sainte Vierge Marie est la Patronne spéciale des trois branches de la grande famille franciscaine. Marie Immaculée, c'est l'Arche d'Alliance formée d'un bois incorruptible et revêtu de l'Or le plus pur ; c'est l'Arche de Salut qui surnage seul sur les eaux du déluge universel ; c'est la blanche Toison rafraîchie par la rosée du ciel pendant que la terre entière demeure dans la sécheresse c'est la flamme que les grandes eaux n'ont pu éteindre c'est le lis qui fleurit au milieu des épines c'est le Jardin fermé au serpent infernal c'est la Fontaine scellée dont le limpidité ne fut jamais troublée. C'est la Maison du Seigneur sur laquelle ses yeux sont ouverts sans cesse, et dans laquelle rien de souillé ne doit jamais entrer; c'est la cité mystique dont on raconte tant de merveilles.
Le 8 décembre 1854, en présence de 54 cardinaux, de 42 archevêques et de 92 évêques, sous les regards d'un peuple immense qui remplissait le plus vaste temple de l'univers, et avait joint sa voix pour implorer l'Esprit de Vérité, le Vicaire du Christ; Pie IX venait de prononcer l'Oracle attendu depuis des siècles ; le divin sacrifice avait été offert par lui sur la confession de saint Pierre, la main du Pontife avait orné d'un splendide diadème l'image de la Reine Immaculée ; porté sur son trône aérien et le front ceint de la triple couronne, il était arrivé près du portique de la basilique. Là, prosternés à ses pieds, les représentants de l'Ordre Séraphique arrêtèrent sa marche triomphale: ils lui présentèrent une branche de lis en argent, et une tige de rosier chargé de ses fleurs de même métal. Lis et la rose, fleurs de Marie, pureté et amour symbolisés dans cette offrande que rehaussait la blancheur de l'argent, pour rappeler le doux éclat de l'astre sur lequel se réfléchit la lumière du soleil, par Marie est "belle comme la lune" nous dit le divin cantique.

Le Pontife ému daigna accepter le don de la famille franciscaine, de qui on pouvait dire en ce jour comme de l'étendard de Jeanne d'Arc, "qu'ayant été à la lutte, il était juste qu'elle fût aussi au triomphe"; en effet, si l'Immaculée- Conception a toujours été une vérité dans l'Église, il n'en a pas moins fallu de longues luttes doctrinales pour la dégager de l'Ombre et la faire briller comme un dogme de foi, et les Franciscains surtout ont été à travers les siècles ses glorieux champions. C'est ainsi que se terminèrent les pompes si imposantes de cette grande matinée du 8 décembre 1854.
Pax et Bonum !
"Deus meus et Omnia"
"Prêchez l'Évangile en tout temps et utilisez des mots quand cela est nécessaire"

St François d'Assise

Avatar de l’utilisateur
PaxetBonum
Tribunus plebis
Tribunus plebis
Messages : 9858
Inscription : lun. 21 juin 2010, 19:01

Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » mar. 08 mai 2012, 9:52

9 decembre : Bienheureuse Élisabeth " la Bonne " (1386- 1420)

Le 25 novembre 1420, mourait une jeune femme de 34 ans dont la vie avait été bien extraordinaire,et si extaordiaire, qu'à ses derniers moments, son confesseur lui demanda de prier Notre-Seigneur, afin qu'il manifestât les grâces dont il l’avait comblée, elle répondit qu'elle prierait Dieu, avec instance de n'en jamais rien révéler, car dit-elle, " Je ne suis qu'une pauvre femme et un ver de terre, et pour bien vivre, les hommes ont assez des exemples de Notre-Seigneur, de la Sainte Vierge, des apôtres et des autres saints. " Nous savons que l'âme humaine est d'un grand prix et que le Sauveur a donné son sang infiniment précieux pour la sauver et la sanctifier; nous savons aussi que le démon jaloux fait tout pour la perdre, et que pour elle, les forces du ciel et celles de l'enfer sont, pour ainsi dire, continuellement en guerre ; mais ces combats redoutables et terribles, de l'issue desquels l'éternité dépend son ordinairement invisibles, et même souvent ignorés ou niés.

L'âme qui terminait sa course terrestre en ce 25e jour de novembre , avait été comme un champ d'expérience, comme un miroir où la vie surnaturelle avait été comme visible aussi bien que les efforts continus dépensés pour ou contre elle par le ciel et l'enfer. Cette jeune femme dont la vie était fauchée dans sa fleur, était née à Waldsée en Souabe ; son existence n'avait eu qu'un but : tendre à la perfection. A 13 ans, elle avait quitté sa famille pour vivre plus saintement sous la conduite d'une pieuse tertiaire avec qui elle demeurera trois ans, puis elle entra dans une maison du Tiers-Ordre régulier que son confesseur, le Père Kigelin, venait de fonder à Reuthe.

L'esprit mauvais, jaloux de sa sainteté s'attaqua à elle de mille manières pour la décourager et la dégoûter du service de Dieu. Si elle est occupée à tisser, il brise les fils de son tissage, et l'empêche de se livrer à d'autres occupations; il la roue de coups ; il la fait passer pour maniaque ou pour voleuse en dérobant lui-même des objets aux autres religieuses et en les cachant dans sa cellule, sous son lit ; il lui apparut sous des formes visibles et monstrueuses, la tente sans cesse et de toutes façon, l'accable même d'une lèpre horrible et repoussante; son jeûne étant à peu près continuel, elle avait vécu 3 ans sans prendre aucune nourriture; il lui apparaît sous les traits de sa supérieure et lui enjoint au nom de l'obéissance de l'interrompre. Et en même temps, le Ciel la favorise d'extases, Notre-Seigneur, la Sainte Vierge et les Saints lui apparaissent et la consolent, les anges lui apportent l'eucharistie, la soignent dans ses maladies. Quant à elle, elle trouve force et patience dans la méditation des souffrances de l'Homme -Dieu, et elle préfère ses maux, dit-elle, même aux joies du Paradis. Dès ses premières années, on avait ajouté un qualificatif au nom de cette bienheureuse, et ce surnom ajouté, qui a traversé les siècles, peut nous laisser soupçonner les trésors que recélait son cœur, car on l'appelle encore aujourd'hui Élisabeth " la Bonne "


Bienheureuse Delphine De Glandèves. Contesse de Sabran (1284-1358) vierge, tertiaire.
Si la Bienheureuse Delphine n'eut pas au même degré qu'Élisabeth à soutenir les assauts du démon, elle eut du moins comme elle en partage la bonté du cœur et à son nom aussi, on pourrait ajouter le surnom de " Bonne " Bonne, elle le fut à la manière de Dieu dont l'amour remplissait son cœur dès que ce cœur fut capable d'aimer. Née d'une famille riche et puissante, elle resta complètement orpheline dès l'âge de sept ans, et fut élevée par une tante, abbesse de Sainte -Catherine-de -Sorbs, au diocèse de Riez.

Volontiers la sainte enfant eût fait le sacrifice de son immense fortune pour appartenir à Dieu seul, mais le Ciel en avait décidé autrement ; c'est pourquoi, assurée de l'assistance de la Reine des anges, elle consentit à épouser Elzéar de Sabran, comme le désirait si fort, Charles II, roi de Sicile. Toutefois, au premier jour de son mariage, elle déclara à son époux qu'elle avait fait le vœu de virginité perpétuelle et, gagné par son irrésistible influence, le jeune comte l'imita, et devint jusqu'à sa mort le témoin et le gardien fidèle de la pureté de sa sainte compagne. Tous deux entrèrent dans le Tiers-Ordre de Saint-François ; et dès lors, ce ne fut entre eux qu'une sainte émulation pour arriver aux plus hauts sommets de la sainteté. Leurs pieux exemples édifièrent grandement leur entourage et devinrent contagieux ; la religion refleurit dans leurs domaines, la paix rentra dans chaque demeure, et la charité fit sentir sa douce influence.

Mais voilà qu'un coup terrible frappe la sainte comtesse; Dieu la voulant faire monter plus haut et par une voie beaucoup plus rude, son mari meurt à peu près subitement à Paris le 27 septembre 1325 : c'était comme un coup de tonnerre dans un ciel bleu ; la Bienheureuse perdant ce qu'elle avait de plus cher au monde fut en proie à une douleur immense, et la crainte que son cher époux ne fut en purgatoire augmentait encore sa peine; aussi sous le poids de cette pensée multipliait-elle ses prières et ses aumônes, mais rien ne lui rendait la joie,quand son époux lui-même vint la rassurer, en lui apparaissant , rayonnant de la gloire d'En-Haut " Vous avez tort, Delphine, lui dit-il, d'être aussi inconsolable de mon absence Eh quoi ! vous plaignez-vous donc de mon bonheur, Dieu m'a fait miséricorde, il a rompu mes liens et je suis dans la société des Bienheureux. Et vous, également affranchie de tout lien terrestre, vous n'avez plus qu'à servir Dieu plus parfaitement le reste de votre vie. " Enflammée par ces paroles, elle vendit tous ses biens pour secourir les indigents, fit vœu de pauvreté, devint l'habituée plus assidue encore des d'églises, visita les malades et porta ses secours partout où l'on en avait besoin. Elle alla plus loin, et offrit à la ville de Naples un spectacle bien rare et bien touchant : ayant quitté ses vêtements de grande dame, elle, la riche comtesse, l'ami de la reine, vêtue d'une robe de bure, la besace sur l' épaule, mendia de porte en porte pour elle et pour les autres le pain de la charité. Elle revint dans la suite en Provence, son pays natal, et se retira à Apt, dans une humble maison tout près de l'église franciscaine où dévotement, elle suivait nuit et jour les offices. C'est là qu'elle mourut le 26 novembre 1360. Son corps fut enseveli dans la dite église , où reposait déjà les restes mortels de son saint époux ; en 1791, ils furent transportés dans l'ancienne cathédrale d'Art ; c'est là qu'ils reposent côte à côte en attendant le jour de leur glorieuse résurrection.
Pax et Bonum !
"Deus meus et Omnia"
"Prêchez l'Évangile en tout temps et utilisez des mots quand cela est nécessaire"

St François d'Assise

Répondre

Qui est en ligne ?

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 2 invités