par Altior » mar. 27 févr. 2018, 8:53
Mia a écrit : ↑mar. 27 févr. 2018, 7:41
Bonjour à tous,
Je viens de lire l'evangile d'aujourd'hui, et Jésus nous demande d'être humble. Il explique pour les pharisiens mais concrètement dans vie de nos jours qu'est ce que ca impliquent vraiment?
Merci
Il y a sept péchés capitaux. Ils s'appellent ainsi parce qu'ils sont irréductibles l'un à l'autre. Effectivement, on peut concevoir un bestiaire des péchés tout comme un bestiaire des bêtes: les catéchismes plus anciens y insistent beaucoup. Un bestiaire des péchés, tout comme une taxonomie de l'ordre animal, comprend des genres et des espèces. Nous avons, donc, sept genres de péchés, chacun avec beaucoup d'éspèces.
Cette liste de sept péchés capitaux a, en tête, le péché de l'orgueuil. C'est le péché le plus diabolique, le péché dont Lucifer est l'exemple le plus illustre. La liste finit par le péché capital (=fondamental) de la paresse. C'est le plus humain. Esprits purs, les démons ne sont jamais paresseux. Nous voudrions bien qu'ils le soient, mais, malheureusement pour nous, ils ne le sont pas, par leur nature.
Eh bien, aux sept péchés s'opposent sept vertus fondamentales. Au péché de l'orgueil s'oppose la vertu de l'humilité. Elle ouvre, donc, la liste des vertus. Effectuivement, l'humilité est la disposition fondamentale qui nous permet de progresser. L'humilité chrétienne n'a pas grande chose à voir avec ce qu'on comprend communément par «humilité» ou bien «être humble». L'humilité, dans le sens du monde, c'est lorsque je suis persuadé que je suis idiot. Incapable. Je ne compte pas. L'humilité chrétienne c'est lorsque je me rend compte que je suis rien sans Dieu. Poussière.
Vermis sum. Quand je dis «rien», c'est effectivement rien. Chaque chose dont je puisse m'enorgueillir vient de Dieu. Si je m'enorgueillis d'avoir respecté l'abstinence vendredi, j'ai perdu tout le merit, car j'ai oublié que c'est Dieu, par sa grace actuelle, qui m'a donné l'idée de l'abstinence et c'est toujours Dieu, par une autre grace actuelle, qui m'a renforcé afin que je puisse suivre cette idée et y aboutir.
L'humilité est une disposition fondamentale de l'âme qu'on doit obtenir et garder toujours, mais spécialement dans ce temps béni du Carême. Dieu nous a montré personnellement la voie de l'humilité. Le Créateur s'est fait homme. Le roi de l'univers s'est fait esclave. Le Jeudi saint il a lavé les pieds des apôtres, geste réservé aux esclaves. S'il a choisi de venir au monde dans la façon la plus pauvre imaginable, il choisira la mort des esclaves, car la mort sur la croix était la procédure pour les esclaves révoltés (Spartacus et ainsi de suite).
L'humilité, c'est de se vider de soi. Dieu peut grandir seulement dans le coeur humble, car il ne trouve pas de place autrement. Aucun souci, en nous vidant, nous resterons nous-même, pour devenir des étincelles divines en nous remplissant de Dieu. Par l'Incarnation, par son
kenosis, en se faisant homme (et esclave, de surcroît) Dieu est resté Lui-Même. Jésus Christ n'est pas moins Dieu après son Incarnation qu'il était avant.
Comment devenir plus humbles dans ce temps de Carême ? Je vous propose deux choses très simples à faire.
Tout d'abord, prier à genou. Si nous n'avons pas encore adopté cette position d'humilité, c'est le bon moment de le faire. «L'homme n'est grand qu'à genou devant Dieu» disait un sage dont j'ai oublié le nom. Effectivement, la position agenouillé n'est pas seulement le résultat de l'humilité, mais ça va dans les deux sens: elle stimule l'humilité. Si le Fils de Dieu prie à genou lorsqu'il parle avec son Père dans le jardin de Getsimani, c'est d'autant plus le cas d'adopter aussi cette pratique.
Puis, prendre le temps, après chaque Messe, de prier (à genou). C'est ce que nous appelons «prière en actions de grâces». C'est, tout d'abord, remercier Dieu car il nous a permis d'assister à la Messe. C'est aussi pour que la Messe soit porteuse de fruits en nous. Donc, la prochaine fois à la Messe, après que la procession soit sortie, prenons un, deux, voir cinq minutes pour parler, humblement, à Dieu.
Bon Carême!
[quote=Mia post_id=378369 time=1519710068 user_id=15351]
Bonjour à tous,
Je viens de lire l'evangile d'aujourd'hui, et Jésus nous demande d'être humble. Il explique pour les pharisiens mais concrètement dans vie de nos jours qu'est ce que ca impliquent vraiment?
Merci :)
[/quote]
Il y a sept péchés capitaux. Ils s'appellent ainsi parce qu'ils sont irréductibles l'un à l'autre. Effectivement, on peut concevoir un bestiaire des péchés tout comme un bestiaire des bêtes: les catéchismes plus anciens y insistent beaucoup. Un bestiaire des péchés, tout comme une taxonomie de l'ordre animal, comprend des genres et des espèces. Nous avons, donc, sept genres de péchés, chacun avec beaucoup d'éspèces.
Cette liste de sept péchés capitaux a, en tête, le péché de l'orgueuil. C'est le péché le plus diabolique, le péché dont Lucifer est l'exemple le plus illustre. La liste finit par le péché capital (=fondamental) de la paresse. C'est le plus humain. Esprits purs, les démons ne sont jamais paresseux. Nous voudrions bien qu'ils le soient, mais, malheureusement pour nous, ils ne le sont pas, par leur nature.
Eh bien, aux sept péchés s'opposent sept vertus fondamentales. Au péché de l'orgueil s'oppose la vertu de l'humilité. Elle ouvre, donc, la liste des vertus. Effectuivement, l'humilité est la disposition fondamentale qui nous permet de progresser. L'humilité chrétienne n'a pas grande chose à voir avec ce qu'on comprend communément par «humilité» ou bien «être humble». L'humilité, dans le sens du monde, c'est lorsque je suis persuadé que je suis idiot. Incapable. Je ne compte pas. L'humilité chrétienne c'est lorsque je me rend compte que je suis rien sans Dieu. Poussière. [i]Vermis sum[/i]. Quand je dis «rien», c'est effectivement rien. Chaque chose dont je puisse m'enorgueillir vient de Dieu. Si je m'enorgueillis d'avoir respecté l'abstinence vendredi, j'ai perdu tout le merit, car j'ai oublié que c'est Dieu, par sa grace actuelle, qui m'a donné l'idée de l'abstinence et c'est toujours Dieu, par une autre grace actuelle, qui m'a renforcé afin que je puisse suivre cette idée et y aboutir.
L'humilité est une disposition fondamentale de l'âme qu'on doit obtenir et garder toujours, mais spécialement dans ce temps béni du Carême. Dieu nous a montré personnellement la voie de l'humilité. Le Créateur s'est fait homme. Le roi de l'univers s'est fait esclave. Le Jeudi saint il a lavé les pieds des apôtres, geste réservé aux esclaves. S'il a choisi de venir au monde dans la façon la plus pauvre imaginable, il choisira la mort des esclaves, car la mort sur la croix était la procédure pour les esclaves révoltés (Spartacus et ainsi de suite).
L'humilité, c'est de se vider de soi. Dieu peut grandir seulement dans le coeur humble, car il ne trouve pas de place autrement. Aucun souci, en nous vidant, nous resterons nous-même, pour devenir des étincelles divines en nous remplissant de Dieu. Par l'Incarnation, par son [i]kenosis[/i], en se faisant homme (et esclave, de surcroît) Dieu est resté Lui-Même. Jésus Christ n'est pas moins Dieu après son Incarnation qu'il était avant.
Comment devenir plus humbles dans ce temps de Carême ? Je vous propose deux choses très simples à faire.
Tout d'abord, prier à genou. Si nous n'avons pas encore adopté cette position d'humilité, c'est le bon moment de le faire. «L'homme n'est grand qu'à genou devant Dieu» disait un sage dont j'ai oublié le nom. Effectivement, la position agenouillé n'est pas seulement le résultat de l'humilité, mais ça va dans les deux sens: elle stimule l'humilité. Si le Fils de Dieu prie à genou lorsqu'il parle avec son Père dans le jardin de Getsimani, c'est d'autant plus le cas d'adopter aussi cette pratique.
Puis, prendre le temps, après chaque Messe, de prier (à genou). C'est ce que nous appelons «prière en actions de grâces». C'est, tout d'abord, remercier Dieu car il nous a permis d'assister à la Messe. C'est aussi pour que la Messe soit porteuse de fruits en nous. Donc, la prochaine fois à la Messe, après que la procession soit sortie, prenons un, deux, voir cinq minutes pour parler, humblement, à Dieu.
Bon Carême!