Saints dominicains

« Que le juste pratique encore la justice, et que le saint se sanctifie encore. » (Ap 22.11)
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Nanimo
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Re: Saints dominicains

Message non lu par Nanimo » mar. 19 juin 2012, 7:00

Bonjour Fée Violine,
J'aime bien l'émission de Geneviève Delrue, Religions du monde sur Rfi. La dernière parlait de la tradition musulmane de l'ordre des dominicains, un entretien avec le père J-J Pérennès, directeur de l'Institut dominicain d'études orientales du Caire (IDEO); il est vraiment agréable à écouter : Entretien avec le père Jean-Jacques Pérennès
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Fée Violine
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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » jeu. 28 juin 2012, 23:20

Merci!

20 juin Bse Margareta Ebner, Donauworth (Bavière) v1291-20 juin 1351, de l’Âge d’or de la mystique allemande.
De famille noble, elle entra à 15 ans au monastère dominicain de Maria-Medingen, situé à deux heures de Dillingen. Elle fit sa profession solennelle en 1306. Sa vie fut accidentée d'épreuves diverses, de longues maladies (clouée au lit 1312-1326) ; mais elle était consolée et fortifiée par les extases, les visions et les communications divines.
À partir de 1322 et jusqu'à la fin de sa vie, il y eut une grande amitié spirituelle entre elle et le dominicain Henri de Nördlingen qui la vénérait comme une prophétesse. Il fit écrire à Margareta ses révélations, qui ont été publiées récemment, en même temps que la correspondance d’Henri et de Margareta. C’est la correspondance la plus ancienne qu’on ait en langue allemande.
Sur son ordre, elle écrivit de sa main un compte-rendu complet de ses révélations et entretiens avec l’Enfant Jésus, comme aussi toutes les réponses qu’elle recevait de Lui, même en dormant. Ce journal est conservé dans un manuscrit de 1353 à Medingen.
Après avoir eu pendant longtemps les douleurs stigmatiques, Marguerite reçut les stigmates visibles en 1339. Ayant une grande dévotion pour la Passion, elle ne pouvait regarder un crucifix sans verser un torrent de larmes. Elle faisait pénitence en s’abstenant de vin, de fruits et de bains. Elle composa des cantiques et fait bonne figure dans cette pléiade de poètes qui s'était formée à l'ombre des monastères dominicains.
Un vieux manuscrit dit qu'elle fut communiée de la main du Seigneur. Extases, lévitations.
Grande fut sa dévotion pour l'Enfant Jésus : ce qui lui valut une vision ravissante qu'elle raconte dans ses Révélations. Elle avait reçu en cadeau un Enfant Jésus de Vienne, entouré de quatre anges dorés. Or, une nuit l'Enfant fit du bruit, réveilla Marguerite : il s'amusait dans son berceau : « Pourquoi ne restes-tu pas tranquille, lui dit-elle ; j'avais pourtant bien fait ton lit. — Je veux que tu me prennes », lui répondit-il. Et elle le prit dans ses bras en lui disant : « Eh bien, embrasse-moi, puisque tu m'as ôté mon sommeil. »
Elle mourut dans une grande réputation de sainteté. En 1687, l'évêque d'Augsbourg approuva tacitement son culte, qui fut approuvé officiellement en 1979.
Chaque année, le 20 juin, les populations catholiques de la Bavière continuent à se rendre en pèlerinage à Medingen, pour prier la Bse sur la pierre qui recouvre ses ossements et sur laquelle on lit : Beata Margarita Ebner obiit anno Domini MCCCLI, die proximo post festam sanctorum Gervasii et Protasii.

23 juin Bx Innocent V (Pierre de Tarentaise), Champagny-en-Vanoise près de Moûtiers (Savoie) 1224/1225-Rome 22 juin 1276.
Il entra peu après 15 ans au couvent dominicain Saint-Jacques à Paris, où il fut l’élève de saint Albert le Grand et le camarade de deux futurs saints : Thomas d’Aquin (dominicain) et Bonaventure de Bagnoregio (franciscain). Il devint maître en théologie, brillant enseignant et prédicateur (“doctor famosissimus”), successeur de Thomas d’Aquin à la chaire de théologie. Il fut deux fois provincial de France.
Après presque 30 ans à Paris, il fut nommé en 1272 archevêque de Lyon, puis cardinal, avec la charge de préparer, en collaboration avec Bonaventure, le concile œcuménique Lyon II, 1274, 500 évêques et abbés. Bonaventure mourut pendant ce concile, et Pierre de Tarentaise prononça son éloge funèbre, arrachant des larmes à toute l’assistance. Autre tristesse : Thomas d’Aquin mourut en route alors qu’il allait au concile. L’assemblée aborda le problème de l’usure, décrétant l’excommunication des usuriers et de ceux qui leur louent des locaux. Elle accueille une délégation non chrétienne, venue du royaume des Tartares, et Pierre de Tarentaise baptise deux délégués. Il s’occupe de la discipline dans les Ordres religieux et de l’élection du pape. En outre, devant le pape et le concile, le Patriarche de Constantinople et les évêques arrivés avec lui chantèrent le Credo catholique, renièrent le schisme de 1054 et reconnurent la primauté du pape. C’est le point culminant du concile, mais ça ne va pas durer. Les travaux terminés en juillet 1274, Grégoire X tombe malade, il prend la route de l’Italie et meurt à Arezzo le 10 janvier 1276.
Onze jours après, au conclave qui eut lieu dans cette ville (ce fut le premier conclave), Pierre fut élu à l’unanimité des 13 cardinaux présents, et devint le 183ème pape, le premier pape dominicain, sous le nom d’Innocent V. Il rejoignit aussitôt le siège romain, avec un programme inspiré du concile : renforcer la paix avec l’Orient, discipliner les Ordres religieux, prendre Jérusalem aux Turcs. À ses frères dominicains réunis au Capitole, il écrivit une lettre affectueuse où il rappelait avoir savouré avec eux les délices de la sainte pauvreté.
Il s’adressa aux princes et aux prélats grecs et latins pour les amener à prendre les armes pour délivrer la Terre sainte. Mais en Orient la paix religieuse de Lyon fut aussitôt repoussée : ennemis comme avant. Puis, comme tant d’autres pontifes avant et après, Innocent est chef de l’Église, mais aussi souverain d’un territoire. Comme chef de l’Église, il cherche l’amitié et l’aide de l’empereur Michel pour la croisade ; mais comme chef d’État il doit au contraire protéger et favoriser le pire ennemi de Michel : Charles d’Anjou, roi de Sicile, personnage déloyal, mais aussi le seul en Italie qui ait une armée capable de défendre les territoires du pape - ou de les attaquer, éventuellement.
Homme de médiation, Innocent s’emploie à pacifier les cités italiennes divisées entre guelfes et gibelins, et obtient de bons résultats en Toscane. Il resta confiant dans la paix entre les Églises, envoyant des instructions à Constantinople pour la prédication et la liturgie, dans une lettre datée du 25 mai 1276.
Il mourut peu après, le 22 juin, alors que l’Église et l’Ordre attendaient tant de lui.
Dans ce bref pontificat de 4 mois, il déploya une activité prodigieuse, essayant surtout de réaliser l'union avec les Églises séparées de Rome.
Il fut enseveli à Saint-Jean de Latran, mais ses restes furent dispersés par un tremblement de terre au 18ème siècle.
Innocent était un théologien remarquable, il a laissé d’aussi profondes traces dans la science que dans la papauté. Dans ses écrits scolastiques et exégétiques se montre déjà la transition de l’augustinisme à l’aristotélisme.
Béatifié en 1898.

24 juin Bx Jean-Baptiste (Annibal) Tolomei, 6 juillet 1248 Sienne–1320 Avignon.
De famille noble, il passe sa jeunesse dans le désordre. Sa parente la Bse Nera Tolomei (voir 25 décembre) prie beaucoup pour sa conversion, qui finira par arriver : en 1379, à 31 ans, il entre chez les dominicains sous le nom de frère Jean-Baptiste, mais pas avant que st Ambroise de Sienne se soit porté garant du sérieux de sa vocation.
Il vit dans la pénitence et l’austérité, prêche en Italie, en Sicile, en Allemagne, en France, en Angleterre, beaucoup de pécheurs et d’hérétiques se convertissent. Tandis qu’il est en Sicile, le pape Honoré IV le nomme nonce dans cette île. Puis il va en Terre Sainte soutenir les chrétiens assiégés dans Ptolémaïs, qui sera prise par les musulmans.
Il revient en Italie, prédit à Nicolas Boccasini qu’il sera pape, et meurt à Avignon où Jean XXII l’a fait venir. Le pape pleura sa mort comme une grande perte pour l’Église.
Les historiens dominicains lui donnent le titre de Bx.

25 juin Bx Guy (Guido) Maramaldi, né et mort à Naples, +1391.
De famille noble, il avait trois frères, un vaillant soldat, un brillant homme politique (premier ministre), un archevêque de Bari, ensuite cardinal. Guy, lui, suivit un chemin d’humilité en entrant très jeune au couvent Saint Dominique, malgré des problèmes de santé. Mais il se révéla un dominicain remarquable dans la prédication et par sa vertu. Il étudia la philosophie et la théologie, fut nommé inquisiteur général du royaume de Naples (fonction qu’il exerça avec sagesse), fonda un couvent à Raguse, fut prieur du couvent de Naples; puis il alla en mission dans le sud. En Sicile il acquit une grande réputation de communicateur. Ceux qui l’écoutaient comprenaient tout ce qu’il disait, car il savait adapter son langage à l’auditoire. Sur la fin de ses jours, il se retira dans la pénitence et la contemplation. Il fut enterré au couvent Saint-Dominique. Les miracles opérés à son tombeau le firent honorer comme bienheureux. En 1598, les Français assiégeant la ville, les Napolitains cachèrent ses reliques et depuis on ne les a pas retrouvées.
Culte confirmé en 1612.

25 juin Servante de Dieu Ludovica Teresa Maria Clotilde de Savoie Bonaparte, née 2 mars 1843 à Turin, + 25 juin 1911 à Moncalieri (Turin).
Aînée des huit enfants du roi de Sardaigne, puis roi d’Italie, Vittorio Emanuele II et de Marie-Adélaïde de Habsbourg-Lorraine, elle reçut de ses parents et grands-parents une excellente éducation chrétienne. Depuis sa tendre enfance, elle aimait Jésus et récite le rosaire chaque jour. Sa mère mourut prématurément. Le 11 juin 1853 elle fait sa première communion et écrit: “Jésus, désormais je veux agir seulement pour te plaire”.De ce jour, l’eucharistie deviendra le grand amour de sa vie. Elle acquit une bonne culture religieuse, apprit les principales langues d’Europe, peignait, aimait la musique et l’équitation; sa vie était tranquille, jusqu’à ce qu’en janvier 1859, à 15 ans, elle dut pour raison d’État se marier avec Jérôme Bonaparte, le « prince Napoléon » (1822–1891), vieux libertin anticlérical, cousin de Napoléon III. Son père n’était pas trop d’accord pour ce mariage proposé par Cavour et Napoléon III, mais Clotilde accepta de se sacrifier. Elle suivit son mari à Paris, et bien vite commencèrent les difficultés, ses principes chrétiens se heurtant aux principes voltairiens de son mari, qui passait des jours entiers sans la voir. Elle devait lui écrire pour communiquer avec lui.
Pour lui complaire, elle l’accompagna en 1861 aux USA, en 1863 en Égypte et en Terre Sainte, où elle put prier longuement avec une grande émotion sur les lieux de Jésus, en particulier au Calvaire, car elle avait une grande dévotion pour la Croix. Sans heurter Jérôme, rationaliste et ennemi de la religion, elle réussit à avoir une chapelle au palais, avec la messe quotidienne. Ses trois enfants furent sa plus grande joie et elle les éduqua chrétiennement : Victor Napoléon (1862–1926), Louis Napoléon (1864–1932), Marie Laetitia (1866–1926).
Dans le faste de la cour impériale, Marie Clotilde conserva l’esprit de piété et de détachement, se consacrant surtout au soin des plus pauvres, des malades hospitalisés, qu’elle visitait chaque jour. Dans les fêtes où elle était contrainte d’aller, elle se vêtait avec simplicité et modestie. Sa douceur, sa piété, s’imposèrent à la cour, au point qu’Ernest Renan, le mécréant, affirma: “Clotilde est une sainte de la race de saint Louis”; Napoléon III lui-même, qu’elle appelait affectueusement « papa », l’estimait profondément, la considérant comme une « fille très affectionnée ». Quand le 2 septembre 1870 les Prussiens battirent les troupes françaises à Sedan, la dynastie napoléonienne fut détrônée, et pour la famille de Clotilde aussi commencèrent les problèmes, qu’elle affronta avec force et courage. Son père, en août 1870, lui conseilla de revenir à Turin, mais elle déclina l’invitation, lui écrivant que le bien de son mari, de ses enfants et de la France ne le lui permettait pas.
Cependant le 5 septembre, les Bonaparte en fuite (Eugénie se déguisa pour fuir Paris), la république proclamée, elle dut partir aussi. Elle fut la dernière à quitter Paris envahi par les Prussiens, avec la dignité d’une reine, et se réfugia au château de Prangins en Suisse, sur le lac Léman. Elle s’offrit à Dieu comme victime : “Ma vie sera désormais une immolation la plus complète, du corps, du cœur, des sentiments, de tout, par amour pour Toi, ô Jésus…Je serai heureuse d’être ta victime, ô mon Jésus, s’il te plaît ainsi”.
À Prangins son mari la laissa seule, retourna à Paris essayer de reconquérir le trône, s’amusant et négligeant sa famille. Maria Clotilde en souffrit beaucoup, d’autant plus qu’elle ne pouvait aller à la messe et communier que le dimanche à Nyon, une ville voisine.
C’est là qu’un dimanche elle rencontra le Bx Père Cormier (voir 21 mai), qui devint son directeur spirituel. Cette rencontre est à l’origine de son entrée dans le Tiers Ordre dominicain, sous le nom de sœur Catherine du Sacré-Coeur, mais en restant dans le monde et en se consacrant à sa famille. Après avoir beaucoup prié et discuté avec le Père Cormier, elle finit par se décider à se séparer à l’amiable de son mari, avec qui elle resta toujours en bons termes, si bien qu’en 1891 quand il était mourant à Rome, elle accourut pour le réconforter et eut la consolation de le voir mourir chrétiennement.
En 1878 elle quitta la Suisse et retourna en Italie au château de ses ancêtres à Moncalieri, où elle passa le reste de sa vie. Elle vivait comme une moniale dans le monde, messe et communion quotidiennes, rosaire, charité envers les pauvres, les enfants, les malades, les mères de famille, aidant les prêtres, toujours là pour faire du bien. De son vivant on l’appelait "la sainte de Moncalieri"; elle soutint les œuvres naissantes de nombreux saints turinois de son temps. Elle faisait le catéchisme chez elle et préparait les enfants à la première communion. Fidèle fille de l’Église, quand elle sut que les lois qui supprimaient les Ordres religieux, approuvées en Piémont en 1854, étaient appliquées à tout le nouveau royaume d’Italie, sans craindre les francs-maçons elle écrivit au roi son père une vibrante protestation: “Le dernier jour arrivera pour tous, et alors les choses se verront clairement. Ne te prépare pas, papa, de douloureux et terribles remords”.
Elle devint une vraie mystique qui vivait de Jésus dans le silence et le recueillement, le faisant connaître à tous.
Marie Clotilde de Savoie est un exemple éclatant de la possibilité de vivre l’union au Christ tout en restant dans le monde. Elle mourut à 68 ans, modèle pour les puissants et pour les humbles; sa cause de béatification fut introduite en 1942. Dans l’église Santa Maria à Moncalieri, une statue la représente à genoux, en extase.

27 juin Guido Negri, né 25 août 1888 à Este, Padoue, + 27 juin 1916 à Monte Colombara, Altopiano di Asiago, Vicence.
Laïc dominicain, « le saint capitaine », mort à la guerre.
Ouverture de l'enquête 24 septembre 1935 ; decree on writings (?): 23 novembre 1960

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » jeu. 28 juin 2012, 23:23

28 juin, Servante de Dieu Georgina Josefa Febres Cordero-Troconis, née 16 novembre 1861 à Mérida (Venezuela), + 28 juin 1925,
fille de Foción Febres Cordero et de Georgina Troconis. Ses 11 frères et sœurs sont reconnus comme des citoyens éminents. Sa mère meurt quand elle a 12 ans, Georgina dirige la maison avec l’aide de sa tante. À 19 ans, malgré l’opposition de son père, elle entre chez les clarisses, le seul monastère de la ville. C’est une époque difficile au Venezuela, un décret du président Guzmán Blanco interdit les monastères féminins, les sœurs doivent partir. En 1892 Georgina entre chez les sœurs de Sainte Anne qui dirigent l’hôpital. Elle fait profession, elle est un modèle d’obéissance et de dévouement aux malades, mais comme tant d’autres, la congrégation est dissoute en 1897.
Le 5 juillet 1900, avec l’aide de l’évêque Mgr Antonio Ramón Silva, Georgina fonde la congrégation des sœurs dominicaines de Sainte Rose de Lima. Elle dirige et administre l’hôpital (aujourd’hui, Hospice Saint-Jean de Dieu). Le premier objectif fut le souci des malades et des personnes âgées de l’Hospice. Les nécessités de l’époque amenèrent Georgina et ses sœurs à étendre leur apostolat à l’éducation de la jeunesse.
Réussir à établir la Congrégation fut le fruit de la prière, de la patience et d’une vision transcendante. De nouvelles maisons furent fondées : Dieu est du côté de cette œuvre et la bénit abondamment.
1908, c’est l’heure de la maladie, du mépris, de l’humiliation, de la solitude. Le “Seigneur, que ta volonté se fasse en moi” résonne très fort sur les lèvres de Georgina. Sa vertu fut simplement de se laisser modeler par Dieu. Elle mourut après une vie pleine d’efforts et de souffrances.
Dès le premier instant, la congrégation se nourrit de l’enseignement et de l’esprit dominicains, c’est pourquoi elles demandèrent à être intégrées à l’Ordre dominicain. Le 29 mai 1924, le Maître général Ludwig Theissling les reconnut comme faisant partie de l’Ordre. Le 30 août 1961, la congrégation fut approuvée comme institut de droit pontifical.
Béatification en cours.

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » jeu. 05 juil. 2012, 0:06

30 juin St Vincent Dô Yên, né à Trà Lu, paroisse de Phu Nhai, province de Nam Dinh, en 1764- Hai Duong 30 juin 1838.
Dans la même région naquirent d’autres saints : Vincent Liêm, Thomas Du, Dominique Dat.
Vincent fut ordonné prêtre en 1798 par Mgr Delgado. On pense qu’il fut arrêté lors de la persécution antichrétienne du roi Canh Thinh et que les chrétiens payèrent la rançon pour sa libération.
Le 22 juillet 1807, il prend l’habit dominicain. La vie religieuse l’aide à s’unir plus profondément à Dieu. Il mène une vie simple, faite de sacrifice et de prière, son cœur brûle d’amour pour Dieu et pour l’homme, il est passionné par l’évangélisation, ne se souciant ni de la fatigue ni du danger.
Sous le roi Gia Long (1802-1820) et au début du règne de Minh Mang, les chrétiens sont en relative sécurité. Il s’occupe de la paroisse de Ké Môt, puis de celle de Ké Sat, province de Hai Duong. Partout où il va, il fortifie la foi des paroissiens et convertit les incroyants. Il est toujours joyeux, sage, calme, doux. Ce vieux prêtre aux cheveux gris a toujours été présent auprès des chrétiens dans leurs épreuves.
En 1838, le roi Minh Mang ordonne aux mandarins de suivre strictement son édit de persécution dans les diocèses du Tonkin. Beaucoup de martyrs (prêtres, évêques, religieux, laïcs), beaucoup de destructions (églises, séminaires, couvents). L’église que le Père Vincent avait bâtie de ses mains et à ses frais fut détruite. La vie de la paroisse continua clandestinement, puis, pour que ses ouailles n’aient pas d’ennuis, il partit sur les routes.
Il fut capturé par un chef de village. Des paroissiens voulurent acheter sa liberté avec des buffles et de l’argent, mais le chef refusa. Vincent fut emmené à Hai Duong, jugé par le mandarin de la ville, qui essaya de le sauver en lui suggérant de dire qu’il était médecin, mais le Père Vincent refusa de mentir, et de marcher sur la croix. Le mandarin, cherchant à le libérer, demanda au roi qu’il soit transféré dans sa province natale. Le roi refusa et ordonna de le décapiter. Le Père Vincent était assez bien traité durant son emprisonnement (ni cangue ni chaînes, nourriture apportée par les chrétiens), il priait jour et nuit.
Quand il marcha fièrement jusqu’au lieu du supplice, bien des cœurs furent touchés par l’allure noble de ce respectable vieillard. Un seul coup de sabre, la tête du martyr tomba.
Le mandarin donna un tissu pour ensevelir le corps et permit aux paroissiens de Binh Lao (paroisse voisine) de l’emporter. Huit mois après, quand on transféra ses restes dans l’église de Tho Ninh, on constata que le corps était incorrompu. Un païen, témoin du fait, a dit : « C’est vrai qu’une personne qui vivait vertueusement, est morte divinement. Cela faisait 8 mois, mais il n’y avait ni changement ni mauvaise odeur. Bien plus, il y avait même une senteur aromatique ».
Béatifié en 1900, canonisé en 1988 avec les martyrs du Vietnam.

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » jeu. 05 juil. 2012, 0:18

1er juillet Servante de Dieu Agatina (Giuseppina) Balsamo, née le 31 octobre 1887 à Mascalucia, Catane, Italie, +1er juillet 1969 à Catane, religieuse dominicaine du Sacré Cœur.
nihil obstat 17 février 1986; décret de validité de l'enquête diocésaine 19 février 1993.
http://www.domenicanesacrocuore.com

2 juillet Serviteurs de Dieu Justyn Spyrłak et ses compagnons dominicains, martyrs à Tchortkiv (Ukraine) le 2 juillet 1941 :

Jan Spyrłak (Justin) [Ян Спирлак (Юстин)], prêtre, né le 7 décembre 1895 à Bronowice Małe, Małopolskie (Pologne)
Franciszek Longawa (Hieronym) [Франциск Лонгава (Ієронім)], prêtre, né le 6 octobre 1872 à Niżna Łąka, Podkarpackie (Pologne)
Stanisław Misiuta (Jacek) [Станіслав Місюта (Яцек)], prêtre, né le 17 août 1909 à Dutrów, Lubelskie (Pologne)
Adam Znamirowski (Anatol) [Адам Знаміровський (Анатолій)], prêtre, né le 12 décembre 1910 à Przemyśl, Podkarpackie (Pologne)
Stanisław Bojakowski (Andrzej) [Станіслав Бояновський (Андрій)], religieux, né le 5 juin 1897 à Ushnya, Lvivska oblast (Ukraine)
Martin Czerwonka (Reginald) [Мартин Червонка (Регінальд)], religieux, né le 4 novembre 1857 à Krościenko Wyżne, Podkarpackie (Pologne)
Karol Iwaniszczów (Metody) [Кароль Іваніщув (Мефодій)], religieux, né le 13 août 1910 à Polyany, Lvivska oblast (Ukraine)
Józek Wincentowicz [Йосип Вінцентович], laïc dominicain, né en 1870 à Cracovie (Pologne)

nihil obstat 10 juin 2006, ouverture enquête diocésaine 18 novembre 2006.

4 juillet Bx Damiano Grassi de Rivoli, +4 juillet 1515 à Piombino.
On dit que, frappé par la nouvelle du martyre du Bx Antonio Neyrot (voir 10 avril), il décida d’entrer dans l’Ordre dominicain, désireux du martyre. Il fit ses études à l’université de Paris et les termina en 1500. De retour dans sa patrie, le chapitre général de l’Ordre, tenu à Pavie, le nomma régent de l’université de la ville. Dans cette lourde charge, il n’abandonna pas la prédication. En 1513 il fut élu provincial de la Province St Pierre martyr, et choisi comme confesseur de Charles III de Savoie. Il mourut en revenant du chapitre général de Naples.
Son culte n’a pas encore été confirmé par le Saint Siège.

4 juillet Bse Catherine Jarrige (Doumis, paroisse de Chalvignac 4 octobre 1754, +4 juillet 1836).
Dernière de sept enfants, elle mène la vie toute simple d'une petite paysanne de son temps : pauvrement vêtue, fille de plein air et de franc amusement. Elle n'eut pour toute science que cette sagesse rurale, acquise par l'expérience et l'enseignement des anciens, le contact quotidien avec la nature, et son catéchisme. Elle savait lire un peu : on a conservé longtemps à Mauriac son livre de prières et sa règle de tertiaire dominicaine. Elle vit dans les champs avec ses frères et sœurs et les enfants des environs. Elle garde chèvres et moutons. Elle est gaie, espiègle même. Elle joue des tours à ses compagnons de jeu. Elle ouvrait les claires-voies des pâturages ou faisait un trou dans la muraille, de sorte que les troupeaux de ses adversaires d'un jour allaient et venaient à l'aventure dans les prés voisins. Catinon a raconté plus d'une fois ses fredaines de jeunesse pour les déplorer.
Louée à l'âge de dix ans, elle donna pleine satisfaction à ses maîtres. Vers douze ou treize ans, elle fait sa première communion. Elle se prépare avec soin à cette étape importante de son existence. De l'avis général, il se produit un changement en elle. Elle entre dans l'adolescence, devient plus sérieuse, attachée à la prière.
À 13 ans, elle perd sa mère. Ces épreuves lui forgèrent une âme forte et courageuse.
Catherine fut une sainte joyeuse. Elle aime danser. « J'allais partout où il y avait une veillée, une danse, une musette ». « J'aimerais que les gens se confessent autant de fois que j'ai dansé la bourrée. » Quand a commencé son procès de béatification en 1911-1930, il n'était pas très indiqué pour une sainte de danser, mais les témoins soulignèrent qu'elle ne dansait que « la bourrée, danse peu répréhensible, qui ne prête pas à conséquence ». Quand elle prit conscience que le Seigneur l'appelait à son service, elle renonça à la danse. Elle déclarait elle-même que ce renoncement fut l'un des plus grands sacrifices de sa vie. Elle le fit pour être plus libre dans le service des pauvres et des malades, pour se consacrer à Dieu sans partage. La règle des Tertiaires dominicaines, dont elle faisait partie, interdisait d'aller au bal. Dieu seul désormais était sa Joie et son chant.
Car Dieu l'appelait au service des pauvres, des malades, des orphelins. Pour mieux s'y consacrer, à l’âge de 20 ans Catherine s’installa à Mauriac comme dentellière avec sa sœur Toinette et entra dans le Tiers-Ordre de saint Dominique. Elle devint ainsi une Menette. Les Menettes étaient des laïques, qui se donnaient à Dieu tout en vivant dans le monde, au milieu de leurs concitoyens. Leur activité principale était l'aide aux plus démunis, une aide non seulement matérielle mais aussi spirituelle. Elles étaient au milieu de leurs contemporains les témoins de la tendresse de Dieu pour tout homme. Elles collaboraient aussi à la catéchèse. Leur règle leur prescrivait des temps de prière réguliers, l'assistance quotidienne à la Messe, une vie d'union profonde avec le Christ. II y avait alors à Mauriac d’autres groupes de Menettes, elle choisit celui de St Dominique, sans doute parce qu'elle portait le nom d'une grande dominicaine, Catherine de Sienne. II y avait également un couvent de dominicaines à Mauriac. Sans doute était-elle aussi attirée par l'esprit évangélique, apostolique, de st Dominique.
Elle se mit à l'ouvrage : près de cinquante belles années au service des pauvres et des malades, des orphelins, des malheureux de la région de Mauriac. Elle connaissait les pauvres, elle savait leurs besoins. Elle passait une partie de ses journées à quêter pour eux chez les plus fortunés surtout. Toute la bourgeoisie mauriacoise fut mise à contribution pendant des années. Catherine portait sur son tablier deux grandes poches en cuir où elle mettait le fruit de ses quêtes. En entrant dans la maison où elle quêtait, elle montrait d'un regard et d'un sourire ses deux poches, qu'elle tenait larges ouvertes et elle disait d'une joyeuse façon en patois : « Mettez là ! Mettez là ! » ou: « Bonjour, Madame, je reviens encore. Oh ! Ne vous fâchez pas ! » C'était là tout son discours, on devinait le reste. La maîtresse de maison se fâchait parfois. La Menette ne s'effarouchait pas. Elle continuait à sourire et restait là. On lui donnait toujours. Il lui arrivait de prendre un air fâché : « Ah? Vous autres, grande Madame, grand Monsieur, vous avez tout ce qu'il vous faut, et de l'argent, et du pain blanc, et du bon vin, et de bons feux. Vous vous souciez peu de ceux qui meurent de faim ou de froid. Mais ce n'est pas ça... Allons, voyons, donnez ou je prends ». Et on lui donnait. Même les cœurs les plus endurcis se laissaient vaincre par son sourire.
Quand elle rencontrait un orphelin ou un petit enfant pauvre, souffreteux, déguenillé, grelottant dans les rues de Mauriac, elle le prenait par la main, le conduisait chez elle ou dans quelque maison charitable, et là, elle le réchauffait, lui servait à manger, rapiéçait ses habits. Avant de le renvoyer chez lui, elle lui donnait ce qu'elle avait : du pain, un bonnet, une chemise, une casquette, des sabots.
Elle ne tirait jamais orgueil de son activité caritative. Elle agissait gratuitement, sans bruit, par amour du Christ et des autres. Amie des pauvres, elle vivait elle-même dans une grande pauvreté. Quand on lui donnait des vêtements ou des souliers pour son usage personnel, aussitôt un pauvre en héritait. Elle allait jusqu'à sacrifier sa nourriture pour les pauvres. Un jour, une bourgeoise voulut lui donner plus que son ordinaire qui se composait d'une soupe de pain bis. Catinon dit: « Bouche, tu en veux. Bouche, tu n'en auras pas ».
Elle puisait la force d'agir dans la prière comme à une source d'eau vive. Elle priait à l'église, chez elle, mais aussi dans les rues de la ville. « Que de fois, dit un témoin, je l'ai vue venir à moi, une main tendue pour recevoir l'aumône, l'autre cachée sous son tablier où elle tenait secrètement son chapelet ».
Pendant la Révolution, elle souffrit de voir consacrées par la loi française la rupture de la communion avec l'Eglise de Rome, avec le Pape, la suppression de la vie consacrée, de la vie religieuse, la déchristianisation sous la Terreur, les persécutions injustes contre le clergé réfractaire. Dans la tourmente, elle comprit que l'enjeu était tout simplement la survie de l'Eglise. Refusant d'assister aux offices du clergé constitutionnel, elle aidait les réfractaires persécutés à exercer leur ministère clandestinement. Elle en cachait deux dans sa maison. Au plus fort de la Terreur, elle parcourait les bois pour apporter nourriture, vêtements et objets du culte pour la célébration de la messe aux prêtres qui se cachaient. Elle accompagna l'abbé Filiol (âgé de 29 ans) jusqu’à l'échafaud et recueillit son sang comme les premières chrétiennes recueillaient le sang des martyrs. On l'arrêta deux fois. Elle passa une fois en jugement et fut acquittée faute de preuves. Elle n'ignorait pas qu'elle risquait sa vie. La persécution dura dix ans.
Lorsque la Révolution prit fin, elle continua d'apporter son aide au clergé pour reconstruire la paroisse de Mauriac, pour que l'Evangile règne dans les cœurs.
Après une vie bien remplie, une vie de service et d'amour des plus pauvres et de l'Eglise, elle rend son âme à Dieu. Elle est pleurée de tous. Riches et pauvres lui rendent un dernier hommage. Catinon-Menette n'a pas été oubliée des Cantaliens. Sa tombe est toujours entretenue et fleurie. On demande son intercession auprès du Seigneur pour les malades, pour les plus démunis, pour les vocations. Béatifiée en 1996.

4 juillet Bx Piergiorgio Frassati (Turin 6 avril 1901-1925), militant contre le fascisme et la guerre, actif dans les associations caritatives et sportives.
Son père, Alfredo, agnostique, sénateur puis ambassadeur en Allemagne, était le fondateur et le directeur du journal libéral La Stampa. Sa mère, Adélaïde Amétis, peintre à ses heures, était une femme ferme, au christianisme peu enclin à la ferveur. La vie familiale était aisée et se déroulait entre Turin et Pollone, à 70 km de là, lieu de la propriété familiale au cœur des montagnes qui seront un lieu essentiel de l’itinéraire intérieur de Pier Giorgio. Luciana, sa petite sœur, grandit avec lui à la maison, jusqu’à son admission au collège des Jésuites. Là sa vie intérieure connaît un essor qui ne s’arrêtera plus, rythmée très tôt par la communion quotidienne.
À chaque âge de sa vie, Pier Giorgio sut alimenter sa soif de Dieu par des engagements spirituels dans des groupes de piété et d’apostolat pour jeunes. Il devint tertiaire dominicain à l’âge de 22 ans et prit le nom de frère Jérôme, à cause de Savonarole qu’il vénérait comme un saint.
Entré en 1918 à l’école polytechnique, son rayonnement dans le milieu étudiant fut particulièrement important. Inscrit à l’Action Catholique, il y défendit les couleurs de sa foi, avec une fermeté et un naturel qui ne nuisirent jamais à la charité. Quand il fallait pour cela payer de sa personne, il ne le refusait pas, se faisant même arrêter au cours d’une manifestation d’étudiants catholiques que l’état fasciste tentait d’interdire.
Au travers des Conférences St Vincent de Paul, il était engagé au service des pauvres, qu’il visitait longuement, dans les quartiers défavorisés de Turin, leur donnant ses propres biens, les aimant avec tendresse et leur consacrant le meilleur de son énergie. « Autour des malades, autour des malheureux, je vois une lumière que nous n’avons pas » . « Jésus me rend visite chaque jour par la communion, et moi je la Lui rends modestement en visitant ses pauvres ».
Au milieu des siens qui ignoraient à peu près tout de sa vie intérieure et missionnaire, Pier Giorgio, dans l’humilité, gravit les cimes de la sainteté d’un pas déterminé. Sa prière simple et silencieuse, parfois longuement prolongée dans la nuit, le portait en avant et le protégeait contre toute aigreur. Fantaisiste par caractère autant que par choix spirituel, il créa avec des amis « la société des types louches », groupe remuant, chahuteur et enthousiaste dans son engagement chrétien : son apostolat mêlait ainsi à une joie exubérante une ferveur communicative. C’est dans la montagne qu’il aimait à élever l’âme de ses amis au cours d’excursions sportives dont le caractère physique était toujours au service de la vie intérieure (c’est pour cela que le pape Jean-Paul II l’a proclamé patron des sportifs).
Souvent éprouvé dans sa foi par la contradiction du monde et de ses proches eux-mêmes, il sut garder une pureté dont toute tristesse était bannie. Deux phrases le résument à merveille : « À nous, il n’est pas permis de vivoter ; vivre est notre devoir ! Trêve donc à toute mélancolie ! », « Un catholique ne saurait manquer de gaîté ; la tristesse doit être bannie des cœurs catholiques ; la douleur n’est pas la tristesse, qui est une maladie, la pire de toutes ».
Les derniers jours de la vie de Pier Giorgio révèleront l’extrême pureté avec lequel il avait fait de sa vie une offrande constante. Se sentant gagné par la maladie, il consacra ses dernières forces au profit de son prochain et à régler ses promesses envers les pauvres dans le moindre détail. Après une semaine d’agonie cachée, qu’ignoraient même les siens, il s’en remit à Dieu et mourut en quatre jours de la poliomyélite, contractée probablement dans un taudis de Turin. Comme il le disait lui-même, il s’en allait vers « la vraie patrie pour chanter les louanges de Dieu ». L’immense foule reconnaissante qui se pressa autour de son cercueil surprit sa famille autant que la brutalité de sa disparition. Son rayonnement humble, fervent et joyeux fut tel que sa renommée se répandit en Italie comme une traînée de poudre. On ouvrit très vite son procès de béatification. En 1981 sa dépouille fut reconnue intacte. Pour le centenaire de sa naissance, en 2001, le pape renouvela son invitation aux jeunes à se confier à lui pour accomplir leur mission d’évangélisation :
« Il proclame par son exemple qu’elle est « bienheureuse » la vie conduite dans l’Esprit du Christ, l’Esprit des Béatitudes ; et que seul celui qui devient homme des béatitudes réussit à communiquer à ses frères l’amour et la paix. Il répète qu’il vaut vraiment la peine de tout sacrifier pour servir le Seigneur ; il témoigne que la sainteté est possible pour tous et que seule la révolution de la Charité peut allumer dans le cœur des hommes l’espérance d’un monde meilleur. »
Béatifié en 1990 par Jean-Paul II, qui avait confié à sa garde les JMJ successives.

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Message non lu par Fée Violine » jeu. 05 juil. 2012, 1:00

5 juillet Pia (Lea) Scandiani, Gênes 27 juin 1903-5 juillet 1951.
Fille unique de Leone Scandiani et de Rachele Vitali (famille juive). La famille déménage à Milan, où Lea fait de brillantes études de lettres classiques. Très jeune, elle perd son père. Pour vivre, elle donne des leçons. En un été elle lit tout Tite-Live. Elle sait le français, l’anglais, l’hébreu et le sanscrit. Elle enseigne à Vigevano, Crémone, puis Piacenza où elle s’installe avec sa mère. Elle fait des conférences, elle est brillante, cultivée, ironique.
Quand sa mère meurt, elle se trouve riche et seule dans sa grande maison. L’été elle voyage : Europe, Afrique, Australie. Elle approfondit sa culture classique en lisant les auteurs grecs et latins, sa maison se remplit de beaux objets. Elle est belle, mais vertueuse, car Dieu l’attendait. Elle a tout pour être heureuse, mais ressent la vanité de tout cela. « Il est vrai que je n’avais pas la foi, mais la vie sans Toi, mon Dieu, est chose amère et aucun plaisir matériel ou spirituel ne peut l’adoucir. Toi seul, mon Dieu, rassasies le cœur de l’homme. »
La nuit de Noël 1937, aux sports d’hiver, tous vont à la messe tandis qu’elle reste seule à l’hôtel, « le cœur plus froid que la neige glacée ». Au printemps suivant, elle essaie de se rapprocher de la religion juive et participe à la fête de Pâque mais bof.
Mais elle fait une découverte : des personnes qu’elle connaît prient pour elle, pour sa conversion à Jésus-Christ. Elle commence à ressentir la grandeur du christianisme et à désirer le connaître. Elle lit des livres, réalise que les plus grands génies de la pensée et de l’art se sont agenouillés devant le Christ. Son intelligence s’ouvre à la vérité.
À Pâques 1938, place St Pierre à Rome elle écoute avec émotion le message de Pie XI. L’été suivant, en vacances à Livourne, elle assiste aux rites à la synagogue. “J’éprouvai une grande tristesse...Après que le Verbe de Dieu est né au temps et au lieu annoncés, après qu’en Lui se sont avérées les prédictions des prophètes, après que le judaïsme a eu sa conclusion dans le christianisme, quel sens être juif a-t-il encore? Comment peut-on attendre encore Celui qui devait venir, et qui est venu il y a 19 siècles?”.
Quelques jours après, elle entre dans une église et dit au prêtre : « Je suis juive et je cherche la foi, la foi catholique. » Le prêtre, occupé, ne pouvait s’occuper d’elle à ce moment mais lui donne deux conseils : lire le catéchisme des enfants, et prier la Sainte Vierge. Elle achète le livre et met un cierge à la Vierge. “Je passai l’heure la plus terrible de toute ma vie. Je me sentis dans le juste, dans la Vérité. Je ressentis mon néant... Je fus prise d’une grande envie de pleurer. C’était la plus belle grâce que la Vierge pouvait me faire”.
À Livourne, elle rencontre un dominicain, le P. Pietro Lorgna. Elle lui demande le baptême et lui dit qu’elle veut devenir religieuse dominicaine. Au bout de deux jours de dialogue intense, il la baptise et lui donne la première communion. “J’avais 35 ans et je me sentais comme une enfant qui naît à la vie et qui voit tout d’un œil nouveau et étonné. Avant, tout était poussière, à présent l’éternité commençait. Et quelle joie nouvelle de vivre!”
De retour à Piacenza, elle vend tout, sauf ses livres, et démissionne de l’école.
En octobre elle entre comme postulante au Cénacle dominicain de Gênes-Sestri.
En mars 1939 elle commence le noviciat, sous le nom de sœur Pia.
En mars 1941 elle fait ses premiers vœux. Elle offre sa vie à Dieu pour la conversion de ses parents et amis juifs, de son peuple. Les souffrances de la guerre, les privations, la vie en clandestinité pendant quelques mois, l’obéissance religieuse qui lui coûte, deviennent un pur sacrifice à Dieu pour son peuple.
Elle se consacre à l’enseignement dans son Institut, avec une seule préoccupation, celle de saint Dominique, de saint Thomas, de Savonarole, de Lacordaire : “Contempler Dieu. S’immerger en Lui à travers Jésus-Christ. Donner aux autres le Dieu contemplé. Enamourer les autres de Lui. Brûler et éclairer. Être à l’école de Jésus, unique Vérité, pour donner Jésus, unique Vérité”.
Pia le fait avec l’étude et la prière, avec l’enseignement et les écrits, avec la souffrance qui s’accumule sur ses épaules. Lampe ardente qui se consume pour Jésus-Christ, pour Jésus seul, éperdument aimé.
Après 12 ans de vie dominicaine, elle tombe malade : tumeur au cerveau, à 48 ans. Elle meurt au chant du Salve Regina, le crucifix sur les lèvres. Dans un de ses derniers moments de lucidité, elle a dit à sa supérieure : « Que voulez-vous que je désire de plus que le salut des juifs? »

5 juillet Serviteur de Dieu Terencio María Huguet Montoro, né le 5 novembre 1907 à Burriana, Castellón (Espagne), + 5 juillet 1987 à Santa María de Cahabón, Alta Verapaz (Guatemala), prêtre dominicain.
Parents agriculteurs (cultivent les orangers). Ordonné prêtre à Valence en 1930. Maître des novices et des étudiants à Teruel pendant 10 ans. En 1958 il part au Guatemala où son travail missionnaire se prolongera environ 30 ans dans une zone indigène où seulement 2 % de la population connaissait l’espagnol, la majorité parlant kekchi. Huguet impulsa des réformes sociales qui permirent de pallier le manque de soins médicaux et l’analphabétisme : écoles, cours d’espagnol et de kekchi. Grâce à son esprit évangélisateur, il put faciliter les terres cultivables aux familles pour garantir un moyen de vivre, promouvoir socialement les femmes, constituer une coopérative, et créer un réseau de catéchistes avec plus de 2.500 volontaires.
En plus de son esprit tenace, sacrifié et humble, on attribue au frère Terencio Huguet des faits extraordinaires durant son étape missionnaire au Guatemala, comme la guérison de malades en phase terminale.
Un bus plein d’amis et de fidèles de Burriana assista le 16 décembre 2005, à l’archevêché de Valencia, à l’acte de clôture de l’instruction diocésaine de sa cause de béatification, qui désormais continue à Rome.
Vicente Forcada Comins, op, écrivait en 1997 que “nous qui l’avons connu, nous pouvons témoigner que dans sa vie il n’y avait pas de duplicité, qu’elle était toute d'essai de fidélité à un idéal, d’un homme intègre dans la transparence de sa vie”.
nihil obstat 29 janvier 2002; décret de validité enquête diocésaine 13 juillet 2007.

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » ven. 13 juil. 2012, 22:21

7 juillet Bx Benoît XI (Nicolas Bocasini), Trévise 1240-1304, évêque d’Ostie, 9ème Maître de l’Ordre, le deuxième pape dominicain.
Adroit, conciliant, diplomate, légat dans les Balkans. On a de l’Église de Perse une lettre écrite pour son élection, où le pape est reconnu comme chef universel. Il contribua merveilleusement à l’affermissement de la paix dans l’Église, au rétablissement de la discipline et à la propagation de la foi. Il mourut au bout de huit mois de pontificat.
Béatifié en 1736.
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k3 ... esMatieres

8 juillet Bx Adrian Fortescue, comté de Devon 1476- Londres 8/9 juillet 1539, martyr.
Sir Adrian était fils de Sir John Fortescue de Ponsbourne Park à Newgate Street Village (Hertfordshire), cousin du père d’Anne Boleyn: juge de paix, Chevalier de l’Ordre de Saint Jean, de l’Ordre de Malte et Chevalier du Bain, bon mari et père de famille. Il participa à la guerre contre la France en 1513 et 1523. Il entra dans le Tiers Ordre dominicain à Oxford. Sa volonté était toujours de chercher la volonté de Dieu, d’être attentif aux inspirations du Saint Esprit et de renouveler chaque jour ses bonnes résolutions. Dans ses prières il demandait particulièrement à Dieu la grâce de la persévérance. Il refusa de jurer fidélité au roi Henry VIII dans les affaires de foi.
Le 29 août 1534, il fut arrêté sans raison établie mais libéré au bout de quelques mois. En 1539, il fut l’un des 60 condamnés pour trahison, sans jugement par le Parlement, pour actes non spécifiés, vraisemblablement relatifs à son hostilité envers la politique ecclésiale de Henry VIII. Il fut jeté dans un cachot et décapité à la Tour de Londres. Sa veuve épousa Thomas Parry, Contrôleur du Royal Household. Depuis les années 1600, l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem a recommandé la dévotion au Bx Adrian. Dans la prière du jour de sa fête, on loue sa grande piété et son courage.
Béatifié en 1895.

8 juillet Vble Giocondo Pio Lorgna, né 27 septembre 1870 à Popetto di Tresana, Massa Carrara (Italie), + 8 juillet 1928 à Venise.
De famille simple et chrétienne, après deux ans d’école près de son oncle prêtre, il va au séminaire de Parme 1883-1889 puis entre en novembre 1889 au noviciat chez les dominicains d’Ortonovo (La Spezia). Il y fait sa profession simple. Il est envoyé au couvent de Bologne où il continue ses études. En 1893 il fait sa profession solennelle. Il reçoit diverses charges, professeur de philosophie et d’histoire de l’Église, bibliothécaire, maître des convers, confesseur, prédicateur, lecteur d’introduction à la Sainte Écriture, sacristain. Il fut ensuite confesseur des moniales dominicaines à Fontanellato (diocèse de Parme). En janvier 1905 il est muté à Venise, dans une paroisse où il passe les 23 dernières années de sa vie, déployant un intense apostolat et lançant de nombreuses initiatives. Il fonde le patronage Divine Providence pour les jeunes garçons, les asiles pour enfants Anges Gardiens et Saint Rosaire, la Pieuse Union des Ancelles missionnaires du Saint Sacrement, institue l'Apostolat eucharistique familial.
En 1917 cinq tertiaires dominicaines, qu’il guidait spirituellement, commencèrent la vie commune. Ce fut le premier noyau d’une nouvelle famille religieuse qui vit le jour en 1922, la congrégation des sœurs dominicaines de la bienheureuse Imelda, qui aujourd’hui sont en Italie, au Brésil, au Cameroun, aux Philippines, en Bolivie, en Albanie.
Vénérable le 15 mars 2008. On attend un miracle pour qu’il soit déclaré bienheureux.

9 juillet St Jean de Cologne (prêtre dominicain) et ses 18 compagnons (onze franciscains, deux prémontrés, un chanoine de Saint Augustin et quatre prêtres séculiers), pendus le 9 juillet 1572 par les calvinistes alors en guerre contre les Espagnols, à Brielle, sur la Meuse, en Hollande. La plupart venaient de la ville voisine de Gorcum. Frère Jean était religieux du couvent de Cologne et curé de la paroisse de Hoornaar en Hollande.
À compter de 1572 le calvinisme et le luthéranisme se répandent en Europe. S'ensuivit une conquête progressive des territoires par les calvinistes. En juin 1572, ils arrêtent tous les prêtres catholiques pour les contraindre à renier leur foi dans l'eucharistie ainsi que la primauté du pape. Jean, ayant appris ces arrestations, se déguisa dans le but de rendre visite à ces prêtres afin de leur apporter l'eucharistie, mais il fut repéré et arrêté. Au même moment, une lettre du prince d'Orange intima aux calvinistes de ne pas molester les prêtres et les religieux. Néanmoins, Lumney, le commandant des insurgés, ordonna de les pendre après leur avoir infligé de graves sévices et mutilations. Ils connurent d'abord une dure détention, devenant un spectacle pour les moqueries de la foule. Durant les nuits qui précédèrent leur exécution, les gardes et les sentinelles les insultaient. Ils furent pendus lentement, puis détachés, puis attachés à nouveau, renvoyés comme un ballon dans les mains des bourreaux, qui prenaient soin de ne pas les faire mourir. Leur captivité dura encore dix jours. Et c'est en chantant le Salve Regina qu'ils arrivèrent à Brielle. Plusieurs apostasièrent, mais ils furent tout de suite remplacés par d'autres. Un jeune novice eut peur et quitta le cercle des martyrs. Son compagnon s'écria de stupeur et les gardes le défigurèrent à coups de pique jusqu'à ce qu'il ne puisse plus parler. Enfin, les uns après les autres, ils furent pendus pour être restés fidèles à l'Église romaine.
Sur leur tombe poussa au début du 18ème siècle une petite fleur blanche inconnue et parfumée qui devint un buisson.
Béatifiés en 1675, canonisés en 1867.
BD en hommage à ces martyrs: "N'ayez pas peur" (édition Coccinelle).
St Jean de Cologne est le patron des prêtres dominicains ayant un ministère paroissial.

9 juillet Servante de Dieu Rose Hawthorne Lathrop (Mary Alphonsa), née 20 mai 1851 à Lenox, Massachusetts, + 9 juillet 1926 à Hawthorne, New York.
Fille de Nathaniel et Sophia Peabody Hawthorne, dans son enfance elle vit à Liverpool où son père est consul. À 9 ans elle revient aux USA. À 13 ans elle perd son père. À 16 ans elle est étudiante à Salem, puis vit avec sa famille en Allemagne où elle étudie l’art et la musique. À 20 ans elle épouse l'auteur George Parsons Lathrop. Revenu aux USA, le couple est très actif dans les cercles littéraires. Leur fils Francis né en 1876 meurt du cancer en 1881. Rose et Georges se séparent, elle devient infirmière et soigne les cancéreux pauvres. Ils se convertissent tous deux au catholicisme en 1891. Veuve en 1898, elle devient religieuse sous le nom de mère Mary Alphonsa. Elle fonde à New York le foyer libre Sainte Rose pour les cancéreux incurables, et les soeurs dominicaines de Sainte Rose de Lima, appelées maintenant les soeurs dominicaines de Hawthorne.
Elle parle régulièrement du rôle des femmes, rejetant l’idée qu’elles soient purement décoratives. Devant le Congrès catholique de 1893 à Chicago, elle déclare : “Doit-elle être représentée pour toujours comme adoratrice de la vanité ? Doit-elle toujours apparaître chargée de bijoux, comme une vitrine de bijoutier ? O femme, l’heure a sonné où tu dois te lever et défendre tes droits, tes compétences pour la compétition avec les hommes dans l’endurance intellectuelle et professionnelle, l’heure où tu dois prouver que pureté et générosité sont pour la nation aussi bien que pour le foyer.” Nihil obstat 2003.

13 juillet Bx Jacques de Voragine, Varazze (Voragine) v1226, + Gênes 13 juillet 1298.
En 1244, la même année que Thomas d'Aquin, il entra dans l'Ordre de saint Dominique. Il s’établit au couvent de Gênes, Santa-Maria–in-Castello (fondé en 1222). Entre 1246 et 1251, il fut envoyé au Studium Général de Bologne, centre prestigieux de l’ordre dominicain. En 1252, il est lecteur au couvent de Gênes. On ne trouve guère de passage de Jacques de Voragine dans une université, ce qui peut paraître étonnant dans une carrière si bien menée au sein de l’Ordre. Il fut sous-prieur à Gênes en 1258 puis prieur à Asti et à Gênes. Cette position centrale joua pour beaucoup dans la diffusion de la Légende Dorée dans les couvents dominicains. Il fut provincial de Lombardie (1267-1277, 1281-1286), et assura aussi par intérim la direction générale de l’ordre à la mort de Jean de Verceil (1283 -1285). Il représente sa province lors des conciles de Lucques en 1288 et de Ferrare en 1290. Lorsque Nicolas IV l'envoya à Gênes en 1288 pour une mission délicate (libérer les Génois de l'excommunication dont ils sont frappés en raison de l'aide qu'ils ont apportée aux Siciliens contre le roi Charles II), il gagna la sympathie de la population qui le demanda et l'obtint comme archevêque en 1292. Il remplit sa tâche avec beaucoup de dévouement, multipliant notamment les efforts pour réconcilier les deux factions politiques des Guelfes et des Gibelins qui déchirent Gênes, ce qu'il réussit à faire en janvier 1295. Il participe aussi, comme envoyé du pape, à plusieurs médiations dans le conflit qui oppose Gênes et Venise. Il écrivit (de 1260 à sa mort) une compilation des Légendes dorées des saints, riche d'enseignement moral mais accompagnée souvent de récits étranges et légendaires. C’est le plus célèbre recueil hagiographique du Moyen Âge. Il est aussi l'auteur d'une Chronique de la cité de Gênes, et de quelques autres opuscules.
Il convoqua un Concile pour organiser la reprise de la vie religieuse dans son diocèse en 1293 ; il promut la dignité du culte - en particulier celui des reliques -, enfin, il secourut avec un zèle infatigable les pauvres. Il meurt en demandant que l'argent prévu pour ses funérailles soit distribué aux pauvres. Son corps fut vénéré dans l'église St-Dominique jusqu'à la démolition de celle-ci en 1798. Ses reliques furent transférées dans la basilique Santa Maria di Castello, puis dans l'église dominicaine de Varazze en 1974.
Confirmation du culte en 1816.

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Message non lu par Fée Violine » sam. 14 juil. 2012, 8:50

14 juillet Vble Humbert de Romans, Romans v1200- Valence 14 juillet 1277.
En 1224, il rejoint l'ordre des dominicains à Paris où il était étudiant. Peu après sa profession, il se fit remarquer à Lyon et à Paris par ses hautes vertus, sa connaissance de l’Écriture et son éloquence. Vers le même temps, il fit un pèlerinage en Terre Sainte, et au retour on lui donna le gouvernement de la province de Rome, où il montra tant de prudence et de savoir qu’à la mort du pape, quelques cardinaux pensèrent à lui. Mais le nouveau pape fut Innocent IV, qui donna la pourpre romaine à Hugues de Saint-Cher, à qui Humbert succéda dans le gouvernement de la province de France. Il y resta dix ans, jusqu’à son élection à l’unanimité comme Maître de l'ordre en 1254 (il fut le troisième successeur de saint Dominique). Il commença par visiter la Hongrie, à pied. Le roi Béla IV le reçut avec affection et honneur, et le pria de recevoir les vœux de sa fille Marguerite. Il va ensuite en Italie, puis à Paris où il devient le parrain d’un enfant du roi Louis IX. Sur son ordre, st Thomas d’Aquin travaille à réfuter un livre pernicieux, Des périls des derniers temps. En 1258, st Louis l’admet dans son conseil. Il institua dans ses couvents un circator, chargé de faire des rondes à l’improviste “dans les lieux où les Frères ont l’habitude de parler”, et de dénoncer les manquements graves. Il a écrit de nombreux ouvrages concernant les rites liturgiques dominicains, la prédication, les homélies.
"Puisque l'effort humain ne peut rien accomplir sans l'aide de Dieu", écrit-il, "la chose la plus importante pour un prêcheur est qu'il ait recours à la prière".
Avec st Bonaventure, il intervint dans le conflit qui opposa clergé diocésain et ordres mendiants. Il regrette qu’Albert le Grand soit nommé évêque. Albert le regrettait aussi, et revint dans son couvent de Cologne au bout de trois ans, en 1263. La même année, Humbert aussi démissionna de sa charge et se retira au couvent de Valence, où il vécut encore 14 ans.

14 juillet Serviteur de Dieu Antonio Solari, né en 1861 à Chiavari, près de Gênes, + 14 juillet 1945 à Buenos Aires, laïc dominicain, oblat rédemptoriste.
À 5 ans il émigre en Argentine avec sa famille. Son père meurt, son frère aîné est gravement malade, il doit donc faire vivre sa famille et renoncer à entrer au séminaire. Pendant presque 60 ans, il travaille à l'archevêché. Il organise notamment le congrès eucharistique international de 1934.
En 1883 les rédemptoristes arrivent à Buenos Aires, il devient ami avec eux et s’imprègne de la spiritualité de st Alphonse de Liguori. Il contribue à fonder le cercle catholique des ouvriers et le patronage des apprentis. Il enseigne le catéchisme aux prisonniers. Il s’occupe des mariages chrétiens, d’un foyer pour familles d’ouvriers invalides, de la conférence st Vincent de Paul… Un homme énormément actif, dont le cœur était solidement attaché à celui de Notre Seigneur.

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » mar. 17 juil. 2012, 0:10

17 juillet Bx Ceslas de Pologne (Ceslaus Odrowatz), Kamienica (Silésie) v1180- Wroclaw 15 juillet 1242.
Le comte Ceslas était frère ou cousin de st Hyacinthe Odrowatz (voir 17 août). Il étudia la philosophie à Prague, puis son oncle Ivo Odrowatz, archevêque de Cracovie, l’envoya étudier le droit et la théologie à Bologne. De retour à Cracovie, il fut chanoine de l’église Notre-Dame de Sandomir. Avec son oncle, il alla vers 1218 à Rome. Là, fasciné par st Dominique qui venait de ressusciter le neveu du cardinal Orsini, il entra dans l’Ordre ainsi que Hyacinthe, et ils reçurent l’habit de st Dominique lui-même, au couvent de Sainte-Sabine. Après leur noviciat ils demandèrent à être envoyés chez les païens, et Dominique les envoya tous deux comme missionnaires dans leur pays. Ils fondèrent un couvent à Friesach en Autriche, puis allèrent à Cracovie, d’où Hyacinthe envoya Ceslas évangéliser Prague, ce qu’il fit avec grand succès. Ensuite il alla à Wroclaw, y fonda vers 1226 le grand couvent dominicain Saint-Adalbert, dont il fut le premier prieur, et évangélisa la Bohême, la Pologne, la Poméranie et la Saxe. Il parcourut à pied toute la Silésie. Après la mort de Hyacinthe, il fut choisi comme Provincial de Pologne en 1232. Il aurait ressuscité quatre personnes. Quand les Tatars envahirent la Silésie et la Pologne, il dut avec les autres chrétiens fuir à Wroclaw. Les habitants de Wroclaw assiégés par les Tatars attribuèrent à ses prières la libération de leur ville en 1241. Depuis 1724, ses reliques sont gardées à Wroclaw dans une chapelle miraculeusement préservée de la destruction au cours de la Seconde Guerre mondiale.
Culte confirmé en 1712. Déclaré patron de Wroclaw en 1963. On le représente avec des boules enflammées.

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » ven. 03 mai 2013, 21:31

Fée Violine a écrit :1er avril Giuseppe Girotti, Alba (Piémont), 19 juillet 1905 – Dachau, 1er avril 1945.
De famille humble et estimée, à 13 ans il entre au séminaire dominicain de Chieri (Turin), fait profession en 1923, est ordonné prêtre le 3 août 1930. En 1931 il finit sa théologie à Turin. Il se spécialise à l’École Biblique de Jérusalem, puis enseigne l’Écriture Sainte au séminaire dominicain de Sainte-Marie des Roses à Turin et au collège des missionnaires de la Consolata.
En 1937, il publie un commentaire de l’Ancien Testament, sur le livre de la Sagesse, en 1942 un commentaire sur Isaïe. Dans ces deux volumes, il répand toute sa profondeur de réflexion, exposée avec une admirable clarté. Apprécié pour sa vaste culture, il aimait exercer le ministère sacerdotal aussi parmi les pauvres, spécialement à l’hospice voisin du couvent. « Tout ce que je fais est seulement pour la charité », est sa devise.
À cause de son attention aux problèmes sociaux et de son regard critique sur la politique de ces années-là, il fut suspendu de l’enseignement et surveillé par le régime fasciste.
Pour avoir aidé les juifs persécutés, il est arrêté le 29 août 1944, emprisonné à Turin, Milan et Bolzano, puis déporté à Dachau, toujours en compagnie de son ami don Angelo Dalmasso, qui a survécu et donné son témoignage sur lui.
Dans ce camp, pendant six mois, il se distingue par sa foi et sa douceur, fortifié par l’Eucharistie et les Écritures (qu’il étudie en compagnie d’un luthérien avec qui il a lié amitié), et consacrant ses dernières forces à réconforter les autres déportés.
Il mourut le jour de Pâques, peut-être d’une injection létale, parmi le regret et la vénération de tous les déportés, qui le considérèrent aussitôt comme saint.
Cause introduite en 1988.
Déclaré le 14 février 1995 Juste parmi les nations.
Le 27 mars 2013, le pape François a autorisé le décret de béatification de Giuseppe Girotti, laquelle aura lieu à Alba au printemps 2014.

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » dim. 12 mai 2013, 21:52

Un nouveau saint dominicain, saint Alessandro Longo, un des 800 martyrs d'Otrante:
http://www.op.org/fr/content/saint-ales ... dominicain
Des informations certaines sont parvenues jusqu’à nous sur le martyre du fr. Alessandro Longo, né à Otrante vers 1425 : il devint frère au couvent de Lecce ou de Nardò. Il fut ordonné prêtre à Bologne le 30 mai 1450. En 1451 il fut nommé maître d’études générales de Saint Dominique à Naples. Fondateur en 1458 du couvent d’Otrante, il fut autorisé en 1474 par le maître de l’Ordre à donner l’habit dominicain et à accepter la profession de frères et de sœurs. En 1475, il fut assigné définitivement à Otrante pour organiser et consolider le nouveau couvent. Sa grande ouverture d’esprit lui permit d’élaborer une culture raffinée, alliant la tradition grecque des Pouilles à la tradition latine apprise dans les écoles de Bologne et de Naples. Il fut très probablement glossateur de comédies d’Aristophane.

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » dim. 06 oct. 2013, 0:11

Deux Dominicains Espagnols bientôt béatifiés

Parmi les fidèles serviteurs du Christ, qui ont professé des conseils évangéliques dans l’Ordre Dominicain, qui ont été persécutés et ont donné leur vie plutôt que de renier le Christ, il y a deux prêtres espagnols : Raimundo Joaquìn Gonzàlez Castano,OP et José Marìa Gonzàlez Solìs,OP. Lors des persécutions religieuses en Espagne dans les années 1936-1939, ils ont subi la torture, la persécution, l’humiliation et même la mort au nom de leur foi. Ils la défendirent et la proclamèrent ouvertement devant leurs persécuteurs. Ils transformèrent leur lieu d’emprisonnement en un lieu d’apostolat, exercé sans relâche et avec sérénité aux autres détenus. Unis dans la même vocation chrétienne en tant que religieux et prêtres, ils se réconfortèrent mutuellement jusqu’à ce qu’ils reçoivent la couronne du martyre.

RAIMUNDO JOAQUÍN GONZÁLEZ CASTAÑO

Il est né le 20 août 1865 dans la région d’Onon, dans la ville de Mieres, Asturias (Espagne) et il fut baptisé le même jour, tout de suite après sa naissance. Dès l’enfance, il donna la preuve de ses talents et de sa dévotion. Son éducation commença à l’école de la ville de Oviedo. Il entra au séminaire diocésain et compléta ses études de Lettres. Il demanda plus tard d’entrer au noviciat Dominicain à Corias, toujours dans la région d’Asturias. Après son noviciat, il fit sa profession religieuse le 5 novembre 1881. Il étudia la philosophie et la théologie et fut ordonné prêtre environ en 1889. Les documents concernant son ordination furent perdus lors des persécutions, et nous ne connaissons donc pas sa date exacte.

Pour continuer ses études, il fut envoyé à l’école de San José Vergara (Guipùzcoa) où il fut formé pour l’éducation des jeunes. Il fut ensuite assigné à Palencia pour la prédication, une mission qui lui tenait vraiment à cœur. Il rejoignit la Province d’Andalousie en 1897 quand elle fut restaurée, et il fut envoyé à la communauté d’Almagro (Ciudad Real). En 1900, il était déjà Lecteur et cela lui permit d’enseigner dans les centres d’étude de l’Ordre. En 1902, il fut assigné au Couvent de Cuevas de Almeria. Au nom du Provincial, il reçut la charge de l’église de San Agustin de Còrdoba en 1903 et en 1905 il alla à Almeria. En 1907, il fut nommé prieur du couvent de Jerez de la Frontera et, au cours de la même année, Vice Régent des Etudes à Almagro où il commença à enseigner la théologie – Ecritures et Histoire de l’Eglise – en particulier.

Lors de la restauration de la Province du Portugal, il fut envoyé à Viana do Castello en 1910 avec deux autres frères. Puis il rentra dans sa Province espagnole, et au sanctuaire de Notre Dame de Caldas de Besaya (Santander). A partir de 1915, il fit partie de la communauté de San Pablo Valladolid et il y resta jusqu’à son élection comme prieur de la communauté de San Pablo de Palencia en 1922. La même année, le titre de Prêcheur Général lui fut accordé. En 1927, il vivait au couvent de Notre Dame d’Atocha à Madrid et l’année suivante, il devint le vicaire du monastère Ste Catherine, Calle Meson de Paredes à Madrid. En 1930, il était au couvent St Dominique d’Oviedo et fut nommé vicaire des moniales Dominicaines à Quejana (Alava) où il rencontra le fr. José Maria Gonzalez Solis. Il y vécut jusqu’à son arrestation.

Son ministère, souvent consacré aux prêtres, se fondait sur la prière, l’étude, une vie régulière et de pénitence. Il était un directeur spirituel dévoué et beaucoup le consultaient pour lui demander un soutien spirituel. Il était très gentil avec les gens, optimiste, affectueux, très dévoué à l’Eucharistie, au Sacré Cœur de Jésus et au Rosaire de la Bienheureuse Vierge Marie. Il publia un livret sur l’oratoire sacré, les sermons et la biographie de St. Dominique. Il traduisit et publia aussi à Madrid les œuvres complètes du Dominicain Français, Henri Dominique Lacordaire. C’était un travailleur infatigable qui priait plus qu’il ne parlait.

JOSé MArìA GONZàLEZ SOLìS

Il est né le 15 janvier 1877 à Santibanez de Murias (Aller - Asturias) et baptisé le même jour à l’église de la paroisse de Santa Maria. Il entra au noviciat Dominicain de Corias (Asturias) le 2 janvier 1893 et fit sa profession religieuse le 3 janvier de l’année suivante. Il fut ordonné prêtre à l’église de San Esteban de Salamanca le 10 mars 1900.

Après son ordination, il fut assigné au collège de San José de Vergara (Guipúzcoa) où il enseigna les mathématiques pendant dix ans. En 1911 vivait au sanctuaire de Montesclaros (Santander) et en 1912 il fut aumônier des moniales Dominicaines de San Sebastian. A partir de 1913 il retourna enseigner au Collège Dominicain de Ségovie jusqu’en 1920 et il fut élu prieur de Census (La Coruna). En 1923 il fut assigné au couvent San Pablo de Valladolid où il était également professeur.

En Avril 1925 il fut élu prieur de San Esteban de Salamanca. Au Chapitre Provincial de 1926, il fut nommé trésorier de la province et résida à Madrid. Il resta dans ce bureau jusqu’à la fin de ses jours. Il était au couvent des moniales de Santa Catalina, rue Meson de Paredes et le plus souvent au couvent de Santo Domingo, Claudio Coello dont il était le supérieur. Enfin, il vécut à Notre Dame d’Atocha à Madrid, où il fut assigné jusqu’à sa mort. Il vécut sa vie consacrée avec une grande intensité, il était calme et ordonné dans sa vie de travail et de prière, il préparait et célébrait la sainte Eucharistie avec une grande dévotion.

Le 1er juillet 1936, il vint au couvent des moniales Dominicaines de Quejana, où fr Raimundo Castano exerçait son ministère, pour l’assister lors d’une maladie et prêcher pour une retraite de moniales. Ils vécurent ensemble dans la communauté jusqu’au 25 août, date de leur arrestation et emprisonnement à Bilbao. Ils furent ensuite amenés sur un bateau servant de prison, le “Cape Karat” ancré dans la baie de Bilbao, entre Baracaldo et Erandio. C’est là qu’ils furent torturés, humiliés et tournés en dérision. La nuit du 2 octobre, ils furent amenés sur le pont du bateau et fusillés. Ils furent enterrés au cimetière municipal de Santruce et, le 18 novembre 1938, ils furent transférés au Sanctuaire de Vista Alegre à Derio où ils reposent jusqu’à leur résurrection.

Dès leur mort, ces deux serviteurs de Dieu ont été considérés comme des martyrs de la foi. Leur renommée n’a cessé de croître, et elle a été confirmée au fil des ans, par la documentation reçue à leur sujet. Certaines de ces informations ont été transmises par des gens qui ont partagé la prison avec eux. Cela a conduit l’Evêque de Bilbao, en 1960 à commencer une enquête sur leur vie, pour une éventuelle béatification ou déclaration de martyre. L’enquête s’est conclue en 1961. Le 10 Octobre 1997, la Congrégation pour les causes des Saints a reconnu la validité légale de ce processus. Elle a publié la Positio qui a été discutée à différents niveaux comme de coutume. Le 10 mai 2012, au cours d’une audience accordée au Cardinal Angelo Amato (le Préfet de la Congrégation pour les causes des Saints), le Saint Père, le Pape Benoît XVI a donc autorisé la Congrégation à promulguer le décret du martyre des deux serviteurs de Dieu, qui les rend Bienheureux. Par conséquent, nous sommes dans l’attente de leur date de béatification.

Fr. Vito Tomàs Gòmez Garcìa, OP (Postulateur Général de l’Ordre)
http://www.op.org/fr/content/deux-domin ... wDt0N.dpuf

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » mar. 29 avr. 2014, 23:17

Fée Violine a écrit :
Fée Violine a écrit :1er avril Giuseppe Girotti, Alba (Piémont), 19 juillet 1905 – Dachau, 1er avril 1945.
De famille humble et estimée, à 13 ans il entre au séminaire dominicain de Chieri (Turin), fait profession en 1923, est ordonné prêtre le 3 août 1930. En 1931 il finit sa théologie à Turin. Il se spécialise à l’École Biblique de Jérusalem, puis enseigne l’Écriture Sainte au séminaire dominicain de Sainte-Marie des Roses à Turin et au collège des missionnaires de la Consolata.
En 1937, il publie un commentaire de l’Ancien Testament, sur le livre de la Sagesse, en 1942 un commentaire sur Isaïe. Dans ces deux volumes, il répand toute sa profondeur de réflexion, exposée avec une admirable clarté. Apprécié pour sa vaste culture, il aimait exercer le ministère sacerdotal aussi parmi les pauvres, spécialement à l’hospice voisin du couvent. « Tout ce que je fais est seulement pour la charité », est sa devise.
À cause de son attention aux problèmes sociaux et de son regard critique sur la politique de ces années-là, il fut suspendu de l’enseignement et surveillé par le régime fasciste.
Pour avoir aidé les juifs persécutés, il est arrêté le 29 août 1944, emprisonné à Turin, Milan et Bolzano, puis déporté à Dachau, toujours en compagnie de son ami don Angelo Dalmasso, qui a survécu et donné son témoignage sur lui.
Dans ce camp, pendant six mois, il se distingue par sa foi et sa douceur, fortifié par l’Eucharistie et les Écritures (qu’il étudie en compagnie d’un luthérien avec qui il a lié amitié), et consacrant ses dernières forces à réconforter les autres déportés.
Il mourut le jour de Pâques, peut-être d’une injection létale, parmi le regret et la vénération de tous les déportés, qui le considérèrent aussitôt comme saint.
Cause introduite en 1988.
Déclaré le 14 février 1995 Juste parmi les nations.
Le 27 mars 2013, le pape François a autorisé le décret de béatification de Giuseppe Girotti, laquelle aura lieu à Alba au printemps 2014.
Giuseppe Girotti a été béatifié :
http://www.op.org/fr/content/beatificat ... girotti-op

:) :fleur:

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Fée Violine » jeu. 04 sept. 2014, 17:39

Fée Violine a écrit :9 décembre Serviteur de Dieu Fulton John Sheen (8 mai 1895 à El Paso, Illinois - 9 décembre 1979 à New York), tertiaire dominicain, premier prêcheur de la télévision américaine.
Peu connu en France, il fut une célébrité sans pareil outre-Atlantique et demeure aux États-Unis une référence en matière d’orthodoxie et d’apostolat. Aîné des quatre garçons d’une famille d’agriculteurs, il ajouta à son nom de baptême le nom de jeune fille de sa mère, Fulton. Dans son enfance il eut la tuberculose. Ordonné prêtre en 1919, puis nommé évêque auxiliaire de New York en 1951, évêque titulaire de Rochester (New York) en 1966, il prit sa retraite en 1969 et fut nommé archevêque. Quand il était à Rochester il créa la Sheen Ecumenical Housing Foundation, qui existe toujours. En octobre 1979, Jean-Paul II (en voyage aux USA) tint à le rencontrer pour le féliciter de l’œuvre immense qu’il avait accomplie pour l’Église, le qualifiant de « prêcheur du monde ».
Ses émissions étaient regardées par plus de 30 millions de téléspectateurs. On lui doit 73 livres, d’innombrables articles et de nombreuses conversions.
Il fit son doctorat de philosophie à Louvain (1923), puis un doctorat de théologie à Rome. Il enseigna la théologie en Angleterre, dans le Hertfordshire. Outre ses fonctions d’enseignant, il aidait le curé de la paroisse St Patrick, à Londres. Un matin, il trouve à la porte de l’église une jeune femme saoule.
« Les hommes boivent parce qu’ils aiment ça, mais les femmes boivent parce qu’il y a quelque chose qu’elles n’aiment pas. À quoi tentez-vous d’échapper ?
– J’ai une aventure avec trois hommes différents, mais chacun commence à le soupçonner. »

Cette femme était la vedette d’une comédie musicale qui se jouait en face de l’église. Il la fit entrer dans l’église et lui donna un thé.
« Merci.
- Non, ne me dites pas merci maintenant. Revenez cet après-midi avant la représentation et alors vous pourrez me dire merci.
– Je ne viendrai que si vous me promettez de ne pas me demander d’aller me confesser.
– Entendu, je vous promets de ne pas vous demander de vous confesser.
– Promettez-moi encore que vous ne me demanderez pas de me confesser.
– Entendu, je vous promets encore de ne pas vous demander de vous confesser. »

Elle revint l’après-midi et Fulton Sheen l’accueillit à la porte de l’église. Il lui dit qu’il y avait des tableaux de Rembrandt et de Van Dyck dans une chapelle, et lui proposa de les voir. Il raconte la suite :
« Alors que nous longions le bas-côté de la nef pour aller voir les tableaux, je la poussai dans un confessionnal – je ne lui avais pas demandé si elle voulait aller se confesser… Trois mois plus tard, j’étais présent quand elle reçut le voile des Sœurs de l’adoration perpétuelle, dont à ce jour elle est toujours religieuse ».
Dieu veuille que l’Église élève bientôt à la gloire des autels Fulton Sheen qui sut, pour une pécheresse, ouvrir la porte d’une église et fermer celle de l’enfer !
Nihil obstat 23 janvier 2003 ; enquête diocésaine 2003-2008.
http://www.archbishopsheencause.org
La cause de béatification est suspendue:
http://www.zenit.org/en/articles/fulton ... on-stalled

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Re: Saints dominicains

Message non lu par Invité » mer. 22 oct. 2014, 13:08

J'ai en ma possession le journal du père Victor Chocarne, plutôt, à vrai dire, un projet de livre sur son voyage en Espagne, ainsi que sur sa participation au pèlerinage des Bannières avec Mme De Blic, de sa genèse à son accomplissement, datant de 1880, entièrement manuscrit. Un témoignage émouvant et unique sur les obstacles, les rouages des administrations religieuses, les personnages rencontrés, avec des photos originales d'Espagne, particulièrement de Valence. Il y a une superbe dédicace à sa mère en page de garde. C'est, je pense, un témoignage unique sur le premier pèlerinage français à Lourdes, entre le carnet de voyage riche de détails (nourriture servie...) et la profession de foi. L'ironie est que ce journal m'est échu par hasard, lors du débarrassage d'une maison à Montpellier, alors que ma famille est... protestante. La lecture de cet opuscule m'a beaucoup intéressée... Victor Chocarne, prêtre diocésain à Dijon, tertiaire dominicain, fondateur avec Mme de Blic de la Congrégation des Petites Soeurs Dominicaines. Son frère Alphonse était lui aussi dominicain.

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