Le bon Samaritain

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Re: Le bon Samaritain

par Dimitryet » jeu. 04 juin 2020, 0:35

Carolus a écrit :
mar. 29 oct. 2019, 21:36
Suroît a écrit :
mar. 29 oct. 2019, 20:56
Suroît :
Bonjour
Bonjour, cher Suroît. :)
Suroît a écrit :
mar. 29 oct. 2019, 20:56
Suroît :

Jésus demande à la fin de "faire de même", ce qui semble indiquer que ça dépend de la volonté.
[...]
Qu'en pensez-vous?
Il s'agit d'un commandement de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, n'est-ce pas ? :oui:
CEC 1878 L’amour du prochain est inséparable de l’amour pour Dieu.
L'obéissance est une question de volonté.

Salut, selon moi il s'agit de salut dans la Samarie sectaire sans vrais prêtres et lévites et le vrai Temple. Un peu dans ce sens:

+

Préface: dans ma vision et compréhension de toute humanité comme de 7 églises d'Apocalypse dans le sens évangélique et prophétiques: des groupes divisés, sectaires et plus ou moins hérétiques alors se trouvent dans l'église "près à la mort" de Sardes. Les "Témoins de Jéhovah" sont l'illustration classique pour une église comme ça. Comme dit l'Apocalypse de Jean au début à Sardes "tu portes le nom comme si tu étais bien vivant, mais tu es mort". On connait bien l'erreur d'arianisme chez eux niant en hérésie la Divinité de Jésus ("Je viendrai comme un voleur sans que tu saches à quelle heure je te surprendrai" Dit Jésus à Sardes). Je trouve intéressant à remarquer que justement par rapport aux ariens historiques que St Athanase Le Grand d'Alexandrie écrit que "l'essence de toute hérésie est dans la honte pour la Croix de Jésus". Et des siècles après ce groupe arien aussi essaie à tout prix de changer la forme de la Croix en poteau. Pourtant à Sardes il y a "quelques personnes en vêtements blancs" - il s'agit de quelques bons samaritains non coupables dans la séparation de telle "Samarie".
+
Extrait de mon texte sur les 7 églises d'Apocalypse concernant l'église de Sardes:
+
13. Il en reste d'expliquer encore seulement les 3 églises parmi 7 (4 déjà expliquées: Éphèse - comme le Judaïsme; Smyrne - Orthodoxes; Philadelphie - Coptes, Syriaques, Arméniens comme une branche; Laodicée - la philosophie païenne (y compris les bouddhistes et musulmans traditionnels dans la recherche comme des rois-mages dans le bon sens, sinon retournés chez Hérode meurtrier ne sont plus ici comme des “islamistes“)). Encore les 3 branches du chandelier des 7 églises-cultures de l'humanité en Rédemption. Ce sont grosso modo les 3 branches de Chrétienté d'Occident. Les Catholiques Romains - l'église de Pergame; les Protestants traditionnels de la Reforme - l'église de Thyatire; et les protestants sectaires - la branche du christianisme sectaire, qu'on trouve davantage sur l'île d'Angleterre et aux États-Unis - l'église de Sardes. Pourtant même les "vieux croyants" en Sibérie sont aussi à Sardes. Plus généralement Sardes proche de la mort c'est l'ensemble des sectes et hérésies en Orient ou Occident tout au long de l'histoire du Christianisme. Par contre cela différencie les sectes de Sardes des protestants de la Réforme à Thyatire avec la problématique bien plus justifiée et sans le penchant malin de se diviser sans fin hors le Corps du Christ - hors l'église vivante.
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Image
En Samarie de Sardes sectaire avec ses faux maris-gourous
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-Donc on peut aussi comparer l'église de Sardes à la division et l'éloignement archétypique de Samarie par rapport à Jérusalem dans l'Ancien Testament. En particulier des prêtres non-levites sont comparables aux pasteurs nommés sans l'onction de la succession apostolique comme dans les églises traditionnelles. Mais le problème ici est bien plus sérieux que juste cela car Dieu n'est pas un formaliste. Cette branche reste coupée par elle-même de l'arbre-chandelier. Sans l'eau comme la samaritaine près de puit de Jacob parlante avec Jésus. Avec ses 5 et 1 gourous sectaires, faux maris. Sur la terre aride sous l'Anathème.
+
-Ces mouvements se donnent les noms qui suggèrent leur exclusivité d'eux-mêmes dans le style des "Témoins de Jéhovah" . Sans même se baser sur les vertus de la foi conciliaire et historique comme l'orthodoxie ou catholicité invitantes tous en communion avec Jésus Seigneur. "Tu portes le nom comme si tu étais vivant, mais tu es mort" dit l'Apocalypse à Sardes. Aux allures vives on communie ici au corps du Christ sans reconnaître ce corps dans l'église entière et l’humanité. Comme dit St Paul apôtre à propos de la communion peu digne "alors plusieurs sont morts ou malades".
+
-Selon St Polycarpe de Smyrne (élève et ami de St Jean Apôtre) et St Athanase Le Grand (d'Alexandrie): à la base de toute hérésie est la fausse compassion envers Jésus souffrant (Polycarpe) et la honte pour la Croix du Sauveur (Athanase). Comme le fiel et le vinaigre des femmes pratiquantes fausses, qui ne témoignaient pas pour l'Innocent, mais Lui donnaient un faux apaisement devant elles-mêmes. Le sacrifice de Caïn éloigné comme Sardes "avec les œuvres accomplis non pas devant le Seigneur" selon l'Apocalypse. Alors à Sardes on se met soi-même sous l'Anathème c'est-à-dire en état d'éloignement et séparation de la communion universelle et commune - le sens du mot Anathème.
+
-Pourtant ici il y a quelques bons samaritains néanmoins avec la compassion sincère et cordiale. Avec la proto-messe à l'huile et vin devant le Blessé. Et l'eau de la samaritaine en repentir et témoignage devant le Seigneur. La nourriture des bons actions reçue comme le sacrifice d’Abel. Malgré des erreurs formelles du milieu samaritain. Le Seigneur "vient comme un voleur" (Apocalypse à Sardes) prendre la samaritaine des faux maris, des faux docteurs. Et la confesser devant tous Ses anges de la même famille du cœur "allez et faites de même" comme le bon samaritain de l’Évangile - "en mission sur toute la terre". La branche de Sardes donc pas tout à fait exclues du chandelier des 7 (Jésus se présente à Sardes comme tenant ce chandelier) à cause de certain nombre des bons samaritains ici et non pas sous l'anathème total comme Sodome alors.
+
-Les bons samaritains devant tous les saints anges sont aussi comme des diapasons musicaux. Les Séraphins. El les anges de Smyrne et Philadelphie - les Chérubins, les diapasons aussi. Les fils verticaux et horizontaux de tissu cordial des "prêtres et rois" - ces petits. "En vêtements blancs lavés dans le sang de l'Agneau" selon l'Apocalypse. Blanc composé des couleurs de l'arc-en-ciel. Non pas le blanchâtre malin.
+
-On voit cette aspiration aux vêtements blancs chez des missionnaires sectaires. Et dans les cultures en partie puritaines d'Angleterre et des États-Unis quelque part aussi (les cathares c'est-à-dire les "pures" une domination de Sardes aussi avant dans l’histoire). La séparation anglicane à cause de la divorce du roi est moins justifiée que la Réforme (d’église à Thyatire). Même qu'ici certaines églises et communautés anglicanes ou baptiste sont au milieu entre Sardes des sectes et Thyatire de la Réforme comme entre le jaune et le vert des feuilles dans la “forêt de Cherbourg”. Où le jugement vient comme Robin des Bois avec Ivanhoe (2 témoins de 11ême chapitre d'Apocalypse) et Richard Le Cœur de Lion.
+
-Cette aspiration aux vêtements blancs se reflète aussi étrangement dans la théologie. Sans la tradition des pères qui lave les pieds des petits on prend ici un point de la tradition d'Ancien Testament ("témoins de Jéhovah", "adventistes de 7ème jour") et blanchi formellement selon la lettre soi-même en absence des maisons du coeur uni des pères avec leurs enfants. Ou on recherche une justification et blanchissement formel dans la tradition de l'église toute jeune en enlevant le lien interrompu avec les pères se succedants dans l’histoire ("pentecôtistes", "baptistes" avec le rite de baptême au Jourdain, même la messe gallicane chez des anglicans). De même certains mouvements par rapport à Judaïsme traditionnel (d'Éphèse) comme "Lubavitch" sont plutôt à Sardes en partie au moins. Ou les "krishnaïtes" par rapport à l'indouisme et bouddhisme traditionnels (de Laodicée) ont les traits sectaires communs (souvent maladifs) de Sardes.
+
Il faut noter que dans l'histoire il y avait une période extrémiste chez "Témoins de Jéhovah" quand il pensaient qu'il faut s'armer et faire la guerre civile au dernier temps: en éloignement de Caïn à Sardes (mais cela exactement est au passé).
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-En outre à noter: ainsi on voit le genèse du protestantisme entre Thyatire et Sardes. En perdant en partie la liberté créative et pure de la Vierge Marie: la Réforme bouscule vers la statue de la liberté américaine; tandis que les Schismatiques passent vers la pureté artificielle de puritanisme de la “reine d’Angleterre” avec un totalitarisme sectaire et ou la soumission aux esprits qui font trembler.
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NB L'ensemble de ma vision de toute humanité comme 7 églises d'Apocalypse de Jean vous pouvez trouver ici:

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http://cite-catholique.org/viewtopic.ph ... a&start=90
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en bas de 7ème page des réponses
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Sinon le texte d'Apocalypse de Jean à l'église de Sardes:

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3:1 "A l'Ange de l'Eglise de Sardes, écris: Ainsi parle celui qui possède les sept Esprits de Dieu et les sept étoiles. Je connais ta conduite; tu passes pour vivant, mais tu es mort. Réveille-toi, ranime ce qui te reste de vie défaillante! Non, je n'ai pas trouvé ta vie bien pleine aux yeux de mon Dieu. Allons! rappelle-toi comment tu accueillis la parole; garde-la et repens-toi. Car si tu ne veilles pas, je viendrai comme un voleur sans que tu saches à quelle heure je te surprendrai. A Sardes, néanmoins, quelques-uns des tiens n'ont pas souillé leurs vêtements; ils m'accompagneront, en blanc, car ils en sont dignes. Le vainqueur sera donc revêtu de blanc; et son nom, je ne l'effacerai pas du livre de vie, mais j'en répondrai devant mon Père et devant ses Anges. Celui qui a des oreilles, qu'il entende ce que l'Esprit dit aux Eglises.

Re: Le bon samaritain

par Carolus » mar. 05 nov. 2019, 22:39

Suroît a écrit :
mar. 29 oct. 2019, 23:29
Suroît :
Bonjour [...]
Bonjour, cher Suroît. :)
Suroît a écrit :
mar. 29 oct. 2019, 23:29
Suroît :
Carolus a écrit :
mar. 29 oct. 2019, 21:36
Carolus :
L'obéissance est une question de volonté.
Oui, je vois. Mais on peut reconduire la question : en quel sens peut-on "commander" l'amour ? Et si ce samaritain agit ainsi parce qu'il est "saisi dans ses entrailles", pris de pitié, peut-on commander ce sentiment de pitié?
Il ne s'agit pas de commander un sentiment de pitié.
Mt 25, 35-36 Car j’avais faim, et vous m’avez donné à manger ; j’avais soif, et vous m’avez donné à boire ; j’étais un étranger, et vous m’avez accueilli ; j’étais nu, et vous m’avez habillé ; j’étais malade, et vous m’avez visité ; j’étais en prison, et vous êtes venus jusqu’à moi !”
Notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ nous commande de répondre à un besoin reconnu :!:

Re: Le bon Samaritain

par Sam D. » mar. 05 nov. 2019, 20:23

Bonsoir,

J'en entendu cette phrase à la radio, je n'en ai hélas pas retenu la référence si tant est qu'elle ait été donnée.

Je vois que de nombreux sites la reprennent, sans non plus donner davantage de précision. Je suis toutefois tombé sur cet opuscule qui répertorie de nombreuses occurrences de la métaphore du torrent : https://books.google.ch/books?id=BSntZF ... nt&f=false

Re: Le bon Samaritain

par gerardh » jeu. 31 oct. 2019, 18:38

____

Comme cela a été bien noté, la leçon est inversée : le bon samaritain est une figure de Jésus christ. Celui-ci nous a délivrés alors que nous ne pouvions pas nous sauver nous-mêmes, car nous étions sans force. Lui seul pouvait le faire et non les sacrificateurs (prêtres anciens) et les lévites, symbolisant la Loi de Moïse.

__

Re: Le bon Samaritain

par Sam D. » jeu. 31 oct. 2019, 17:09

Au contraire, j'avais lu un commentaire de ce type, considérant que cela aurait "écorché la bouche" du Juif de dire que le bon de l'affaire était le Samaritain... ;)

Re: Le bon Samaritain

par Ombiace » jeu. 31 oct. 2019, 17:05

Petite remarque digressive, non sans rapport avec le sujet:
L'interlocuteur de Jésus ne répond pas en nommant tout simplement(le samaritain) celui qui exerce la miséricorde, en Luc 10,37. Comme le disait précédemment l'un d'entre vous, le samaritain est dit "bon". Cela n'est peut-être pas dans les moeurs de l'époque d' associer naturellement ces deux mots: "bon" et "samaritain", d'où sa réponse en forme de périphrase: "C'est celui qui a exercé la miséricorde envers lui"..
Peut-être vais chercher trop loin? :aero:

Re: Le bon Samaritain

par Ombiace » jeu. 31 oct. 2019, 12:57

Sam D. a écrit :
jeu. 31 oct. 2019, 10:00
La parabole du bon Samaritain a ses limites en effet
Je suis complètement de votre avis, moi aussi, tout comme cmoi. Ravi de connaître un peu Catherine de Sienne, merci

Re: Le bon Samaritain

par cmoi » jeu. 31 oct. 2019, 10:09

IL me semble en effet que cette parabole dit aussi qu'il ne convient pas de donner de notre nécessaire, mais de notre superflu - sans compter.
Ceci étant entendu non pas tant du point de vue matériel, mai surtout spirituel, psychologique et mental.
Il ne convient pas de s'appauvrir soi-même et d'être ensuite dans le besoin à son tour.
Il faut connaître sa mesure, ce qui n'exclut pas au contraire de l'accroître et d'en pouvoir donner plus.
Il ne convient pas non plus de donner trop et de provoquer un manque ou une dette, mais de s'adapter

Re: Le bon Samaritain

par Sam D. » jeu. 31 oct. 2019, 10:00

Cher Pierrot,

La parabole du bon Samaritain a ses limites en effet, ne disant ainsi rien d'un développement ultérieur comportant une persistance des blessures. Des situations initialement semblables à celle de la parabole peuvent évoluer vers tout autre chose, surpassant ce que je suis capable d'offrir.

N'est-ce pas précisément là qu'intervient la foi ? Prenez la veuve de Sarepta, elle décrit sa triste situation en disant qu'après avoir cuit une ultime galette, elle et son fils mourront d'inanition, issue inéluctable vu la famine qui régnait. Intervient alors la demande d'Elie de partager sa farine et son huile avec lui. Demande a priori irréaliste voire effrontée, mais accompagnée de la promesse que ses denrées ne s'épuiseront pas. Et la veuve de croire à la promesse en dépit de ce que la raison pourrait lui dicter de faire... Episode authentique ou parabole, voici une illustration du mot de Catherine de Sienne que je donnais : la ressource effective vient d'en haut, le croyant n'ayant fait qu'aménager une possibilité.

Re: Le bon Samaritain

par Ombiace » jeu. 31 oct. 2019, 0:20

Sam D. a écrit :
mer. 30 oct. 2019, 22:13
Plus immédiatement saisissable peut-être, et d'un autre auteur, dont je n'ai hélas pas relevé le nom : "La charité, parfois ce n'est pas partager ce que l'on a, mais ce que l'autre n'a pas". Il fallait y penser ! puisque maintes situation n'appellent en effet pas un soulagement par un don tangible ou une prestation. Exemple : on est un peu mal embouché avec vous. A priori, difficile d'appliquer ici une charité, au plus on aurait l'idée de rester calme et souriant pour ne pas entrer dans le jeu de l'autre, mais avec le risque néanmoins de ruminer toute la journée ces 15 secondes où d'une certaine manière, vous avez été lésé : vous restez dans une vision des choses où vous êtes créancier et l'autre débiteur. Et ainsi de suite à chaque fois jusqu'à ce que l'aigreur se fasse sensible devant tant de "dettes" jamais remboursées. Au contraire, en me disant que je peux aborder le personnage mal embouché comme "un pauvre" (restant par ailleurs bien conscient que j'en suis un autre) duquel je prends ma part de carences et de pauvreté, il ne s'établit pas cette relation débiteur/créancier si dévastatrice. Je laisse Dieu agir, je fais acte de charité, j'évite bien des jugements, je me grandis à mes yeux et peux en rendre grâce ! Je n'aime pas l'autre car aimable, mais tâche autant que possible de le regarder avec les yeux du Christ, qui sait que sa méchanceté est avant tout une pauvreté, et lui accorde la même miséricorde que j'espère pour mon propre compte.
Limpide et pertinent, cher Sam. Cette parabole va sans doute jusque là, en effet.
Ce qui pose le problème qui suit (j'espère être toujours dans l'esprit du fil):
Si le mauvais caractère persiste chez le débiteur (J'en ai connu qu'on aurait pu croire incurable), pensez-vous que cela soit productif de persister dans notre bon caractère. La parabole en effet ne traite que le problème d'un point de vue matériel. Le bon samaritain pallie à toutes les problématiques, sans comptabiliser sa peine. A un moment ou un autre, le blessé guérit, la parabole n'envisage pas qu'il pourrait y avoir des séquelles persistentes, et même s'il y en a, on peut supposer que le samaritain, à son retour, aurait emmené le blessé à son propre domicile.
Mais jusqu'où est-il bon d'accompagner son mauvais caractère en prenant notre part de ses carences et pauvretés? Son humeur ne dépend pas seulement de la guérison du corps.. Verriez-vous une fin à tout cela, ou la parabole nous suggère-t-elle de tout supporter sur le long terme? Enfin, ne l'entretient-on pas dans sa pauvreté en prêtant une oreille attentive à son mauvais caractère?

Re: Le bon Samaritain

par Sam D. » mer. 30 oct. 2019, 22:13

Bonsoir! Je comprends votre questionnement.
Car la pitié ne se commande pas en un claquement de doigts. De même que le "commandement d'amour", qu'il faut bien comprendre à mon avis, car commander d'aimer, c'est particulier tout de même.
Spontanément, je vous répondrais par Catherine de Sienne, qui dit (ou rapporte) : "Fais-toi capacité, et je me ferai torrent". Il s'agit moins de se faire pas ses propres forces un hercule de la foi, mais de laisser Dieu agir en nous, d'être dans le "fiat", dans l'abandon confiant.

Plus immédiatement saisissable peut-être, et d'un autre auteur, dont je n'ai hélas pas relevé le nom : "La charité, parfois ce n'est pas partager ce que l'on a, mais ce que l'autre n'a pas". Il fallait y penser ! puisque maintes situation n'appellent en effet pas un soulagement par un don tangible ou une prestation. Exemple : on est un peu mal embouché avec vous. A priori, difficile d'appliquer ici une charité, au plus on aurait l'idée de rester calme et souriant pour ne pas entrer dans le jeu de l'autre, mais avec le risque néanmoins de ruminer toute la journée ces 15 secondes où d'une certaine manière, vous avez été lésé : vous restez dans une vision des choses où vous êtes créancier et l'autre débiteur. Et ainsi de suite à chaque fois jusqu'à ce que l'aigreur se fasse sensible devant tant de "dettes" jamais remboursées. Au contraire, en me disant que je peux aborder le personnage mal embouché comme "un pauvre" (restant par ailleurs bien conscient que j'en suis un autre) duquel je prends ma part de carences et de pauvreté, il ne s'établit pas cette relation débiteur/créancier si dévastatrice. Je laisse Dieu agir, je fais acte de charité, j'évite bien des jugements, je me grandis à mes yeux et peux en rendre grâce ! Je n'aime pas l'autre car aimable, mais tâche autant que possible de le regarder avec les yeux du Christ, qui sait que sa méchanceté est avant tout une pauvreté, et lui accorde la même miséricorde que j'espère pour mon propre compte.

"Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Ne jugez pas, et vous ne serez pas jugés ; ne condamnez pas, et vous ne serez pas condamnés. Pardonnez, et vous serez pardonnés. Donnez, et vous recevrez : une mesure bien pleine, tassée, secouée, débordante, qui sera versée dans votre tablier ; car la mesure dont vous vous servez pour les autres servira aussi pour vous. » Luc 6,30

Re: Le bon Samaritain

par Sam D. » mer. 30 oct. 2019, 12:19

Bonjour,

Suroît (et d'autres), il me semble que vous cherchez un peu loin.

Le but de cet épisode (parallèlement à plusieurs autres : "sépulcres blanchis", "extérieur du plat",etc.) me semble simplement de décrier la stérilité, le cœur sec des Pharisiens et autres, élite du peuple jadis élu mais confits dans l'auto-satisfaction et dont la religiosité par trop extérieure ne se corrèle plus avec la moindre empathie, et qui ne véhiculent plus une foi à même de "nourrir" (figuier sans fruits, "ils n'ont plus de vin", etc.). Cette attitude en bout de course trouve ici son nadir avec une pesée des intérêts pervertie qui conduit les clercs à privilégier le respect de l'interdit du sang (dont le contact les aurait rendus soit-disant impurs) au détriment d'un mouvement qui aurait dû être spontané pour le prochain, et dont d'autres peuples sont capables nonobstant le mépris dont ils sont l'objet (d'où la conséquence selon l'Evangile du jour, Lc 13, 30 : "Oui, il y a des derniers qui seront premiers, et des premiers qui seront derniers.")

Et Jésus de faire "accoucher" son interlocuteur, un Juif, du mot-clé de toute l'histoire : miséricorde.

La Rochefoucauld constate ironiquement : "Nous avons tous assez de force pour supporter les maux d'autrui" ; c'est vrai à des degrés divers d'un individu à l'autre, certes. Mais le fait est que le monde se porterait mieux si nous n'avions pas tant de cette pseudo-force, autrement dit, si nous étions plus attentifs aux maux d'autrui, ne serait-ce qu'en se mettant "à la place de" pour apprécier les situations que nous rencontrons.

Re: Le bon Samaritain

par cmoi » mer. 30 oct. 2019, 10:32

Il me semble que vous vous approchez ici collégialement de la même idée, qui est que nos sentiments sont des moteurs pour nos actions, ou plutôt le carburant (si le moteur est la foi), et que ce n'est pas "sur le moment" qu'il faut se les donner, c'est trop tard (cf. parabole des vierges folles/sages)i, quand on sait qu'il en faudrait tel et tel, mais par avance et par un travail de remplissage qui suppose aussi de choisir le bon carburant et le bon réservoir. D'être "ouvert" "aware" comme disait....
C'était là le sens du mot conversion, mais tellement galvaudé. La disposition du cœur dépend certes des circonstances, mais aussi de nous, de qui nous sommes, de notre ouverture à la vie et aux autres, de ce en quoi nous aurons chassé "le vieil homme" en nous.

Mais il y aura presque toujours d'autres chances : il faut savoir s'éprouver et de quoi nous sommes capables (humilité), ne pas chercher sur le coup à en faire plus que ce pour quoi nous avons assez de carburant. Il n'y a pas de jugement de ceux qui ont "échoué" à l'être... cette fois là.
du moins pas parce qu'ils ont échoué, mais à force d'exemples et de scènes de vie, de ceux qui se seront rendus inaptes à le devenir, ... je n'en dirai pas autant !
Ce que personnellement je trouve de plus beau dans cette parabole, c'est la provision laissée pour les soins futurs, et la promesse de revenir si elle s'avérera insuffisante...

Re: Le bon Samaritain

par Ombiace » mer. 30 oct. 2019, 7:12

Suroît a écrit :
mar. 29 oct. 2019, 20:56
J'ai l'impression quant à moi que c'est plus compliqué que ça, et que ces catégories ne décrivent pas vraiment ce qu'essaie de dire Jésus dans cette parabole.

Qu'en pensez-vous?
Bonjour Suroît, Bonjour Peter
Peter met en relief un détail qui m'avait échappé jusqu'ici: Et c'est autant l'identité du prochain qui est peut-être l'angle sous lequel se questionner, que la disposition extérieure de celui-ci: En effet, il s'agit pour Jésus de "se montrer" le prochain de l'autre. C'est en "se montrant" prochain qu'on le devient! Mais comme vous dites, la disposition intérieure entre également en compte (il fut pris de pitié).
Pour avoir déjà été témoin de réactions comme celles du prêtre ou du lévite (sans doute Jésus souligne-t-il aussi que les cordonniers sont les plus mal chaussés : le prêtre devrait se sentir plus concerné par la pitié que le samaritain/le lévite, instruit de la loi, serait peut-être la personne qui devrait se sentir suffisament concernée pour oser, comme vous le dites: "arriver près de lui", plus que le samaritain. Il y a peut-être une satire de Jésus sur les conséquences déresponsabilisantes de l'attribution de fonction socialement honorables, exclusivement aux membres d'une seule tribu, ces fonctions honorables dérivant en fonctions honorifiques et stériles) , je propose ce qui suit:
Le samaritain est coutumier de la marginalisation, et s'occuper du blessé ne le rendra pas davantage marginal. Il laisse libre cours à sa pitié, là où prêtre et lévite la répriment, restant hautainement distants, car ils sont loin de leur zone de confort habituelle dans ces situations qu'ils ont coutume d'éviter. Le samaritain a cette capacité à rejoindre le blessé dans sa marginalisation, car la marginalité lui est familière, ce qu'elle n'est pas pour prêtre et lévite; Ceci pour l'aspect intérieur de la parabole..Pour l'aspect extérieur, le samaritain , le prêtre, le lévite joignent le geste à la pensée, et "se montrent" respectivement un prochain, et des individualistes, c'est à dire tout sauf des prochains

Re: Le bon Samaritain

par peter » mer. 30 oct. 2019, 2:44

Suroît a écrit :
mer. 30 oct. 2019, 2:25
Evidemment, dans le cas de l'ennemi. Mais il n'est pas question d'ennemi dans la parabole du bon samaritain.
Le deuxième commandement de Jésus est : aime ton prochain (sens passif). Comment? En devenant son prochain (sens actif). C'est ce que fait le bon samaritain ici. Donc le blessé devient son prochain.
Mais où voyez vous un prochain passif dans ce texte??? qu'est-ce qui vous autorise à rajouter sens passif sens actif là où il ne figure pas???

A la question qui est mon prochain Jésus répond celui qui te viens en aide. Je viens en aide à un homme qui peut donc être mon ennemi je suis donc son prochain; mais si vous en déduisez qu'il est votre prochain alors c'est de la surinterprétation au minimum; Et le problème c'est que dans la réalité cet homme que vous aidez est prêt à vous rendre le mal pour le bien que vous lui aurez fait. Et là si vous pensez que c'est votre prochain c'est que vous vivez dans les illusions qui conduisent à la perte de foi puisque l'enseignement est en discordance avec le réel.

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