Saints franciscains

« Que le juste pratique encore la justice, et que le saint se sanctifie encore. » (Ap 22.11)
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Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » mar. 23 août 2011, 17:32

21 Août : St Pie X

Le village de Riese (Treviso) a eu, de temps immémorial, une fraternité Franciscaine, dont la mère de Giuseppe Sarto était membre. Celui-ci, est né en 1835 et fut ordonné Prêtre en 1858. Il s'adonna au ministère pastoral, d'abord Vicaire à Tombolo, puis Curé à Salzano. C'est là qu'en 1870 il devint Tertiaire et établit une double fraternité dans sa paroisse; il ne cessa dans la suite d'encourager le Tiers Ordre: à Mantoue, à Venise et dans toute l'Église, le recommandant tout particulièrement aux Prêtres.

Le père de saint Pie X, Jean-Baptiste Sarto, exerçait le métier de facteur rural. Il avait épousé Margherita Sanson, un nom bien digne d’être honoré. L’aîné de ses dix enfants, Joseph, devenu saint Pie X, a proclamé bien haut tout ce qu’il devait à sa sainte mère. Cet enfant grandit dans l’humble village de Riese (Treviso) qui possédait, de temps immémorial, une fraternité Franciscaine, dont la mère de Giuseppe Sarto était membre. Le jour de sa première communion, il promit à Dieu de rester chaste et de se préparer à la prêtrise. Malgré l’obstacle de la pauvreté qui sévissait au foyer, l’enfant était prêt à tous les sacrifices pour réaliser cet idéal. Ses études terminées au grand Séminaire de Padoue, la prêtrise lui fut conférée et il fut envoyé comme vicaire à Tombolo, puis curé à Salzano, en Vénétie. C'est là qu'en 1870 il devint Tertiaire Franciscain et établit une double fraternité dans sa paroisse; il ne cessa dans la suite d'encourager le Tiers Ordre: à Mantoue, à Venise et dans toute l'Église, le recommandant tout particulièrement aux Prêtres. Le choléra ayant éclaté, l’abbé Sarto soigne ses paroissiens jour et nuit, les administre, les ensevelit. Nommé évêque de Mantoue en 1884, il s’objecte d’abord à cette élévation à l’épiscopat, mais devant l’insistance des supérieurs, il se soumet à la décision des autorités ecclésiastiques. Mgr Sarto se propose d’être tout à tous : « Mon peuple me trouvera toujours ferme à mon poste, toujours doux et plein de charité. » Né pauvre, Mgr Sarto resta toujours pauvre et au service des pauvres. Vivant modèle du troupeau, il donne l’exemple d’une vie sainte et sacrifiée sans se démentir jamais.
Les degrés hiérarchiques qu’il ne cessa de gravir sont marqués par son entière soumission à la volonté de Dieu et une rare facilité d’adaptation. Il ne s’occupait pas du passé, de ses aspirations personnelles, de sa liberté, mais abandonnait tout à la divine Providence. En 1903, le souverain pontife Léon XIII expire et le cardinal Sarto est choisi pour le remplacer. Devant ce choix inattendu, celui qui avait toujours désiré demeurer simple curé de campagne, ne sut que balbutier la prière de l’agonie : « Que ce calice s’éloigne de moi... Que la volonté de Dieu soit faite... » Il dut prononcer à haute voix : « J’accepte. » Il termina plus bas : « In crucem, » c’est-à-dire : « jusqu’à la croix. » La confusion régnait au sein de l’Eglise et de la société, la franc-maçonnerie lançait ses attaques, les hérésies modernes élevaient prétentieusement la tête. On accusa saint Pie X d’opposer une barrière désuète au progrès. Mais rien n’ébranla le courage et les convictions du chef de la chrétienté qui condamna fermement toutes les erreurs qui tentaient de détruire subtilement la foi : « Nous réprouvons ces doctrines qui n’ont de la vraie philosophie que le nom et conduisent au scepticisme universel et à l’irréligion. » Possédant à un haut degré le don du discernement des esprits, saint Pie X s’est constamment signalé comme défenseur de l’intégrité de la foi en condamnant entre autres l’hérésie moderniste qu’il a qualifiée de « carrefour de toutes les hérésies. » En 1914, ce saint pape écrivit à l’empereur d’Autriche pour le conjurer d’empêcher la déclaration de la guerre. Devant l’inutilité de ses efforts, il s’offre généreusement à Dieu en victime d’expiation pour le peuple chrétien et l’humanité toute entière. Le soir du 19 août 1914, le bourdon de St-Pierre sonnait le glas... « Un Saint est mort » proclamait le peuple. En 1954, Pie XII canonisait celui dont on avait dit : « L’histoire en fera un grand pape, l’Eglise en fera un grand Saint. » Saint Pie X a été surnommé le pape de l’Eucharistie, car c’est sous son heureux pontificat que les petits enfants furent appelés à communier dès l’âge de raison.
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Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » lun. 19 sept. 2011, 15:54

25 Août : Saint Louis , roi de France, patron du Tiers-Ordre.

Fils de Louis VIII et de Blanche de Castille, Louis IX est né en 1214 à Poissy et épousa Marguerite de Provence en 1234. Il rétablit l’ordre dans son royaume et partit pour la croisade de 1248 à 1254. Malgré les occupations de sa charge, il menait une vie quasi monastique, rythmée par l’Office divin et de longs temps de prière, de jour comme de nuit, même au cours de ses voyages; sa piété s’unissait à une grande austérité de vie et aux œuvres de miséricorde. Il portait un amour particulier aux religieux, surtout aux Ordres mendiants, qui s’étaient faits pauvres volontaires, et il nourrissait le projet d’entrer dans un de ces Ordres après la majorité de son fils héritier.
Il fut peut-être membre du Tiers-Ordre de saint François, comme semble l’indiquer la miniature de Ravel dans l’Armorial de Guillaume d’Auvergne (xve siècle), qui représente saint Louis tenant à la main une corde de tertiaire. En tout cas, il manifesta concrètement son attachement aux Frères Mineurs, en achetant à l’abbaye St-Germain-des-Prés le terrain où fut édifié, avec son aide, le grand couvent des Cordeliers, dans l’enceinte actuelle de l’ancienne École de Médecine de Paris. Il voulait toujours avoir auprès de lui, aux dires du sieur de Joinville, quelques frères mineurs ou prêcheurs, pour lui réciter l’Office divin. Il comptait le frère Eudes Rigaud, l’archevêque de Rouen parmi ses amis et conseillers. Saint Bonaventure prêcha plusieurs fois devant la Cour et dédia au roi son "Office de la Passion du Seigneur", et à la sœur du Roi, Bienheureuse Isabelle, son "Traité de la vie parfaite pour les sœurs".
Avant de partir pour la croisade de 1248, il traversa la France en s’arrêtant dans les abbayes et dans les couvents des Mendiants pour réclamer des prières. Le chroniqueur franciscain, frère Salimbene d’Adam, nous a laissé de savoureux récits de son passage à Sens, à Auxerre et à Vézelay où le roi et son frère Charles d’Anjou s’agenouillèrent longtemps, à même le sol, dans la chapelle de La Cordelle. Après l’échec de la croisade et la captivité du roi, libéré par le paiement d’une rançon, Louis demeura en Terre-Sainte, où il fréquenta les frères, spécialement le frère Guillaume de Rubrouck, qu’il envoya par la suite en expédition auprès des Mongols. A son retour de Terre-Sainte, après sa captivité, il débarqua à Hyères, où les frères Mineurs de cette ville vinrent le saluer. Frère Hugues de Digne, célèbre prédicateur, fit même quelque remontrance au Roi, sur le train de vie de sa cour, selon le récit de Joinville. Une stèle commémore ce passage à Hyères. L'église du couvent franciscain, actuelle paroisse, est dédiée à Saint Louis.
En 1270 Louis organisa une nouvelle croisade et débarqua à Carthage, accompagné de l’évêque franciscain Eudes Rigaud, qu'il avait désigné comme son exécuteur testamentaire. Mais la peste décima son armée; le roi fut atteint à son tour et mourut sous les murs de Tunis cette même année 1270. Ses derniers instants ont été décrits par Joinville, comme la mort d’un saint. Ses ossements furent rapportés à Saint-Denis. Aussitôt, le ministre général des Frères Mineurs, st Bonaventure de Bagnorea, décréta que tous les prêtres de l’Ordre célèbreraient une messe chaque année à l’anniversaire de la mort du roi. Et il fit lui-même la démarche auprès du Pape, pour obtenir l’ouverture du procès de canonisation. Plusieurs frères participèrent à ce procès, dont Jean de Samois et Guillaume de Saint-Pathus, confesseur de la reine, qui écrivit la première "vie" de saint Louis.
Il fut canonisé en 1297.
les Tertiaires le vénèrent comme leur patron
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Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » lun. 19 sept. 2011, 16:46

2 septembre :

Bienheureux Jean François Burté

Le frère Jean-François Burté est l’un des nombreux martyrs de la Révolution française. 1740 - 1792
Jean-François Burte, frère mineur observant, né à Rambervillers, le 22 juin 1740, il entre à 17 ans chez les Franciscains Observants, à Nancy. Docteur en théologie, il y est professeur ; puis après le regroupement des mineurs par la Commission royale des réguliers, il réside au grand couvent des Cordeliers à Paris, où il exerce divers emplois : professeur, bibliothécaire, ainsi que procureur des missions. - En 1790, ayant souhaité demeurer en l'état religieux, il fut regroupé avec d'autres confrères dans une aile du couvent, et ses frères le désignèrent comme responsable de cette fraternité précaire. - Il y fut arrêté par les bandes armées de Marat et conduit au Couvent des Carmes, transformé en prison, et éxécuté avec les autres prisonniers, le 2 septembre 1792.
Le 2 septembre 1792, trois évêques, plus de deux cents prêtres et quelques laïcs arrêtés quelques jours plus tôt par les révolutionnaires de Paris, pour avoir refusé de prêter le serment à la Constitution Civile du Clergé, ont été massacrés, après un simulacre de jugement. Ils avaient été rassemblés dans le couvent des Carmes (rue de Vaugirard, emplacement du Séminaire de l'Institut Catholique); d'autres à la Prison de La Force.
Le 17 octobre 1926, Pie XI proclame bienheureux cent quatre-vingt-onze d'entre eux morts Martyrs. Parmi eux, Fr. Jean-François Burté, ofm, Fr. Apollinaire Morel, capucin, et frère Séverin Girault, TOR.


Bienheureux Apollinaire Morel (1739 -1792), martyr capucin.
Frère capucin, prêtre, "martyr de Septembre"
Apollinaire est né près de Fribourg, en Suisse. Il fit ses études secondaires chez les Pères Jésuites de Fribourg, puis entra chez les Frères Capucins de Zoug. Une fois ordonné prêtre, il se consacra à la prédication à travers la Suisse et résida en divers couvents dont celui de Bulle, où l’on conserve sa bibliothèque.
Désirant partir pour les missions lointaines, il fut tout d’abord envoyé à Paris, au couvent capucin du Marais, en 1788, pour y parfaire ses études. Durant ce temps il accomplissait quelques ministères auprès des Allemands résidant à Paris. Durant la tourmente révolutionnaire, il habitait chez un particulier, où il fut arrêté, une première fois, puis relâché parce que l’on pensait qu’il avait prêté le serment constitutionnel. Il protesta vivement contre ce faux bruit, en s’écriant : "plutôt mourir que de passer pour avoir jurer..!". Il se présenta alors de lui-même aux Commissaires de la section du Luxembourg et fut incarcéré dans le couvent-prison des Carmes, rue de Vaugirard (aujourd’hui Institut Catholique de Paris), le 14 aout 1792. Comme les autres prisonniers dont beaucoup de prêtres réfractaires, il fut massacré après une parodie de jugement, le 2 septembre 1792.
Le 17 octobre 1926, Pie XI proclama bienheureux cent quatre-vingt-onze d’entre eux morts Martyrs. Parmi eux, Fr. bx Jean-François Burté ofm, Fr. Apollinaire Morel, capucin, et frère Séverin Girault, TOR.

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Bienheureux Séverin Girault, prêtre du Tiers-Ordre régulier de saint François d'Assise, martyr
Georges Girault est né à Rouen, France, le 14 janvier 1728 et fut baptisé le lendemain dans la paroisse Saint-Lô. A vingt-et-un an, il rentra au noviciat du Tiers-Ordre régulier de Saint François d’Assise (les Tiercelins) de Rouen, et reçut le nom religieux de Frère Séverin de Saint Jean. Après ses études cléricales, il fut ordonné prêtre en juin 1754. Prédicateur estimé et confesseur des frères et des sœurs du Tiers-Ordre, on lui confia très vite l’enseignement de la philosophie au couvent de Saint-Lô, dans la Manche. En 1757, il exerça la charge de secrétaire de la Province de Normandie. Puis, de 1762 à 1765, il revint à Saint-Lô comme gardien (ou responsable) du couvent. En 1770, il est nommé Visiteur général de la Province de Normandie. En 1773, il est choisi comme secrétaire général de la Province de Paris et il exerce divers ministères en cette ville, en particulier l’assistance spirituelle et la confession des Soeurs tertiaires de sainte Elisabeth (ou Elisabethines) au N°195 de la rue du Temple dont la chapelle parisienne faisait office de paroisse. Il est donc, de fait, curé de la paroisse Ste Elisabeth et réside, non loin de là au couvent de Nazareth où il remplit l’office de bibliothécaire.
Le 29 août 1792, les révolutionnaires, sous l’instigation de Marat du Club des Cordeliers, envahissent les établissements religieux et les paroisses de Paris et regroupent les religieux et ecclésiastiques, dans le couvent des Carmes, 21 rue d’Assas, adossé à l’église Saint-Joseph de la rue de Vaugirard (aujourd'hui dans l'enceinte de l'Institut catholique de Paris). Quelques jours plus tard, après un simulacre de jugement, les prisonniers sont abattus à l’arme blanche dans le jardin des Carmes. Le Père Séverin Girault fut la première victime et tomba sous les piques des tueurs, près du bassin du jardin où une stèle en perpétue le souvenir. La paroisse Sainte-Elisabeth, de Paris, honore fidèlement son curé martyr.

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Message non lu par PaxetBonum » lun. 19 sept. 2011, 16:49

4 septembre : Sainte Rose de Viterbe, recluse

La courte vie de Rose de Viterbe est assez mal connue, et mal située, car à part la date de son décès, les autres dates sont mal assurées. Elle est née, probablement vers 1235, à Viterbe, dans le Latium (Italie), dans les états pontificaux, alors que sévissait un dur conflit entre le Pape et l’empereur Frédéric II. Ses parents étaient très pauvres, mais très croyants. Dès le plus jeune âge, Rose a la réputation de mener une vie très pieuse et accompagnée de prodiges, puisqu’on lui attribua, alors qu’elle avait 3 ans, d’avoir obtenu la résurrection de sa tante maternelle que l’on portait en terre. Elle aurait mené la vie de recluse, dans une maisonnette près de l’habitation de ses parents, dès l’âge de 7 ans. Son jeune corps ne pouvant supporter ses pénitences et privations, elle tomba malade et aurait été miraculeusement guérie par la Vierge Marie, qui lui aurait conseillé d’adhérer aux Tiers-Ordre de saint François. Devant les malheurs du temps, en particulier l’occupation de Viterbe par les troupes de Frédéric II (1247), elle se mit à prêcher la pénitence aux habitants de la ville, et à les mettre en garde contre les menées de Frédéric II, alors excommunié. Par ses prédications, elle encourageait le peuple à la résistance, ce qui poussa les consuls de la ville à l’exiler, elle et ses parents qui se réfugièrent à Soriano. Elle y poursuivit ses oracles, et aurait annoncé la mort prochaine de l’empereur et le retour de la ville de Viterbe sous la juridiction du Pape, ce qui arriva peu après et lui valut la rentrée en grâces auprès des chefs civils de Viterbe. Elle put donc retourner dans sa ville bien accueillie par la population. Elle aurait désirer entrer dans le monastère sainte Marie des roses, mais elle n’y fut pas accueillie, peut-être en raison de sa pauvreté, ou à cause de ses implications dans la vie politique de la cité. Elle retourna donc en sa cellule de recluse où elle acheva sa vie, deux années après, le 6 mars 1251. Aprés l’exhumation de son corps intact qui demeure sans corruption jusqu’à ce jour, on ouvrit un procès de canonisation. En 1258, son corps fut déposé dans l’église du monastère de Sainte-Marie-des-roses. Le procès aboutit sous Calixte III qui la canonisa en 1457. Viterbe la vénère encore et organise chaque année une procession dans les rues de la ville

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Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » lun. 19 sept. 2011, 16:51

10 septembre : Bienheureux Richard de Sainte-Anne
Frère mineur récollet, prêtre, missionnaire au Japon et martyr.

Lambert Trouvez, né à Ham-Sur-Heure, hameau de Beignée, diocèse de Liège, en 1585, (de parents espagnols). Après ses premières études, il fut placé comme apprenti tailleur, mais à 19 ans, il entra en 1604 dans l'Ordre des Frères Mineurs au couvent de Nivelles et prit le nom de Richard. Il commença par exercer, pour son couvent, son métier de tailleur. Il fut un ardent partisan de la réforme de l'Ordre appelée "Récollection". Il demanda et obtint d'être transféré en Italie. En 1606, on l'envoya au Couvent de l'Ara Coeli, puis à Saint François du Transtévère, au cœur de la Rome populaire. Il fut alors choisi pour se rendre aux Indes Orientales et, dans ce but, fut incorporé à la Province alcantarine de Madrid, où il ajouta à son nom celui de "Sainte Anne". Il partit en 1608 pour les Philippines en passant par le Mexique. Pendant son séjour aux Philippines, il fut ordonné prêtre à Cebù, en 1611. Il rêvait d’être envoyé au Japon où, une dizaine d’années après les premiers martyrs de Nagasaki, Frères mineurs et Jésuites étaient progressivement revenus et y avaient baptisé de nombreux chrétiens. Ceux-ci y étaient plus ou moins bien tolérés, selon les régions et selon l’humeur des chefs de province. Fr. Richard de Sainte-Anne gagna le Japon, mais il dut rentrer bientôt aux Philippines à cause de la persécution qui interdisait à tout missionnaire de résider sur le territoire. L’empereur Cubosama qui au début de son règne avait protégé les chrétiens, jusqu’à héberger le fr. Jérôme de Jésus et l’envoyer comme ambassadeur aux Philippines, avait changé de dispositions à leur égard, peut-être à cause de l’arrivée de nouveaux missionnaires venus s’ajouter aux Franciscains et aux Jésuites. En 1617, il s’embarqua à nouveau pour le Japon et y vécut clandestinement, au service des chrétiens. Il put exercer son ministère pendant quatre ans. On conserve sa correspondance où il donne des détails sur sa vie de missionnaire et manifeste son enthousiasme et son désir du martyre. (cf. l'Office des lectures de l'office liturgique du 10 septembre). Il fut arrêté à la fin de 1621, sur dénonciation, et fut enfermé avec plusieurs compagnons dans une sorte de cage de six mètres sur quatre pendant de longs mois à Omoura. Le 10 septembre 1622, il fut brûlé vif avec le bienheureux Apollinaire et 43 compagnons à Nagasaki. Trente furent décapités, la plupart femmes ou enfants de martyrs destinés au feu ; de ce nombre, six jeunes garçons, de 3 à 12 ans. Furent ensuite brûlés à petit feu une femme (Bse Inès), et vingt-quatre hommes, laïcs japonais ou coréens, et missionnaires étrangers. Pie IX les béatifia le 7 juillet 1867.
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Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » lun. 19 sept. 2011, 16:53

17 septembre : Stigmates de saint François


St François reçoit les stigmates (Manuscrit de Brescia)
Deux ans avant sa mort, François d’Assise, en prière sur le mont Alverne, vers la fête de l’Exaltation de la sainte Croix (14 septembre 1224) eut la vision d’un Séraphin portant le visage du Christ et qui lui imprima dans les mains, les pieds et la poitrine les marques de la passion de Jésus-Christ : des plaies sanglantes, avec, dans les mains et les pieds, comme des clous de chair durcie. Seuls deux ou trois de ses compagnons préférés en reçurent la confidence et purent les apercevoir. Mais au moment de sa mort et de ses obsèques de très nombreuses personnes purent les contempler sur sa dépouille.

Le fait historique

L’événement et la description des stigmates furent écrits pour la première fois dans la lettre encyclique que le frère Elie, ministre général de l’Ordre des Frères Mineurs, écrivit à tous les frères pour annoncer la mort de François (1226) et la grâce exceptionnelle dont il avait bénéficié : « Je vous annonce une grande joie, un nouveau miracle même. Depuis le commencement des temps, on n’a jamais entendu une si grande merveille, excepté pour le Fils de Dieu qui est le Christ, notre Dieu, car, longtemps avant sa mort, notre père et frère apparut crucifié, portant en son corps les cinq plaies qui sont, en vérité, les stigmates du Christ. »
Deux ans après la mort de François, son biographe officiel, Thomas de Celano, rapporte les faits avec de nombreux détails, ainsi que plusieurs épisodes mettant en scène des compagnons de François, témoins des plaies, du vivant de François: Fr. Elie, fr. Rufin. Le même biographe rapporte que le peuple d’Assise et les frères purent faire le constat après sa mort. On pense que Thomas de Celano tenait ses renseignements du frère Léon qui avait accompagné François sur l'Alverne, et du frère Rufin qui soignait François et lavait son linge.
La bulle de canonisation de François d’Assise en 1228, par Grégoire IX qui avait connu François et était son ami, ne fait pas mention de ce prodige surnaturel. Cependant le même Grégoire IX , quelques années plus tard, en 1237, interviendra auprès de l’évêque d’Olmütz pour attester le fait des stigmates, alors que l’évêque avait scrupule à les voir figurer sur les représentations picturales du saint d’Assise. Et même le Pape Alexandre IV (Raynald de Jennes), dans la bulle Benigna operatio de 1255, affirme que les stigmates de François attestent sa sainteté et sa mission, prodige que l’on ne peut mettre en doute, puisque lui-même en a été le témoin. Il était alors jeune clerc de l’entourage du cardinal Hugolin. Il fait obligation à tous les évêques d’accepter la réalité des stigmates.
Saint Bonaventure qui a connu personnellement Alexandre IV confirme le témoignage du Pape, dans un de ses sermons. Mais avant même la rédaction de la vie de François par Bonaventure (1260)dans laquelle il dit tenir le fait du compagnon de François qui était près de lui sur l'Alverne, la commune d’Assise avait pris soin de rédiger vers 1237, un écrit énumérant des citoyens de la commune qui avaient été témoins des plaies de François, soit durant sa vie, soit après sa mort. Seize personnes sont citées, dont deux faisant office de notaires.
En 1337 le chapitre général de Cahors instituera la fête liturgique des Stigmates de saint François, qui fut étendue, par la suite à l’église universelle, jusqu’à la réforme liturgique de Vatican II, qui restreignit, à nouveau la célébration à la liturgie de la famille franciscaine.
Au cours des siècles, bien des contestations s’élevèrent qui mirent en doute la stigmatisation de François, soit en raison de l’opposition des séculiers aux Ordres mendiants (XIII-XIVè s.), soit au moment de la Réforme protestante, par opposition au culte des saints, soit à partir du XVIII°s., dans la contestation positiviste de tout événement surnaturel.
A partir du XIX°s. la contestation porte moins sur l’événement que sur son interprétation, sur sa réalité surnaturelle et son explication « clinique ». Certains historiens modernes ont tendance à minimiser, voire à nier le miracle, soit en donnant une explication « naturelle » liée aux maladies de François, soit à se référer à un phénomène de somatisation d’une affectivité excessive entraînant transes et marques corporelles.

Les interprétations spirituelles de la stigmatisation de François

- Dans la lettre du ministre général, frère Élie, annonçant la mort de François, la stigmatisation est présentée comme une authentification surnaturelle de sa sainteté et une légitimation de son œuvre. Cette interprétation sera reprise dans plusieurs bulles pontificales des XIIIè et XIVè s.
- Dans les biographies de Thomas de Celano, la stigmatisation corporelle ne fait que confirmer et couronner la constante identification au Christ que François a vécu depuis l’apparition du Crucifié en l’église saint Damien. (cf. 2è vie, de Thomas de Celano, c.6, n.11). Toute sa vie François médite la Passion de Jésus et entre en compassion avec lui.
- Dans les 2 Legendae de Bonaventure (Legenda major et Legenda minor), François est le messager de l’amour du Christ, tel l’Ange du 6è sceau décrit dans l’Apocalypse qui doit favoriser la conversion des cœurs pour accueillir le retour glorieux du Christ, à la fin des temps. (texte : [1])
- Dans l’Itinéraire de l’âme en Dieu, de Bonaventure, la stigmatisation de François est l’aboutissement d’un itinéraire spirituel exemplaire qui part de la volonté d’identification au Christ jusque dans sa Passion constamment contemplée, et aboutit à la Pâque éternelle : c’est là l’œuvre de la grâce qui doit se réaliser en tout chrétien et qui a été « visualisée » en François « car Dieu voulait inviter tous les hommes vraiment spirituels à effectuer ce passage dans l’extase, à l’instigation de son exemple, plus que de sa parole. » (Itinéraire, c.7, n3).
- Au xive siècle, un auteur anonyme, probablement issu de la mouvance des Spirituels, écrivit un livret Considérations sur les stigmates de saint François ajouté comme un supplément au livre des Fioretti de san Francesco d'Assisi. Ce petit traité, bien que d'un genre hagiographique et légendaire, est précieux pour connaître comment les Frères mineurs en conservaient et en interprétaient l'événement.

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Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » lun. 19 sept. 2011, 16:57

18 septembre : Saint Joseph de Cupertino
Saint Joseph de Copertino, ou Joseph de Cupertino , est un Frère mineur de la branche conventuelle, célèbre en raison des miracles qui ont accompagné sa vie, notamment ses fréquentes lévitations, extases, science infuse, prédictions attestées par de nombreux témoins et bénéficiaires.

Joseph Désa est né le 17 juin 1603, à Copertino (mais la forme latine Cupertino est habituellement associée à son nom), un village du diocèse de Nardo, dans les Pouilles (Italie). Son père était un artisan modeste et endetté, sa mère Françoise Zanara était une femme sévère et pieuse qui peina pour éduquer son enfant, maladif, maladroit, peu doué pour l’étude et souvent distrait. Mais il se faisait remarquer dès le plus jeune âge par sa prière constante. Sa mère, tertiaire de St François, qui avait deux frères religieux Franciscains Conventuels, désirait le faire admettre en leur couvent. Il avait alors 17 ans, mais en raison de son inaptitude aux études on ne le retint pas. Il se tourna alors vers les Frères mineurs Capucins qui l’accueillirent comme ‘oblat’ et lui confièrent divers travaux d’entretien... Mais il était tellement malhabile qu’ils le congédièrent bientôt. Une nouvelle tentative auprès des Frères Conventuels de Grottella aboutit enfin, grâce à l’intervention d’un de ses oncles. Là encore il fut accepté comme ‘oblat’ et on lui confia le soin de la mule de la communauté. Il fit preuve de tant d’humilité, de piété, de joie au service des autres et de zèle pour les pénitences, que la communauté changea d’opinion à son sujet. Le frère gardien l’admit parmi les clercs, en juin 1625.
Malgré ses difficultés pour lire et écrire, ses propos étaient si édifiants et si justes qu’il fut enfin admis au presbytérat, après un semblant d’examen. C’était le 18 mars 1628. Mais déjà les frères et les fidèles constataient un comportement inhabituel : Joseph passait de longues heures en contemplation, quelquefois en extases dans lesquelles il perdait la conscience de ce qui l’entourait. Certains frères le considéraient comme un illuminé, jusqu’au 4 octobre 1630 où pour la première fois il s’éleva de terre, en public, durant une célébration. Ce genre de lévitation se renouvela très souvent durant sa vie. Il perdait conscience et demeurait dans l’attitude qui l’avait surpris, à quelque distance du sol, parfois à plusieurs mètres. On commençait à accourir de toutes parts pour constater le phénomène ; ses confrères et supérieurs s’en inquiétèrent. Lors d’un voyage dans les couvents de la province de Naples, un ecclésiastique le dénonça à l’Inquisition pour simulation, artifices et imposture. Mais il fut rapidement innocenté, et même se retrouva bientôt élevé de terre durant une célébration publique. Envoyé à Rome pour examen à la demande du ministre général, il fut présenté au pape Urbain VIII en présence de qui Joseph entra immédiatement en extase et s’éleva jusqu’au plafond devant le pape éberlué qui se déclarait prêt à témoigner de ce prodige. Le ministre général envoya Joseph au couvent d’Assise, dans un certain isolement, afin de le soustraire à la curiosité des foules. Il y demeura de 1639 à 1653.
Il lui arrivait tout de même de prêcher et de recevoir quelques fidèles dont certains venaient solliciter des miracles, ou des conseils spirituels. Lors d’un voyage à Rome, il rencontra Jean-Frédéric, duc de Brunswick et de Hanovre, qui, témoin d’une nouvelle lévitation, abjura le protestantisme. À un autre prince, Casimir de Pologne, il annonça, contre toute attente, son élévation prochaine à la royauté, ce qui advint. Sa réputation de sainteté était déjà bien établie, lorsque le pape Innocent X chargea l’inquisiteur de Pérouse de reléguer le faiseur de miracles dans un couvent éloigné : d’abord chez les capucins de Petra-Rubea, puis dans leur couvent de Fossombrone. Deux ans plus tard, le pape mourut tandis qu’à l’instant même Joseph en était miraculeusement informé et revêtait des ornements noirs pour célébrer la messe de requiem à son intention. Le pape suivant, Alexandre VII, permit à Joseph de rentrer à nouveau chez les Conventuels du couvent d’Osimo, dans la Marche d’Ancône, où il demeura de 1655 au 18 septembre 1663, date de sa mort. Son corps est conservé à Osimo, dans la crypte de la basilique de saint Joseph de Copertino édifiée en sa mémoire. Clément XIII béatifia Joseph de Cupertino en 1753, et il fut canonisé par Clément XIII en 1767.
Le procès de béatification avait été ouvert par le futur pape Benoît XIV, qui canoniste réputé, s’efforçait de rendre plus rigoureuses les procédures de reconnaissance de la sainteté et des miracles ; néanmoins le procès retint un grand nombre d’actions surnaturelles , d’extases et de lévitations appuyées sur d’innombrables témoignages.
Joseph de Cupertino est le patron des aviateurs et des astronautes. On l’invoque aussi pour la réussite aux examens, en souvenir de l’examen auquel il échappa 'miraculeusement' avant d’accéder au presbytérat.
Le cinéma s’empara de sa vie « spectaculaire » dans un film sorti en 1962 : The Reluctant Saint, du réalisateur Edward Dmytryk, avec Maximilian Schell dans le rôle du « saint volant ».

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Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » mar. 20 sept. 2011, 8:46

20 septembre : saint François-Marie de Camporosso (1804-1866)
Frère mineur, laïc capucin
Giovanni Croese est né en 1804 dans une famille paysanne de Camporosso, près de Vintimille (Italie). Il entra comme Tertiaire (ou oblat) chez les Frères mineurs conventuels de Sestri Ponente ; mais plus tard, il fut admis chez les Frères mineurs capucins, comme frère laïc, où il reçut le nom de François-Marie. Il y exerça plusieurs charges au service des communautés, comme cuisinier, quêteur etc.... Comme quêteur, il était en relation avec beaucoup de personnes qui le considéraient comme un homme d'humilité remarquable et de bon conseil spirituel. Il évangélisait ainsi par la parole et surtout par l'exemple et n'hésitait pas à aborder tous les milieux sociaux, jusque dans le port et les cabarets. Il mourut le 17 septembre 1866 au cours d'une épidémie de choléra. Jean XXIII le canonisa en 1962
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Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » mar. 04 oct. 2011, 20:00

4 Octobre : Solennité de la Saint François d’Assise


De son nom de baptême, Jean Bernardone, François est né dans une famille bourgeoise d’Assise en 1181. Son père, Pietro di Bernardone Moricone, , un riche drapier, faisait du commerce internationnal de tissus. Il aimait particulièrement la France. Aussi, son fils étant né pendant un de ses nombreux voyages et baptisé sous le nom de Jean, le père déclara qu'il s'appellerait Francesco, le "petit français". Sa mère, Dame Pica était probablement d’origine provençale ou française. François mourra en 1226, à l’âge de 44 ans. Une vie relativement courte mais qui a décidément marqué l’histoire, l’Église, et la conscience occidentale.

Une jeunesse tourmentée
François a 16 ans quand sa ville se soulève contre les nobles, vassaux de l’Empereur. Il a 18 ans quand Assise se proclame 'commune libre', et il participe aux combats, à la démolition de la forteresse (la Rocca), et à la construction d’une enceinte fortifiée pour la ville. Il a 20 ans quand la ville d’Assise déclare la guerre à sa rivale Pérouse, cité pontificale. Il fut fait prisonnier et passa 2 ans en captivité dans les geôles de Pérouse, mais malade, il fut libéré. Il mène la vie d'un jeune et riche bourgeois, aimant les fêtes et la compagnie des jeunes gens et jeunes filles de son âge et de son milieu.
En 1205, dans l’espoir d’accomplir des hauts faits militaires (- c’est un lecteur passionné des romans de chevalerie -), il s’équipe richement et veut rejoindre Gauthier de Brienne, mercenaire du Pape, pour une expédition dans les Pouilles.

Processus de conversion, à partir de 1205
- A peine arrivé à Spolète, à quelques kms d’Assise, il fait un songe qui l’invite à renoncer à la gloire des armes pour servir le Christ. Retour à Assise, et commencement d’un lent processus de conversion dont voici les étapes : + - * Prière assidue et recherche de la solitude, - * Amour pour les pauvres et fréquentation des lépreux, les exclus par excellence. François lui-même, dans son Testament, date sa conversion de la fréquentation des lépreux : "J’exerçais la miséricorde à leur égard, puis j’attendis peu et je sortis du siècle...". Il quitte le monde, se retire dans une chapelle des environs d’Assise, chapelle Saint-Damien, et là il jouit d’une vision : le Christ peint au-dessus de l’autel s’anime et lui parle : "François va et répare ma maison qui, tu le vois, tombe en ruines...".(cf Croix de Saint-Damien). L’événement de Saint-Damien est pour François une expérience décisive conjuguée avec l’expérience du Christ-souffrant dans les pauvres et les exclus. Tous les biographes de François, à commencer par ses compagnons les plus proches, situent dans cette expérience le commencement de l’itinéraire christique de François, qui le conduira à la vision de l’Alverne où le Crucifié le marqua des stigmates de la Passion : - "A partir de ce jour, son cœur fut si frappé et si profondément meurtri au souvenir de la Passion du Seigneur que, tout le reste de sa vie, il garda en son âme la mémoire des stigmates du Seigneur Jésus

La fondation d’une nouvelle famille religieuse
Dès que François eut réuni quelques compagnons, il se soucia de faire approuver son mouvement par le Pape Innocent III (1209). Cela lui semblait indispensable, bien qu’il ne s’agisse pas encore de la fondation d’un Ordre religieux, mais il fallait se démarquer de tous les groupes de laïcs qui prétendaient faire un retour à l’Évangile, tout en critiquant très vivement l’Église-cléricale de ce temps. Après la réforme cistercienne du XIIè siècle, et l’application de la réforme dite “grégorienne” (Grégoire VII) du clergé, l’Église qui avait déjà 13 siècles d’existence avait tendance à se considérer comme bien vieille, tandis que des courants millénaristes et eschatologiques rencontraient la faveur de nombreux contestataires. On comprend que dans ce contexte, François avait besoin d’une approbation ecclésiale. Les papes précédents, et Innocent III lui-même avaient déjà fulminés des interdits contre les mouvements évangéliques que nous avons évoqués et dont quelques-uns n’avaient pas hésité à braver l’excommunication et à se situer carrément en rupture ouverte, voire en rébellion contre l’Église. L’hérésie cathare, dans le midi de la France et l’Italie du Nord se confondait parfois avec ces mouvements, ou les récupérait.

La rencontre avec le pape Innocent III
- Dès son arrivée à Rome, au Palais du Latran, François et ses frères furent repoussés, par l’entourage ecclésiastique du Pape. Mais grâce à la bienveillance d’un cardinal, François put approcher le Pontife et faire entendre son projet de vie évangélique. La première réaction du pape et des cardinaux fut totalement négative. François proposait de vivre en fraternité, ayant pour seule Règle l’Évangile, et faisant obligation d’observer la béatitude de la pauvreté. Le Cardinal de Saint-Jean fit remarquer au pape que s’il trouvait que ce genre de vie était impossible, il disqualifiait l’Évangile. La légende veut que durant la nuit suivante, le Pape vit en songe la cathédrale du Latran qui s’écroulait, et qu’un petit homme, semblable à François venait la redresser. Il approuva donc verbalement le nouveau genre de vie. Plus tard, en 1215, lors du Concile œcuménique du Latran, dont l’un des thèmes était la réforme de l’Église, le concile souhaita limiter le nombre des Ordres religieux en obligeant les nouveaux fondateurs à s’inspirer des règles déjà existantes. Mais on fit exception pour les Frères Mineurs antérieurement approuvés par Innocent III. La Règle des Frères Mineurs fut promulguée par de son successeur, Honorius III. (bulle Solet annuere…)

Gestes, attitudes, paroles de François qui initiaient un renouveau évangélique
Le succès de la nouvelle “Fraternité évangélique” fut foudroyant. François donna le nom de Frères mineurs à ses Frères.
En 1217, on comptait déjà près de 5000 frères. Ils seront plus de 35.000 à la fin du XIIIe siècle.
Les raisons de ce succès ? - Tout d’abord, le charisme du fondateur. Un homme issu de la nouvelle classe de la société urbaine, tournant le dos aux catégories sociales du passé, dans une société et une Église qui étaient l’une et l’autre ultra-hiérarchisées, ultra-formalisées dans des cadres juridiques très stricts. François apportait un vent de liberté, de créativité, de dépouillement, de générosité, de fraternité, de spontanéité, dans un monde rigide, cloisonné, austère, dominé par les “puissants”. Ses biographes du xiiie siècle, comme les louanges que lui décernera l’Église officielle lors de sa canonisation, parlent continuellement de nouveauté et de renouveau : Un homme nouveau, qui apporte une nouvelle manière de vivre l’Évangile, crée un nouvel Ordre religieux, dans des lois inédites jusqu’ici, annonçant un nouvel âge pour une Église déjà vieillie.

François en Orient : la rencontre du Sultan
En 1219, François partit pour l’Orient, dans l’idée de risquer le martyr, de visiter les Lieux saints, d’être présent auprès des « croisés ». Mais en fait il fut vite déçu par l’attitude guerrière et l’absence de références évangéliques de l’armée des chrétiens, et il conçut le projet fou d’annoncer l’Évangile au Sultan. Il réussit à rencontrer le Sultan ayyoubide d’Égypte, Melek-el-Kamil, un humaniste, soucieux de comprendre ses adversaires. François l’aborda en toute simplicité et réussit à revenir sain et sauf d’une aventure qui aurait dû lui coûter la vie. Si rocambolesque que paraisse cet épisode, il est parfaitement attesté au plan historique, dans les biographies de François et, en dehors de l’Ordre franciscain, dans les chroniques contemporaines de l’événement. Cette rencontre pacifique avec l’ennemi des chrétiens marque un changement décisif dans l’attitude de la chrétienté vis-à-vis des infidèles. Vingt cinq ans après, le Pape Innocent IV, lors du 1er Concile de Lyon (1245), donnera mission aux frères Prêcheurs et Mineurs de porter pacifiquement l’Évangile aux Musulmans et aux Mongols.

François, le Mystique
Aux yeux de ses contemporains, François apparut comme un homme de prière. D’une prière à la fois traditionnelle et rénovée, fondée sur l’Écriture Sainte et sur la Liturgie, mais aussi, prière de familiarité avec Dieu, de simplicité, d’émerveillement, d’action de grâces. Il contemple le Mystère du Christ, l’amour de Dieu manifesté dans la création et surtout dans le Salut. La Passion de Jésus est contemplée comme la preuve suprême de l’amour et de la bonté de Dieu pour les pécheurs. François accède à une compassion telle que son corps sera marqué des stigmates du Christ. Il est le premier stigmatisé connu dans l’histoire, mais surtout le seul que l’Église glorifiera comme tel, au point d’établir une fête liturgique de la stigmatisation de François d’Assise (le 17 septembre).
Quand François mourut, dépouillé de tout, entouré par ses frères qui lui lisaient le récit de l’Institution eucharistique, il était déjà considéré comme un saint, et beaucoup étaient au courant du miracle des stigmates, survenu 2 ans plus tôt. A commencer par le Cardinal Hugolin, son ami, qui devenu Pape s’empressa de le canoniser. Mort le 4 octobre 1226, il fut canonisé 18 mois plus tard, le 16 juillet 1228, par le Pape Grégoire IX, bulle Mira circa nos. Et la rapide expansion de sa famille religieuse contribua à diffuser ses idées et à en imprégner l’Église tout entière.

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Dernière modification par PaxetBonum le mar. 04 oct. 2011, 20:15, modifié 1 fois.
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Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » mar. 04 oct. 2011, 20:01

Bulle « Mira circa nos » (Canonisation de saint François)
16 juillet 1228 , du Pape Grégoire IX

1 - Considérez comment s’est exercée à notre égard l’admirable condescendance de Dieu ! Voyez comment son inestimable amour de charité a livré son Fils pour racheter le serviteur ! Voyez comment Dieu, sans jamais abandonner les dons de sa miséricorde a conservé sa continuelle protection sur la vigne que sa droite avait plantée. Il envoya même des travailleurs jusqu’à la onzième heure pour la cultiver avec leur houes et leurs crocs pour déraciner les épines et les chardons, comme à Samgar lorsqu’il frappa 600 Philistins (Jg 3, 31). Après que les sarments trop abondants aient été éliminés et brûlés et que les racines parasites soient empêchées de pousser pour ne pas donner un fruit sans saveur, la vigne peut donner alors un fruit agréable et savoureux, digne d’être conservé dans le cellier pour l’éternité, une fois purifié dans le pressoir de la patience, tandis que l’impiété s’enflammait et que la charité de beaucoup se refroidissait, comme lors de la destruction de la clôture de cette vigne quand les Philistins qui l’attaquaient furent vaincus par le breuvage du plaisir terrestre.
2 – Voici maintenant la onzième heure quand le Seigneur détruira la terre par l’eau du Déluge et sauvera le juste par un bois sans valeur (Sg 10, 4). Il n’abandonne pas le sort des justes au sceptre des pécheurs (Ps 124, 3). C’est pourquoi il fait surgir son serviteur le bienheureux François, homme selon son cœur (1 Sam, 13, 14). Cet homme fut une lumière, méprisé par le riche, mais préparé pour ce temps précis où le Seigneur l’envoya dans sa vigne pour en arracher les épines et les chardons. Le Seigneur brise à terre cette lampe, avant l’attaque des Philistins (Jg 7, 20), pour ainsi illuminer son propre pays et par cet avertissement exhorter ceux qui doivent être réconciliés avec Dieu.
3 – En entendant à l’intérieur de son âme la voix de l’ami qui l’invite, François, sans hésiter se lève brisant les liens flatteurs du monde, et comme un autre Samson fortifié par la grâce de Dieu, il se saisit d’une mâchoire d’âne, c’est à dire la prédication d’un simple, sans l’ornementation des paroles persuasives de la sagesse humaine (1 Co 1, 17), mais assisté par la force de Dieu qui choisit ce qui est faible aux yeux du monde pour confondre les forts ; il conquiert alors non pas mille mais plusieurs milliers de Philistins (Jg 15, 15-16). Il les vainquit par Celui qui touche les montagnes et elles fument, et il ramena au service de l’Esprit ceux qui auparavant s’étaient mis sous l’esclavage de la chair. Pour ceux qui sont morts au péché, mais sont vivants pour Dieu, qui ne s’appartiennent déjà plus à eux-mêmes et dont la partie infectée a péri, de cette bouche (la mâchoire) est sortie une eau abondante et féconde pour ceux qui étaient tombés, souillés, et ensablés, qui surgit pour la vie éternelle et peut être achetée sans argent et sans échange commercial . C’est une rivière dont les ruisseaux de part et d’autre irriguent la vigne jusqu’à la mer, étendant ses surgeons jusqu’au fleuve.
4 – Celui-ci enfin (François) suivant l’exemple de notre Père Abraham, n’oublie pas seulement son pays et sa parenté, mais même la maison de son Père, pour aller dans un pays que le Seigneur lui a désigné par inspiration divine (Gen 12). Ainsi plus allégé, il put courir pour gagner le prix de cet appel céleste (Ph 3, 14) afin d’entrer plus facilement par la porte étroite, il déposa la charge des richesses terrestres et il se rendit semblable à celui (Rm 8, 29) qui quoique riche se fit pauvre pour notre salut (2 Co 8, 9). Il dispersa ses biens, donna aux pauvres afin que sa justice demeure pour les siècles des siècles (Ps 111, 9). Parvenant à la terre de la vision sur la montagne que lui avait indiquée le Seigneur, qui est l’excellence de la foi, François offrit son propre corps en holocauste (sa chair qui l’avait déçu jusqu’alors), comme l’avait fait Jephté de sa fille unique (chair de sa chair) (Jg 11, 34), y allumant le feu de l’amour, la mortifiant par la faim, la soif, le froid, la nudité, les veilles et les jeûnes. L’ayant crucifiée avec ses vices et ses concupiscences, il pouvait dire comme l’Apôtre : « je vis, ce n’est plus moi qui vit, c’est le Christ qui vit en moi » (Gal 2,20). Car depuis longtemps, il ne vivait plus pour lui-même, mais pour le Christ qui est mort pour nos péchés et ressuscité pour notre justification (Rm 4, 25), afin que nous ne soyons plus désormais esclaves du péché (Rm 6, 6). C’est pourquoi foulant au pied les vices et assumant avec courage le combat contre le monde, la chair et les puissances des airs, il abandonna femme, ferme, boeufs pour le grand banquet qu’avaient refusés les invités discourtois, et avec Jacob, il se leva sur l’ordre du Seigneur, ayant reçu la grâce septiforme de l’Esprit et les huit béatitudes évangéliques, il monta à Bethel, maison de Dieu qu’il avait préparée lui-même pour ceux qui gravissent les quinze degrés des vertus mystiquement figurées dans les Psaumes (graduels). Là il éleva dans son cœur un autel pour le Seigneur et y offrit les parfums de dévotes prières portées devant Dieu par le ministère des anges dont il serait bientôt le concitoyen angélique.
5 – Certainement, il ne recherchait pas son seul profit sur la montagne, tandis qu’il s’attachait seulement aux embrassements de Rachel et s’adonnait à une contemplation aimante, mais stérile ; il descendit dans la chambre interdite de Léa pour conduire dans le désert le troupeau fertile en jumeaux (Cant 4,2) et y rechercher les pâturages de la vie (Gen 20). Là, la manne d’une céleste douceur restaure tous ceux qui se sont séparés du tapage du siècle. Envoyant ses semences avec une effusion de larmes, couronné de justice, il récolte dans la joie les gerbes de blé pour l’éternité en rassemblant les princes de son peuple (Ps 125, 5-6).
Sûrement il ne recherchait pas ses propres intérêts (Phi 2, 21), mais ceux du Christ, le servant avec zèle, comme l’abeille du proverbe. Tandis que l’étoile du matin était au milieu des nuées, que la lune était en son plein (Eccle 50, 6), et comme le Soleil brillait dans l’Église de Dieu, prenant sa lampe, il leva en sa main la trompette pour attirer vers la grâce les humbles par l’exemple de ses glorieuses actions et pour écarter les effrontés de leurs péchés par de sévères avertissements.
Ainsi fortifié par la charité il entra courageusement dans le camp des Madianites (Jg 7, 16-22) - c’est le camp de ceux qui méprisent insolemment les enseignements de l’Église -, avec le soutien de Celui qui entoure le monde entier de son autorité, même lorsqu’il était encore enfermé dans le sein de la Vierge. Il captura les armes dans lesquelles l’homme bien armé met sa confiance pour garder sa maison, et distribua ses dépouilles (Lc 11, 21-22) et fit captive la captivité de celui-là pour le soumettre à l’obéissance de Jésus-Christ.
6 – Ayant vaincu sur terre un triple ennemi, François fit violence au Royaume des cieux et s’en empara par force (Mt 11, 12). Après de nombreuses et glorieuses batailles durant sa vie, il triompha sur le monde, lui que le monde ne connaissait que comme un illettré, sans sagesse, un fou, mais maintenant heureusement retourné vers son Seigneur pour y occuper la première place devant beaucoup d’autres plus instruits.
7 – Vraiment, une vie telle que la sienne, si sainte, si passionnée, si glorieuse méritait suffisamment qu’il obtienne une place dans l’Église triomphante. Or l’Église militante qui ne peut qu’observer les apparences ne peut pas présumer de juger de sa propre autorité ceux qui n’ appartiennent pas à son statut actuel. Elle ne peut proposer à la vénération, comme étant des saints que ceux qui sur la terre ont eu des vies aussi méritantes. Cela parce que parfois un ange de Satan peut se transformer lui-même en ange de lumière (2 Co 11, 14). O Dieu tout-puissant et miséricordieux, de qui vient tout bien, puisque le susdit serviteur du Christ t’a servi dignement et louablement, ne souffre pas de laisser cachée sous le boisseau une si grande lumière, mais veuille la placer sur le Candélabre, pour consoler ceux qui demeurent dans la maison de la lumière (Mt 5, 15). Dieu a déclaré par de nombreux et glorieux miracles que sa vie lui fut agréable et que sa mémoire devra être honorée dans l’Église militante.
8 – De plus, puisque les surprenants événements de sa vie glorieuse sont bien connus de nous en raison de la grande familiarité qu’il eut avec nous lorsque nous occupions un rang moins élevé dans l’Église, et puisque nous sommes pleinement convaincus par des témoignages crédibles de ses nombreux et glorieux miracles, nous confiant en la miséricorde de Dieu et soutenu par le peuple qui nous est confié, ayant pris conseil et approbation de nos Frères, nous décrétons que soit inscrit au catalogue des saints pour y être vénéré, celui que nous avons eu comme familier sur cette terre pour l’avoir comme patron dans le ciel.
9 – Nous décrétons que sa naissance dans le ciel soit dignement et solennellement célébrée dans l’Église universelle, le 4 octobre, jour de son entrée dans le royaume des cieux, libéré de la prison de la chair.
10 – C’est pourquoi, dans le Seigneur, nous prions, avertissons et exhortons vous tous, et nous vous commandons par ces lettres apostoliques que ce jour soit réservé à honorer sa mémoire, pour que vous priiez Dieu plus intensément, et que vous imploriez humblement son patronage. Ainsi, par son intercession et ses mérites, vous pourrez trouver comment rejoindre sa compagnie avec le secours de Celui qui est béni pour toujours. Amen
Donné à Pérouse le quatorzième des Calendes d’Août, en la seconde année de notre pontificat. (soit le 19 juillet 1228), mais la canonisation solennelle fut faite le 16 juillet 1228, à Assise.)
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Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » mar. 04 oct. 2011, 20:29

A lire :

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L'excellent livre : "L'idéal de Saint François d'Assise" du Père Hilarin de Lucerne si vous le trouvez…


A voir :

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Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » lun. 17 oct. 2011, 17:25

6 Octobre : Sainte Marie-Françoise des Cinq Plaies

Marie Françoise des Cinq-plaies est une Tertiaire franciscaine
Anna-Maria Gallo est née le 25 mars 1715 à Naples dans une famille de classe moyenne. Son père voulant la marier à un riche jeune homme, elle s’y opposa fortement demandant à être admise dans le Tiers-Ordre de saint François. Grâce à l’influence du frère Théophile, un Frère mineur, sa demande fut admise
Elle joignit alors les Tertiaires de st Pierre d’Alcantara le 8 septembre 1731 où elle prit le nom de Marie Françoise des Cinq-plaies en dévotion à la Passion du Christ.
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Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » lun. 17 oct. 2011, 17:27

8 octobre : Sainte Brigitte, veuve o.f.s. Fondatrice de l'ordre du Sauveur (1302-1373

Il faut, d'habitude, une bien longue expérience pour se prouver que l'essentiel réside précisément dans ce qu'on ne voit pas, mais il n'en fut pas ainsi pour sainte Brigitte, car si, corporellement, elle vécut 71 ans sur la terre, on peut dire, cependant, que par son esprit et par son cœur, elle ne vécut que dans le monde invisible supraterrestre. Elle ne put parler qu'à trois ans, mais à partir du moment où sa langue se délia, elle ne s'en servit que pour louer Dieu et la Bienheureuses Vierge. Elle n'en avait que sept, quand la Reine du Ciel lui apparut, et lui mit sur la tête, en signe d'affection, une couronne. A l'âge de dix ans, elle eut la vision de Jésus ensanglanté et attaché à la Croix, et lui ayant demandé; " Ah! Seigneur, qui donc vous a traité de la sorte?" -Et, sur la réponse du Maître: " Les pécheurs, qui méprisent et rejettent mon amour"; sa pensée désormais, et son cœur ne quittèrent plus le Calvaire.Dieu la choisit pour confidente, et dans ses révélations, il lui parle des âmes qui se perdent, des douleurs de l'Église déchirée par ses propres enfants, du pape son Vicaire en exil à Avignon et préférant l'exil à la Ville éternelle où Pierre avait établi son Siège. Il lui demande de prier, de redoubler ses austérités; il en fait sa messagère auprès des romains pour les inviter à fléchir son courroux par la pénitence et la conversion; elle est son ambassadrice auprès du pape et le presse en son Nom de revenir à Rome; sainte Catherine de Sienne après elle poursuivra la même tâche. Mariée au prince Ulphon ou Alphonse, elle réussit à le faire entrer à son exemple dans le Tiers-Ordre de saint François et le rayonnement de la sainteté de Brigitte fera de lui-même un saint; il terminera sa bienheureuse vie dans l'Ordre de Citeaux, alors que sa sainte épouse se couvrant de vêtements grossiers, ayant une corde pour ceinture, recommencera une vie encore plus austère et donnera naissance à l'Ordre du Sauveur, à travers les obstacles, les railleries, les dérisions et les insultes auxquels elle sera en butte.

Elle élèvera ses huit enfants à son image et à sa ressemblance et une de ses filles, sainte Catherine de Suède, aura même l'honneur des autels. Cherchant partout les traces de son Jésus bien-aimé, elle entreprendra d'innombrables pèlerinages; elle visitera avec son époux et ses enfants les plus célèbres sanctuaires de la Norvège, de l'Allemagne, de l'Italie, de l'Espagne et de la France; elle sera même invitée par Saint François dans une apparition à faire le pèlerinage d'Assise; elle ira en Terre -Sainte, attirée surtout par Jérusalem la Ville des douleurs, ou elle recevra du Sauveur les grâces les plus précieuses; mais c'est à Rome, où là par mission divine elle travaillera à apaiser les discordes et à faire rentrer le Souverain Pontife, qui aura surtout sa prédilection, et c'est dans la Ville éternelle, qu'elle terminera ses jours à son retour de Terre- sainte, le 27 juillet 1373. Elle est honorée dans l'Église universelle et sa fête se célèbre partout le 8 octobre
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Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » lun. 17 oct. 2011, 17:29

10 Octobre: Saint Daniel et ses compagnons, martyrs, + 1227

Frères mineurs : "Les martyrs de Ceuta"
Le martyr de St Bérard et de ses compagnons, en 1219, avait provoqué une grande émotion dans la première génération des frères mineurs, disciples de François d’Assise. Le fondateur, lui-même, était revenu d’Egypte sain et sauf, après avoir rencontré le sultan. Plusieurs frères, à leur tour, souhaitaient donner leur vie pour la cause de l’évangile. C’est ce qui détermina 6 frères mineurs de Toscane, à se rendre au Maroc, pour annoncer l’évangile aux Sarrasins, et si possible obtenir la palme du martyr. C’était les frères Domnolo, Nicolas de Sassoferrato, Léon, Ugolin, Samuel et Ange. On ne sait pratiquement rien sur eux, sauf le fait de leur martyr. Ils obtinrent du frère Elie de Cortone, vicaire général de l’Ordre l’autorisation de partir en mission au Maroc. Ils gagnèrent l’Espagne où le frère Daniel, ministre provincial de Calabre, les rejoignit pour prendre la tête du petit groupe. Ils débarquèrent à Ceuta, au Maroc, le 20 septembre 1227. Il y avait en ce lieu une petite colonie de marchands chrétiens, italiens, espagnols et portugais qui vivaient, hors les murs, sous la protection de leur consulat. Les frères y passèrent quelques jours de repos et de prière avant d’entrer dans la ville musulmane. Le vendredi, ils prêchèrent aux chrétiens. Le samedi, le frère Daniel exhorta ses frères au martyr et leur lava les pieds, comme avait fait le Christ, la veille de sa passion, puis ils se confessèrent et communièrent. Le dimanche, ils entrèrent dans la ville, en habit religieux et portant le crucifix. Ils commencèrent aussitôt à prêcher, sur la place publique, en annonçant le Christ, et en invitant les auditeurs à quitter la religion de Mahomet. La foule se rua sur eux et les conduisit en prison où ils demeurèrent une semaine, avant d’être présentés au Cadi. Celui-ci tenta de fléchir leur détermination en leur promettant la vie sauve et leur offrant des présents et de l’argent ; mais les frères proclamèrent leur foi et leur désir de mourir pour le Christ. Ils furent donc condamnés à mourir. Les frères demandèrent humblement, au frère Daniel, la permission de mourir et sa bénédiction. Le dimanche 10 octobre 1227, ils furent conduits sur la grand place de Ceuta où ils furent décapités. – Le pape Léon X approuva leur culte en 1516

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Re: Les saints franciscains

Message non lu par PaxetBonum » lun. 17 oct. 2011, 17:32

12 Octobre : Saint Séraphin De Montegranario Frère Lai, capucin (1540-1604)

Le grand et beau livre de la nature perpétuellement ouvert devant les yeux des hommes parle à leurs âmes, quand elles sont dignes de la comprendre, et ici, comme de l'Évangile, savants et simples peuvent tirer les plus sublimes leçons. Saint Séraphin fut une âme du second groupe, âme simple et candide : on aurait pu le comparer aux agneaux qu'il menait paître , car il était berger. Ses parents très pauvres l'avaient mis en service, à l'âge où la raison s'éveille, chez un laboureur qui lui avait confié la garde de son troupeau, et dans la solitude de la campagne, il contemplait Dieu à travers les choses. De la contemplation, il passait à la prière strictement dite, il avait gravé sur un chêne l'image de la Croix, et à genoux devant elle, il restait de longues heures demandant à Dieu de l'aimer. On peut, sans peine, juger si Dieu était sensible à pareille demande de la part surtout d'un innocent enfant, et si elle était exaucée.

Mais les années douces passèrent vite, l'épreuve vint. Les parents de Séraphin moururent, et le jeune orphelin passa sous la tutelle d'un frère aîné, maçon de son métier, d'un caractère dur et violent, au service duquel il eut beaucoup à souffrir. Son âme s'épura, s'affina, et à 16 ans la vie religieuse le prit pour le porter à la plus haute sainteté : il entra chez les Capucins.

Il avait, semble-t-il, hérité de la dévotion du Séraphique Père pour la Sainte -Eucharistie; tous les soirs, lorsque ses frères se retiraient pour prendre leur repos, il passait trois heures entières devant l'autel dans une méditation enflammée sur le sacrement d' amour, puis après un court sommeil, il assistait à Matines; il reprenait ensuite jusqu' au jour ses saintes contemplations. Très dévot à Marie, la mère des Chrétiens le visitait, l'affermissait, le protégeait, et un jour qu'il était allé lui faire visite à Lorette et que les eaux de la rivière de Potenza avaient débordé, rendant tout passage impossible, guidé par sa toute- puissante Protectrice, il passa la rivière à pied sec sans même que ses vêtements ne fussent mouillés. Grand ami de la pauvreté, il ne voulut jamais avoir qu'une cellule étroite, obscure, incommode ; ses habits étaient misérables, ses jeûnes continuels; il ne mangeait que du pain et ne buvait que de l'eau.

Il remplit longtemps l'office de portier, office qui requiert et délicatesse et prudence. La délicatesse, il l'avait, certes, plus que pas un, mais la prudence, au moins la prudence humaine, il l’ignorait complètement; il nourrissait une foule de pauvres, il les aimait tant ! et il n'hésitait pas pour eux à arracher tous les légumes du jardin pour leur distribuer. Le supérieur lui -même, lui en fit des remarques. - " Oh! ne vous inquiétez pas, Père Gardien, répondait-il, au sujet de ces légumes, nous en aurons en abondance, et la communauté n'en souffrira pas", et en effet, nous disent les actes de sa canonisation ce qu'il avait arraché durant le jour repoussait durant la nuit, et la part du pauvre n'avait en rien diminué la récolte. Cet aimable saint mourut à Ascoli dans la Marche d' Ancône, et le couvent de cette ville possède encore son tombeau.

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