Carolus écrit :
Il faut que nous pardonnions à nos frères et sœurs pour obtenir sa grâce.
Commentaire :
L'amour de Dieu pour les hommes est premier et inconditionnel. On s'en douterait. Nul n'a à faire ceci ou cela afin d'obtenir le pardon divin. Il ne s'agit pas d'un négoce cf "Je vais faire ceci en échange de ..." Non.
Cependant, s'il n'y a pas négoce à tenir avec Dieu mais ça ne veut pas non plus qu'il n'y aurait rien à faire. Le problème c'est que le plus souvent l'obstacle qui vient entraver la circulation de la grâce se trouve en nous. C'est parce que nous sommes effrayés d'avance des conséquences qui devraient découler du fait de vivre réellement comme Dieu le voudrait. Le coût du changement paraît prohibitif sur le plan personnel. S'il y a quelque chose à faire c'est de demander à Dieu de nous assister afin que Lui nous transforme de l'intérieur. Le "faire" consiste à demeurer une sorte de "prière ouverte".
Si on applique ce que je viens dire au cas précédent du jeune homme riche, la question du jeune homme était telle l'ouverture de la prière. "Que me manquerait-il pour être parfait ?" La question suggère qu'il pourrait y avoir une réponse et qu'il pourrait être possible un jour de l'obtenir.
Et, de fait, Jésus lui donne bien cette réponse dans le récit.
Mais la réponse obtenue ne semble pas satisfaire le jeune homme. Probablement parce que la réponse lui fait peur ou parce qu'elle lui apparaît proprement insensée au premier abord; ou encore parce que, ne comptant toujours que sur ses seules forces, le jeune homme riche désespérerait de ne jamais pouvoir parvenir à s'y conformer.
La retraite "tambour battant et en bon ordre" qu'effectue le jeune homme en face de la réponse obtenue ne fait que nous signaler la difficulté entrevue par celui-ci. On comprend que ce n'est pas tout de suite que le jeune homme pourrait entrer dans la béatitude.
Le récit évangélique ne véhicule pas en lui-même un jugement de condamnation morale à l'encontre de la personne du jeune homme riche. Le texte n'a pas pour finalité de nous apprendre comment le jeune homme serait de la mauvaise graine, à quel point Jésus aurait dû se retrouver face à un gibier de potence (malgré quelque dehors attrayant) lorsque mis en présence du jeune homme. Jésus ne dit pas que ce jeune homme (ce gibier ... ) aurait dix mille fois plus de chances de terminer sa course dans la géhenne que n'importe qui d'autre. Mais il est dit que sa richesse lui poserait une difficulté supplémentaire. Sa richesse le ralentirait dans sa marche quoi !